Quand est-ce qu'elles vont se terminer ces journées sans fin, celle qu'on sent bien passer. Ces journée au Darcy n'a qu'une envie, celle de s'éteindre dans le silence. Ne manquer à personne, ne pas laisser sa trace sur le monde. Pourtant, certainement trop lâche elle enchaîne ces journées sans avoir l'audace. L'audace d'y mettre fin, à ce calvaire, à cette douleur qui cogne dans ses reins. Violente elle pousse la porte du hall sans la ménagée. Son regard effleure la silhouette recroquevillé d'une gamine, sans y faire plus attention. Elle se dirige d'un pas fatigué vers cette boite au lettre, rempli à craquer. Elle fourre dans son sac les nombreuses lettres urgentes, les paiements non réglé de son ancien appartement et le premier loyer de celui-ci qui ne sera pas effectuer avant un long moment. Dans un vacarme le porte de la boite au lettre se referme, sous la violence des gestes de Darcy. Toujours de son allure déglingué elle se dirige vers l'escalier, déjà occupé par la gamine. Juste comme ça, elle la regarde. Elle n'aurait pas du, parce que quand elle rencontre ses yeux claires elle l'impression de se revoir au même âge. Perdue et seule. « T'as faim gamine ? » Elle lui demande alors, même si son frigo est loin d'être plein, elle peut bien lui offrir un truc. Elle sait très bien qu'elle est seule et qu'elle n'a certainement pas d'endroit ou dormir. Elle a vécu ça elle aussi.

L'innocence de son regard la frappe. C'est douloureux de se retrouver en face de qu'elle a perdue il y a bien longtemps. Elle ne doit pas perdre son innocence cette gamine, elle ne connaît pas son histoire mais elle a devine. Elle l'imagine similaire à la sienne, Darcy enfant laissé tombé par une mère absente, alcoolique et dépressive. Elle a passé des journées, des nuits, des semaines à errer seule dans des rues froides et hostiles. Elle peut pas rester sans rien faire, passer devant cette petite fille sans lui apporter son aide. Parce qu'elle aurait aimé qu'on fasse la même chose pour elle, peut être que ça aurait changé les choses aujourd'hui. Peut être qu'elle ne serait pas cette nana dépravée si on lu avait tendue la main à un moment aussi critique de sa vie. Mais faut dire que la Darcy gamine devait être encore plus hostile, encore plus sauvage que celle d'aujourd'hui. Elle a du en faire fuir des gens avec son regard froid. Elle réponds pas la gamine, elle se contente d'un hochement de tête à al positive. Darcy commence donc à montrer les escaliers, si elle veut rester silencieuse ça ne la dérange pas. Elle se retourne et la gamine est toujours assise sur l'escalier. « Qu'est ce que tu attends ? Suis moi. » Elle pourrait faire preuve de plus de chaleur mais vu le bruit qu'il a fait son ventre, elle doute qu'elle ne veuille pas la suivre parce qu'elle est pas commode. Le monde n'est pas commode, faut qu'elle s'y fasse.

Elle la suit et la remercie, alors qu'elle n'a encore rien fait pour elle. Tout ce qu'elle a fait s'est poser son regard sur la gamine et ne pas passer sans s'arrêter. Elle croit pas que ça vaut un merci, non. Et puis qu'elle attende de voir ce qu'il y a dans son frigo, parce qu'il y a de forte chance qu'il lui reste qu'un fond de bouffe chinoise et des canettes de bières. Après deux étages elles arrivent enfin devant la porte de Darcy, elle chercher ses clefs dans son sac à mains, avant de se souvenir qu'elles sont dans les poches de sa veste en cuire. Elle ouvre la porte, enfin essaye. Il faudra un bon coup d'épaule pour en venir au bout de cette porte délabrée. « Entre. » Elle fait à la gamine, se doutant qu'elle serait capable de rester devant la porte. « Je vais pas te manger. » Elle lâche presque excédé d'avoir à se justifier, elle sait bien que son allure n'inspire pas la confiance. Mais les gamins ça voit le bien partout non ? Alors elle doit être capable de voir qu'elle n'a que de bonnes intentions. Elle laisse tomber sa veste sur le canapé brun qui trône dans le salon et entre dans la partie cuisine, ouverte typique à l'américaine. C'est petit, mais c'est mieux que rien, c'est mieux que ce qu'elle avait avant. Comme prévu le frigo est vide, si on occulte les œufs et les champignons. D'ailleurs elle se demande bien comment s'est arrivé là, ayant aucun souvenir d'un tour à la supérette, à part pour s'acheter une bouteille. Elle a bien envie de s'enfiler un verre là, mais elle va se retenir, juste pour la petite. « Moi c'est Darcy. » Qu'elle commente en rinçant les champignons.