un mirage dans la nuit

elle se tenait là, au milieu de la place, personne aux alentours. il faisait nuit, le vent soufflait et faisait virevolter ses cheveux. elle avait froid, très froid même, mais peu importe, elle voulait profiter de cet instant. elle était seule, belle, comme un mirage dans la nuit.

La nuit magique. La nuit qui s’agite. Doucement, paisiblement. Faut se rentrer, aller se terrer. Mais toi tu veux pas, tu veux rester là. Rêver sur la place, rêver de l’espace. Regarder les étoiles, qui forment une toile. Sur le toit du monde, qui bénis le monde. Tu marche en regardant le ciel. Tu marche en priant le ciel. Tu fais abstraction, de toutes les autres questions. Y’a plus rien, juste toi, rien que toi. Ici bas, toujours là. Mais tu percute, un truc. Petit, frêle, elle. Une fille, comme toi, trop émerveillée, entrain de rêver. « Désolé, ça va ? » T’es confus, trop perdu. Dans l’immensité de la nuit, tu oubli.

elle rêvait, dans ses pensées, le seul endroit où elle est tranquille, le seul endroit où elle peut faire ce qu'elle veut, ou elle peut être elle et même une enfant. le vent commençait à devenir de plus en plus cru, elle frissonnait mais elle ne voulait pas partir, non elle ne voulait pas rentrer. soudain, une douleur, un contact, elle lève alors les yeux, comprenant rapidement ce qui venait de se passer, elle lui sourit. ce n'est rien, je vais bien.

T’as trop embrassé la nuit. Trop envié l’oubli. Tu t’es laissé porté, sans regarder où tu pouvais aller. Alors tu l’as bousculé, chahuté, elle. Tu te sens un peu con, grand fou idiot, trop enfoncé dans ses idéaux. Tu laisse trop facilement la réalité t’échapper, se sauver. Loin de toi, loin de tout ça. Alors tu ris nerveusement, d’avoir à l’admettre, de te rendre compte à quel point tu peux être bête. « La nuit est trop belle, j’ai pas résister… » Elle va bien, elle souris, alors ce n’est rien. « Elle est dangereuse aussi. » Toujours tu souris, toujours t’es nerveux. Tu passe une main dans tes cheveux, pour retourner à ta contemplation, les yeux sur les constellations. Là-haut, dans le tout beau?

elle n'avait pas mal, elle se sentait bien. contente, d'avoir pu trouver une personne autant dans la lune qu'elle, un sourire sur ses lèvres qui ne la quittait plus. elle te regarde, de ces yeux d'un marrons brillants, elle n'a pas peur, ne veut pas s'enfuir. une part de naïveté ? non, elle sent juste que tu ne lui veut aucun mal. je te comprends, ces étoiles, cette pénombre...je me sens si petite face à tout cela. elle aussi relève la tête, regarde le ciel parsemé de ses étoiles, c'était beau et ça donnait le vertige.

Toi aussi tu te sens petit. Misérable et vulnérable. Comme si toute l’immensité du monde pouvait d’un instant à l’autre t’écraser au lieu de t’embrasser. T’es rassuré, de savoir que tu n’es pas le seul à te confronter à ce genre de réalité. Tu baisse les yeux à nouveau sur elle. Sur elle qui plonge dans le ciel, dans les étoiles, dans cet océan de nuit. « Ça rappel à quel point on peut être fragile… » Tu souris et tu tends une main, pas franchement certain, mais tu le fais quand même. « Neo, enchanté de voir que je suis pas le seul à rêver éveillé. » Enchanté, rassuré. T’es pas plus fou qu’un autre finalement. T’es pas le seul à t’accrocher au firmament.

la tête dans les nuages, dans un mirage, sans un orage. tu le regarde, en souriant, il te comprend. vous êtes deux mioches fascinés par la beauté de ce monde. il se présente à toi, neo, ton regard s'illumine, tu es heureuse, ravie même d'être tombé sur lui cette nuit là. spleen, enchantée de faire ta connaissance. l'air se rafraîchit, un léger frisson parcours ton corps. mais non, tu ne rentreras pas, du moins pas tout de suite. tu veux continuer à rêver et contempler ce vaste mode à travers tes yeux et ceux de neo.

**▸ HERE SINCE** : 29/11/2014

Assise sous le porche je feuilletais un vieux journal laissé là, qui avait sans doute pris la pluie. Il avait dû être lu, puis jeté par son propriétaire écœuré du monde. Je le devenais, au fil des mots. Il fallait en sortir, essayer d’oublier ces nouvelles terrifiantes qui étaient aujourd’hui d’une banalité sans nom. Je voulais faire le vide dans ma tête, comme on nettoie un grenier, et la remplir d’une immensité plus agréable. J’ai marché d’un pas rapide sur le large trottoir qui apparaissait noir dans la nuit, ressentant une certaine nostalgie de Copacabana d’où j’avais vécu quelque temps et connu souvent les mêmes nuits. La ville autour de moi semblait s’être éteinte, mais là-bas, au loin deux ombres dessinées dans la nuit. Mes pas plus rapides me conduisaient dans leur direction et je m’arrêtais à quelques pas, pas tout près, pas très loin. Le vent secouait les rares feuilles et les nuages contenaient des orages.

T’as fais les présentations, pour meubler la conversation. Pour pas rester là comme un con à regarder la nuit éternel. A côté d’une demoiselle. Sans la regarder, sans lui causer. Spleen. Un sourire qui se dessine. Elle est enchantée. Comme toi tu l’es. Jolie soirée. Même si très mal commencée. Et tu reprends ta contemplation, sous le vent. Les yeux vers le très grand. T’es toujours aussi rêveur. Toujours aussi songeur. Puis y’a un bruit. Là dans la nuit. Tout proche. Qui s’approche. Une ombre féminine. Comme un mime. Tout fin. Tout saint. Elle est là qui bouge pas. Qui bronche pas. Comme un mirage. Tu vois presque pas son visage. Un signe de tête, pour pas paraître bête.

**▸ HERE SINCE** : 29/11/2014

Le silence, et la silhouette aux cheveux blond se tourne.
Je dérange, je l’ignore, je reste un peu.
Je rêvais d’une nuit, je voulais voir l’immensité.
« pardonnez-moi, je voulais voir les astres »
Ce soir j’ai peur de dormir, j’ai peur de me perdre dans le rêve.
Plus jamais en ressortir.
Il y a des nuits, où je rêve que je tombe.

**▸ HERE SINCE** : 13/01/2014

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» Nuit fauve
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