cette nuit.

dans le sombre, dans la nuit, dans l'oubli et l'insomnie, tu te laisses aller.
cette nuit comptera.

Une de plus sur ma liste. Encore une nuit à marcher pour combler les vides. Juste s'aérer et avancer. Fausse sensation. Une nuit de plus sur ma trop longue liste d'insomnie.

assise à écouter le silence, tes lèvres bougent pour chanter une chanson inconnu, peut-être le chant des sirènes. mais pas un son ne sort, juste le mouvement de tes lèvres rouges pour dompter le silence.

Finalement je ne suis pas seule à errer dans l obscurité. Il faut croire que la nuit est un refuge pour les âmes en peine ou en joie. Pour les hommes ivres ou réalistes. Pour les amants d'un soir ou les éternels solitaires. Nous avons tous une place sous cette étrange lumière parce que nos pensées les plus profondes y sont a l abri. Debout, c'est comme si mon corps luttait contre le vent violent. Pourtant il ne s agit que d'une légère brise. Là est réellement mon problème.

une douce brise vient secouer ton être, le vent s'arrache l'amour de ta peau, il vient défier ta chevelure dans une bourrasque. le sable t'attaque alors tu détournes les yeux. c'est le destin qui te fait crocheter ton regard sur la silhouette. là-bas, pas tout près, mais pas si loin.

La personne que j'avais aperçu tourne la tête. Je ne sais pas pourquoi, je ne sais pas comment. Tout ce que je sais c'est que je la vois et je ne détourne pas le regard. C'est comme partager un secret. Le secret que l'on confie à la lune et qui s'évanouit dans la nuit. Toi aussi, tu es venue livrer un de tes sentiments aux éléments ? Dis moi que oui, étrangère aux cheveux virevoltants. Un, deux, trois pas inconscients et un demi-sourire qu'elle ne verra probablement pas.

il y a un courant invisible qui passe, qui se joue entre vous. tu ne sais pas trop ce qu'il représente, il est juste présent. dans la nuit, sur la plage, tu ne trouveras pas la solitude. dans la pénombre, dans le sable, c'est la silhouette qui s'avance vers toi.
alors, juste pour elle, tu délivres ton secret. ce n'est plus seulement dans ta tête, juste pour toi et ceux qui arrivent à entendre le silence.
tu remues à nouveau des lèvres, et tu chantes, ta voix s'élève pour briser le silence.

Un lien se tisse, aussi fin qu'un fil d'araignée, brillant sous la lumière lunaire. Instable, temporaire mais réel. Fragilité déconcertante et pourtant séduisante qui reflète cette voix inconnue qui s'élève. Elle se marie avec la brise qui la porte jusqu'à moi. Je n'en saisis ni le sens, ni les mots mais cela me parait jolie. Alors mon corps cesse de lutter contres les éléments et s'effondre à même le sol. Sa fraîcheur me réveille encore plus, mais mes yeux se ferment pour savourer l'instant. Chante, ne t'arrête pas inconnue. Laisse ta voix détruire mes ternes pensées.

ton chant souffle doucement en accord avec le vent, c'est comme si on pouvait voir les notes de musique passaient tes lèvres et se poser sur la partition de la soirée. tu composes au fil du temps, t'inventes en t'adaptant. la belle silhouette s'approche encore, plus près, avant de s'abandonner au sol, de retrouver la fraicheur de la nuit, de câliner le sable de son être.
alors, avec elle, tu fermes aussi les yeux.
alors, avec elle, tu la rejoins dans son monde imaginaire.

Le sable se glisse dans mes cheveux, dans mes mains et mon cou. Une enveloppe qui me procure une étrange sensation de bien-être. La mélodie prend possession de mon esprit et me berce, presque suffisamment pour que je m'endorme. Presque suffisamment pour me faire oublier. Je ne sais pas qui elle est, ni ce qu'elle chante. Tout ce que je sais c'est que je partage avec elle ce moment. Qu'avec elle je m'évade loin de mon passé, de mon présent et que j'échappe au destin qui dessine mon avenir. Une nuit hors du temps. Une nuit suspendue. Une nuit volée. Son visage essaye de prendre forme dans ma tête mais c'est en vain. Alors je me relève pour finalement m'asseoir juste à côté d'elle. Elle a les yeux fermés. Douce, belle et enivrante.

tu ne sais pas vraiment ce que tu chantes, tu l'as entendu, une fois, sur la route, dans un groupe. c'était un homme qui chantait, de sa voix rauque, d'une âme puissante. il t'a envouté, en une mélodie rocailleuse. c'est à ton tour de l'adapter, de l'apprendre, au cours d'un chemin. de ta voix douce, chantante, quelques notes apaisantes.
des percussions de pieds dans le sable, un écoulement de grain pas loin, les feuilles qui bruissent à tes côtés, le regard qui se pose en un tintement sur toi.
sans arrêter la musique, tes paupières s'ouvrent pour te faire redescendre sur terre, à côté de la silhouette devenue femme.

» PERDUS CETTE NUIT
» Perdue cette nuit.
» nuit agitée
» Parce que la nuit, même les héros font peur.
» Nuit paisible

cette nuit.

cette nuit.

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