SC2 ▸ CAMPFIRE

Le blondinet te complimente et tu répond d'un fin sourire, tu te concentres pour donner quelque chose d'harmonieux. Un air entraînant, vivant, à l'image de ce début de soirée. Des personnes se ramènent et bien que le quidam soit méfiant, ils ont tous une mine familière. Comme si, juste pour ce soir, personne n'avait jamais douté de la beauté qui les entoure. Le monde les aimait, juste pour cette nuit. Une rousse à l'air apeurée arriva (LOU) et bien qu'il se concentrait sur ses cordes, il la contemplait. Son air enfantin arrachait un sourire au jeune homme. Une envie de fumer arrive, tes poumons ne se suffisent plus d'oxygène. Alors, tu te tournes vers celui qui a coincé une clope entre ses lèvres (SID), lui demandant: tu me laisses tirer une taffe? J'ai les mains prises ...

ah, l’espagne. tes cours de lycée surgissent dans ta tête comme une éruption cutanée sur le visage luisant d'un adolescent tout juste pubère. tu repenses à ces innombrables heures passées à gribouiller des pénis sur les tables déjà fortement incurvées. mine de rien, ça te manque certains jours.
- j'suis bien d'accord avec toi. l'ambiance est cool pour l'moment. après j'sais pas si c'est naturel ici ou si c'est l'alcool et la fumette qui y joue pour beaucoup. (grand sourire) d'ailleurs, t'es d'ici ou tu es de passage ?
et tu parles, et tu parles. ton défaut ? pour tes braves enseignants en tout cas, oui. tes amis, à contrario, semblent t'apprécier pour ça. du moins c'est ce que tu t'es toujours dit.
- ouaip', j'te suis.
vous vous engouffrez au sein du groupe progressivement, et, tandis que tu te plantes devant les deux musiciens en dégustant sagement ta cigarette, l'un d'eux, le guitariste par ailleurs (CÉZANNE) te fait les yeux doux pour une latte. très honnêtement, tu envoies chier tes potes dès lors qu'ils veulent t'en taxer une, mais, pour une fois, t'es bien décidé à calquer la générosité de la belle dyaz et gentiment tu amènes le filtre à ses lèvres en lui adressant un sourire en coin.
- tu m'la redevras celle là.
tu n'ajoutes rien d'autre et entreprends de parcourir du regard les environs, ce, avant de repérer du coin de l’œil un pack de bière tout juste entamé. tel le soiffard de base que tu n'es bien évidemment pas -lol-, tu te penches et en dérobes une. sauf que dans ton élan, tu donnes un léger coup de coude à quelqu'un (LOU).
- merde, désolé! j't'ai pas fait mal ?
embarrassé, tu mordilles ta lèvre inférieure et adresses un regard timide à la jolie blonde.

elle aime bien la musique, lou. la musique lui rend le sourire, généralement, qu'elle a facile, même si on pourrait croire le contraire au premier abord. c'est sa timidité, ça. ça lui joue des tours depuis le début. et c'est foutrement étouffant, de vouloir dire des choses, mais de ne pas y arriver sur le coup, et de se remémorer les conversations, le soir, imaginant ce qu'elle aurait pu dire à tel ou tel moment. mais c'est comme ça. on s'y fait. on s'fait à tout, finalement.
à côté d'elle, une fille remet du bois dans l'âtre, et lou l'observe un instant, sourire aux lèvres, guitare et harmonica dans les oreilles. puis soudain, une douleur lui vrille les côtes, et elle détourne brusquement la tête, sourcils froncés, prête à grogner comme elle l'a fait pour le petit chien.
le chien à côté d'elle n'est pas petit, mais il n'est pas vraiment grand non plus. il a simplement soif, et l'a un peu bousculé. lou a l'habitude de se faire bousculer. c'est dans sa nature. alors elle secoue franchement la tête, et cache sa grimace en regardant son interlocuteur qui lui demande s'il lui a fait mal. "non, ça va, c'est rien, t'inquiète pas." son oeil se perd sur la bière qu'il tient en main, et quand elle le relève vers lui, se décide enfin à se lancer. se lancer dans sa nouvelle vie. "tu peux m'en ouvrir une, par contre ?" elle se la joue cool, lou. elle essaye du moins, prenant exemple sur les autres. ça paye d'observer le monde, après tout. "s'il te plait." elle n'est pas à l'aise pour autant, alors les fausses formules de politesses sont toujours de la partie.

C'est quoi ton nom déjà ? T'as dû l'oublier, il est imprononçable ici. Un peu comme ton prénom. T'es plus souvent Max que Maxence. Ça efface un peu le silence et toi t'en profites pour faire du bruit.
Francœur.
Francœur c'est ça.
Francœur ça t’écœure un peu.
Tu passes entre les gens, tu gueules tu gênes, MOI C'EST MAX. Tu ris, tu craches, tu fais du bruit comme personne mais jamais t'es malpoli, tu dis même plutôt des jolies choses. Quand tu veux. Quand tu manques pas de trébucher sur un corps de poupée (LOVA), cloué au sol, les yeux accrochés au ciel et à la mécanique magnifique de ses étoiles.
Là, tu te laisses un peu aller.
Merde, fais chier, toujours en discrétion.
La princesse au sol ne bouge pas un cil, pas un doigt. Ses yeux sont amoureux des étoiles. Mais toi tu tiens pas en place, toi sa quiétude te dérange et puis t'as envie de titiller sa tranquillité.
- Tu r'gardes les étoiles ? Tu connais leurs noms ? Tu peux m'les apprendre ? Tu crois que ça fait quel bruit une étoile qui tombe, une étoile filante, plutôt fluuuush ou plutôt BOUM ?

Ta gueule.

Jouer de la musique autour du feu, quelle nostalgie. Elle se souvenait du dernier qu'elle avait fait et quel souvenir. C'était de la folie pour sa dernière nuit, les gens qu'elle avait rencontré été super et le lendemain, elle était partie pour de nouvelles aventures. Rester pour de bon ou voyager encore voilà la question de Sid. Bonne question, elle ne savait jamais en arrivant dans une ville ce qu'elle allait faire alors, elle n'allait pas déroger à la règle. « Qui sait, seul l'avenir me le dira. » Lança-t-elle en souriant, elle lui lança un dernier regard avant de s'avancer près du feu. Elle prit place à côté d'une fille qui avait l'air cool, dans son monde, elle attrapa deux bières derrière elle et lui en tendit une. « Dyaz ! » Se présenta-t-elle. « Toi aussi, tu es plutôt musique autour du feu à bien rigoler ? » Quelle question débile si elle est assise là, c'est bien pour une raison ... Enfin bref, elle l'avait de toute façon déjà posé donc elle ne pourrait pas faire machine arrière. Elle remarqua seulement une petite chose, les garçons d'ici n'étaient vraiment pas les plus moches !

ils me sont tous inconnus. tous, absolument tous. et ils se sont tous inconnus. certains ont l'air totalement dépassés parce qu'ils étaient entrain de vivre. d'autres ont l'air tout simplement épuisés par la vie qui pèse un peu trop lourd sur leurs frêles épaules. et puis d'autres sont là. entre vie et mort. j'en fais partie. je ne sais pas trop. on est trop des inconnus. et pourtant je n'ai jamais eu autant l'impression d'être proche d'autre. le prochain qui me dit que la musique ne fait pas des miracles, qu'il crève, connard. j'esquisse un sourire. j'esquisse un sourire devant tous ces gens réunis alors que la musique reprend avec de plus en plus d'ardeur. l'autre me disait que j'étais un cow, j'serais un cow boy ce soir. je me laisse prendre au jeu, je tape du pied, je bouge la tête en rythme. de toutes façons, ce ne sont que des inconnus.

L'endroit est parfait. Il a observé le soleil se coucher, comme avalé par cette rivière et il en a décidé ainsi. Les lieux lui conviennent. Ce soir, il dormira ici, parmi les autres. D'ailleurs, quel tapage certains font. Un air d'harmonica a qui a résonné à ses oreilles il y a quelques minutes, est à présent joint par une guitare. L'air est mélodieux, agréable, il veut l'entendre plus fort. Il se lève, secoue le sable s'étant logé sur ses genoux tandis qu'il dessinait à la lueur de son briquet. Il range ce qu'il avait déballé dans son sac à dos, et se met en marche. Ses pas le dirige au son, et bientôt il se retrouve près d'un feu de camps, où musiciens et autres mélomanes sont réunis. Il l'assoit sur une bûche, près d'une fille (DAÏKA) et dépose son sac à dos entre eux. Il observe ceux qui jouent. Lui, qui ne sait jouer d'aucun instrument est impressionné par ceux qui arrivent à donner du sens à de simples notes pour confectionner des hymnes.

Tu les regardes jouer ensemble et tu souris en te laissant emporter par la musique à tes oreilles. Ta tête commence à bouger de gauche à droite, tranquillement en suivant le rythme. Ces moments autour du feu te rappelles les étés passées avec tes meilleures potes en camping. Des saucisses, des guimauves, beaucoup d'alcool, trop de joints. Ce type de soirée n'est jamais détesté d'un individu, m'enfin c'est rare. Encore plus de gens se ramènent et prennent place autour du feu, d'autres en profite pour faire connaissance. Toi, t'es dans ton monde, dans ta bulle et tu tape des doigts sur tes genoux en essayant de garder leur rythme. Tu donnerais ta vie pour avoir un tambour entre les mains, là maintenant. Ça te pressait d'avoir un boulot pour pouvoir t'en offrir un. C'est la voix de cette inconnue qui prend place près de toi qui te ramène sur la même terre que les autres. Elle se présente, et entame la conversation. Tu souris, non pas pour essayer d'être polie, mais de ne pas avoir l'air d'un zombie qui n'a pas dormi depuis deux jours. « Daïka, apparemment j'suis pas la seule ! » lui réponds-tu, jetant un bref coup d'oeil autour avant de revenir à elle. « Alors, t'es d'ici ou t'es une touriste comme moi ? » dis-tu en sentant une présence près de toi, de l'autre côté. Tu n'oses pas trop te retourner et découvrir qui se trouve-là, mais ton grand nez curieux prend les devants et tu te retrouves à sourire à cet inconnu, attendant la réponse de Dyaz.

Tu avais pour ta première nuit décide de dormir à la belle étoile, un sac de couchage et c'est parti. Marchant vers le feu de camp tu ne savais pas ce que tu allais y faire, sans doute de belles rencontres qui sait ? Étant assez sociable tu faisais rire les autres alors que toi même tu ne le faisais pas exprès. Arrivant assez précipitamment tu trébuchas contre une chose surement un morceau de bois et devant tout le monde tu te retrouvas sur le ventre et tu avais le souffle coupé. Reprenant tes esprits tu étais toujours sur le sol attendant qu'on puisse t'aider sinon tu te relèverais tout seul après tout tu t'etais ridiculisé devant de nombreuses personnes. Mordillant ta lèvre inferieur tu allais devoir te montrer convaincant ou t' éclipser discrètement et te faire petit et partit de la ville, mais tu n'étais pas un lâche.

tes poumons se vident de remords. sérieusement, ta maladresse te tuera. sans trop crier garde, elle (LOU) te demande de lui décapsuler une bière. ni une, ni deux, tu t’attèles à la tâche.
- heu ouais, attends. (sourire gêné)
tu saisis donc deux bouteilles, l'une que tu cales entre tes genoux et l'autre au creux de tes paumes de mains. une fois ouverte, tu lui tends ledit alcool.
- t'es venue seule ?
sur cette question, tu portes la fin de ta cigarette à tes lèvres et tire une dernière taf.

elle regarde le garçon un peu gênée, et puis au final, sourit quand il accepte. en plus, il engage la conversation. il lui semble être, durant un instant, tomber du ciel. soulagée de ne pas avoir à brasser de l'air pour rien, elle hoche la tête en prenant l'alcool, le remerciant d'un petit sourire. quand on lui parle, lou répond. elle sait faire, là. c'est facile. le début est juste gênant, mais après elle y arrive. ça roule. elle ne peut retenir un autre sourire. "oui, je connais pas grand monde ici alors" commence-t-elle. elle dit la vérité, puisque le mensonge est un art bien trop compliqué à ses yeux.
elle déteste la bière, aussi. mais elle porte le goulot à ses lèvres et cache une autre grimace en prenant une gorgée qui descend dans ses entrailles avec difficulté. "personne, même, en fait." elle finit sa phrase sans une pointe d'amertume dans la voix. ça change. elle n'avait pas remarqué, depuis le début, mais c'est en train de se dérouler sous ses yeux. il y a des progrets.
alors elle continue. "et toi ?" un instant, elle détourne les yeux pour les poser sur son cadavre de cigarette, qu'il tient encore en main, et ne sait même pas pourquoi.
pour une fois elle ne cherche pas à comprendre.

au moins, vous êtes deux.
- la même, j'suis arrivé à banff y'a genre deux heures, à tout casser. c'est un pote de ma fac qui m'a parlé de la ville.
tout en balançant ton mégot dans le sable environnant, tu engloutis une gorgée de bière.
- bon par contre j'ai l'air un peu con à te parler debout alors...
tu t'assieds à ses côtés sans vraiment lui demander son avis, jambes croisées et buste légèrement tourné en sa direction. tu passes ta main dans ta crinière, la décoiffant légèrement, puis frottes tes prunelles agressées par la poussière. ceci fait tu te concentres sur son minois de poupée russe.
- j't'ai pas demandé ton nom il m'semble ?

Toute la nuit. J'ai marché toute la nuit. Wes m'a laissé, là, au beau milieu de la route, au beau milieu de nulle part. Seule. Tout est fini. On recommence.
Dans mon sac, un jean, deux t-shirts. Et je n'ai que cent dollars américains. Visiblement, ce n'est pas ici que je vais trouver un bureau de change. Ce n'est pas ici que je vais trouver quoi que ce soit d'ailleurs. En réalité, je ne sais même pas où c'est, ici. Je ne sais même pas comment on a fini au Canada, Wes et moi.
Quelle importance. Le fait est que j'y suis. Et ici ou ailleurs, je suis et resterai probablement toujours aussi seule.
Quelques kilomètres plus tard, j'aperçois au loin ce que je crois être un feu de camp. Je m'approche et me retrouve bientôt sur le sable d'une plage, entourée de tout un tas de gens dont la plupart me paraît déjà bien éméchée. Là devant moi, un type se ramasse (RONALD) et je manque de trébucher. Ivre ou tout simplement maladroit, j'avoue que je ne saurais pas bien dire. Euh mec, ça va aller? Naturellement, je lui tends la main afin de l'aider à se relever.

il lui dit qu'il est seul aussi. il lui parle de la fac. étrangement, lou détourne un peu les yeux, et regarde les flammes embraser l'endroit, embrasser l'instant. elles ont l'air sympa, toutes ces personnes autour du feu. ça lui donne envie de continuer. avec les gens, et non plus seule. c'est chiant d'être seule, hein, lou ? ça t'énerve, de ne pas avoir fait le bon choix, de ne pas avoir choisi la bonne porte ? pourtant tu sais que tu peux y arriver ici, avoir ce que tu veux.
elle se remet à sourire, la mélodie que tissent les deux musiciens lui parvenant toujours aux oreilles. "quelle fac ?" elle demande en retroussant un peu le nez alors qu'elle tourne la tête pour regarder le jeune homme, qui s'est assit. est-il à calgary aussi ? est-il venu pour ça à banff ? y'a-t-il d'autres étudiants, ici ce soir ? lou aimerait bien le savoir. pour chasser un peu sa solitude. "non, tu ne m'as pas demandé mon prénom." haussement d'épaules. sourire. "lou." lou qui boit une nouvelle gorgée de bière. lou qui regarde le monde,
et veut en faire parti.

Les gens autour de toi discutent entre eux, toi tu te contentes de les observer. Le regard presque dans le vide, tu attrapes des brides de discussion. Ils restent tous courtois, bien que les bières soit sorties. C'est ce que tu aimes dans ce mode de vie, l'échange. Ton regard émeraude se pose sur l'horizon, sur les vagues qui s'échouent lentement te donne envie de t'y plonger. Désormais, tu n'as plus que ça en tête. Te baigner. Oui mais te baigner seul ça ne tente pas vraiment. Donc d'une voix gaie, tu demandes "qui pour se baigner ?" Les regards convergent tous sur toi, ce qui te met un peu mal à l'aise ..

La chaleur du feu réchauffe peu à peu le corps de Dyaz. La fatigue se fait ressentir, mais ayant l'habitude de faire des nuits blanches elle réussissait de plus en plus a prendre sur elle. "Je suis une voyageuse comme toi ! Je me suis arrêtée ici parce que la fatigue prenait le dessus et que surtout, je devais me faire un peu d'argent." Daïka quel jolie nom, elle avait l'habitude d'entendre des noms originaux depuis le début de son voyage. " et toi pourquoi tu t'es arrêtée ici ? " c'est toujours bon de savoir. Elle ne lui demandait pas sa vie juste lepourquoi du commentellee est arrivee dans cette ville. Puis le guitariste demanda qui avait envie de faire un tour dans l'eau et lanca un regard à Daïka. " ca te dis un tour dans l'eau ? " Dyaz se releva et sourit. " moi je suis partante ! "

Chiffo se retient de dandiner la tête au rythme de la musique et l'atmosphère pourrait presque le détendre, s'il n'y avait pas autant de bouteille de bières autours de lui. Ça le met mal à l'aise le Chiffo, autant d'alcool d'un coup, il n'aime plus ça, c'est ce qu'il s'efforce de penser. Alors, lorsque le guitariste propose d'aller se baigner, Chiffo saute sur l'occasion, même si ce n'est pas son genre et qu'il n'a rien sur lui pour plonger tête la première dans l'eau. Il appuis sur ses bras et se relève d'un coup, passant légèrement ses doigts sur l'arrière de son jean afin d'en retirer sable et poussière. Je suis partant aussi. Il essaye de sourire un peu et baisse les yeux pour déboucler sa ceinture. Il ne relève même pas la tête, le Chiffo, lorsqu'il croit bon de préciser. Je sais pas vous, mais je ne vais pas risquer de foutre en l'air mes fringues. Déjà qu'il en a pas une tonne.

- celle de calgary.
1 096 833 habitants, ma gueule. du beau monde à perte de vue. par ailleurs, la remarque qui suit te fait sourire. tu reprends une gorgée. elle se présente. lou. c'est mignon ça.
- enchanté, lou. moi c'est sid. sid, sidoine, comme tu veux.
puis là, sans crier garde, le guitariste de tout à l'heure propose une petite baignade. sans un mot, tes prunelles s'amarre à son enveloppe et tu souris. un brin moqueur.
- ils vont vite déchanter ceux-là. déjà qu'il fait froid au sec, j'imagine même pas dans l'eau.
toi, un frileux ? pas du tout. fissa, tu réajustes ta veste en jean molletonnée et frottes la paume de tes mains entre elles.

Tu pris la main de la jeune femme qui voulait t'aider. Lui adressant un large sourire, tu entendis quelqu'un qui demandait si des personnes voulaient se baigner. Tu souris à la jeune femme dont tu ne connaissais pas le prénom. Une idée te vins à l'esprit attraper une personne et la foutre dans l'eau. Tu n'allais quand même pas mettre ta sauveuse dans l'eau. Puis ton regard se posa sur le garçon qui avait parlé de partir dans l'eau. Mais tu savais qu'au fond de toi tu ne pouvais pas faire ça, tu n'allais pas attirer les regards dés les premiers jours quand même.Sinon merci c'est sympa de ta pars de m'avoir aidé dis-tu en souriant. Puis comme un fou tu te dirigeas vers l'eau, tu étais habillé et tu t'en foutais, lorsque tu sentis ta peau prendre contact avec l'eau, au fond de toi tu voulais sortir. Mais tu devais rester, plongeant la tête la première. Tu t'adressais ensuite aux autres qui devaient te prendre pour un ou encore pire un malade mental. Une chose à dire la température est juste horrible ! dis-tu en souriant. Et oui encore ce fichu syndrome, tu ne savais pas mentir et donc tu disais une nouvelle fois la vérité.

lou, ce n'est pas son truc, l'eau. alors quand la musique s'arrête et que la guitariste propose d'aller se baigner, elle est un peu triste. pourquoi la musique s'arrête, hein ? elle décide donc de reposer son attention sur le jeune homme, qui a maintenant un nom. sid. ça lui fait penser à l'âge de glaces, un dessin animé qu'elle a toujours aimé regardé. c'est con, les références qu'on peut avoir, mais c'est comme ça.
alors ce sera sid de l'âge de glace, sid le blondinet qui est lui aussi à l'université de calgary. les coïncidences vont bon train. ça ne la dérange plus. lou aime bien, au final. elle est même contente de trouver ici, parmi tout ce beau monde, quelqu'un qu'elle sera en mesure de revoir. elle va s'accrocher, maintenant. parce que les gens ont la fâcheuse manie de se barrer. lou ne veut pas, ça. elle ne veut plus.
"tu fais parti de quelle faculté ?" elle demande d'une voix claire, alors qu'ils observent tous les deux quelques personnes qui se préparent à aller dans l'eau. sid n'a pas l'air d'aimer l'eau non plus. tant mieux, elle ne sera pas la seule à éviter les vagues. alors que ses lèvres cherchent le goulot de la bière afin de boire une énième gorgée, un garçon déboule soudainement pour finir dans l'eau, tout habillé (RONALD). elle ne peut s'empêcher de rire légèrement lorsqu'il ressort complètement trempé, penaud, mais souriant. "ça doit être pire, d'après lui, ouais" répond-elle à sid, alors qu'elle observe les gens se déshabiller, du moins un garçon au teint halé (CHIFFO), un peu gênée.

tu ne fais pas vraiment attention au type qui se jette à l'eau et détailles plutôt les différents participants de la petite soirée. ton regard se repose de nouveau sur le guitariste (CÉZANNE) avant que lou ne t'extirpe de tes songes en t'interrogeant de nouveau.
- j'suis en école de commerce, à haskayne. et toi ? c'est qu't'es aussi à calgary ?
sa curiosité te rend dubitatif. las, tu continues de siroter ta bière tout en observant chacun de ses traits enfantins avec une certaine insistance.

Ils veulent nager. Nager dans cette eau glacée. Si je savais nager, j'irais avec eux aussi. J'irais sentir l'eau sur ma peau. Glacer des muscles. Et j'irais avec eux. Mais ce n'est pas possible. L'eau, je ne peux plus. J'ai pu pendant un moment, mais c'est révolu. Si j'plonge, j'me noie. L'eau me prendra au poumon. J'ai peur de l'eau. Je m'approche d'une des filles qui me regardaient tout à l'heure (LOU), elle non plus n'est pas allée à la flotte. J'adresse un sourire discret au gars avec qui elle cause (SID) et puis je tends mon harmonica à la fille, si elle veut jouer, elle peut. Je ne dis rien, j'veux pas briser leur discussion. Je ne suis pas là pour ça.

t'as peur de l'eau. tu regardes le monde faillir se noyer, ou finir congeler. ces éclaboussures qui te mouillent le visage, le fracas du corps contre l'eau, tu faillis te dérober devant tant d'horreur. tu grimaces, et tu t'assois près d'un rocher, à l'abris des éventuels jets. tu regardes un brun (RONALD) se jeter à l'eau tout habillé, puis rouspéter. tu souris, et un rire s'échappe de tes lèvres roses. puis, ton habituelle moue refit surface. la musique te manquait, le doux son de la guitare qui te montait à la tête, qui te faisait danser, qui te permettait d'oublier un peu. alors tu soupires. tu regardes un couple, ou deux amis, tu ne savais pas, qui semblaient eux aussi ne pas vouloir se jeter à l'eau. (LOU ET SID) rassurée, tu inspires profondément, emplissant tes poumons de l'air pur canadien. et tu remarques que l'homme à l'harmonica s'approche du groupe. (KOSTIA) tu rougis. tu es donc seule, parce que tu n'oses pas t'approcher. encore une fois, tu laisses ta lâcheté faire, et tu observes, tu observes le monde vivre, en se passant de toi.

elle détache son regard du garçon qui ne veut pas mouiller ses fringues, parce que c'est indécent de regarder comme ça. peut-être. elle ne sait pas, lou. elle se concentre à nouveau sur sid. sourire. encore. "oh, et tu aimes bien ? enfin calagary est une université sympa, je suis à la fac des beaux-a-" elle se coupe elle-même dans son élan, puisque quelqu'un s'approche d'eux. c'est le joueur d'harmonica, et il lui tend l'instrument après quelques sourires. finalement, ils sont plusieurs à préférer le feu à l'eau. la jeune fille tangue entre deux états : être rassurée d'avoir des gens autour d'elle, et manquer de s'étouffer avec sa bière car le musicien lui propose de jouer. elle rougit instantanément, et ses tâches de rousseurs n'aident pas. elle espère simplement que cela ne se voit pas, en vain. "je sais pas jouer.. ce sera plus joli si tu joues toi je crois. j'en suis sûre même" un autre sourire. timide. encore.

ça blablate dans tous les sens ce soir. et moi, il est où mon partenaire de discutaille. et surtout, de boustifaille. je pense qu'à bouffer j'y peux rien si c'est ce qui m'a motivé à venir ce soir. voyez combien la nourriture dicte ma conduite. moi je ne suis pas là pour faire trempette et me peler les couilles en sortant de l'eau. je veux faire griller du marshmallow. j'avoue que c'est pas super original, mais j'en ai envie et j'aime répondre à mes envies. j'ai pas honte de m'être ramenée avec quatre morceaux de bâtons et un paquet de guimauve premier prix. les quatre bâtons là, c'est pas pour partager, c'est pour me goinfrer. toujours plus oui oui. j'ouvre le paquet, enfourne une guimauve sur chacun des bâtons de la forêt et me rapproche timidement du feu. ne soyez pas trop jaloux.