heaven knows

Un long soupire s'échappe des lèvres du garçon. L'église et lui, ça fait bien deux. Oh, il n'a rien contre le petit Jésus, ça non, il pourrait bien dire une prière avant chaque repas si il y pensait, et ce même s'il ne voyait pas bien l'utilité de bénir une quelconque pizza. Personne bénissait les sales gosses qui tricotaient dans les usines asiatiques après tout. Passant une main sur sa nuque, il observait depuis son banc les autres personnes se tenant dans la pièce. Il y avait ce garçon là bas, et Adrix devait bien avouer qu'il était fort à son goût. D'autant plus que cet endroit avait l'air de l'amuser autant de lui. Plongeant ses prunelles émeraudes dans les siennes, il avait finalement lancé un hochement de tête en direction des toilettes, non loin de là, comme pour invité l'autre garçon à s'y rendre. Oh, il fallait bien qu'ils se divertissent un peu, non ?

agenouillé sur le rebord du banc, tu prononces ta prière silencieusement, non pas dans un but quelconque de voir tes souhaits exaucés subitement après un simple repentir comme bien des gens qui doivent passer ici chaque jour, mais bel et bien pour conserver ton esprit purifié en certains points, si ce n'est en tous. in nomine patris, et filii, et spiritus sancti. amen. tu chuchotes et finis par te relever après un signe de croix à ton torse et ton visage. tu te retournes pour quitter les bancs, plusieurs personnes sont présentes, tu les observes légèrement et remarques un garçon, blond presque platine, qui fait signe à un autre. tu ignores, les gens ne t'intéressent pas, tu n'as même pas la curiosité de comprendre. au lieu de ça, une envie pressante te prends, alors tu te diriges aux toilettes pour hommes, et, arrivé là-bas, tu baisses ta braguette devant l'urinoir pour te soulager.

L'autre gars ne semble pas hyper réceptif au message d'Adrix. Ou alors c'est tout simplement qu'il ne comprend rien. Tous des prudes par ici, décidément, le blondinet aurait mieux fait de se rendre ailleurs. Ses billes roulent ainsi sur le plafond alors qu'il abandonne le roux à son sort, poussant à son tour la porte de la salle d'eau pour se poser devant le miroir. Là dessus, il humidifie un court instant son visage, tapotant contre ses joues pour se rafraichir légèrement avant de s'essuyer sur le bas de son tee shirt. Il ne tarde d'ailleurs pas à remarquer un gars, non loin de là. Il lui semble tatoué de la tête aux pieds, clairement pas le genre de personnes que l'on croiserait dans un endroit comme celui ci, à moins que... « T'es venu te confesser, ou quelque chose dans le style ? » il y connaissait rien Adrix, à la religion, il ne se permettrait pas de juger. Ou alors, juste un peu.

la porte s'ouvre, tu finis ton affaire et remontes ta braguette en même temps qu'il t'adresse la parole. ouais, pour prier. t'hausses les épaules, pour quelle autre raison est-ce que tu pourrais bien être dans une église, sinon pour prier ? et toi ? tu lances en allant te laver les mains, tu essayes d'être un peu sociable, un minimum. c'est un peu ce pourquoi tu es ici, dans le fond. le fond très profond, très lointain. et lui, d'après ce que tu as vu, un peu, n'est sans doute pas venu prier.

Adrix, il ne connait même pas les prières dites "classiques". A vrai dire, il ne sait même pas faire le geste de la croix dans le bon sens, mais ça, c'était pas hyper important à ses yeux. Une croix restait une croix, et le père, le fils et le saint esprit allaient pas non plus l'emmerder quinze siècles à ce sujet, qu'on se le dise. A ses yeux, ça n'était pas parce qu'il ne savait pas prier qu'il était un moins que rien, bien au contraire. L'autre garçon avait fini par s'approcher du blondinet, se rinçant les mains alors qu'il lui disait qu'il était là pour parler à dieu, ou quelque chose dans le genre. « Oh, je suis pour invoquer le tout puissant, qu'il foudroie ma pleureuse de voisine. » parce que clairement, l'entendre gémir à deux heures du mat', c'était pas franchement le pied, hm. « Mais de toute évidence, j'me suis trompé de dieu, j'aurais du aller causer à Zeus. » et ça n'était pas réellement l'endroit pour invoquer ce bonhomme là. « Tu priais pour quoi toi ? »

tu hausses un sourcil, plutôt étonné de sa réponse, au blond. vraisemblablement, tu ne t'attendais pas à ça. c'est à se demander ce qu'elle a bien pu lui faire, à ce garçon, cette pauvre fille. puis, si tu y penses, un jour, tu prieras pour elle. du moins, si tu n'as rien d'autre à faire. effectivement, dieu ne va pas trop t'être utile pour ça, il est miséricordieux, mais pas sans réelle raison. une raison importante, tu entends, certainement pas pour une querelle entre voisins, ça se saurait sinon. et toi, tu te retiens de lui siffler que ça ne le regarde pas, tes prières, et que ça ne se dit pas. avec ta superstition naissante, tu aurais peur que tes prières ne soient pas entendues si tu les communiquais à un étranger. oh, pour ma place au paradis, et un peu la paix dans le monde, ce genre de conneries. foutaises, tu n'en as rien à cirer de la paix dans le monde.

Bon de toute évidence, il n'était pas prêt de perdre sa voisine, le Adrix, mais comme il comptait déménager sous peu, le problème n'allait peut-être pas indéfiniment se poser, après tout. Le beau brun voulait une place au paradis, et il fallait bien avouer que ça faisait drôlement sourire le blondinet. Il croyait pas à l'enfer, aux anges, et à toutes ces conneries. La vie était merdique, et puis tu crevais, point barre. « Oh mais, je peux m'arranger pour te faire monter au paradis si ça te dit, mon petit jésus à moi il peut aussi faire des miracles. » reprit-il en un sourire. C'était une invitation oui, tout à fait. Ici et maintenant. Il pouvait refuser, Adrix s'en remettrait, après tout, ça n'était pas lui qui avait besoin d'un petit bout de paradis.

tu le regardes te sourire à ta réponse, et tu hausses un sourcil. en fait, sa réaction te semble étrange, t'as un peu l'impression qu'il se moque de toi à travers ce sourire, et tu le comprends en quelque sorte. tu fais partie des rares gens à encore croire au paradis et à être plus ou moins pratiquant, t'étant fait, en réalité, ta propre liste des choses que tu décidais de respecter ou non. mais prier, ça, prier, tu le gardes, justement, pour tenter de t'absoudre des pêchés que tu ne trouves pas si.. pêchés. mais sa réponse. sa réponse te perturbe, et ta gorge se serre, tu te sens étouffer, un peu gêné, et la colère te monter au nez. ou si ce n'est pas de la colère que tu ressens, c'est bel et bien un tourment, un peu comme une humiliation au fond de toi. j'ai franchement l'air d'être une pédale ? tu lui souffles, sec. jamais, ça non. c'est pêché, bien trop. pourtant, pourtant il n'est pas moche, le blond, loin de là. et qui plus est, tu ne bouges même pas.

Il ne maitrise parfois pas totalement son langage, le Adrix. Il est un peu comme un gosse courant à travers la maison, vous savez, il est presque certain de casser deux ou trois objets au passage, mais ça n'est jamais totalement intentionnel. Adrix, lui, il dégaine ses phrases sans réellement les peser, oui, il a jamais trop compris l'intérêt de réfléchir avant de se lancer. C'était peut-être pour cette raison qu'il avait fini par s'adresser de la sorte au brun. Sa réaction fut cependant prévisible, ou du moins, il s'y attendait oui. Pourquoi les gens devaient-ils toujours s'offusquer de la sorte ? Adrix, il n'avait jamais réellement compris pourquoi tout le monde attachait autant d'importance aux sexes. Un homme, une femme, c'était exactement la même chose à ses yeux. Oh, non, il n'était pas si compliqué que ça, hm. « Laisse moi deviner, c'est parce que tout le monde t'a dit que c'était mal. » il fourre ses mains dans ses poches, vrillant à nouveau son regard émeraude dans le sien « Ou parce que derrière ta coquille de dur à cuire, t'as juste sacrément la frousse. » Il ne jugeait pas, non, mais il était tout de même curieux de connaitre les raisons d'une réaction aussi vive.

tu restes planté là où tu es, figé par la colère, la gêne, et surtout la façon dont il t'a totalement déstabilisé. tu te sens comme un idiot à le regarder, comme ça, à l'écouter te balancer ça. tu te sens idiot et surtout d'autant plus énervé qu'il a réussi à trouver le point sensible en un rien de temps, à mettre le doigt très exactement sur le problème. mais ça, tu ne l'avoueras pas. pas de si tôt, du moins. tu croises les bras et serres les dents, un peu. oui, c'est clairement ce qu'on t'a inculqué, oui. j'vois pas de quoi j'devrais avoir la frousse. oh, si, pourtant t'as vraiment la frousse, plus qu'il ne pourrait l'imaginer, le blond. et pire encore que la frousse, t'es extrêmement curieux. ça, ouais. alors tu restes juste planté là, ton regard qui oscille entre le sien, et le sol, ne sachant pas vraiment où le poser.

Le garçon semblait pour le moins perturbé par mes remarques. Il faut dire que j'avais souvent tendance à mettre les deux pieds dans le plat. Après tout, nous n'avions qu'une vie, et je ne voyais franchement pas ce qu'il y avait de mal à s'amuser. Que ce soit avec un homme ou une femme, si c'était bel et bien dieu qui les avait créé, c'est qu'il avait également donné la possibilité aux deux d'être attiré par les personnes du même sexe non ? J'comprenais pas franchement la logique des religieux. Enfin, c'était daté, quoi, à mes yeux. Le regard du tatoué jonglait entre le sol et mes prunelles, alors qu'il clamait ne pas avoir la frousse. Mon oeil, oui. Mais bon, j'étais joueur, peut-être un peu trop, et je me demandais jusqu'où ses limites pourraient le pousser. Il semblait d'autant plus hésitant, et c'était probablement ça qui me poussait à continuer la conversation. « Alors, t'attends quoi pour le prouver ? » il va probablement me rétorquer qu'il n'a rien à me prouver. Mais à vrai dire, c'était peut-être simplement pour qu'il réalise que tout ce qu'il pensait n'était que de sombres conneries que je le poussais ainsi.

le lui prouver, c'est ça qu'il attend de toi, que tu lui prouves, que t'as pas peur, que t'es un grand garçon et que t'as pas la frousse. mais toi, tu te dis simplement que tu n'as rien à prouver à personne, sauf peut-être à toi-même. ça serait exactement le bon moment pour te prouver à toi-même que tu n'as rien d'un homosexuel, que tu es tout à fait 'normal' et que ça ne te fait rien, tout ça, qu'il n'a aucun effet sur toi. aucun. ça serait le bon moment, oui. mais non. tu ne t'en sors pas tout à fait prêt, encore un peu trop déboussolé par la confrontation face à la vérité. est-ce que c'est dieu qui essaye de te tester ? te prouver quoi, que t'es une pédale et pas moi ? tu te répètes, skip. tu te répètes et tu tournes en rond dans ta tête. de toute façon, j'risque pas de te prouver quoi que ce soit ici. ça t'échappe subitement, tu tournes le regard. comme si le fait d'être dans une église était le réel problème.

J'savais pas trop ce qu'ils avaient tous avec la religion, c'était pas le premier gars sur qui je tombais qui me disaient être à fond dans la religion. Et de toute évidence j'avais visé juste puisque le garçon semblait plutôt troublé par mes propos. « T'essaies de te convaincre toi même là, et franchement, ça a pas l'air de super bien marcher, hm. » et puis il préfère de toute évidence prendre le moyen de facilité et fuir la conversation. Pourquoi ça ne m'étonne pas, hm. « Parce que tu crois qu'ici ou ailleurs, ça changera réellement quelque chose ? Sérieusement, si "Dieu" t'a réellement fait ainsi, j'pense que c'est avant tout pour que tu puisses vivre. T'as l'impression de vivre toi, avec toutes les règles que tu t'imposes ? »

tu serres la mâchoire et ne réponds pas à sa première remarque. à quoi bon, il a raison. tu n'arrives pas à te convaincre, tu as beau dire ce que tu veux, le doute plane toujours au-dessus de ta tête, dangereusement. tu fronces légèrement les sourcils, pourtant un peu moins crispé qu'au départ. dieu ne m'a pas fait pour que je vive dans l'excès ou la débauche la plus complète et les règles que je m'impose sont là pour que j'ai une meilleure vie. et aussi parce que tu as sacrément la trouille. tu hausses les épaules. comment est-ce que tu peux dormir tranquillement la nuit, toi, sachant ce que tu.. fais ? oh, tu ne juges pas ses activités, simplement tu demandes comment est-ce que c'est possible, et surtout, est-ce que c'est réalisable.

Je ne comprendrais décidément jamais ces gens qui laissaient leurs vies être dictées par quelqu'un ou quelque chose qui n'était pas physiquement présente. A mes yeux, chacun était responsable de ses propres actes, c'était bien trop simple de reporter la faute sur quelque chose que l'on ne pouvait pas contrôler. Alors oui, je ne comprenais qu'à moitié ce garçon. Il avait à mes yeux tout pour lui, et pourtant, il continuait à s'imposer ces règles sans aucune raison particulière. « La débauche, hm. » c'était donc ainsi qu'il me percevait et ce même s'il ne me connaissait absolument pas. Je n'étais pourtant pas du genre à faire la fête tout le temps, ou à boire plus que de raison. J'aimais simplement vivre, et je crois que c'était là tout ce qu'il pouvait bien me reprocher. « Ce que je fais ? » que je reprends, un sourcil arqué, alors que mes deux bras viennent se croiser contre ma poitrine. « Je me contente de vivre, mec, chose que t'as apparemment du mal à faire. » Je décide de m'asseoir sur le bord du plan de travail, non loin du lavabo, les jambes flottant dans le vide. « Je vois juste pas l'intérêt de ne pas profiter de la vie, juste par peur de ne pas aller au paradis. » En gros, oui, tu devais te faire chier toute ta vie, et puis tu mourrais. Voilà comment c'était à mes yeux. « De toute façon, je vois bien que t'hésites. Tu serais déjà parti sinon. » Mon ton se veut étrangement calme, posé. Je ne suis pas du genre à forcer qui que ce soit, mais je devais bien avouer que ce garçon là, il commençait peu à peu à m'intriguer.

tu le regardes, tu l'écoutes, les sourcils froncés. t'es légèrement vexé, il te juge sans savoir la vie que tu mènes, mais après tout c'est un peu ce que tu as fait, toi aussi. je profite suffisamment de ma vie déjà, contrairement à ce que tu peux penser. et même bien loin de tout ce qu'il pourrait s'imaginer, le blond. tu pratiques en quelque sorte la religion à ta façon avec tes règles et tes restrictions. elles sont minimes, mais tu t'y tiens. tu soupires, tes yeux plantés dans les siens. c'est qu'il a raison, et tu te maudis de ne pas être parti directement après l'affront, tu aurais dû, oui. maintenant, tu es un peu coincé entre ton envie de lui prouver qu'il a tort, mêlée à la peur qu'il ait raison, et ton ego bafoué qui ne demande qu'à partir. pardonne-moi seigneur, pour le péché à venir. tu te chuchotes à toi même avant de prendre une grande inspiration, et du courage par la même occasion. tu veux que je te le prouve, bien. tu t'approches de lui d'un pas décidé, les poings serrés au fond de tes poches et poses doucement tes lèvres contre les siennes, un peu timidement. ton pouls s'accélère et tu luttes contre ton envie d'accélérer le baiser, lui aussi, pour finalement le rompre brutalement. ton teint passe d'un livide à un écarlate et ton regard ne cesse de fuir. tu vois, ça m'fait rien, j'suis pas comme toi. et dire que tu pensais pouvoir laisser tout ça derrière toi en arrivant ici, c'est plutôt raté.

Je cherchais à comprendre ce garçon, oui, je l'essayais de tout mon être. Et peut-être le jugeais-je un peu trop rapidement. Après tout, je ne le connaissais pas non plus parfaitement, et j'avais peut-être tord sur certains points de sa vie. Mais je pensais tout de même avoir principalement raison, oui. Je me doutais qu'il n'était pas réellement du genre à céder facilement à ses envies sous peine d'en venir à se maudire lui même. C'était dommage. Et peut-être étais-je quelque peu égoïste à vouloir le pousser de cette façon, mais la vérité était qu'il me plaisait. Oh, oui, à qui ne pourrait-il pas plaire après tout. On pouvait deviner ses tatouages grâce à ceux disposés dans son cou, et clairement, j'avais envie d'en parcourir la moindre parcelle. Mais plus encore, j'avais envie qu'il se prouve à lui même que tout ce qu'il pensait être mal de l'était pas. Il me dit qu'il profite de sa vie, et je tente tant bien que mal de le croire. Pourtant, il est encore là, hésitant, comme si l'une de ses barrières l'empêchait de justement profiter. Je ne sais pas quoi en penser, mais lorsque je l'entends implorer le pardon du seigneur, j'esquisse malgré moi une moue intriguée. Pourquoi s'excuse-y-il ? Il n'a pas de raison de s'excuser, personne n'allait le foudroyer sur place. Il me semble maintenant décidé, et alors que je le vois s'approcher, nos lèvres terminent par se rencontrer en un baiser, timide et probablement trop court à mon goût. Le regard du garçon s'échappe, et je fronce quelque peu les sourcils. « Et ça te convient, toi ? » que je lâche finalement sur un ton un peu plus sec que je l'aurais imaginé. « Tu penses réellement que tu t'es prouvé quoi que ce soit ? » je descends de mon perchoir pour finalement lui faire face, agrippant son tee shirt pour l'attirer contre moi. Là, mes lèvres viennent une nouvelle fois à la rencontre du garçon, d'abord en un baiser étrangement doux, avant de finalement s’accélérer quelque peu, laissant nos langues valsaient ensemble. Ma seconde main vint sans trop réfléchir à la rencontre de sa mâchoire, comme pour le garder un peu plus contre moi. Finalement, nos visages se séparent avant même qu'il n'ait eu le temps de réagir, restants seulement à quelques millimètres l'un de l'autre, alors que mes billes océans scrutaient les siennes. « Et là, dis moi que tu n'as rien ressenti. » parce que ça n'était clairement pas mon cas.

t'essayes bien de te le prouver, ouais, de te rassurer, de te garantir du fait que non, tu n'as rien ressenti, non, ça ne t'a rien fait. c'est peine perdue, pourtant, et tu t'en doutes bien. alors ton regard fuit et tes mains deviennent moites au fond de tes poches, c'est désagréable. ses paroles, sèches, te parviennent aux oreilles et tu fronces les sourcils, à deux doigts de montrer les crocs, clairement atteint par cette remarque désobligeante. tu t'apprêtes bien à lui répondre, à lui renvoyer la balle et tenter de vous convaincre à nouveau, mais il te prend de court. sa main à ton t-shirt, ses lèvres aux tiennes. tu as le souffle coupé, court, et ton pouls qui n'arrête pas de s'accélérer, ton cœur à deux doigts d'entrer en fibrillation ventriculaire. il ne manquerait plus que ça, tiens. tu te laisses complètement emporter, pour finalement prendre comme une douche froide quand il te lâche. les yeux toujours fermés, tu refuses de croiser son regard. tu sais que si tu le fais, tu vas courir à ta perde, c'est sûr et certain. pourtant quand il reprend la parole, tu n'arrives pas à t'en empêcher. dans le fond, tu les aimes bien, ses yeux. bleus, clairs et profonds. ta mâchoire se serre, ton visage se durcit au mieux que tu peux. non, rien du tout. menteur de première classe. pourtant, mauvais menteur, tu n'y crois même pas toi-même. tu te doutes bien que lui non plus n'y croira pas. et pour cause, tu t'empresses de retourner coller tes lèvres contre les siennes sans avoir même eu le temps de reprendre complètement ton souffle, et ta main moite va se glisser, elle, dans ses cheveux blonds pour les agripper légèrement et mieux coller son visage au tien. t'as complètement, totalement craqué, et tu le regrettes aussitôt. ou presque. ou presque pas. tu n'sais plus vraiment où tu en es, tu sais simplement qu'au fond, c'est quelque chose de mal, très mal. et pourtant si bon. tu le lâches subitement après avoir attrapé un peu férocement sa lèvre inférieure entre tes dents, et recules de quelques pas, un peu essoufflé. j'te jure que si ça sort d'ici, tu.. il s'est rien passé, ok? tu lui lances, menaçant. t'assumes pas skip, pas du tout. mais au fond, tu lui ferais quoi? tu serais bien incapable de lui abîmer sa belle gueule, au blond.

J'avais décidé de l'embrasser. Là, comme ça. De capturer son souffle tout contre mes lèvres pour qu'il voit. Pour qu'il voit ce que ça fait. Je voulais qu'il se sente désiré, oui, mais pas comme lorsqu'il fréquentait une femme. Je voulais qu'il se sente désiré par un homme. Mais plus que tout, je voulais qu'il me désire moi. Peut-être étais-je un peu trop égoïste sur ce coup là, ou alors, peut-être étais-je justement trop généreux. Peut-être désirais-je un peu trop lui montrer, lui apprendre. Je ne savais pas s'il s'agissait là de quelque chose de totalement mauvais, ou si au contraire, je lui rendais un service... Mais la vérité était que j'avais choisi de ne pas franchement y réfléchir. Je voulais qu'il me désire moi, autant que je pouvais le désirer. Alors oui, j'avais tenté le diable, et derrière mon masque angélique, mes lèvres s'étaient bordées d'envie, alors qu'elle chevauchaient maintenant les siennes. Une fois le baiser terminé, il fallait que je sache. Évidemment, son mensonge ne fut que d'autant plus souligné par son regard fuyant, ou ses muscles tendus. Tout son être criait aux faux semblants. S'il n'avait rien ressenti, probablement se serait-il contenté de m'en foutre une, là, sèchement. Mais ça n'était pas le cas. Non, au contraire, il était revenu à l'assaut de mes lèvres, et ce à ma plus grande surprise. Le baiser se voulait presque incontrôlable, alors que je pouvais sentir ses doigts s’emmêler autour de mes mèches blondes. C'était à la fois surprenant, agréable et déconcertant. Je ne savais moi même plus où me placer. Alors, j'avais terminé par bloquer la moindre de mes pensées, une de mes mains longeant la mâchoire du garçon alors que l'autre venait détailler du bout des doigts son épaule, pour chuter sur son biceps gauche. Sauf que voilà, après cette soudaine passion, il n'y avait plus rien. Juste une amertume un peu trop pesante. Je n'ai pas intérêt à en dire un mot, qu'il me menace presque. « Sinon quoi ? Tu vas m'en foutre une, c'est ça ? » un soupir s'échappe de mes lèvres, alors que celles ci s'étirent en un sourire. Mon poing vint alors se refermer autour de son col, tandis que je le poussais avec violence dans l'une des cabines ouvertes. Le collant contre le mur, je refermais alors la porte de celle ci à clef, collant mon corps contre le sien. « Alors vas-y. C'est toi qui choisis. » soit il me repousse, soit il accepte. Oh je savais qu'il y avait de très fortes chances que les deux se produisent, mais c'était plus fort que moi. Je voulais qu'il se réveille. Une de mes mains vint alors se déposer avec force contre sa mâchoire, l'obligeant à prendre une décision.

une ou peut-être même deux. ou sans aucun doute zéro. tu ne le frapperais pas, non. c'est malheureux, malheureux pour toi, mais tu n'y arriverais sans doute pas, alors que ses beaux yeux te fixeraient, à le frapper. mais pour l'instant, t'es juste complètement perdu, une grande bataille est déclarée dans ta tête, et tu ne sais même pas comment tu pourrais t'en sortir, alors tu voudrais juste qu'il garde ça pour lui. et, incapable de demander les choses gentiment, poliment, tu t'es bien senti obligé de l'agresser, de le menacer, comme si tout ça allait mener quelque part. finalement oui, ça te mène bien quelque part ; dans la cabine des toilettes, enfermé, et le blond collé à toi, sa main enserrée à ta mâchoire. tu grognes un peu. pas de désir ni d'excitation, juste de mécontentement. le mécontentement d'être enfermé là, avec lui, et le mécontentement de ne pas être tant dérangé que ça de la proximité que vous avez, l'un contre l'autre. tu attrapes son poignet fermement, tes yeux plantés dans les siens, luttant légèrement pour ne pas craquer de nouveau, et tires un coup sec dessus pour retirer sa main de ta mâchoire. tu reculerais bien, pour t'éloigner de lui, t'éloigner de la tentation même, mais t'es bloqué, entre le mur et lui, et rien qu'en le remarquant, ton pouls s'accélère et tu fulmines. après lui, après toi-même. dégages de là. tu lances, sec, sans lâcher son poignet, ni son regard. j'te l'ai déjà dit. j'suis pas une pédale. et t'assumes rien, rien du tout. c'est bien trop pour toi d'un coup, et tu ne t'en sors pas. alors te retrouver enfermé dans les toilettes avec lui, c'est bien au-dessus de ce dont tu es capable et prêt à assumer.

Je n'étais pas quelqu'un de naturellement violent, non. Mais peut-être était-ce réellement le seul moyen de lui faire comprendre qu'il commettait une erreur. Qu'il ne s'agissait pas de me convaincre moi que tout ceci n'était pas pour lui, mais bel et bien lui même. Et de toute évidence, s'il n'en était pas capable, c'est qu'il y avait bien plus à gratter sous cette parfaite surface qu'il aurait pu le croire. Je me demandais s'il s'était déjà aventuré sur ce terrain là par le passé, s'il avait déjà éprouvé l'envie d'embrasser un homme, ou alors s'il s'agissait d'une première pour lui. Car de toute évidence, il ne pouvait plus m'en dire le contraire puisqu'il venait lui même de se jeter sur mes lèvres, quelques instants auparavant. J'avais du mal à le suivre, et il était fort probable que lui même devait être totalement perdu. J'avais donc décidé de le pousser à bout, pour voir ce qu'il préférait choisir. C'était pour cette raison que je l'avais plaqué, là, dans cette cabine, ma main tout contre sa mâchoire, alors qu'il s'occupait déjà de s'en débarrasser. Mon corps maintenait celui du garçon, s'il voulait réellement s'échapper, il le pouvait, bien évidemment, d'autant plus qu'il semblait tout de même bien plus costaux que je l'étais. Mes billes océans se plantèrent alors dans les siennes, tandis qu'il m'ordonnait de dégager tout en essayant de me prouver qu'il n'était pas une pédale. Ce genre d'expression m'avait toujours fait sourire, d'ailleurs, c'était exactement ce que j'étais entrain de faire à cet instant. Je souriais. Approchant mon visage du sien, nos lèvres se frôlèrent à nouveau alors que je pouvais sentir son souffle s'évaporer le long de mes pores. « Moi, je n'suis pas une pédale. » que je lui dis, le plus calmement possible, de ma voix grave habituelle. « Mais toi, t'es qu'un mec mal dans sa peau, qu'assume rien. » mes billes ne quittent pas les siennes, pour lui faire comprendre que je pensais chacun de mes mots. Peut-être étais-je un peu trop cru oui, mais il valait mieux ça plutôt qu'il se dérobe encore et se cherche des excuses. « T'es pathétique. »

il continue de te provoquer sans même se décoller de toi, même, au contraire, à se rapprocher de plus en plus, vos lèvres tout près, trop près. tu bous de l'intérieur, ton sang ne fait qu'un tour. parce qu'il a raison. parce que t'aimerais qu'il ait tort. t'aimerais ne jamais être venu pisser dans cette église aujourd'hui. ou peut-être que t'aimerais oser et assumer, pour une fois. pourtant t'as déjà été plus loin que tu ne l'as jamais été, mais ce n'est pas assez encore. ou peut-être que c'est trop. tu n'arrives même pas à mettre un doigt sur ce que tu ressens vraiment, sauf ta colère. mais ta colère, même, tu n'arrives pas réellement à la déterminer, si elle est après lui, ou après toi. de ta main agrippée à son poignet tu le pousses vivement en arrière pour pouvoir enfin respirer, ne plus avoir cette pression contre toi et dans ta tête, par l'afflux de sang contre de tempes de ton cœur qui bat trop vite. sans réfléchir réellement, tu abats ton poing contre son visage. finalement, t'en es bien capable de l'abîmer, sa gueule d'ange. tu l'attrapes fermement par le col à ton tour pour le tenir face à toi. y a rien à assumer, rien du tout. tu le relâches sans quitter son regard. tu t'es jeté sur moi, j'ai rien à assumer. ou peut-être que c'était toi, en fait, qui t'étais jeté sur lui. c'est qu'en plus, il embrasse bien le con. tu craches au sol, et sors de la cabine après l'avoir déverrouillée. puis tu lui jettes un dernier regard à mi-chemin entre l'envie et le dégoût, perdu, avant de sortir de l'église pour te griller une clope, la tête remplie d'incompréhensions. et pour le coup, tu vas bien devoir y retourner te confesser, avec tout ce que t'as enchaîné en si peu de temps.

J'essayais de le faire réagir, et de toute évidence, ça n'avait pas tardé à être le cas, puisqu'il en était venu à me repousser en arrière. Finalement, son poing était venu s'écraser contre ma mâchoire, alors qu'un filet de sang était venu crever ma lèvre inférieure. Eh bien, de toute évidence il avait bien plus de mal que je l'aurais imaginé. Il me dit que j'me suis jeté sur lui, bah voyons. Et peut-être n'avait-il rien fait d'après lui ? Il avait fini par quitter la cabine, alors que je l'avais suivi du regard, un sourire aux coins des lèvres. Pour le coup, là il avait une raison d'aller se confesser. Voyez comme j'étais trop bon, je lui fournissais même des excuses pour se rendre dans un endroit comme celui ci. J'attendais finalement qu'il quitte la pièce pour me rendre au lavabo, passant un peu d'eau sur mes lèvres afin d'en chasser le sang. Je sortais un bout de papier d'emballage de ma poche, ainsi qu'un crayon à papier et décidais d'y inscrire mon numéro accompagné d'un "Si jamais t'as besoin d'en parler. Adrix." Après quelques minutes, j'en venais à quitter l'église, le repérant à l'entrée. Sans crier gare, je glissais le bout de papier dans sa poche arrière, frôlant explicitement son fessier alors qu'un nouveau sourire s'étirait sur mes lèvres. Un dernier regard, et j'étais déjà parti.

» the only heaven i'll be sent to is when i'm alone with you
» stairway to heaven.

heaven knows

heaven knows

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