un sourire joue sur tes lèvres, alors que tu contemples son bras. tu écarquilles les yeux, impressionnée, quand elle te dis qu'elle a commencé à dix-sept ans. toi, jamais tu n'aurais osé. tes parents t'auraient probablement renié. tu te serais probablement évanouie de peur. tu la regardes avec de grands yeux. dans un cartoon, ta bouche se serait ouverte pour aller toucher le sol. tu rougis à la question, te passes une main dans les cheveux. « non… j’aimerai, mais je n’ose pas. » je hausse les épaules. « peut-être un jour, qui sait. » j’entends quelque chose grincer, et jettes des regards anxieux autour de moi. « brr… cet endroit est horrible. j’ai l’impression d’avoir été balancée dans un épisode d’american horror story sans qu’on m’est demandé mon avis. »

Son visage se décomposait après l'annonce du chiffre dix-sept. Tu laissais échapper un léger rire, résonnant dans la cave. Glauque, tant pis. Apparemment, elle n'avait jamais eu le courage d'en faire. Tu souriais, elle te rappelait ton premier tatouage, tétanisée par la peur de l'aiguille. Rapidement une addiction. banff est la ville de tout les renouveaux, pourquoi ne pas tenter. Tu lui souriais, Banff avait été un nouveau départ pour toi, il pouvait aussi l'être pour elle. Un grincement qui l'effraie, tu voudrais la rassurer, mais tu sais bien que dans ces moments, l'imagination prend le pas sur la réalité. American horror story. Un sourire, et puis une annonce, une petite pause pour les speed dating. je crois qu'on va devoir y rester plus longtemps que prévu. à croire qu'ils veulent nous faire vivre la saison entière d'ahs ! C'est pas rassurant, non. Un homme entre dans la pièce, légèrement courbé, un chariot devant lui. Service de nettoyage. Bon. je sais pas vraiment ce qu'il faut nettoyer ici, mais bon.

tu lances un regard anxieux du côté de l'agent d'entretient. il a l'air plus que louche, et dans ce contexte, tu ne peux t'empêcher d'imaginer les pires choses à son sujet. mais tu te fais des films, tu te dis, parce que tu t'en fais tout le temps, parce qu'il y a des récipients. contenants des trucs plus répugnant les uns que les autres autour de toi. pas de raison d'avoir peur de lui. tu n'est pas dans un film d'horreur. tu es à un speed dating. mais tu ne peux pas t'empêcher de frissonner au commentaire de ta partenaire. revivre toute la saison, hein? tu espères que non. tu ne tiendrais pas un épisode, de toute façon, donc ils auraient fait tout ça pour rien. tu le regardes passer devant vous, tes épaules se détendent légèrement à la remarque de joa. tu lui souris. « peut-être que les pattes de grenouilles et les têtes de serpent ont besoin de détergent pour moisir plus vite dans leur bocaux? qui sait. j'espère juste qu'il n'est pas là pour nous assassiner violemment » tu dis ça sur le ton de la plaisanterie, mais en réalité, tu ne plaisantes qu'à moitié.