Il fait froid. Il fait froid mais il fait beau. Les nerfs de tes pieds se plaignent du choc thermique. Mais t'y peux rien, quand il y a du sable, il faut que tu sois pied nu. La clope au bec, tu regardes l'horizon. Pensif. Banff, ta nouvelle vie.

C'est si triste. Cette eau si glacée qui m'empêche de revivre. Ces perles si agressantes refusent ma présence. Prisonnière de la terre ferme , je suis une pauvre sirène égarée. Un homme perdue dans l'horizon , et mon regard perdu sur ses formes. Le sable glisse sur ses pieds. Chaleur , ils ont besoin de chaleur.

tu prends place dans le sable, ton chien posté à tes côtés comme pour te protéger, avec ses longs poils poisseux des embruns. tu regardes à l'horizon, droit devant, l'eau, au travers de la fumée de cigarette que tu recraches. tu ne penses à rien en particulier, et à tout à la fois. tu penses surtout au fait que les gens que tu aperçois, non loin, doivent être dingues pour être dans de telles tenues, surtout le blond. tu penses que toi, t'as froid pour eux, toi avec ta parka et sa capuche à poils, avec ton bonnet. même tes pieds sont au chaud, tes timberland enfoncées dans le sable.

Nous sommes quatre. Quatre à pensée les yeux dans l'eau , quatre à prendre la mort contre le sable. Ce soir je suis sage les habits couvrent ma peau et je ne me jetterai pas contre la marée. Une main dans mon sac , le paquet de ma douce nicotine est terminée. Non loins j'ai sentie la fumée , je les aperçues contre la brise. Je m'approche de lui. «Tu m'en donne une ?» Je m'assoie au même moment .

tu restes planté sur place à fixer le vide, les gens bougent autout de toi, tu aimerais les ignorer mais, en l'occurrence il est difficile d'ignorer le marshmallow qui s'approche de toi. ton chien grogne férocement à son approche. tu pourrais lui dire de se taire, oui, tu pourrais, mais tu n'en fais rien. tu ne connais ni d'adam ni d'ève cette file alors tu n'as aucune raison de le calmer. d'ailleurs, sa question te fait rehausser un sourcil, clairement étonné. bonjour et s'il-te-plait, ça t'écorcherait la langue ? tu claques, sec. elle n'est pas prête d'avoir une cigarette de ta part, elle.

Tout ces gens qui croient faire peur de leur parole , tout ceux qui claquent leur mot contre leur dent , non tes mots salent sur ta langue ne sont pas près de me faire courir. Je préfère rigoler doucement et de continuer à sourire. Il est vrais que mon manque de respect avait été présent , mais hélas il me tendait les dés , prête à m'entamer de nouveau nous allons jouer.«Pardon mon cher .» Je le regarde. «Je me reprends. Bonjour , puis-je avoir une cigarette svp monsieur ? Tu veux un bisous avec ça ?» Le rire n'était pas terminé. Je prends le briquet dans ma poche et allume doucement la flamme. Elle est si douce contre les vagues et la danse du soleil rosé.

Il y a quelques secondes, tu étais la seule personne sur cette plage. Et voilà que vous étiez 4. Une fille aux cheveux roses, un blondinet, et un autre gars avec son clébard. Pourtant tu ne fais attention qu'à l'un d'entre eux, puisque tu as l'air paumé, il paraît. Tu arques un sourcil, en prenant une nouvelle bouffée de ta cigarette. Tu ne te trouves pas particulièrement paumé, toi. Dit-il. (petit sourire) Il avait l'air aussi paumé que toi, que ce soit clair. Rien de méchant à ça. Y'a pas de place pour les froussards ici. Tu annonces en jetant ta clope dans le sable et en commençant à enlever ton pull. Allons piquer une tête. Cap.

tu souffles et lèves les yeux au ciel, de plus en plus agacé par le marshmallow qui s'impose clairement, sans même te laisser le choix de savoir si tu apprécies sa présence à tes côtés, ou non. en l'occurrence, non, tu ne l'apprécies pas. elle insiste pour cette cigarette, te prenant clairement pour un idiot à la façon de s'adresser à toi. toi, tu serres les dents, tu te retiens vraiment très fort de l'envoyer bouler très sévèrement, mais finalement, tu veux juste qu'elle te lâche, un peu. si je t'en files une, tu me laisses tranquilles ? c'est bien le seul moyen que tu pourrais trouver pour la faire partir, et t'aimerais bien, toi, que ça marche, et qu'elle te fiche la paix.

Il est agacé , mais il n'a malheureusement pas encore compris qu'il fait éveiller ce feux . Il en jette littéralement de l'huile sur le dessus. Je ne lui aurais sans même pas adressé une seule parole s'il n'avait pas été question de ce grand besoin. Ce besoin qui infecte mes poumons au file des secondes. Déjà si amochées , mais je continue de vouloir voir encore la fumée. Prise dans l'étendue bleu je n'ai pas envie de bouger et encore moins de m'y baigner. La mort me prendrait dans ses bras encore une fois avant de l'échapper à grand pas. «Faut voir.» Si tu ne m'en donne pas je n'aurai qu'à voler la tienne. La flamme danse encore sous mes doigts.

elle t'énerve au plus haut point, mais tu gardes ton self control par je-ne-sais-quel-miracle. l'opération du saint-esprit, sans aucun doute. tu savais bien qu'il était là pour veiller sur toi, pour t'aider, et ce depuis toujours. tu lèves les yeux au ciel, sors rapidement une cigarette du paquet et la lui tend. c'est bon, t'as ta clope, maintenant fiches-moi la paix. elle peut partir, maintenant. ou alors qu'elle reste, mais qu'elle se taise. tu n'as pas envie de parler, encore moins à cette fille qui n'a de cesse de te casser les pieds.

J'avais réussi à avoir ce que je convoitais. Sourire au coin de mes lèvres , la flamme dansante était contente de pouvoir enfin épousée le baton de nicotine. La fumée s'échappait rapidement de mes lèvres. Masse grise réconfortante , soupire de bonheur.«Merci !» Il m'avait déjà repris sur ma politesse il n'allait pas le refaire deux fois. Je regardais tout ces vêtements qui l'emmitouflait . Mon épiderme semblait s'être habituée à la température.«Tu vas pas te baigner avec les autres ?» Ils allaient bien vite se rendre compte que l'eau n'était pas leur ami.

t'aurais bien aimé, toi, qu'elle se taise, qu'elle reste en silence, mais c'était sans doute trop demander vu la vitesse à laquelle elle ouvre la bouche de nouveau. tu te demander un instant ce que tu as bien pu faire de mal au bon dieu pour qu'il ose te retourner la situation dessus de la sorte, c'est sans doute une punition, ça ne peut qu'être une punition. à moins qu'il n'y voit là pour toi un moyen d'apprécier les gens, pour une rare fois dans ta vie. mais là, c'est beaucoup trop te demander. qu'est-ce que t'as pas compris dans 'fiches-moi la paix' ? c'est la phrase, ou le principe de laisser quelqu'un tranquille ? tu finis nerveusement ta cigarette et passes ta main dans tes cheveux, elle t'exaspère. non, j'vais pas me baigner. point final, fin de la conversation. et elle, pourquoi elle n'irait pas se baigner, un peu, et te laisser tranquille.

Il est vexé, le pauvre petit. Toi, tu te contentes d'hausser les épaules. T'es un froussard, t'es un froussard, ai au moins le courage de l'assumer, blondinet. Blondinet, c'était un surnom qui lui allait bien, ça. Tu commences par enlever ses fringues, mais il se plaint. Encore. Assez pour que je puisse créer une énorme corde et t'étrangler avec. Toujours aussi accueuillant, Lilo. Bravo. Mais finalement tu finis par retirer tes fringues. T'es pas bien pudique, toi. T'as rien à cacher, t'as rien de choquant, t'as pas mal gaulé, alors bon, il n'y a pas à avoir honte. Alors tu te déshabilles, et tu finis par courir, tout nu, dans l'eau glacée. Tant pis pour ceux qui aiment pas la vue. Ton sang ne fait qu'un tour au contact de l'eau gelée. Bordel. Mauvaise idée.

À croire que c'est trop demander d'avoir un peu de gentillesse dans ce corps. Des paroles douces ou juste un peu amicales ça non plus il ne le savait pas. Mes poings se referment contre mon corps prêtent à vouloir lui sauter au visage , mais je fais mine de me lever et de m'approcher plus proche du rivage.«Quand tu sauras être gentil tu feras signe.»

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