Sur les arbres et dans l’herbe, à travers la voûte bleue et sur les sommets du monde, le soleil installé dormait paisible et chaud. Dans la chaleur de cette belle journée il avait trouvé au lac un coin de solitude, à rebours enlevé un à un ses vêtements mis en boule sur la rive. La peau libre et nue vivait au contact de l’eau, lentement il nageait, flottait à la surface de ses pensées perdues… à l’âme blonde qu’il avait connue sur ces rives, partie déjà, il confiait silencieux un souvenir triste. Offert à cette nature qui l’entourait, il fermait les yeux sous le soleil… Jour calme, pas un bruit, pas une ombre.
Lentes minutes, ou bien des heures ?
Et cette envie de fumer…
Et la rive déserte, alors qu’il s’en approchait. Surprise inouïe dans le regard. Disparus les vêtements, disparues ses affaires. Plus rien, rien, il se retrouvait seul et nu dans les eaux du lac, et condamné à y rester.
Il n’avait plus rien.
Pas même une cigarette.