les cheveux arc-en-ciel, venus s'éveille. elle s'étend, s'épanche sur la piste de danse. son corps se meut, ses prunelles ont du mal à se fixer quelque part.
elle ne sait même plus comment diable elle est parvenue à entrer, fauchée qu'elle est.
si elle est parvenue à perdre le peu d'inhibition qu'elle détenait, ce n'est grâce qu'aux hommes avides qui lui jettent des regards animaux, primaires.
mais elle, elle a déjà décidé.
elle a décidé qui serait son cavalier.
la poudre blanche ingurgitée lui fait voir des étoiles, perce les murs, les rend plus transparents qu'une toile.
ses prunelles azurées se posent sur un homme au bar, et elle s'approche en riant. « venus ! » hurle-t-elle pour se faire entendre. elle lui choppe la main. « allez, viens et danse ! » elle le tire derrière elle, dans un état second.
pourquoi lui ?
... après tout, pourquoi pas ?
venus n'est pas elle-même.
venus vit.
venus rit.
mais surtout, venus oublie.