Il t'avait pas fallu longtemps pour l'emmener ici, envieuse jusqu'au bout des doigts. Le trajet s'était fait silencieusement, sans aucun mot. C'était étrange, mais tu le voulais, et il y avait ce truc, c'était pas descriptible. C'était plus qu'un coup comme ça, c'était plus que la simple envie de se faire sauter en sortant de boîte. Art te donnait un second souffle de vie. Lui avec ses doigts, il marquait son passage à chaque instant sur ta peau blanchâtre. Puis vous étiez devant la porte de ta chambre, tu cherchais ta clé dans ton sac. Elle était cachée, ou alors, l'alcool et les joints faisaient bien trop effet sur toi. Mais t'étais pressée, tu le voulais, pour toi, en toi. Quand tu touchais finalement le métal, tu n'hésitais pas une seule seconde avant d'ouvrir la porte du plaisir charnel. Les yeux brûlants de désir, tu te retournais vers le bel homme qui t'accompagnais, tu lui souriais avec provocation. Yeux dans les yeux, tu marchais de dos ne souhaitant pas quitter son regard. Tu te penchais finalement sur la porte, puis t'étais là, t'étais belle et tu riais. « Dis-moi Art, as-tu jamais dansé avec le diable au clair de lune ? » Puis tu entrais dans ta chambre sans prendre la peine d'allumer la lumière. Tous les pores de ta peau appelant désireux le corps de celui qui t'avais accompagné.

Désireuse, interdite, tu t'avançais avec des pas de loup dans ta chambre que tu connaissais par coeur. Puis tu t'arrêtais, là comme ça, pour sentir sa présence près de toi. Le faible éclairage des rues te permettait de cerner son visage parmi tout ce noir. Il était beau, comme un bonbon que l'on tend à un enfant. Art, il était beau comme un oasis en plein désert. Tu l'attendais, tu l'observais. Du coin de l'oeil, tu l'apprivoisais, encore une fois. Le regard pleins d'aventures et brûlant de vos précédents échanges, t'observais, te demandant comment tu allais manger ta proie. Tu le laissais venir à toi, dans ce piège entre tes dents, entre tes jambes. Il était là, et le silence venait se rompre grâce à sa voix. Seulement, il n'avait pas parlé assez fort et la pièce plongée dans l'obscurité ne te permettait pas de comprendre un seul mot. Fichtre. T'avais oublié, oui, l'espace d'un instant t'avais oublié ta différence. Et ça te procurais un bien inestimable, incalculable. Grâce à lui. Tu t'oubliais, dans les baisers qu'il te donnait. Découvrant ton cou, infime tendresse, tu te laissais là, les bras ballants. Accueillant le désir à gorgée déployée, tu souriais dans la pénombre qui vous entourez. Ta main droite venait effleurer son bras, sa peau était glacée. Résultat d'une balade nocturne avec rien d'autre qu'un t-shirt. Et tu rigolais légèrement, parce que tu savais que bientôt, il brûlerait de désir, tout comme toi. Ensemble, dans la nuit qui devenait éternelle. Art. Il était là, entièrement à toi. Tu sentais son parfum, l'odeur de sa peau, plus rien ne pouvait venir parasiter ce moment. Doux, passionné, envieux, bestial ou encore animal, mais toujours tendre. Étrange. Puis tu relevais légèrement la tête, tu lui souriais. Dans un murmure, tu l'informais par précaution. « Si tu veux que je t'entende, parle plus fort. » Oui, t'avais raison. Parce que tu n'étais pas complètement sourde, non, tu pouvais encore percevoir des voix quand le silence était roi. Puis tu venais caresser sa joue, protectrice d'une peau si douce semblable à une plume. L'orage grondait de désir, tu effleurais timidement sa joue. Tu découvrais dans le silence interdit d'une nuit trop calme chaque chose qui le constituait. Tes sens étaient en éveils, ta libido également d'ailleurs.

Folle, il allait te rendre folle. Tu commençais à quitter le calme qui régnait en toi, ou plutôt la force qui t'évitais de lui sauter dessus. Lorsqu'il te répondit, tu pouvais pas t'empêcher d'émettre un rire. Joueur qu'il était, Art. Et t'aimais ça, t'aimais plus que tout son tempérament. Il te faisait rêver. Il t'excitait, sans attendre, sans demander plus. Chaque contact t’électrisais, t'étais là à son chevet comme une chienne qui attend ses croquettes. Tu ne lâchais pas son cou, tu le serrais un peu plus contre toi, appréciant l'étreinte chaleureuse qui s'offrait à toi. Sous ses caresses, tu te consumais. La mèche de cette bombe à retardement n'allait plus durer longtemps. Lèvres contre lèvres, tu commençais à intensifier le baiser. Tu ne pouvais plus attendre, pas un instant de plus. Il te rendait chose, bestiale. Tu étais à lui, durant un instant, toute la nuit ou encore pour une éternité sans fin. Tu te sentais désirée, et ça te plaisais, plus que tout. Tu soulevais sans aucune once de timidité son t-shirt, effleurant ses muscles, touchant sa peau. Tes lèvres s'entrouvraient, ta langue venait caresser la sienne dans une quête à l'amour du désir, à l'amour de la chair. Ton souffle saccadé se faisait plus pressant contre le sien. T'unissais vos deux corps, vos deux coeurs. Dans une danse à la déchéance, tes mains visitaient ce corps qui était tiens. Dans des petits pas, vous commenciez à marcher en direction du lit, des draps un peu trop curieux. T'étais là, contre la limite du matelas, tu le tirais vers toi. Encore un pas, et vous basculiez vers ce matelas qui n'attendait que d'épouser la forme de vos ébats. Joueuse, provocatrice, tu lançais dans l'air comme un coup de revolver entre ses lèvres. « Fais-moi crier. »

Spoiler:

Tu sentais le sol se dérobait sous tes pieds, tes yeux se fermèrent et t'appréciais ta chute, là comme ça. C'était doux. Alors tu t'allongeais de tout ton long, tu te laissais aller, dans un total oubli de toi-même, de ta personne. Tu le regardais arriver, comme un prédateur. Il était le loup, tu étais l'agneau. Les rôles étaient inversés, tu te laissais faire, comme une proie, sa proie. Tu étais à lui, sa chose, sous ses doigts, sous ses baisers et encore ses caresses. Il te faisait vibrer, redécouvrant les sensations de ton corps, une à une. Grâce à lui, Art. Son corps peut-être trop maigre, ses muscles pas assez marqués, peut-être que ouais, il était pas baraqué comme un athlète mais il était beau, à sa manière. A sa manière, à sa beauté. A son grain de beauté sous son oeil, il t'attirait, et ça soulignait son regard. Son regard brun, peut-être trop attendrissant ou trop parlant. Ton corps frissonnait, tu fermais les yeux. Il continuait de t'embrasser, et toi, tu te laissais vivre. Vivre à ses côtés, sous lui, grâce à lui. Art. Le temps d'une nuit, le temps d'un débat, le temps de quelques minutes, ou plusieurs heures. L'éternité, ça t'aurais pas paru assez. Le temps des caresses, interminable. En temps normal, tu te serais déjà fait sauter, mais là, tu ne voulais pas. T'appréciais, tu laissais monter la chaleur, comme une femme amoureuse. Amoureuse le temps d'une nuit, le temps des baisers, le temps d'un hiver ou d'une journée un peu trop pluviale. Tu te consumes, tu te brûles la peau, les lèvres. Tu le sentais sur toi, tu touchais sa peau, doucement, avec tendresse. Tu voulais pas le casser, ni même l’égratigner. Poupée de sire. Dénudé, tu dévoilais ta peau, ton corps. Tu dévoilais ton nombril, ce petit grain de beauté au dessous de ton sein droit. Tu dévoilais ton enveloppe, la dernière couche qui frissonnait de ses caresses. Tu remontais sa tête grâce à tes mains, t'embrassais ton front, sa mâchoire, et le bout de son nez. T'effleurais ses lèvres, avec tendresse, avide de le sentir plus proche, toujours plus. Encore. Et tu le retournais, agilement, sans être brusque. Tu te retrouvais sur lui, les cuisses de chaque côté de ses hanches. Il était emprisonné, par toi, par ton corps, par ton envie. T'embrassais son torse, tes mains elles étaient là, curieuse de le découvrir un peu plus. Tu défaisais sa ceinture, puis en même temps, t'embrassais sa peau. C'était simple, c'était beau. Le regard malicieux, tu déboutonnais son pantalon. Tu voulais sentir sa virilité, tu le voulais contre toi, en toi. Puis dans un geste brusque et maladroit, t'enlevais ce bas qui était peut-être trop gênant pour vos ébats. Tu t'étais dont arrêté de l'embrasser, mais ceci étant enlevé, tu retombais avec douceur contre son corps, embrassant ses lèvres chastement pour le faire patienter.

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