la porte s'ouvre, courant d'air frais. la porte se ferme, un peu trop bruyamment, courant d'air chaud. et mon lit, à moi, est juste à côté de la porte. l'air et le bruit m'ont réveillé. ça fait plusieurs minutes maintenant que j'essaye de me rendormir, en vain. tant pis. je me lève finalement, en simple short, torse nu, et même pas agressé par le froid. je rejoins, les yeux au trois-quart clos, le visage encore endormi, la cuisine, passant par la salle principale où deux voix résonnent, dont celle de sid, que j'ignore. j'attrape un paquet de biscuits, me retourne et cogne mon petit doigt de pied contre l'angle de la table à manger. aïeuuuuuh. je souffle bruyamment, la douleur aiguë au bout du pied, les larmes aux yeux, toujours presque entièrement fermés, pour finalement retourner dans la pièce principale et m'échouer en travers des accoudoirs sur le fauteuil, allongé. tu m'as réveillé en sortant de la chambre, sid. je grogne, un peu, et ferme complètement mes yeux en ouvrant mon paquet pour fourrer un biscuit dans ma bouche.

Spoiler:

affalé, je continue d'engouffrer des biscuits dans ma bouche, les uns après les autres. voilà, c'est ça, c'est le moment du réveil qui est le moment où j'ai le plus faim de la journée. c'est sûr et certain, même si j'ai tout le temps faim. mais là, encore plus, puisque sid m'a réveillé en plein milieu de la nuit alors que je dormais bien. j'ouvre les yeux brusquement à sa réponse et lui jette un regard boudeur. n'importe quoi, je ne ronfle pas du tout. même ma voix est boudeuse. je prends un nouveau gâteau, regarde la fille à côté de sid, qui lui chuchote un truc à l'oreille. je souris, un peu, comme c'est possible avec la tête dans le cul que j'ai. tu veux un biscuit, blondie ? je lui tends le paquet, et puis sid rajoute que je vais avoir froid si je reste ici. quoi, il veut que je m'en aille, alors ? mais non, ça va, j'ai pas froid là, et au pire, y a sans doute une couverture dans le coin. j'hausse les épaules. nouveau biscuit. je referme les yeux. non blondie, il n'sort pas souvent le soir, il reste avec moi en fait. voilà, j'ai répondu à sa question, même si ce n'est pas vraiment vrai, mais ça, elle ne le sait pas. et maintenant, bonne nuit, je peux dormir sans qu'elle reparle, j'espère.

elle est sèche, un peu, la blondie. je n'comprends pas vraiment. j'hausse un sourcil. oui, vraiment. vraiment, oui. je n'vois pas en quoi ça pourrait la déranger, au fond. sauf si elle est la copine de sid, et là, je comprendrais. mais je n'crois pas, non. étrangement, je n'vois absolument pas sid avec ce genre de fille. vraiment, vraiment pas. mais je lui propose quand même un biscuit, qu'elle refuse. tant mieux, ça en fait plus pour moi, comme ça. puis j'écoute la conversation pas du tout discrète sur moi entre sid et la blondie. je fronce les sourcils. ce type vous entend parler, juste au cas où.. je n'm'appelle pas, blondie. j'hausse les épaules. elle va presque réussir à m'énerver alors que je suis une boule d'amour et de paix. elle est forte, vraiment. le pire, c'est que, je ne comprends même pas, en fait, pourquoi ça m'énerve, ni pourquoi elle est si désagréable. puis j'écoute, j'écoute les chuchotements, je la regarde faire d'un œil. ah, elle veut le pull de sid, alors ? bien, bien. ah, t'as raison en fait, il fait un peu froid ici. je jette un coup d'oeil autour de nous, rapidement. oh, y a pas de couvertures. tant pis. j'hausse les épaules et retourne à mes biscuits. oh, je n'veux pas être désagréable avec elle, moi, mais si elle veut jouer à celui qui sera le plus vache avec l'autre, elle risque de perdre.

sid ne dit rien, ce n'est pas plus mal, en fait. il se lève chercher une couette. il est gentil. et il joue sa sécurité au moins, un sweatshirt pour deux personnes, c'est impossible. le silence s'installe, elle se sent obligée de le briser. je soupire. tu pouvais aussi bien me le demander directement dès le début, au lieu de dire 'l'autre' et de le chuchoter à l'oreille de sid, c'est très impoli. vraiment très impoli, oui. et moi aussi je vais finir par devenir impoli, elle me gosse vraiment, là. t'es blonde, et je ne connais pas ton prénom, blondie c'est très bien, blondie. j'hausse les épaules et prends un nouveau biscuit. je ne veux pas le savoir, son prénom, non plus. ça m'est égal. pour une fois. je soupire, encore, à sa question idiote. et toi, pourquoi tu ne vas pas mettre un manteau si t'as froid ? c'est juste que, moi, je n'ai pas froid, pas du tout. c'était juste histoire de l'embêter, rien de plus. et si sid ne se dépêche pas de revenir, je m'en vais. elle me gosse trop, vraiment trop.