Tu venais de poser un pied dans cette ville avec tes yeux curieux et sûrement trop rouges. Il se faisait tard, la fraîcheur de la nuit t'hérissais le poil mais tu n'y prêtais aucune attention. T'avais ton sac un peu trop gros et encombrant perché sur ton dos. D'ailleurs, il n'y avait pas que ton sac de perché sur toi Seven. T'avais encore les yeux explosés. Et dans la lueur des étoiles naissantes, t'allais planter ta tente pour dormir. Non pas que la plus belle des compagnies se trouvait haut dans le ciel, mais plutôt parce que tu avais peur de la pluie pour cette nuit. T'allais tranquillement t'installer quand tu sentais des gouttes d'eau qui commençaient à s'abattre, sûrement trop fort et rapidement pour toi. Ne voulant pas prendre la flotte cette fois-ci, tu prenais tes affaires et tu trouvais refuge sous un arbre plutôt massif. Ici, tu allais être à l'abris pendant que la pluie qui te faisait chier allait se calmer. Tu soufflais, trop fort, puis tu t'allumais une clope.

Fixant le ciel, tu sens que la pluie ne va pas tarder à pointer le bout de son nez. Joe le sent aussi, il s'agite, aboie, mais il ne craint pas les gouttes. Mais avant de trouver un refuge, le temps bascule. Les gouttes s'effondrent sur vous. Tu coures, suivant de près par ton chien. Haletante, tu aperçois un peu plus loin un arbre énorme malgré la pénombre où tu espères trouver refuge. Sifflant Joe pour qu'il te suive, tu y arrives enfin, essoufflée. En redressant les yeux, tu découvres que tu n'es pas seule. Temps de merde, brailles-tu en pouffant de rire et en regardant l'inconnu qui se trouve face à toi. Tes cheveux dégoulinent. J'espère que tu as prévu plus qu'un arbre pour passer la nuit ici, ironises-tu.

Tu tirais une latte, puis une deuxième. Le regard vague, t'entendais la pluie qui s'éclatait durement contre le sol. Puis des pas, des aboiements. Très vite, tu n'étais plus seul sous cet arbre qui pourrait accueillir des dizaines de personnes. Elle était blonde, élancée, bien formée. Tu la regardais, de haut en bas. Ton amour nicotine entre tes lèvres, tu te demandais pendant une seconde si tu pouvais te la faire. Comme ça, pour passer le temps. Elle était assez bonne pour toi, c'était ce que tu pensais. Assez bonne pour le grand et majestueux Seven. Tu t'adossais contre l'écorce de l'arbre, toujours en pleine évaluation de la femelle. Tes yeux rouges ne l'effrayaient pas, ou plutôt pas encore. C'était bon signe. Elle râlait, et toi, tu trouvais ça chiant. Chiant, parce qu'elle devait fermer son clapet. Sexe inférieur. Mais d'un côté, tu la trouvais attirante. Peut-être que c'était la seule femme de ta vie qui te faisais penser ça, Marie. Marie-Jeanne. Ou peut-être la pénombre. Qu'importe. Les cendres tombaient contre le sol, s'écrasant dans un sort fatal. Elle était chiante cette inconnue, puis son chien qui n'arrêtait pas de faire le fou, ça te gavait encore plus. Tu arquais un sourcil en pensant à ses cheveux, légèrement mouillés. T'abandonnais l'idée de la baiser, elle était trop innocente avec son grand regard et ses yeux de biches. "Ouais, ça me fait chier, j'allais poser ma tente." La politesse, les sourires, c'était pas trop ton truc Seven. Tu tirais à nouveau sur ta cigarette, celle-ci se consumait trop vite. Ça t'énervais. Encore.

hors rp:

Des rencontres, toujours des rencontres. Tu sembles le déranger, l'agacer, t'as le don de lire dans le regard des gens et le sien ne semble pas très . . lucide ou accueillant. Dans le fond, cet arbre n'appartient à personne. Il n'y a finalement pas que des gens sympathiques ici, et tu avais oublié que le monde pouvait regorger de type comme lui. T'en avais déjà fais l'expérience, et tu frisonnes en te rappelant la façon dont les choses se sont terminées. Dans le fond, tu te fais peut-être des idées sur lui. Tu te pinces les lèvres, cherchant tes mots. Si t'as besoin d'un coup de main . . t'aventures-tu à dire. Posant ton sac à dos au sol, t'en extirpes une bière, puis regardes la deuxième, hésitante. Essayes, te dit ta voix intérieure. Ça te dit ? Ça réchauffera peut-être l'atmosphère, petite allusion à son air hargneux, arrogant.

Spoiler:

Tu la regardais, elle avait pas l'air rassurée la petite. Puis tu te disais que dans le fond, si t'avais un miroir, tu voudrais même pas te regarder. Tu devais ressembler à un clodo, quelque chose comme ça. Mais même en étant le plus sale au possible, tu serais toujours beau. C'était comme ça, physique. Une science incontestable. Un plus un font deux. Seven est beau, Seven est grand. Elle se pinçait les lèvres, à croire qu'elle te voulait. Peut-être qu'elle voulait ton corps chaud et rassurant contre le sien. Non, tu t'en foutais. Trop belle, trop pure. Mais après tout, c'était pas vraiment ton problème si elle voulait danser avec Lucifer. Ta clope était terminée, tu la jetais nerveusement contre le sol. Une de plus. Un pas vers le cercueil. Un coup de main, ça dépendait ce qu'elle voulait prendre entre ses mains. Puis tu te secouais la tête, tu te rappelais toutes les emmerdes que tu avais déjà eu. Non, tu devais te calmer. Pis ton regard se perdait sur ses courbes alléchantes. L'arrivée en ville te semblait déjà prometteuse, somptueuse. Tu devais rester que quelques nuits, mais finalement, peut-être qu'une escale d'une semaine ou plus ne te ferait pas de mal. T'acceptais la bière, en faisant un signe de tête. C'était suffisant, mais t'étais reconnaissant. Seulement, t'avais pas l'habitude. Dans le fond, t'espérais que tu devais rien lui donner en échange. Ouais, comme en prison, ça marchait comme ça. "Ton clebs, il aboie toujours comme ça ?" Tu changeais de sujet, t'ouvrais la bière à l'aide de ton briquet. Et tu buvais une ou deux gorgées, appréciant le liquide qui faisait son chemin à travers ton corps.

Son regard croise le tien. A quoi pense-t-il ? Dans le fond, tu t'en moques. A ton tour, tu décapsules la bouteille à l'aide d'un briquet que t'as certainement dû emprunter à quelqu'un. Sa façon d'agir te rappelle quelqu'un mais tu préfères chasser ces idées en secouant la tête. Sa remarque te pique à vif et tu te contractes, lui jetant un regard noir. Non il est calme d'habitude, seulement avec cette pluie il ne se sent pas à l'aise. Ta réponse est sèche. Ton regard s'adoucie, tes yeux voyagent à travers son visage, fermé, les bouts de tatouages qui dépassent de ses vêtements. Tu soupires. Tu bois une gorgée, puis deux, puis trois. Tu comptes rester longtemps ici ? souffles-tu en fixant l'horizon.

Elle avait du caractère, ça te plaisait. Tu souriais, mesquinement. Il ne fallait pas toucher aux animaux, aux compagnons de voyages. Tu devrais le savoir Seven, depuis le temps que t'étais sur les routes. Depuis le temps que t'étais libre, libre de tes mouvements et de ton corps. Depuis que t'étais sorti de prison, depuis que le soleil avait frappé à ta porte en te jetant hors de ta cellule. "Et il s'appelle comment ?" Tu demandais plus par gentillesse que par intérêt. Puis tu continuais de boire. La question de la blonde te laissait songeur, tu ne savais pas trop. Pas longtemps dans tous les cas. Ou alors, il te faudrait une bonne raison pour pouvoir construire un bout de vie ici. Non, toi Seven, tu préférais vivre ici ou là-bas, laissant ta marque un peu partout. Sur un coin d'arbre, sur le sable et parmi les âmes. "Quand je déciderais de partir, c'est-à-dire, bientôt." Tu regardais dans le vague, tu savais pas combien de temps après t'avais répondu. T'étais ailleurs, dans un autre monde, une dimension. Si elle savait, elle serait déjà partie en courant, fuyant le monstre pleins de vices. Tu buvais encore un petit peu, seulement, c'était une gorgée à ne pas prendre. Tu crachais la bière dans l'air, c'était imprévisible comme un coup de tonnerre. Un retour d'acide. Tu grimaçais, même après quelques années, t'avais toujours pas pris l'habitude à ce coup dégueulasse. Dans un regard furtif vers la blonde, tu te demandais si elle était vexée. "Et toi ?" Comme si de rien était, comme si tu ne voulais même plus boire une seule gorgée de ce liquide que t'appréciais tant.

Tu reprends ton calme, et puis tu préfères tellement la plénitude à l'électricité des relations humaines. Ta veste, ton pull, ton jean, tout est humide et tu commences à trembler. Fais chier, grognes-tu entre tes lèvres. Toujours accroupie devant ton sac, tu plonges une nouvelle fois la main dedans à la recherche d'un paquet de tabac. T'avais arrêté, mais l'autre jour, tu en avais ressenti le besoin, comme si ta vie en dépendait alors que ça te conduisait plus rapidement à ta chute. Retrouvant ta dextérité d'autrefois, tu parviens sans trop de mal à y arriver. Il s'appelle Joe, réponds-tu en regardant le Golden gambader plus loin. Bientôt, c'est ce que toi aussi tu te dis mais en réfléchissant tu espères ne pas avoir à le faire de si tôt. Et puis, son arrogance te sidère. Tu le regardes, agacée par ce qu'il vient de faire. Etait-ce volontaire ? Tu serres les dents. J'en sais rien, tant que la situation de nécessite pas de partir en urgence, je reste. finis-tu par répondre, haussant les épaules. Après tout, tu es en fuite . .

T'avais un goût acide dans la bouche, t'avais chaud, tes pupilles étaient dilatées comme par magie. Tu l'entendais, mais elle te semblait loin. Seven, t'étais plutôt intéressé par la pluie. On dirait des petits étoiles, ou peut-être des larmes. Tu souriais à cette pensée, la pluie était la tristesse de toutes les âmes du monde. Ou peut-être celles de dieu. Ce Dieu qui pleure de tous les malheurs qu'il sème avec une vitesse incroyable. Joe. Il s'appelait Joe. Tu venais d'y repenser dans trop comprendre pourquoi. Joe, ça ressemblait au prénom de ton compagnon de cellule, Joey. Tu souriais, le pauvre Joey. Un grand homme, un sage maître. Il était grand, et maintenant, il s'était élevé dans le ciel parmi les bonnes âmes. Sa présence en prison n'était pas condamnable et bien pardonnable. Mais tu rapportais l'attention sur blondie accroupie à tes pieds. A cette pensée, t'avais le regard rieur. A tes pieds, comme toujours. "Tu fuis la peste ?" Toujours la bière à la main, ivre de tes lèvres. Tu finissais par l'approcher à nouveau de tes traits rosés, parce que t'avais soif. T'essayais une simple gorgée, elle passait. Alors tu continuais, grimaçant légèrement.

Allumant ta roulée, tu t'avances dans des pensées obscures qui t'empêchent de dormir la nuit. La fumée émane de ta bouche pour se confondre avec l'air environnant. Pendant quelques secondes, tu l'oublies, ce ténébreux aux divers nuances, tantôt blanches, tantôt noires. Tu fixes tes doigts qui emprisonnent ta cigarette improvisée mais d'un coup, ce n'est plus elle que tu vois, c'est ce couteau et le sang qui le recouvre. Tu fuis la peste ?, tu sursautes et le couteau n'est plus. Tes pulsations cardiaques résonnent dans tout ton corps. Tu lèves les yeux à lui, cet inconnu, les yeux brillants, traumatisés. Demain, il sera peut-être loin et juste un souvenir dans ta tête. Je . . je fuis le monde et les conséquences, te contentes-tu de répondre. Puis d'un coup, tu te redresses, picolant ce nectar que tu aimes tant, basculant la tête en arrière pour en apprécier tous les arômes.

Tu savais pas trop pourquoi, toi tu buvais ta bière en attendant sa réponse. Elle était tardive, mais les pupilles comme des coquilles, tu la regardais de toute sa longueur. Tu te demandais si dans une autre vie, t'aurais pu être gentil. Si dans une autre vie, tu pourrais tomber amoureux de cette fille aux allure d'enfant sauvage et trop sage pour être écorchée. Finalement, elle te laissait indécis. Peut-être qu'elle avait ses tourments. Toutes les bonnes âmes sont lacérés par la vie, à croire qu'elle pouvait pas nous laisser tranquille. Le monde, fuir le monde. Ma poupée, tu devrais le fuir lui surtout. Seven, ce mec aux allures de clodo farouche. Peut-être trop louche pour vivre parmi les anges, c'était qu'un monstre en convalescence. Tu buvais encore un peu ta bière. "La tête haute, puis survivre." C'était ça l'enjeux, le but ultime de ta vie. Peut-être qu'elle était pas si différente de toi. Puis tu pouvais pas t'empêcher de la trouver bonne, la tête penchée en arrière te dévoilant sa peau de ce cou trop attirant.

La tête toujours en arrière, tu pourrais basculer, tomber du côté sombre, celui où tu te laisses guider sans réfléchir. En revenant sur terre, ta bière n'est plus qu'un cadavre. Comme lui, songes tu. Survivre est exactement le mot. Lorsque tes prunelles se reposent sur lui, tu lui découvres une autre facette, une autre nuance. Sans même t'en rendre compte, tu te mords la lèvre inférieure devinant les pensées qui le traversent. Ça fait si longtemps. Silencieuse. Tu essayes t'oublier ta libido enfouit depuis plusieurs semaine. Et puis tu réalises que ce soir, avev ce temps, tu ne sais pas où crécher. Dis, si je te filé in coup de main pour ta tente, t'accepterais de m'y laisser une petite place pour la nuit ? oses tu demander.

Tu la détaillais avec tes yeux curieux et envieux, tu parcourais sa peau découverte, sa peau entrouverte. Elle t'appelait, dans un doux murmure. C'était plaisait à regarder, elle était pas vulgaire, juste là, comme ça. Non, elle était belle. Un mot que tu connaissais pas trop. Peut-être que son air vagabond et ses allures de filles perdues ne t'agaçaient pas tant que ça. Mais tu buvais un peu dans ta bière, les yeux revolvers, l'acide sur les lèvres, tes pupilles toujours plus rondes. Ses lèvres t'appelaient, son esprit te voulait. T'allais la sauter, t'en étais certain Seven. Alors tu souriais mesquinement, de toute manière, tu ne savais faire que ça. Même en étant le pire des camés, t'arrivais à les mettre à tes pieds. Bien sûr qu'elle pourrait dormir avec toi, elle allait fréquenter le péché à tes côtés, la luxure. Elle allait crier de désir, sous ton corps brûlant et tes lèvres faites de magie. "J'sais pas. S'tu veux." Tu lançais ça d'un ton détaché, peut-être trop même. Comme si tu t'en foutais, façon, t'avais déjà gagné. Puis le ciel, il avait cessé de saigner. Peut-être qu'une gentille âme était venue lui mettre un pansement à ce dieu. Ce dieu qui pleurait, qui saignait des malheurs qu'il avait créé. Bientôt, vous pourrez quitter l'abris que ce grand chêne vous donnez.

Le regard sur lui, t'attendais sa réponse. Évasive. Reportant ton attention sur l'horizon, tu retrouves, au loin, Joe, calmé. Levant les yeux au ciel, l'intempérie a cessé. Pour combien de temps ? Il est temps. Tu relèves tes cheveux en un chignon négligé, prête. Tu observes les lieux, songeuse, pensive. Puis ton imagination dérive sur ses lèvres, son visage, tes membres se crispent. Tu t'approches de lui, comme attiré par un aimant, la respiration haletante. Tu es proche, trop proche. J'pense qu'on devrait s'y mettre, murmures-tu en essayant de garder un ton détaché malgré les pensées qui t'habitent. Ses yeux sont sombres et un instant tu songes à te perdre dans leur noirceur.

La pluie avait cessé de tomber, ta bouteille venait s'échouer sur le sol. Un cadavre de plus à ton compte, Seven. Puis elle était là, avec ses grands yeux et ses cheveux blonds. Blond comme les rayons du soleil, celui que t'avais du mal à regarder dans les yeux. Il t'éblouissait le soleil, il était pur. Et toi, ça faisait longtemps que t'étais plus si blanc. Elle était là, elle marchait comme une féline vers toi. Tu la regardais du coin de l'oeil, ouais, fallait se mettre à monter la tente. A vrai dire, ça allait se faire rapidement. T'avais juste à la jeter, la magie des nouveautés. Tu faisais pas trop attention à elle, t'avais pas envie de la faire crier contre cet arbre, tu préférais attendre. Attendre d'être caché même si dans le fond, tu t'en fichais d'être surpris en train de la sauter. Tu haussais un sourcil pis tu bougeais de l'arbre, tu la plantais là. "Ouais, viens."

Tu restes quelques secondes plantée là, sous cette arbre malgré son invitation à te suivre. A quoi joues-tu, Sura ? Tu ne rends peut-être pas compte qu'il ressemble au diable, au diable de ton passé. Tu soupires, dans le fond, tu n'as pas changé et ça t'exaspère. Attrapant ton sac à dos qui se trouve au sol, tu avances dans sa direction, laissant tes prunelles vagabonder sur les lieux. Une petite voix en toi te dit de fuir, mais le petit démon te l'interdit. Tu frissonnes, certainement dû au fait que tes vêtements sont encore humides. Tu laisses une nouvelle fois ton sac tomber au sol, à côté de lui. Je suppose que c'est ces nouvelles tentes qui se montent en deux secondes, souffles-tu réalisant que ton aide est totalement superflue. Simplement quelques piquets à enfoncer dans la terre et le tour est joué. Les merveilles de la technologie.

T'étais debout, t'avais ta tente dans ta main droite puis ton sac qui jonchait le sol. Il était vite rejoins par celui de ta compagnie d'une nuit. Finalement, la chaleur d'une peau te ferait du bien. Puis t'étais gourmand, gourmand de goûter sa peau blanche et soyeuse. Elle était là, l'inconnue sans prénom. T'avais les yeux petits et noirs, défoncés et les idées noires. T'étais pas parenté au diable, non, ton troisième prénom c'était Lucifer. Pis tu lançais la tente en l'air, histoire de lui montrer qu'elle avait raison. C'était plus simple de faire ça plutôt que d'acquiescer à vive voix. Tu te retournais vers elle, la nuit venant vous tenir compagnie. Ton regard dans le sien, tu lui disais que ouais, tu l'avais eu dans tes filets. Ouais, ta tente était déjà montée et que t'avais accepter qu'elle passe la nuit avec toi juste pour pouvoir la baiser sous les belles étoiles de Banff. Tu prenais quelques piquets dans ta main, tu lui tendais avec détachement. "Tiens, mets-les, rends toi utile." Toujours au sarcasme. La politesse ? Tu lui faisais un bras d'honneur, fier, le regard rieur. Toi tu bougeais pas, tu la regardais s'activer. Avec tes pupilles dilatées, tu l'observais. Tu la dévorais. Elle était bonne, elle allait te satisfaire, c'était tout ce qui comptait.

En quelques secondes, la tente était montée et toi tu te sentais un peu con. Tu pensais fermement que c'était une tente à l'ancienne mais de toute évidence, il avait accepter ton compromis pour une autre raison. La déesse qui est en toi se met à se tortiller dans tout les sens. Tu restes impassible en surface. Attrapant les piquets, tu lui lances un regard qui veut dire : va te faire foutre. Un à un, tu te penches pour enfoncer les tiges dans la terre, c'était facile après cette pluie. J'espère que la vue est agréable, lances-tu en sentant un certain regard sur toi. A cet instant, t'as l'impression d'être un vulgaire bout de viande, de la chair fraîche sous le regard d'un vampire affamé. Mais bizarrement cette idée te fait sourire. Ça fait si longtemps.

T'observais le galbe de ses jambes, la chute de ses reins. T'imaginais tes mains là, sur ses hanches. T'imaginais tes lèvres sous son corps brûlant de tes caresses. Tu te surprenais à l'imaginer, elle. Elle et sa peau de porcelaine. Ouais, c'était agréable de la voir se pencher. On dirait qu'elle t'appelait, elle jouait. Elle savait, Seven. Pour réponse, tu grognais légèrement. Bien sûr, elle se savait désirée. Peut-être que ça lui faisait gonfler son égo, peut-être qu'elle avait juste besoin d'un coup entre ses reins. Puis tu riais avec tes yeux, ils étaient noirs et moqueurs, comme les corbeaux dans un cirque. "Ton chien, il va pas dormir avec toi et moi." Ouais, même s'il pleuvait, tu crachais par terre. Tu crachais, parce que ce chien, il serait hors de ta tente, quoi qu'il puisse arriver.

Après des mois d'isolation, coupée du monde, des hommes, des femmes, t'es amusée par la situation et à la fois effrayée. Oui, tu joues, avec lui, avec tes pensées qui deviennent tordues. Tu rigoles à sa remarque. Tu sais, même si j'adore mon chien, j'suis pas zoophile. Il ne couche pas avec moi, plaisantes tu. Tu lui lances un regard joueur. Il se contentera de cet arbre, là, dis tu en désignant l'arbre où vous étiez abrités.

Elle avait fini, pis elle était là à te dire qu'elle était pas zoophile. C'était un bon trip, elle te cherchait, elle te voulait. Toi, tu te prenais une nouvelle clope avant de la regarder quand elle te montrait cet arbre. Tu sortais ton briquet, t'allumer le bout, avide de la consumer entre tes lèvres. Tu désignais la tente, t'y rentrais ton sac la clope au bec. Pis tu te retournais vers blondie, le regard noir, comme toujours, un peu plus. "Tu peux aller t'abriter si tu veux, ou te changer. Je sais pas, comme tu veux." Tu voyais ses vêtements mouillés, tu sentais la brise au bout de ton nez. La nuit allait être fraîche.

Tes pensées dérivent, sur lui, son regard sombre semblant laisser entrevoir son âme, sed vices. Tu te mords la lèvres, à ses pensées érotiques. Tu croises les bras sur ta poitrine, ton esprit redevient lucide et tu acquiesses ses paroles, la fraîcheur n'est plus supportable. Je vais me changer, souffles tu en prenant ton sac pour ensuite t'engouffrer dans la tente. Tu ne prends pas la peine de la fermer. A quoi bon. Ôtant ta veste, tu retires un à un les vêtements qui te collent laissant ainsi découvrir ton dos et quelques cicatrice. En te tortillant, tu parviens à ôter ton jean, et la dentelle noire se laisse entrevoir. Un jean propre, et un petit pull. C'est étroit, inconfortable mais tu parviens lentement à te rhabiller. Une dernière chose avant de sortir, ton paquet de tabac puis tu te retournes, le trouvant tourné aussi vers toi.

Elle suivait ton conseil, elle se changeait sous tes yeux amoureux des femmes, amoureux du plaisir. Tu caressais sa peau, tu lacérais ces parcelles déjà abîmées par une vie trop injuste. Tu voyais ses sous-vêtements noirs, le temps d'un instant. Elle était bonne, puis tu tirais sur cette cigarette entre tes lèvres. Ces mêmes lèvres qui allaient la faire crier de plaisir plus tard. Puis finalement, je jetais la fin de l'amour nicotine pour franchir le seuil de cette tente qui me servait de maison. Elle avait ce paquet de tabac entre ses mains, non ma jolie, tu vas pas fumer tout de suite. Derrière toi, tu refermais l'abris aux couleurs bleutés, comme un clin d'oeil aux cieux. Tu la regardais par la suite, le regard prédateur. T'allais la manger tout crue, affamé par sa beauté.

Tu l'observes silencieuse, sans oser bouger ou parler. Ton regard est à sa merci, tes sens sont en éveil. La bouche entrouverte, tu comprends que ce n'est pas le moment pour une cigarette. Ton pouls s'accélère et tu frissonnes lorsque le bruit de la fermeture résonne à tes oreilles. Tu bouillonnes intérieurement, la dernière fois qu'un homme a posé les mains sur toi, ce n'était pas pour te procurer du plaisir. Tu soutiens son regard, celui du prédateur qui découvre sa proie. Tu es l'agneau, il est le loup. Ta respiration est lente mais incontrôlée, ton coeur s'emballe. Vous restez un long moment comme ça, à se jauger, silencieux. Puis, tu te mords la lèvre inférieure, de désir, d'envie. Ta déesse intérieure t'implore d'agir et tes mains s'agrippent à sa ceinture, l'attirant à toi, signe d'approbation.

Tes yeux noirs l'observaient, tu guettais sa réaction. Tu sentais sa peur, sa soif, son envie. T'entendais son souffle, tu pouvais sentir son coeur. Elle était à toi ce soir, la jolie. Elle était tienne. T'allais la faire rêver comme jamais, puis au petit jour demain matin, elle ne penserait qu'à toi. Puis jusqu'à la fin de sa vie, elle ne verrait que tes traits dans son sommeil. T'en étais certain, Seven. Tu connaissais même pas son prénom, à vrai dire, ça t'importait peu. Tu sentais ses mains tenir ta ceinture, elle te tirait vers elle. C'était parti pour danser ensemble. T'avais la sauter, t'allais prendre ton pied. L'une de tes mains venaient caresser sa chute de reins alors que tes lèvres venaient se loger dans son cou que t'allais dévorer. T'étais bestial, Seven, t'étais envieux. T'étais un dieu.