T'es posé sur ton canapé, parce qu'ouais, dormir dans une tente ce n'est pas trop ton truc, t'as besoin d'un minimum de confort et de tranquillité sinon tu deviens vite irritable voir méchant. Tu n'es pas du genre à te poser aussi vite, mais t'en à un peu marre de passer tes journées à cavaler alors t'as décidé de claquer tes dernières économies dans le loyer de cet appartement qui est quand même pas mal. Bien sur il est vide pour le moment, mais tu t'en fous, temps que t'a un matelas et accès a une douche avec de l'eau chaude t'es content, même heureux. Il te manque juste une foutue télé. Tu tires ton sac jusqu'à tes pieds et le vides, tes quelques fringues froissées s'étale sur le sol du salon. Putain, où est ta foutue boite magique. T'ouvres toutes les poches du sac sans la trouver. Tu te lèves et regardes par terre, dans ton jean, dans ta chambre, tu cherches partout. Tu grognes et jures comme un camé qui a perdu sa drogue. Enfaite c'est ce que t'es, un putain de camé. Tout de suite, c'est comme la fin du monde pour toi. T'envoies valser ta table basse et tu jures de plus belle. « Putain de merde !» Tu retournes vers le canapé et tu soulèves les coussins, mais tu ne la retrouves toujours pas. Alors tu te diriges vers la porte d'entrée et quand tu l'ouvres, tu tombes nez à nez fasse à quelqu'un que tu ne connais pas. Ce n'est pas vraiment le moment de venir te faire chier, bordel.

t’as ton dernier carton entre les mains. cette fois ça y est, t’es seule. complètement. la grande vie commence. est-ce que t’y arriveras ?  c’eest ton carton de livre qu’il te reste et ton poids plume à du mal à le soutenir. tu le tiens d’une main pour chercher les clés de ton nouvel appartement dans la poche de ton jean. forcément. tant d’agilité… le carton se fait la malle. et tes livres, tes précieux livres se répandent sur le carrelage un peu dégueulasse du couloir. la minuterie s’éteint. tu soupires. décidément, la réponse est non. tu ne t’en sortiras jamais toute seule. t’entends un fracas monstre qui semble venir de l’appartement d’en face. dans le noir tu sursautes. tu cherches vainement un bouton pour rallumer la minuterie. tu trouves. tu appuyes. la lumière fut. tu te retournes pour aller ramasser ton carton qui s’est répandu dans toute la largeur du couloir. tu commences à ramasser tes livres et les remettre dans le carton. qu’est-ce que t’aimerais te poser dans ton canapé avec un de ces livre et un thé. putain, c’que t’es vieux jeu. tu fronces. en plus, t’as pas encore de canapé… la porte d’en face d’où venait le bruit qui t’as fait sursauter s’ouvre. tu te relèves à la vitesse de l’éclair. tu tombes en face d’un mec qui a l’air passablement sur les nerfs. tu sais pas quoi faire. dans le doute, tu plantes un sourire sur tes lèvres. « salut ! » tu dis, d’une voix un peu trop enjouée, style première de la classe. « euh désolée… je vais ramasser hein. » tu ajoutes en montrant les derniers bouquins par terre. genre tu dois te justifier. merde. t’aimerais bien être une fille pleine d’assurance des fois, ça doit être sympa.

Que cette journée était longue et ennuyeuse ! T'avais été acheté du pain et rien ne se passait, ah si, sauf peut-être cette boite bizarre, dans l'ascenseur. Tu l'avais prise, et tu étais rentrée chez toi comme si de rien, innocente comme tu es. Tu ne l'avais pas ouverte, pas encore. Tu allais attendre que ta curiosité soit piqué au maximum pour ça, ça allait rendre la chose plus intéressante, plus intense. Le mystère, c'était étonnant comme effet. Bêtement, tu avais renversé un verre d'eau et aussi bizarre que cela puisse paraître, l'eau avait juste disparu à travers le sol. C'est le voisin d'en dessous qui va être content.. tu soupire, attrape tes clefs, et descends rapidement d'un étage. Tu vois une fille au sol avec un carton, et un gars devant la porte, un peu mécontent. C'est peut-être de la faute de ton verre d'eau, tout ça. Peut-être qu'il est tombé pile dans leur cuisine. Oui, leur, parce qu'à ce moment là, c'est confus, tu suppose qu'ils vivent ensemble, qu'ils sont en couple, peut-être frère et sœur, drôle de duo, visuellement. « Bonjour », tu sais pas trop à qui tu t'adresse, en fait. Puis finalement, tu te concentre un peu sur les deux. « j'ai renversé un verre d'eau et.. l'eau s'est juste évaporé à travers le sol alors.. j'ai supposé que c'est tombé pile chez vous, j'espère ne pas avoir causé trop de dégâts.. » ni même devoir payer ses dégâts là.

Décidément, ce n'est pas ton jour de chance. Tes yeux passent de la demoiselle qui vient de te saluer aux livres étalés sur le sol. « euh désolée... je vais ramasser hein. » T'arques un sourcil, t'en as rien à foutre de ces foutus bouquins et qu'elle ne s'attende pas à ce que tu l'aides à les ramasser parce que t'as autre chose dans la tête. « Aucun problème t'inquiète. » Tu tournes la tête et tu vois une deuxième blonde arrivée, un peu en panique.« j'ai renversé un verre d'eau et.. l'eau s'est juste évaporée à travers le sol alors.. j'ai supposé que c'est tombé pile chez vous, j'espère ne pas avoir causé trop de dégâts.. » Les filles bizarres se sont données rendez-vous ici ou quoi ? « Je ne pense pas qu'un simple verre d'eau peut causer des dégâts. » Tu la regardes puis tu t'éloignes un peu, fixant le sol à la recherche de ta foutue boite. Puis tu te retournes vers les deux demoiselles. « Vous n'auriez pas vu une boite, genre carré en bois, avec des dessins dessus ?» Cette boite est précieuse pour toi, pour ce qu'elle contient, mais aussi, car elle vient de quelqu'un qui t'est cher.

« Je ne pense pas qu'un simple verre d'eau peut causer des dégâts. » Tu hausse un sourcil, surprise par sa manière de répondre. Il pourrait faire un effort, ou juste faire semblant d'être sympa. Un sourire, au moins ? non, rien de tout ça. Tu hausses les épaules, d'accord, s'il veut garder la tête dans son cul et ne pas s'ouvrir aux autres, c'est pas ton problème. Tu vois la demoiselle ramasser ses bibelots, et lui qui ne lève pas le petit doigt. Tu soupire, voilà qu'il t'agace, celui là. Tu t'abaisse et aide la demoiselle à remettre le tout dans le carton. « Vous avez une collection impressionnante ! » est-ce que c'était le genre à être future bibliothécaire ? Tu n'espérais pas pour elle, elle avait un si joli visage que ce serait bête de le cacher derrière des livres. « Vous n'auriez pas vu une boite, genre carré en bois, avec des dessins dessus ? » Tiens, le gorille reviens à l'attaque. Tu souris. Oh, quelque chose susceptible de l'intéresser ? Machinalement, tu regarde sur le sol, à la recherche de cette boite, et puis comprends après que c'est cette boite, qui est posée chez toi, à attendre que tu l'ouvre. « Ce n'est rien qu'une boite. » peut-être pas pour lui. Tu te relève après avoir tout remis dans le carton avec cette charmante demoiselle, et regarde ce type. « Je crois l'avoir vu.. je me souviens plus trop où.. » tu joue la maline, là, Hazel. Un sourire aux coins de tes lèvres, tu fronce les sourcils, l'air faussement intéressé. « J'espère qu'il n'y avait rien de trop important dedans.. »

Cette foutue boite n'est pas dans ce foutu couloir, t'en es certain. Va falloir te faire une raison, tu ne la retrouveras surement jamais. « Ce n'est rien qu'une boite. » Non, ce n'est pas juste une boîte. Tu regardes les deux filles qui font causettes, t'aurais pu te montrer un peu plus gentil, mais ton côté impulsif a pris le dessus, comme toujours. « Je crois l'avoir vu.. je me souviens plus trop où.. » Tu la regardes, avec son sourire en coin. Elle se fout de toi où ? T'enfouis les mains dans les poches de ton pantalon et tu soupires. Bordel, qu'est-ce que c'est chiant les filles. « J'espère qu'il n'y avait rien de trop important dedans.. Tu te décides enfin à ouvrir la bouche, amère. « Si, enfin c'est surtout la boite en elle-même qui est importante. » C'était un cadeau, un souvenir surtout.

 « Si, enfin c'est surtout la boite en elle-même qui est importante. » Toujours aussi gentil, celui là. Il pourrait au moins faire semblant d'être souriant, d'aller bien, de pas être aussi.. sec. Tu fais mine de réfléchir en te relevant, « ah, cette drôle de boite.. » tu souris, « je l'ai trouvé l'autre jour. » tu aides la demoiselle à se relever à son tour, avec son carton plus gros qu'elle, et tu hausses les épaules. « elle est chez moi, t'a qu'à venir plus tard pour la prendre, si tu veux. »

« ah, cette drôle de boite.. » Tu la regardes et tu arques un sourcil. « je l'ai trouvé l'autre jour. » Forcément là, tu ne peux pas t'empêcher de sourire, ta curiosité est piquée au vif, et l'espoir de la retrouvée te revient. Du moins si c'est vraiment ta boîte. « elle est chez moi, t'a qu'à venir plus tard pour la prendre, si tu veux. » Chez elle ? Sérieusement, comme si elle aurait pas pu te le dire plus tôt. Tu passes une main dans tes cheveux et tu la regarde, un peu plus souriant qu'avant. « Vraiment ? Autant que je vienne maintenant. » Ton sourire grandit, pitié ne dit pas non.

Oh, tiens, un sourire. Il était temps, tu commencerais même à croire que c'est quelque chose qui lui fait mal, le sourire. Une main dans ses cheveux, il a l'air soulagé. Il a l'air plus agréable, aussi. « Vraiment ? Autant que je vienne maintenant. » Tu souris un peu, perdue, pour le coup. « Je préférerais pas.. » Il va s'énerver, forcément, ça ne va pas dans son sens. Voilà comment tu le sens, ce type. Égoïste. Tu ne sers pas ces intérêts, il en a rien à faire de toi Hazel. « C'est un peu l'bordel, j'aimerais mieux ranger un peu avant. » faire semblant d'être ordonnée, au moins.