Je ne sais pas trop quelle heure il est depuis que j'ai clos les paupières. J'avais un certain sommeil à rattraper, et, désormais, c'est chose faite. Alors, je me réveille, grimaçant, quelque peu dérangé par la lumière du jour et avec un mal de dos pas croyable. Je n'aurais pas dû dormir ici. J'émerge, donc, doucement, me relevant pour finalement être en position assise et faisant craquer mes articulations. Je m'étire ici et là, baille comme un malpropre, sans prendre la peine de mettre la main devant la bouche, puis jette un coup d’œil à ma montre. Trente minutes ? J'ai fermé les yeux TRENTE MINUTES, à peine, et je suis dans cet état ? Ça ne valait pas le coup. Enfin, je tourne la tête à gauche, puis à droite, histoire de m'assurer qu'on ne m'a pas piqué mes affaires et je suis heureux de constater que mon portable est resté tout prêt de mon oreille, pendant tout ce temps-là. Les gens sont assez civilisés, ici, alors. Je chope mon bouquin, que j'avais laissé tomber sur le sol en même temps que j'étais, moi-même, tombé dans les bras de Morphée, et je tente tant bien que mal de retrouver ma page. Je savais bien que j'aurais dû m'acheter un marque-pages.

Le temps est venu de te trouver un endroit tranquille où tu pourrais fermer les yeux un petit moment et relaxer depuis ton arrivée. Il y a trop de gens aux caravanes, toi qui as toujours eu de la difficulté à dormir avec des gens, ou devant des gens. Pour éviter cela, tu décides d'aller te promener un peu dans les alentours et découvrir le paysage. Toujours dans l'optique de vouloir trouver un coin vert et confortable bien sur. Tu marches, sans savoir où aller, comme tu le faisais depuis un mois déjà. Le sac sur ton dos commençait à se faire lourd, accueillant une faible douleur dans le haut du dos, aux épaules. Des arbres commençait à apparaître aussi, puis un lac se retrouva devant toi. Tu squattes un peu les alentours en cherchant un coin, cherchant dans tes poches ton briquet afin d'allumer le joint à tes lèvres. Rien, ton feu a disparu dans la dernière heure, depuis la dernière fois où t'avais fumé. Tu déposes ton sac par terre pour regarder à l'intérieur d'un coup que tu l'ai mis là et que tu ne t'en souviennes plus. Encore rien. « j'lavais il y a une heure c'pas croyable ! » dis-tu en te relevant et remettant ton sac sur tes épaules, le joint à la main. Devant toi, y'a un jeune homme qui tombe sur un autre, là maintenant, mine de rien. Tu fronces les sourcils comme pour pouvoir les reconnaître - comme ci ça pouvais être possible. Puis tu te souviens que t'es à Banff, que personne ne te connais, que tu te trouves près d'eux avec un joint pas allumé dans les mains sans rien dire. Bordel.

J'ai les muscles, les os et tout mon corps, d'ailleurs, engourdis. J'ai réellement mal au bas du dos, je savais que m'allonger à même le sol ne serait pas une très bonne idée. Mais, entre nous, je pensais plutôt choper une gastro ou quelque chose dans le genre, en fait. Alors, que j'ai le nez dans mon bouquin, essayant de savoir où je m'étais arrêté, un type que je ne connais ni d'Adam, ni d'Eve, me tombe dessus. Ma mâchoire se serre, mon regard se veut noir, mais avant que je n'aie le temps de l'insulter, le bonhomme s'excuse. Ce qui a le don d'adoucir mes traits. Il n'est pas en état, en effet. "T'es complètement pété, t'as fumé quoi ?", que je balance, le regardant prendre place près de moi. Priam ? Sérieusement ? C'est quoi ce nom ? "Tes parents ne t'ont pas gâté, Priam." Je le dévisage quelques instants, puis finis par soupirer: "Appelle-moi Mat." J'abandonne, donc, définitivement l'idée de retrouver ma page. De toute façon, je peux crever pour retrouver un semblant de paix, maintenant qu'il est installé là. Puis, je ne vais pas déjà jouer les insociables de service. Je relève, alors, les yeux et je vois une silhouette s'approcher. Dora l'exploratrice. Mais, version canon. Enfin, ça je ne le constate que lorsqu'elle est assez près pour que je puisse entrevoir les traits de son visage. "Tu cherches ta pantoufle, Cendrillon ?", que je gueule, à son adresse avant de tourner la tête vers mon pote défoncé: "C'est ta meuf ?" Ce ne serait pas improbable, vu son état, que ce soit justement lui que Cendrillon soit en train de chercher.

d'où tu es, tu peux voir que l'un deux est bien amoché, un peu dans le même état que toi. mais sans avoir consommé encore quoi que ce soit de la journée. t'es de mauvaise humeur quand t'as pas fumé. tu ne veux pas parler à qui que ce soit, et surtout pas aux étrangers qui te regardent au loin. mais surtout, tu veux dormir. plus que tout. tu veux te débarrasser de ce sac trop lourd sur tes épaules. on s'adresse à toi, une voix douce, agréable. cendrillon, y'aurais pas pu mal tomber. pantoufle, cendrillon, briquet, joint, dormir. tes idées s’entremêlent, tu ne sais plus où donner de la tête. alors tu t'avances, tranquillement. sans expression, ni sourire ni larme. vide, elle est Daïka. « j'ai perdu mon feu, vous en auriez pas un par hasard ? » demandes-tu au plus présent, c'est-à-dire celui qui t'adresses la parole. l'autre, il est wasted. ça te fais rire intérieurement, t'es jalouse. t'aimes être wasted.

J'étais finalement assis, à côté d'un sombre inconnu, je n'avais aucune capacité à bouger le moindre de mes membres, mais cela ne me dérangeais pas j'aimais bien cette sensation. Elle te prenait à la gorge et te faisait planer pendant des heures entières, malheureusement je le sentais cette sensation était peu à peu en train de s'estomper j'allais redevenir le Priam clean, trop sérieux mais pas moins bizarre. Le lecteur à côté de moi m'avais parlé malgré que mon cerveaux ne soit pas vraiment branché sur on je réussis à comprendre ses mots J'aime bien mon prénom moi, c'est original comparé à Mat. Au fond de moi j'étais mors de rire même si je ne le montrais pas, puis en un clignement de paupière, une jolie demoiselle apparu devant moi, je ne la connaissais ni d'Eve ni d'Adam. Trop belle pour moi, mec! Elle se planta devant nous et nous demanda un feu. Une feu ? Mais, où avais-je mis le mien ? Tiens jte passe le mien, mais il s'appelle revient steu plais !. J'en avais vraiment besoin de ce feu c'était le seul truc nécessaire à ma survit si on ne compte pas l'eau la nourriture et l'oxygène.