Sur la piste de danse, mon corps est en transe. Mon corps se meut au gré des harmonies qui résonnent, les cheveux fouettant mon visage, les yeux dans le vague. Je me rapproche de la première personne que je croise pour danser face à elle. Perdue dans le vague des notes, perdue dans mon âme morte.

Ailleurs. Je danse, je bouge. Mes bras et mon corps, mes jambes, plus rien ne m'appartient. La musique résonne dans la pièce, résonne dans mes oreilles et dans mon tout. Je me sens vivante alors que je ne suis qu'une âme morte. Je la remarque finalement, la photographe. Les sourcils froncés, je la rejoins. J'attrape son appareil d'une main agressive et la pousse de l'autre, hurlant à qui le veut : « Droit à l'image ! T'as pas le droit ! » Je n'attends pas davantage pour fouiller dans les photos prises et les supprimer une par une. Puis je lui jette l'appareil dans les mains et retourne sur la piste pour me déhancher et me perdre dans la musique macabre qui touche mon cœur et l'enserre d'une main funeste.

«  Heey ! C’est MON appareil ! C’est toi qui n’a pas le droit ! Rien moi ça tout de suite ! » Maugréa la Canadienne qui avait une sainte horreur qu’on touche à ses affaires et encore plus à son appareil photo. Pour qui elle se prenait celle-là ?!? Droit à l’image ? Elle n’était pas un mannequin et ce n’était comme si elle allait publier les photos dans un grand magazine de mode. La blonde supprima les clichés avant de lui jetait l’appareil. Mackenzie le récupéra in extrémiste, encore un peu et il s’éclatait au sol. L’horrible blonde partit ensuite se trémoussait sur scène. Mackenzie attrapa le teaser qui se trouver dans sa poche et qu’elle avait toujours sur elle. Quand on est fille de deux flics on apprend à se défendre. «  Fait moi des excuses ! » lui dit-elle en la menaçant avec l’appareil électrique…

La musique dans la tête, la tête dans les nuages, les nuages dans le ciel, les ciel dans les étoiles.
Avec le peu d'alcool ingurgité pour perdre encore davantage d'inhibition, j'en perds une certaine dose de conscience du danger. Tout ce que je sais, c'est que là, maintenant, je me sens bien. J'aime la musique. J'aime la touffeur des boîtes de nuit. J'aime les prix exorbitants des boissons. J'aime cette ambiance tamisée, et me coller à des inconnus.
Mais là, la petite brunette, elle me gâche la soirée.
Je l'entends piailler avant de la voir. Un regard à ce qu'elle tient, et je m'en désintéresse aussitôt. Je rétorque néanmoins, hautaine : « Jamais. ». Repoussant une mèche de cheveux blonds, je la fixe quelques petites secondes avant de continuer de danser, crachant dans sa direction : « Je suis mannequin. Si tu reprends d'autres clichés de moi sans mon accord, j'irai voir mon agent. Et ça ira jusqu'en justice. Rien à foutre de ton teaser à la con. ». Oui, je suis inconsciente. Je ne devrais pas lui parler comme ça alors qu'elle est armée. Mais je suis mieux que tout le monde, alors je ne peux m'empêcher de prendre les gens de haut et de me mettre en danger.