Je venais à peine d'arriver que j'avais déjà pris ma voiture pour rouler, rouler sans m'arrêter quand soudain je vis ce qui ressemblait à un ranch. Je me garais dans ce qui semblait être une cour et descendit de ma bagnole, claquant la portière derrière moi, avec plus de force que je n'aurais voulu. Je faisais le tour du bâtiment à la recherche du propriétaire du lieu mais ne le trouva pas. Je me dirigeais alors vers un immense près où couraient une dizaine de chevaux. J'avais toujours adoré ces bestioles-là, les trouvant majestueuse. Une jument baie suivi au petit trot par son poulain vinrent me saluer, hennissant et agitant leurs crins ébènes. J'approchais prudemment ma main et caressait le chanfrein de la jument. Derrière, plus loin dans le pâturage, c'était un joyeux bordel. Des poneys tachetés côtoyaient d'immenses chevaux à la robe uniforme et inversement. Cette vision me rappela le jour où mon père m'avait amené faire une balade à poney. Le souvenir était intact dans ma mémoire. J'étais monté sur le dos d'Aladin, un Shetland de couleur grise. J'avais adoré et quand il fallut descendre pour rejoindre la terre ferme, je me mis à pleurer toutes les larmes de mon petit corps. Mon père m'avais alors promis qu'on reviendrai et j'avais capitulé. Il avait menti.

Alors que je vivais encore à Bristol, j'avais pris l'habitude de faire de l'équitation, j'adorais cela. C'est donc tout naturellement que j'avais pris la décision de reprendre cette activité. Je ne bénirais jamais assez l'aide financière que mes parents m'apportent dans cette nouvelle installation. Loin de rouler sur l'or, je pouvais tout de même m'offrir quelques petits plaisir comme l'équitation en attendant que mon projet décolle vraiment. J'étais chanceuse d'avoir des parents aussi prévenant, il fallait dire aussi que j'étais leur fille unique. Sortant de la cabane de gestion du centre, je rangeais mes affaires dans mon sac en me dirigeant vers ma voiture dont j'avais fais acquisition il y a peu en vendant ma voiture britannique. C'était d'ailleurs bien différent et très complexe pour moi de devoir changer de côté pour rouler, j'avais toujours peur de faire une bourde. Quoi qu'il en soit, avant d'ouvrir ma voiture, je regardais une dernière fois le centre. J'étais impatiente de pouvoir monter un cheval et être en communions avec lui. C'est alors que je vis un jeune homme de dos entrain de regarder le même paysage que moi. Naturellement, je pris la décision d'aller vers lui. Après tout, si il était du centre équestre, cela me faisait une connaissance de plus. « Bonjour, vous êtes membres du centre ? » demandais-je arrivant à sa hauteur.

Je m'étais perdu dans mes souvenirs d'enfance, regardant dans le vide quand une voix douce vint me ramener à la réalité. « Bonjour, vous êtes membres du centre ? » Je sursautai, surpris, puis reprenais un peu de contenance. Je m’éclaircissais la voix avant de répondre à la jolie jeune femme qui se tenait maintenant près de moi. « Bonjour, non, je ne connais pas vraiment le coin et à vrai dire, je me suis perdu. » Je marquais une pause, observais le troupeau piquer un galop avant de s'arrêter soudainement, c'était comme un ballet, une danse. « Vous êtes la propriétaire de ce magnifique endroit ? » En effet, l'endroit était vraiment magnifique, de grandes écuries, des pâtures verdoyantes à perte de vue parmi la forêt, tout semblait parfait pour avoir envie de ne faire qu'un avec la nature.

J'eu un sourire lorsque je me rendis compte que je le sortais de sa rêverie. Un homme qui prenait le temps était rare de nos jours et j'étais contente de constater qu'ici les gens apprenaient à reprendre le temps. C'était pour cette raison que j'étais persuadée que cette ville était faite pour moi. Je sais que c'était plus risqué pour mon projet d'entreprise mais j'étais prête à prendre le risque. Il me demanda alors si j'étais la propriétaire et en rougissant je baissais le regard. « J'aimerais bien malheureusement non, je ne suis que nouvellement cliente à cet endroit. » Oui l'équitation était l'une de mes passions et j'avais même participé à des concours plus jeune avant de me laisser rattraper par les études. Maintenant que j'en avais finis avec la vie universitaire, je n'étais pas mécontente de pouvoir reprendre ce genre de petit plaisir. « Vous cherchiez quel endroit ? je peux peut-être vous aider ? » dis-je en terminant par un sourire. Il me semblait être une personne sympathique de prime à boire et j'avais une envie de lui venir en aide même si j'avais conscience de ne pas être la mieux placée pour l'aider à trouver ses repères.