parmi la foule tu sembles mourir, petit songe transparent, les yeux des autres te transpercent sans te voir, sans te comprendre. tu les observes, ces gens, dans leur présent, imaginant leur passé et leur futur, ce qu'il étaient, ce qu'ils seront, mais le plus important c'est ce qu'ils sont. ton regard ne s'attarde sur rien de particulier, et pourtant tous les détails sont assimilés. la dose de sucre dans son café. la mèche de cheveux relevée. le vernis écaillé. la trace d'une bague retirée sur l'annulaire. les tics et les tocs de ce peuple. et tac, tac, tac, l'horloge tourne et le temps ne s'arrête jamais.