allongée, un bras derrière la tête en guise d’oreiller, tu regardes l’océan. pas celui qui laisse briller l’écume sur le sable, mais l’autre. celui qui luit au-dessus de ta tête et qui semble tellement loin. il doit être deux heures du mat’. ou plus. ou moins. tu plisses des yeux. un peu. pas beaucoup. t’as du mal à voir dans la nuit, à distinguer correctement les formes, les silhouettes, les à peu près. malgré tout, tu l’aimes cet océan d’étoile qui t’apporte la sérénité qui te manque bien souvent. seule, suspendu au bon vouloir du temps, tes nerfs, ta colère à peine cachée s’éteint. la brise venue d’ailleurs souffle sur ton visage. et tu te sens bien. un peu aidée aussi par le joint sur lequel tu tires. tu as fui une vie pour en trouver une autre. une autre vie qui aura le goût de tes excès, sans que tu n’es à ton cacher. tu tires une autre latte. un sourire discret s’étend sur tes lèvres, tandis que tu essayes mentalement de tracer les constellations du ciel. peut-être bien que tu vas dormir ici ce soir, tiens. plutôt que dans ta caisse. c'est sans doute plus confortable qu'une banquette arrière.
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Sujet: Re: shooting star. Dim 30 Mar - 12:19
elle aime bien se promener la nuit, lou. ce n'est pas que le soir l'apaise, ni qu'elle est assimilée aux oiseaux de nuit, ou aux oiseaux tout court d'ailleurs, mais c'est juste qu'elle est insomniaque. et qu'insomnie rime pour elle avec ballade nocturne. marcher l'a fatigue, il lui est donc plus simple de dormir après un ou deux kilomètres. le matin, c'est toujours cernes à gogo, et tête de déterrée, mais après tout, lou n'est pas là pour séduire le monde. les pieds dans le sable frais, la tête dans les étoiles, la jeune fille marche donc près de l'eau, essayant de ne pas entrer en contact avec elle. cet élément n'est pas son préféré, mais la plage rattrape cela. elle rattrape même n'importe quoi, puisqu'à la lueur des étoiles et de la lune, elle semble être nimbée d'une aura envoûtante. lou se met à sourire, et pris d'un élan mystérieux, s'élance en courant dans le sable alors que sa légère veste lui fait office de parachute. elle n'a pas pour habitude de briser le silence de l'instant, mais se met tout de même à rire, cette fois, puisqu'elle est toute seule sur la plage.
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Sujet: Re: shooting star. Dim 30 Mar - 13:37
la fumée sort de ta bouche, s’étend en un rond. enfin, c’est pas tout à fait rond, mais c’est pas gave. t’observes toujours le ciel de tes pupilles bleues, qui commencent à se dilater un peu trop. oh, il te faut bien plus qu’un joint pour te faire sombrer dans un paradis artificiel. tu écoutes le bruit des vagues s’échouer sur la plage, le grondement de Poséidon. tu aimes bien la mer, mais tu préfères le ciel. et puis d’un coup. une seconde. une demi-seconde même. un truc te percute te plein fouet. aussitôt, la douleur se répand dans tes côtes et fait cracher tes poumons. tu vas t’étouffer, putain. l’air te manque. tu as même failli te cramer la main avec ton joint. ton sourire se fane, et tu essayes de te redresser. mais la personne est toujours à moitié sur toi, emmêler dans tes jambes. même là, tu peux pas être tranquille. il t’arrive toujours des merdes ou quoi ? ou t'es la seule sur qui on aime marcher ? - euh.. ouais.. ca va ?! mauvaise humeur, rebonjour.
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Sujet: Re: shooting star. Lun 31 Mar - 15:21
tu te laisses guider par la douce mélodie. cette musique insonore qui te porte mètre après mètre, heure après heure. parfois, tu lèves la tête. t'aperçois un bout de vie, des gens, tous ici, au bord de cette étendue bleutée. tu marches et puis tu t'arrêtes. cette odeur de plantes, cette odeur d'interdit, de délivrance vole autour de toi, emplit tes narines. tu voulais seulement te changer les idées, t'arrivais pas à dormir dans cette putain de twingo. elle allait t'avaler vivant, toi et tes rêves fanés. alors tu t'es levé et t'es partis, t'as marché sans vraiment savoir où aller. la jointure de tes doigts est rouge sang. t'inspire, t'expire. cette odeur. tu regardes autour de toi. t'entends des paroles étouffées, tu sais pas très bien d'où elles naissent. la lune enveloppe ton champ de vision, tu vois en noir et blanc, nostalgie du moment. un bruit sourd s'élève et cette odeur qui t'appelle. tu l'as suit comme un renard traque sa proie. malgré toi. tu veux pas recommencer, tu te rappelles de cette soirée, celle où ça a merdé, t'avais fumé, ouais. l'odeur crie. au pire tu pourrais juste regarder? curiosité malsaine. un pas de plus et tu les vois, leurs membres imbriqués te font sursauter, tu poses ta main sur tes yeux, prises en flagrant délit. « putain merde, pardon. j'vais vous laisser faire vos trucs là... »
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