bad intentions

Les griffures dans son dos lui faisaient encore mal. Il faut dire que celles ci avaient été plus profondes qu'il l'avait imaginé, et c'était pour cette raison qu'il s'était rendu à l'hôpital. Ainsi, il s'était fait recoudre, avant de se voir attribué un pansement, de quoi calmer très légèrement la douleur. La porte de l'ascenseur avait fini par s'ouvrir, et seule une personne se trouvait dans celui ci. Il prit ainsi place à ses côtés, sauf que voilà, à peine l'engin avait-il commencé à fonctionner que tout semblait maintenant s'arrêter. L'ascenseur était en panne. « C'est une blague... »

Quand les portes s'ouvrent, il te dit directement quelque chose, le petit ange blond aux traits du parfait bad boy qui entre. Pourtant, tu dis rien, au début. Tu laisses le silence tomber et se faire une place de choix entre lui et toi. Mais voilà qu'une légère secousse ébranle par la même occasion corps et âme dans l'enveloppe vide que tu constitues. Tu fronces les sourcils. « non sérieux... » que tu commences, en essayant d'appuyer sur tous les boutons. Tu enfonces celui d'appel d'urgence, et une grosse voix d'homme bourrue qui vous offre un "nous allons régler ce problème technique le plus rapidement possible, merci de votre patience", et tu grimaces, avant de soupirer bruyamment. Il ne manquait plus que ça, sérieux. Alors, discrètement, tu tournes un regard appuyé sur le blondinet à côté. Ouais, tu sais où tu l'as déjà vu. « merde, t'étais à l'hôtel aussi, hein ? »

Le blondinet dévisagea un court instant l'autre prisonnier, après que la première secousse se soit fait retentir. A vrai dire, il ne l'avait pas remarqué avant cet instant, mais maintenant qu'il s'y intéressait un peu plus, il pouvait clairement reconnaitre l'un des gars de la chambre. Merde. Adrix n'avait plus aucun souvenir de tout ce qu'il avait pu se passer là bas, et clairement, si ce gars là en avait, probablement avait-il du apercevoir l'anglais dans des situations plus que compromettantes. Après tout, il avait trois cicatrices pour prouver que tout n'avait pas été si rose ce soir là. « Ahem... Ouais. » qu'il se contente de dire, légèrement gêné. Il faut dire qu'il ne pensait pas tomber sur lui dans un tel endroit, et encore moins se retrouver dans cet ascenseur en sa compagnie. « Pourquoi t'es là ? »

Tu le dévisages. C'est un peu indiscret, un peu dérangeant peut-être, mais après tout ça, tu penses que vous n'en êtes plus là. « me regarde pas comme ça, j'me souviens de rien. » fais-tu avec un sourire semi-amusé en levant les mains au ciel, l'air innocent. Le pire, c'est que tu dis vrai, en fait. Y a juste les vidéos, mais t'as pas vraiment voulu les voir. Pas besoin d'en rajouter une couche. Dans ta tête, tu te dis qu'il était quand même bien foutu, ce blond, avec le souvenir de l'avoir vu dénudé au petit matin. Mais tu chasses un peu tout ça de ton esprit. « j'me suis explosé le genou pendant cette nuit-là justement, j'sais pas trop comment. et toi ? » que tu demandes, en baissant les yeux vers le sol de l'ascenseur, pour voir s'il va rebouger ou non. Bon, c'est pas gagné.

Si il y avait bien une personne sur qui il ne pensait pas tomber, c'était bien lui. A vrai dire, il en avait même oublié son visage depuis qu'il avait quitté la fameuse chambre d'hôtel. Ou disons plutôt qu'il avait préféré oublier, ce qui n'avait pas été réellement difficile puisqu'il ne se souvenait de toute façon de pas grand chose, haha. Le gars se souvient apparemment autant de la scène que lui, ce qui a tendance à le rassurer quelque peu. Un fin sourire finit par s'esquisser sur les lèvres du blond. Il s'est explosé le genou, dit-il. « Décidément, j'ai vraiment pas envie de savoir ce qu'il s'est passé ce soir là. » reprend-t-il en un léger rire, passant sa main sur sa nuque. Là dessus, Adrix attrape se tourne, attrape le col de son tee shirt et le tire pour dévoiler son dos au garçon. « Y'a de toute évidence quelqu'un qui a pris un peu trop son pied. » lâche-t-il, ironique. Il faut dire que pour griffer quelqu'un ainsi, il fallait vraiment le vouloir.

Il est vrai que tu ne pensais pas tomber sur lui – ou un autre de cette folle nuit – si tôt, voire un jour tout court. (mal ?)Heureusement, si. « non, moi non plus. » avoues-tu avec un rire franc. Tu jettes un regard à ton genou, mais la douleur a été bien vite oubliée. Tu n'sais pas trop comment t'as fait ça, tu vas boitiller quelques jours et ça sera derrière toi. La nuit aussi. Tu frémis en observant le semi-déshabillage du blond. T'étudies, un instant, les longues griffures qui s'étalent dans son dos. Presque avec une âme de flic. Puis, tu te surprends toi même à rire légèrement. « c'est pas moi, promis. » Tu cesses de rire. Observes la cabine, pousses un soupir. « c'est vraiment une vie de merde en ce moment, y a rien qui roule correctement. » Ça fait longtemps qu'plus rien ne roule correctement, Mae.

Il ne s'attendait donc pas non plus à tomber sur moi. De toute évidence, je n'étais pas le seul à m'être blessé à cette fameuse soirée qui restait à mes yeux un gros point d'interrogation dans ma courte vie. Boh, ça n'était pas si important que ça, d'autant plus que j'avais repris connaissance dans un placard en compagnie d'un Lilo entièrement nu, c'est que je m'étais donc bien plus amusé que je l'imaginais. Je termine donc par retirer mon tee shirt afin de lui dévoiler les trois grosses griffures ornant mon dos. Ça n'était donc pas lui, et apparemment, ça avait le don de le faire rire. Je devais bien avouer que toute cette histoire me faisait particulièrement sourire aussi. Le garçon se plaignit alors de sa vie, alors que je reprenais place face à lui, enfilant à nouveau mon haut. « Vraiment, t'arrives même pas à t'amuser un peu ? » c'est ce qu'il était entrain de dire, puisqu'apparemment, rien n'allait. Mes prunelles dévisagèrent un court instant le garçon, s'échappant sur sa silhouette avant de remonter jusqu'à ses yeux.

Autant prendre ça à la rigolade, non ? Même si t'as bien flippé en voyant que ton flingue n'était plus sur toi. T'es pas d'humeur à t'inquiéter pour rien, de toute manière. T'es bien trop fatigué. Fatigué de l'intérieur. Tu fronces légèrement les sourcils. « non, j'ai pas dit ça. et puis, visiblement avec cette soirée, parait qu'on s'est amusés. » En tout cas, avec des filles, avec des mecs aussi, vu les murmures amusés qui circulaient. Tout le monde s'était mélangé, et la seule chose qui t'ait déplu, au fond, c'est de ne te souvenir de rien. Rien du tout. Tu ne suis pas son regard. Garde tes yeux vastes et sombres rivés sur son visage d'ange taillé dans du granit. Puis, vos yeux se rencontrent de nouveau. Tu esquisses l'ombre d'un sourire, avant de détourner le regard vers l'ascenseur. Toujours bloqué, toujours en arrêt. « je crois qu'on a du temps devant nous. »

Oh ça oui, ils s'étaient bien amusée, même si je n'en avais franchement aucun souvenir. Tout ce dont je me souvenais, c'était de ce mec entièrement nu, collé contre mon corps. Et je devais bien avouer que ça n'avait pas franchement été des plus désagréables, hm. Finalement, mon regard rencontre le sien, alors qu'une moue amusée s'esquisse sur mes lèvres. Du temps devant nous ? Oh, de toute évidence, nous n'étions pas prêts de sortir de là oui. « T'as quelque chose en tête ? » mon sourcil droit s'arqua presque instantanément, alors que je fourrais une de mes mains dans ma poche, l'autre venant balayer ma chevelure en arrière. C'est que là, tout de suite, il n'y avait pas trente six manières de s'occuper, hm. Ou disons qu'une d'entre elles me tentait plus que les autres.

À la base, t'as dit ça sans sous-entendu. Enfin, presque. Ton regard vient rencontre celui du blond. Tu frémis, très légèrement, presque imperceptiblement. Ne regardes que lui. Rien à foutre de savoir s'il peut y avoir des caméras ou une autre de ces conneries dans cet ascenseur. T'as déjà le sang qui s'est échauffé, rien qu'avec sa question, rien qu'avec le mouvement avec lequel il a remis ses cheveux en arrière. « ça se pourrait. » laisses-tu entendre, en faisant un pas vers lui. Un seul, mais l'ascenseur n'est pas vraiment spacieux, alors t'es plus très loin. Mais tu t'arrêtes là, sans l'avoir lâché des yeux, t'enfonces juste tes mains dans tes poches. En le dévisageant, d'un air presque provocateur.

Aussi étrange que ça pouvait paraitre, j'étais presque certain que nous allions en venir à ça. Enfin, rien ne s'était encore passé, bien évidemment, et ça n'était pas dit que j'allais pousser ce jeu jusqu'à son extrémité, puisqu'après tout, j'étais tout de même blessé, hm. Et puis nous nous étions rencontrés dans une situation qui laissait tout de même fortement place aux doutes. Avions nous déjà fait quelque chose ensemble ? Ou était-ce réellement la première fois que l'on se parlait ? Franchement, je n'en avais aucune idée. Mais j'avais fini par faire un pas à mon tour, un sourire étirant mes lèvres alors que mes billes océans scrutaient sans relâche le regard du jeune homme, mon torse frôlant maintenant le sien. « Et maintenant ? » et maintenant, beaucoup de solutions s'offraient à nous, bien qu'une me tentait plus que les autres, hm.

Spoiler:

Il faut m'expliquer, Mae. Comment un simple blocage d'ascenseur peut se tourner ainsi. T'es juste rentré là, et te voilà avec aucune autre idée en tête que celle du corps de cet inconnu. Peut-être pas si inconnu que ça pour ta mémoire, mais pour toi qui n'en gardes aucun souvenir, c'est bien le cas. À un moment, tu te dis que tu vas te reculer, arrêter ces conneries. Mais il s'avance, et son torse vient frôler le tien. J'crois qu'y a un truc qui tourne pas rond chez toi. Un truc qui peut te faire disjoncter en quelques instants seulement. Ça se résume parfois en un sourire. En un frôlement. T'es plongé au fond des océans de ses yeux, si fascinants. Visiblement, vous êtes sur la même longueur d'ondes. Y a pas photo. « et maintenant ? » reprends-tu avec un léger sourire, avant de briser la distance qui vous sépare pour appuyer ton corps contre le sien, le poussant délicatement – comme on peut être délicat dans la hâte, en tout cas – contre la paroi la plus proche de l'ascenseur. Rien à foutre de savoir s'il ne va pas bientôt repartir, d'ailleurs. Vous seriez bien, tiens. Tu menottes ces poignets – réflexe de flic ? – et lui lances un sourire carnivore. « maintenant, c'est trop tard. » Et t'écrases tes lèvres contre les siennes, retrouvant des sensations que ta mémoire avait, volontairement sûrement, enfoui très loin. Ou peut-être n'est-ce que des souvenirs fabriqués. Ceux-là au moins seront vrais. Parce que tu n'comptes pas t'arrêter.

Spoiler: