t'avais bu. beaucoup trop bu. t'avais aucune idée de l'heure qu'il pouvait être. tout ce que tu voyais c'était la lune refléter sa lumière sur la mer. les vagues étaient perlées de lumière. t'avais envie de toucher cette obscure clarté. t'étais paumée. t'avais jeté ton sac sur le sable et t'étais restée habillée. tu ne marchais même plus droit. tu n'avais plus rien dans tes poches. t'avais envie de toucher l'eau. de rentrer dedans. de te faire submerger. la mer était houleuse. le vent avait soufflé. les vagues étaient énormes. tu ne voyais pas le danger. tu te disais qu'après tout, rien ne pouvait t'arrêter. alors t'étais rentrée dans l'eau. tu ne sentais pas le froid. il te glaçait le sang et tu ne t'en rendais même pas compte. ton corps était endormi. ivresse. les vagues te prenaient en elle. tu remontais à la surface pour retrouver de l'air mais tu te faisais à nouveau submerger. tu ne comprenais plus rien.

la vie c'est pas si simple que ça. ça allait mieux ces derniers jours. tu sortais plus en journée. tu sortais moins en soirées. tu rencontrais même des personnes incroyables. mais tout ne peut pas aller bien indéfiniment. tu le sais. tu en as déjà fais l'expérience. alors t'as rechuté. t'es encore sortie. tu t'es encore mis mal. très mal. c'est tout ce que tu trouves à faire quand ça ne va pas. quand ça ne va plus. mais t'y peux rien. c'est comme ça. c'est un cycle. le cycle de la vie. le cycle de ta vie. ton cerveau était embrumé de toutes ces mauvaises pensées. celles qui te rendent dingue. t'as jamais voulu te tuer. jamais. mais là, t'avais aucune idée de ce qui te prenais. t'avais plongé dans l'eau et tu t'es laissée prendre à ton propre jeu. t'arrivais même plus à sortir ta tête de l'eau. t'essayais mais tu n'avais plus aucune force. tes muscles étaient tout simplement figés. glacés. ton corps s'était endormi. t'aurais pu y laisser ta vie. t'aurais pu disparaître. puis on t'a sauvé. on t'as porté. on t'a sorti hors de l'eau. t'étais même pas consciente. non, l'eau t'avais endormie. tu ne sais pas combien de temps tu es restée allongée sur le sable, sans bougée. sans être éveillée. tu t'es réveillée en toussant. des lèvres étaient collées aux tiennes. on voulait te réveiller. te redonner de l'air. puis t'as craché de l'eau. tes poumons en étaient remplis. tu comprenais pas ce qui t'arrivais. t'arrivais même pas à savoir comment tu t'étais retrouvée ainsi. t'ouvrais les yeux péniblement. t'avais mal à la tête mais tu n'avais aucune autre sensation. tu n'arrivais même pas à bouger ton corps. tu ne le sentais plus. tes yeux s'ouvrirent petit à petit et tu vis leho. t'avais aucune idée de ce qui t'étais arrivée. tu le regardais et tu sentais des larmes chaudes coulaient sur tes joues glacées. qu'est-ce que tu foutais comme ça ?

tu devais avoir l'air con, là comme ça, allongée sur le sable. habillée. tout mouillée. inanimée. t'as du lui faire tellement peur. il s'est démené pour te ramener sur la plage. et t'aurais fais comment sans lui, hein. tu te serais laissée portée par les vagues. t'aurais dérivée. tu ne te serai pas relevée. il était là. près de toi. tu pouvais sentir à présent son corps contre le tien. tu peinais à te redresser. c'est lui qui te tirais vers lui. tu ne sentais pas battre ton coeur, mais le sien, tu l'entendais. il battait vite au début. tu lui a fais une belle frayeur. puis il te demande si tu vas bien. t'en sais rien. tu ne sais même pas ce qui t'a prit. et puis t'as encore la tête qui tourne à cause de tout l'alcool que tu as ingéré. il n'y a rien qu'est parti lorsque tu t'es engouffrée dans cette mer. tu te sens toujours aussi mal. mais moins seule. à présent. il essaie de te réchauffer tant bien que mal. mais ton corps est toujours aussi froid. pourtant le sien s'est réchauffé. puis tu te mets à parler. t'en as besoin. je crois... c'est tout ce que t'arrives à dire. tu sais très bien que ça va pas. mais tu ne veux pas qu'il s'inquiète. surtout pas. tes vêtements te collent à la peau. ils sont mouillés et glacés. t'aimerais les retirer. t'aimerais pouvoir avoir chaud. t'es juste l'impression que tes membres vont tomber. t'arrives même pas à les bouger. tout ce que tu peux faire c'est te blottir contre leho. t'en as besoin. alors tu poses ta tête sur ton épaule et tu lui murmures merci

jamais t'aurais pensé qu'une chose comme ça t'arrives un jour. tu comprenais toujours pas pourquoi t'avais fais ça. tu savais très bien que tu faisais des conneries quand tu buvais, mais tu ne pensais pas en arriver à là. ça te faisait peur. mais t'avais du mal à réfléchir. à penser en ce moment même. ta tête était froide et tu avais un mal de crâne horrible. c'est comme si ton coeur battait dans ta tête. tu commençais à greloter et tes lèvres devinrent violette. leho voyait tout ça. et t'essayais d'esquisser un sourire quand il comprit à quel point tu avais froid. il souleva délicatement ton pull avec ton tee-shirt et tu te retrouvais alors avec un simple soutien-gorge en guise de haut. tu te sentais honteuse comme ça. tu voulais pas qu'il te voit dans cet état. il te tendit son pull mais t'étais incapable de le mettre. tes bras étaient encore engourdis. tu le laissais alors te le mettre. puis tu passais tes mains sur ton visage. et après un soupire tu laissas échapper. je suis désolée. je sais pas ce qui m'a pris. désolée de t'avoir importuné. et désolée de te laisser me voir dans cet état... oui, tu l'appréciais bien leho. vous aviez fais connaissance il y a une semaine et le courant passait bien. il était gentil. et tu ne voulais surtout pas qu'il te voit comme ça...

t'as froid. il a froid. vous avez froid. et tout ça à cause de tes conneries. de tes erreurs. tu ne peux pas t'empêcher de le voir comme ton sauveur. s'il n'avait pas été là tu ne serai pas là non plus. il t'a sauvé. et ça, tu ne l'oublieras jamais. il est tendre avec toi. il te rassure. il te sourit. et c'est tout ce que tu demandes. quelqu'un pour toi. là. en ce moment. car tu en as vraiment besoin. il t'effleure le visage. il te remet ta mèche derrière l'oreille. tu es as des frissons. tu ressens enfin quelque chose. ton corps se remet en marche. difficilement, doucement. mais il redevient fonctionnel. pendant quelques secondes t'avais peur de ne plus jamais rien ressentir. c'est bête. mais c'était le cas. par contre, tu ne ressens plus vraiment l'effet de l'alcool. ton corps l'a rejeté. c'est comme s'il te protégeait. comme s'il voulait te faire réagir. te mettre sur le droit chemin. et puis il te demande où est-ce que vous pourriez aller pour vous réchauffer. tu poses tes yeux sur ton sac. tu le vois à peine dans la pénombre, mais il est toujours là. dedans, tu as mis tes clefs. celles de ton nouvel appartement. enfin celui que tu partages avec zelda. alors tu ouvres légèrement la bouche. tu sais que tu vas avoir du mal à parler. ta bouche te fait mal. tes lèvres aussi. et bien... tu inspires un grand coup, comme s'il te manquait de l'air pour t'exprimer. je n'habite pas très loin. si tu veux on peut aller chez moi ? c'est bizarre comme proposition. en temps normal, tu n'aurais jamais proposé ça. c'est pas ton genre. t'aimes bien avoir ton intimité, ton espace à toi. mais là, t'avais envie qu'il t'accompagnes. qu'il soit avec toi. qu'il ne te lâche pas. tu avais besoin de lui.