Elle pousse la porte d'un petit bar de quartier. Elle avait toujours adoré ces petits endroits intimes et chaleureux, dans la pénombre du matin au soir. Elle s'y sentait bien, comme à la maison: ils se ressemblent tous ces petits bistrots portant le nom de leur propriétaire. Des meubles en bois foncé, ce grand bar central auquel il est plaisant de s'accouder, sans oublier une déco affreusement kitch... Le genre d'endroit qui change sans cesse de visage selon l'heure et les gens qui l'occupent.
"Evelyn's Cofee". Elle se demandait qui était Evelyn. Si Gaia avait toujours eu de l'affection pour les habitués de ce genre d'endroit, elle en avait encore plus pour leurs propriétaires. Elle s'était toujours lié avec ces gens à l'oreille d'or, toujours là pour écouter ses langues déliées par l'ivresse, qui ne leur conte pas toujours de jolies histoires.
Gaia n'avait jamais partagé son histoire avec l'un d'entre-eux, son histoire n'a pas d'intérêt à être raconté, pensait-elle. Elle se contentait de tendre l'oreille et de partager (un peu sournoisement) la confession.
Elle entre donc, et repère une table avec banquette non loin du comptoir. Elle jète son sac en bandoulière sur l'assise puis se glisse derrière la table.
Une jeune femme viens prendre sa commande. - Un grand café s'il vous plait, et... vous auriez les journaux de ce matin ?
La jeune femme acquiesce et lui offrit un large sourire en s'éloignant. Gaia observe cet espace vide autour d'elle, pensive.
Elle aurait bien aimé partager ce café, au moins ce matin là.
Invité
Sujet: Re: Elle pousse la porte Ven 11 Avr - 9:49
Une femme est entrée. Tu l'as vue, pas vrai ? Même qu'à son arrivée, ton sourcil s'était légèrement rehaussé. Comme piqué de curiosité face à son arrivée. Elle est ... différente. C'est le premier mot qui te vient à l'esprit, quand tu l'observes, comme tu le fais là, maintenant. La dévisageant de la tête aux pieds. Tentant d'entrer dans sa psyché du mieux que tu le peux, essayant de percer le voile de ses pensées pour mieux cerner sa personnalité et t'infiltrer dans son univers. T'es un type sournois, après tout. Un homme froid, mesquin, cynique. T'avais tes élans de bonté ; des moments de lucidité divine qui te poussaient à ne pas agir en parfait connard, en séducteur en herbe ... Et à réellement faire attention. À réellement écouter. Mais aujourd'hui n'est pas un jour comme ceux-là. Aujourd'hui, il est tôt, mais déjà, t'es en train de boire une bière, parce que t'avais soif. Et tu sais que tu vas continuer de l'observer, parce que t'en as envie. Et tu sais que quand elle se mettra à regarder en ta direction, elle aussi ... Tu la regarderas intensément avant de te lever et de te poser en face d'elle, histoire de la faire chier. Parce que t'en auras l'impulsion. Tout est calculé, et pourtant, si naturel, avec toi. On t'avait déjà dit que t'étais un océan de contradictions, non ? Parce que c'est la phrase la plus parfaite pour te décrire, et tu le sais. Un putain ramassis de merdes toutes diamétralement opposées et s'annulant réciproquement ; c'est ça, ton identité. Et t'en est fier, l'air de rien. Peut être que tu ne devrais pas.
Invité
Sujet: Re: Elle pousse la porte Ven 11 Avr - 10:14
Elle plonge ses lèvres dans son premier café de la journée, celui qui électrise comme un coup de tazer et réchauffe comme une caresse sur la joue. Elle sort de son sac un tout petit carnet et de l'autre main elle griffonne en noircit quelques pages. Elle avait toujours fait de minuscules dessins pour tuer l'ennui, et vider son esprit. Comme une sorte de rituel pour s'échapper de tout ce qui court et s'agite dans sa tête. Un moment pour faire le point, tranquillement.
Son regard s'était perdu à présent, regardant sans vraiment voir la salle de ce bar. Il était plutôt vide, à cette heure, il y avait bien plus de chaises que de personne assises. Il n'y avait pas de musique, on entendait uniquement le grondement et les fracas de la machine à café et le carillon de l'entrée de temps à autre.
Et puis, elle croise soudainement le regard d'un homme assis seul, au fond du café. Elle baisse aussitôt les yeux. C'était un regard étranger, serein et en même temps perçant, tranchant. Un regard qui vous glace, quand vous êtes comme Gaia. Un regard qui effraie, depuis-quand regarde-t-il par ici, que veut-il ? Gaia ne savait que trop bien où ce genre de regards peut mener.
Elle baisse les yeux et avale une longue gorgée de son café, espérant ne plus jamais avoir à lever la tête, de peur de devoir affronter encore ce regard. Ou pire.
Invité
Sujet: Re: Elle pousse la porte Ven 11 Avr - 17:00
Voilà qu'elle se met à écrire - ou à dessiner, t'en sais fichtrement rien, après tout, et quelque part, tu t'en fous comme de l'an quarante, avoue le - sur un petit carnet ... Et tu l'observes, elle et le mouvement rapide de sa main. Ses mouvements tracent des arabesques dans le ciel et tu es persuadé que ce qu'elle fait doit être bien intéressant parce qu'elle semble totalement fascinée par les gestes qu'elle entreprend.
Et toi, tu l'observes, curieusement ... Et tu te demandes si viendra à un moment ce stade où ses yeux rencontreront les tiens pour établir ce premier contact entre vos deux psychés. C'est alors que la trajectoire de son regard croise le tiens, et tu te sens victorieux. Son regard se détourne alors vers le sol mais tu t'en fiches, car tu sais que dès à présent, tu as su t'ouvrir une fenêtre vers ses pensées et ça, tu comptes bien l'exploiter. Tu la sens perturbée. Tu comprends bien que t'as su la déstabiliser et, bien que cela ait été rapide, tu t'dis que c'est le moment idéal pour frapper. Te levant donc avec habileté et discrétion, tu marches en sa direction, calmement, avant de t'installer face à elle. En pliant tes jambes, tes vêtements se froissent dans un léger bruit ; un bruit qui, tu le sais, n'a pu que parvenir à ses oreilles. Tu la regardes, un fin sourire placardé au coin des lèvres, avant de tenter une première approche qui, tu l'espères, te sera fructueuse.
- Tu sais, c'est malpoli de regarder les gens. T'as bien conscience du fait que tu n'fais que cela, depuis quelques jours ... Mais tu t'en fous de ça, parce que elle, elle ne le sait pas, et c'est tout ce qui compte, à tes yeux.
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