il éclate de rire, alors j'éclate de rire aussi, et je finis par lâcher sa main avec un léger filet de bave dessus. du coup, avec la pression relâchée, je retire mon poignet de sa main furtivement et engouffre un nouveau biscuit dans ma bouche, en même temps qu'il me fait un chat-bite un peu violent. je ris toujours, pourtant. jamaaaais, tant pis si je n'ai pas d'enfants, c'est mes biscuits ! mes biscuits, juste pour moi, pas pour sid. tant pis si je dois y passer mes futurs enfants. rien n'est plus important que la nourriture. raaaaah, tu m'écraaaaases, lèves-toi, on va faire un deal !

je le relâche sa main et il se dépêche de s'essuyer, je ris. et alors, ma bave te répugne ? j'affiche un grand sourire et attrape rapidement son visage entre mes mains pour pouvoir lécher un grand coup sa joue, de sa mâchoire à sa tempe. là, maintenant il a des raisons de s'essuyer. je ris, encore. bon, le deal, le deal. réfléchis fleur, et réfléchis bien. sid prend un air si sérieux que j'en éclate de rire. alooooors, le deal que je te propose, c'est queeeeeee.. éclair de génie, j'ai une illumination et mon sourire s'élargit encore, malicieux. t'en auras paaaaas. je lance et rapidement je fourre le sachet de biscuit sous mon short, entre le tissus du short et celui de mon caleçon. ah au moins, il ne viendra pas les chercher, là.

sid, ou comment casser l'ambiance en l'espace de quelques secondes. je lève les yeux au ciel, un peu, discrètement, et retire le sachet de mon short pour le poser à côté de moi. ouais, ça m'ferait très plaisir une blowjob, t'es nice. j'soupire, un peu. j'ai rien pensé de tel, pourtant, alors je n'comprends pas pourquoi il le prend comme ça, vraiment. j'attrape un biscuit et le mange avant de poser le sachet sur le ventre de sid. tiens, tu peux les finir, j'en ai assez mangé. et j'souris. non, je n'en ai pas assez mangé, je veux juste qu'il arrête de bouder, comme ça.

il continue de bouder dans son coin. je soupire. encore. oh, j'ai trop soupiré ce soir, ça me fatigue, un peu. n'les mange pas alors, si tu n'les aime pas. j'ai le ton doux, quand même, je n'veux pas l'énerver encore plus. c'est que, je suis assez exaspéré qu'il soit déjà dans cet état pour une affaire de biscuits. puis, c'était bien la peine de faire tout ça pour les trouver dégueulasses, tiens. un silence s'installe. et un malaise en moi, en même temps que le silence. je tends ma jambe un peu, et le pousse doucement sur sa hanche. oh, tu vas t'arrêter de faire la baboune comme ça sid, c'est gossant. mais j'souris quand même, un peu. puis j'croise mes bras. sinon j'retourne me coucher dans la chambre, moi. peut-être qu'il arrêtera de faire sa tête comme ça. ou peut-être pas, et peut-être que je n'aurais plus qu'à sortir du van en short, comme un idiot.

il m'attrape d'un coup et je reste sous le choc. j'ai dû rater un épisode, un qui s'est passé seulement dans sa tête, je crois. parce que là, j'comprends plus vraiment. il fait la tête, mais ne veut pas que je parte. ah, c'est le trouble. il serre un peu plus fort et je fronce les sourcils. c'est que, il fait quand même un peu mal. rien qu'un peu. puis il se redresse, et j'souris. légèrement, très légèrement. presque, il ne le verrait pas. mais, je souris quand même, c'est le point important. mais, fallait le dire que t'avais froid, j'devine pas, moi, tu sais. puis avec ma main libre je lui mets complètement sa couette dessus, comme je peux. mais, vraiment, arrête de bouder comme ça s'te plaît, ça tracasse. un peu.

je lui remets la couette dessus même s'il la pousse. je sens qu'elle va finir dans un coin, oh. mais non, j'n'ai pas froid, pis j'résiste bien, tu peux la garder, vraiment. j'souris, aussi, et je l'écoute tout déballer. mon sourire se transforme, un peu, je compatis. et surtout, je comprends. oh non, il en faut beaucoup pour que j'en ai marre, te fais pas de soucis. beaucoup, ou pas forcément. pas sûr qu'il me croie, vu ma réaction avec pom, mais ça, c'était différent. quand même. mais, je comprends, tu sais. même plus qu'il n'imagine. tu n'peux pas retourner les voir, des fois ? je souris, et je me remets à manger mes biscuits, puisqu'il n'en veut pas, lui.

je souris. il a l'air épuisé, on dirait un enfant, c'est cute. et de le voir comme, je me mets à bâiller, le sommeil me gagne, moi aussi. non, on n'vit pas ici. mais, habituellement je vis chez mes parents. ma sœur non, elle vit loin. j'hausse les épaules et pince mes lèvres, un peu trop touché par ça. sid n'est pas le seul à qui sa famille manque. je chasse mes idées vite fait pour l'écouter puis ris un peu, avec lui. tu n'vas plus le reconnaître, alors, s'il devient un homme. je lance un sourire. il a quel âge ?

il pose sa main sur ma joue, carresse et je ferme directement mes yeux, un léger sourire aux lèvres. c'est agréable. je pourrais m'endormir contre sa main, comme ça. j'attrape doucement son poignet pour garder sa main tout près. continues, ça repose. je souris un peu plus. c'est ma fausse jumelle. mais tout comme ma vraie, ça oui. je l'écoute parler, raconter son petit frère, j'essaye de me l'imaginer, un peu. je me dis, ça doit être difficile de lui faire de l'ombre quand même, à sid. très difficile. il va toutes les faire tomber d'ici deux ou trois ans alors, encore plus s'il te ressemble. j'souris un peu, ouvre mes yeux légèrement pour lui jeter un petit regard, puis les referme aussi vite. faut te dire que tu vas bientôt le revoir, tu peux tenir le coup.

comme il continue, je lâche son poignet. je sais qu'il n'arrêtera plus, maintenant. et, vraiment, je suis à deux doigts de m'endormir. s'il ne me parlait pas, je serais déjà loin, loin dans les wagons. beaucoup disent qu'on se ressemble beaucoup, moi j'sais pas trop. elle est blonde aux yeux marrons, alors tu sais, pour la ressemblance, c'est pas tellement ça, je trouve. j'hausse un peu les épaules. on a peut-être les mêmes traits de visage, c'est vrai. mais c'est difficile à dire, quand on se connaît. j'hoche la tête. si, je permets. je penche un peu ma tête de l'autre côté pour tendre la joue qu'il papouille. je souris, un peu, et hausse un sourcil. juste un. il fait le modeste, quand il dit ça. j'en suis sûr. eeeeh joue pas le modeste, t'as bien vu comme tu l'as dans la poche, la blonde. j'hausse les épaules, mon sourire retombe, un peu, et je lève les yeux au ciel. puis j'reprends mon sachet et retourne finir mes biscuits. ça vaudra mieux, plutôt que reparler d'elle. elle, et le papier qu'il a dans la poche.

il pose sa jambe contre moi, et je passe mon bras par-dessus pour m'appuyer sur sa jambe, coude sur son genou, mon visage appuyé dans la paume de ma main. j'ouvre les yeux, qu'il puisse voir la couleur. et je souris à sa remarque. t'es pas très observateur. puis j'ris. j'sais, j'en suis fier de leur couleur. très, très fier. pas comme mes cheveux ni roux, ni châtains, ni bruns, mais un mélange de tout, et une espèce de frisé, en plus. on revient sur ses blondes. génial. haha. moi, j'ai bien compris pourtant, ce qu'elle veut. c'est facile à comprendre. j'hausse un sourcil, un léger sourire aux lèvres. les canadiens aussi, t'as donné ? oh, sait-on jamais. je suis curieux, rien de plus. bien sûr.

j'écoute attentivement ce qu'il me dit, toujours le petit sourire aux lèvres. j'hoche un peu la tête. jamais avec un mec. jamais. je crois qu'il faut une première fois à tout, un jour. alors, tant pis si je risque mon nez, tant pis. sur un coup de tête, j'agis. j'appuie mes mains sur ses jambes pour me relever un peu, et doucement, je colle mes lèvres aux siennes. un baiser de pas plus de quelques secondes, doux. je n'voudrais pas le brusquer. ni l'énerver, encore moins. je me recule, toujours avec mon petit sourire. voilà, maintenant t'as essayé quelque chose de nouveau. je me rassieds à ma place et fourre le dernier biscuit du sachet dans ma bouche, sans le lâcher du regard. oh, pas de crise cardiaque sid, pitié.

je finis vite mon biscuit comme il me demande, ou m'ordonne presque, et me surprend avec un baiser. je souris, beaucoup, beaucoup. ma main agrippe un peu le col de son sweatshirt, je me colle à lui et mon cœur s'accélère. et soudain, ça vient. je fronce les sourcils un peu pour me retenir, mais non. impossible. je me recule d'un coup mais sans lâcher son col et baille bruyamment, la bouche grande ouverte. quand même, ça fait du bien. j'souris. t'embrasses bien même si t'es maladroit un peu. beaucoup maladroit, même. mais c'est cute.

je baille, baille, baille et presque je ne m'arrêterais plus, j'ai même les larmes aux yeux. ah, je le perturbe ? j'hausse un sourcil un peu, et souris, aussi. ah ? je te perturbe en quoi, dis ? je souris encore un peu, je me retiens de bailler encore, aussi. il parle beaucoup, sid, beaucoup pour un garçon qui vient d'en embrasser un autre pour la première fois, et ça, ça me fait encore plus sourire. je le fixe dans les yeux, je ne le lâche pas du regard, pas un instant. et ma main n'a pas lâché son sweatshirt non plus. j'suis curieux de voir ça. nouveau sourire. cette fois je lâche ses yeux quelques instants du regard pour ses lèvres, en même temps que j'humecte légèrement les miennes avant de me mordiller la lèvre inférieure, moi aussi.