courant, courant, suante, transpirante et mourante, tes muscles s'échauffent en rythme avec la musique sortant de la télévision, accrochée au mur devant tes yeux. tu attrapes ta bouteille d'eau histoire de ne pas crever, desséchée, tout en gardant un oeil sur la porte d'entrée de la salle de gym, car tu aimes, observer, fixer, étudier, les gens qui rentrent, et qui sortent. tu te marres, en douce, lorsqu'ils arrivent, tout beau, tout propre, soigné et coiffé, et qu'ils ressortent, à deux doigts de l'arrêt cardiaque sous l'effort effectué. la porte s'ouvre. une nouvelle arrive, s'approche du comptoir et bredouille quelques mots à ce gars qui pourrait soulever trente fois ton poids. vu sa carrure, à la fille, pas au type, elle ne soulèvera pas des poids, ni des barres, aujourd'hui. elle a plutôt l'air sympathique, si bien que tu débarrasses tes affaires du tapis de course d'à côté, peut-être qu'elle viendra s'y défouler.