cold as ice

Adrix, il s'ennuyait. De toute façon, faire les courses, ça n'avait jamais vraiment été son truc, alors forcément, il avait fini par se rendre vers le rayon vêtements d'hommes. Ses billes parcouraient les chemises, en sélectionnant une ou deux avant de se rendre aux cabines d'essayages. Sans faire trop attention, il avait d'ailleurs fini par pousser une porte, sans remarquer que quelqu'un l'occupait déjà. « Oh, t'es là. » reprit-il en s'adressant au garçon, comme s'il s'agissait d'une évidence. « Bon, cela dit, j'en ai pas pour longtemps, pousse toi juste un petit peeeuu... voilà ! » et là dessus, je retirais mon tee shirt, pendant les deux chemises que j'avais préalablement choisi, alors que le jeune homme se trouvait encore dans la même cabine que la mienne.

Je dois m'acheter des fringues pour les mettre au travail. J'ai un tablier mais malgré tout, je crains pour mes tenues. Il me faut quelques jeans de rechange, deux trois tee-shirts. De quoi pourvoir aux habits qui, salis par la terre et les fruits, deviendront mes uniformes de travail. Je me glisse dans une cabine et me déshabille. Et là, il entre. Je me cache premièrement, les yeux ronds comme des billes. Je rêve ou bien ? Qu'est-ce que tu fous ? Il me dit qu'il en a pas pour longtemps, change de haut. Moi, je ne bouge pas, reste bouche bée. On pourrait presque croire que je le mate, ce n'est pourtant pas le cas.

Il n'est pas très compliqué à vivre Adrix, non, mais il est vrai que parfois, il peut-être quelque peu envahissant. Il faut dire qu'il n'a pas franchement conscience des limites que l'on doit s'imposer avec des parfaits inconnus. Alors, il s'était simplement contenté de retirer son haut en présence du garçon, lui adressant même un sourire au passage. L'autre semble plutôt surpris, cela dit, et Adrix ne voit pas bien pourquoi. « Oh, tu peux te changer aussi, t'en fais pas, t'as aucun complexe à avoir. » oui, malgré les apparences, il ne juge que rarement au physique. Et puis, il n'était pas si mal ce blondinet là, alors il pouvait très bien supporter la vue, non ?

C'est la première fois de ma vie que je rencontre quelqu'un comme lui. Qui s'en fiche. Qui vit, un point c'est tout. Il pense pas, il pense plus. Il vient, il va. Il apparaît pour disparaître.
Le blond me dit que je peux me changer aussi. Je ne sais pas pourquoi je lui obéis. Je me tourne un peu, ôte mon tee-shirt, le laisse tomber par terre, en essaie un autre. Difficile de savoir s'il me va, je ne me vois qu'à moitié dans le miroir de la cabine.

Adrix, ça ne le dérangeait pas de se dévêtir devant un parfait inconnu. Il faut dire qu'il n'avait pas franchement de quoi avoir honte de son corps, et même s'il lui arrivait parfois, et comme tout le monde, de complexer sur certains points de sa personne, il restait tout de même loin de ceux qui ne se supportaient pas. Petit, ça n'avait clairement pas été la même histoire, mais il s'était assuré de ne plus jamais ressentir une honte à ce sujet. Alors, il s'était contenté de retirer son haut, s'observant un court instant dans le miroir avant d'enfiler l'une des chemises qu'il avait sélectionné. Le garçon derrière lui s'était également prêté au jeu, mais de toute évidence, ne semblait pas aussi à l'aise qu'Adrix. « T'en penses quoi ? » reprit-il en se tournant vers le garçon, exhibant son haut, alors qu'il n'avait même pas pris la peine d'en refermer les bouton. « Tu peux le dire, que tu me trouves canon, j'te croirai. »

Il finit par se retourner vers moi. C'est exigu. Il lui suffirait de tendre le bras violemment pour me casser le nez. L'idée ne me plaît pas trop. Mais il ne semble pas violent, il veut juste savoir ce que je pense de son t-shirt. C'est donc ça, sa technique ? Il vient seul dans un magasin, squatte une cabine déjà occupée pour avoir un avis ? Original. Je n'irai pas l'imite.
Je pense qu'il te va bien et qu'on va passer pour un couple gay. Je fais une tête qui exprime fort bien mes sentiments : cette idée-là ne me plaît pas non plus.

De toute façon, tout lui allait à Adrix, il ne suffisait qu'à regarder son visage. C'était peut-être sa blondeur qui s'assortissait parfaitement à ses bouts de tissus, allez savoir. Toujours est-il qu'il avait fini par se retourner vers son camarade pour lui donner un avis. Oh, il savait qu'il était absolument divin dans cette chemise, mais l'entendre de la bouche d'un autre était toujours aussi agréable. Le blond exprime son avis, ça lui va 'bien'. Il dit également qu'ils risquent de passer pour un couple gay, alors qu'un léger rire s'échappe maintenant des lèvres du second. « Oh non, ils vont simplement croire que cette cabine n'a pas que servi à des essayages de vêtements. » Un sourire narquois se dessine sur les lèvres d'Adrix. Il avait bien remarqué que l'autre n'était pas franchement enchanté à cette idée, mais lui, ça l'amusait plus qu'autre chose. « Et puis au pire, ils penseront que tu t'es envoyé le meilleur coup de ta vie, alors à mon humble avis, ils seront plutôt contents pour toi. » et il disait ça en toute modestie bien évidemment. Là dessus, Adrix retirait sa chemise, alors qu'un nouveau sourire étirait ses lèvres « T'as pas l'air d'être hyper à l'aise, tu devrais décompresser un peu. » Ils ne faisaient rien de mal, après tout.

Lui, ça n'a pas l'air de le gêner. Il est peut-être gay, après tout. Je roule des yeux quand il se met sur un piédestal. J'enlève mon tee-shirt : il me va, c'est bien tout ce que j'avais à savoir. Je vois son sourire qui s'étire dans le reflet du miroir. C'est pas que je suis mal à l'aise, je... Enfin, bref. Je cherche ma chemise, ne la trouve pas. T'as pas pris ma chemise là ?

« Je reviens Dastan, je suis un peu en manque de vêtements chauds. » Oui, tu n’avais vraiment pas prévu qu’il ferait aussi froid à Banff. Tu caresses la tête du chien, lui laisses une couverture sur le canapé et claque la porte de ton appart’ que tu loues. Finalement, tu n’as pas très envie d’une coloc’. Tes clés de voiture cliquettent dans ta main. Le magasin n’est pas loin mais t’as un peu la flemme de marcher. Tu as commencé hier ton nouveau boulot et t’es un peu courbaturée. Ça fait tellement longtemps que tu n’étais pas montée à cheval ! Grimaçante, tu prends place dans l’habitacle.

Quelques minutes plus tard, tu émerges dans le rayon vêtements. Tu te cherches une nouvelle culotte d’équitation car tu ne pourras pas travailler tous les jours avec une seule. Alors que tu te dirigeais vers une cabine, des voix résonnent dont une qui t’es familière. Tu toques sur le bois afin de prévenir ton arrivée et ouvres doucement le rideau avec un grand sourire qui s’efface bien vite. Ton visage prend feu et tu te recules précipitamment. « Oh mon Dieu ! Je … Je … Ne .. Savais … Bref. Désolée ! » Tu restes interdite devant la cabine, la bouche entrouverte. Quelle gourde !

Le garçon ne semblait pas particulièrement à l'aise en la présence d'Adrix. Peut-être était-ce la proximité de leurs corps qui le gênait ? Il ne comprenait d'ailleurs pas trop ce qu'avaient certains garçons avec tout ça. Dès qu'ils en venaient à toucher un corps masculin, ceux ci se mettaient à se maudire. Adrix, lui, il s'en fichait. Son esprit n'était clairement pas arrêté par ce que l'on avait appelé une orientation sexuelle. Le garçon derrière lui lui demande s'il n'a pas pris sa chemise. « En effet, mais elle ne t'irait pas aussi bien qu'à moi. » à peine le temps de lui répondre qu'une blonde pousse la porte, s'exclame et recule de quelques pas. Adrix échappe un rire. « Eh, il reste une place pour une troisième personne, si ça te dit ? » lâcha-t-il, plutôt amusé par la situation.

Oui, c'est bien ma chemise. Mais le gars s'en fiche. Il s'amuse, j'ai l'impression d'être une souris qu'on vient de lancer à un chaton. Je fronce les sourcils en tendant la main pour qu'il me rende ma chemise illico-presto mais le rideau s'ouvre. Je ne pense même pas à me cacher. Je ne pense à rien, à vrai dire. Ah si, c'est Excalie qui est là. Elle rougit, se répand en excuse. Je rougis aussi, immobile, incapable de justifier la présence de deux mecs dans une cabine. Et puis le blond, il en rajoute. Il ne semble pas gêné du tout, il invite la blonde à venir nous rejoindre. De la place ? Non, il n'y a plus de place, pas plus que de décence.
Une souris tétanisée dans les griffes d'un chat.

Petit oiseau égaré du nid. Tes sens sont sans dessus dessous. Tu es égarée, tes certitudes ébranlées. Ulliel serait gay ? Tu tombes des nues. Non pas que tu sois homophobe, loin de là. Tu ne serais d’ailleurs pas contre une expérience bi mais de le voir dans une cabine avec un autre … Tu le pensais plus timide que ça. Cette surprise, comme ce mot l’indique, te fait un choc. Tu reviens peu à peu à toi, posant ta paume fraîche sur ton front. Les habits sont sur le sol et le blond que tu ne connais pas t’apostrophe. Tu le fusilles du regard. « Tu crois qu’il y a marqué pute sur mon front ? » Simple. Franc. Fais pas chier quoi. Il a un sacré culot. Tu croises les bras sur ta poitrine avant de te détourner. « Je vais vous laisser terminer votre affaire hein. »

Bon de toute évidence elle ne voulait pas nous rejoindre. C'était bête, hm. Lui rendant sa chemise, je renfilais mon tee shirt en murmurant un « Boh, de toute façon, tout me va. » un dernier coup d'oeil au miroir, je le saluais d'un signe de tête et hop, je quittais la cabine.

» IT'S TOO COLD OUTSIDE FOR ANGELS TO FLY
» Cold Heart

cold as ice

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