AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le deal à ne pas rater :
Réassort du coffret Pokémon 151 Électhor-ex : où l’acheter ?
Voir le deal

 

 Une boussole à la place des yeux.

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Invité



Une boussole à la place des yeux. Empty
MessageSujet: Une boussole à la place des yeux.   Une boussole à la place des yeux. EmptyLun 7 Avr - 19:23

Bah voilà, tu t'es enfin décidée à la faire cette randonnée. Au départ, tu empruntes les petits sentiers prévus à cet effet. Tu ne connais pas le coin, il serait dommage de t'y perdre. Tu suis les indications que te donnent ton plan et puis, au bout d'un moment, tous ces mots te passent au dessus de la tête. Il faut dire que tu n'as jamais été le genre de fille carrée. Tu aimes faire à ta façon et c'est pour cette raison que tu t'enfonces à chaque fois un peu plus dans les bois. Finalement, tu t'arrêtes. N'es-tu pas déjà passée par ici ? Tout semble identique. Tu soupires, consciente que l'adjectif égarée pourrait très bientôt te qualifier. Tu n'en perds pas moins ton sourire et tu sors ta boussole de ton sac de voyage. Tu la tournes dans un sens puis, dans l'autre, tu essayes de repérer le nord, fais quelques pas à droite puis, à gauche... Tu reviens finalement sur tes pas. Conclusion : tu ne sais pas lire une boussole ! Général, tu es dorénavant déclarée comme perdue. Bravo Eliana !
Revenir en haut Aller en bas
Invité



Une boussole à la place des yeux. Empty
MessageSujet: Re: Une boussole à la place des yeux.   Une boussole à la place des yeux. EmptyMar 8 Avr - 14:58

T'es pas habitué, à ce village bizarre. À ces gens que tu ne connais pas, loin de ta maison, loin de ta vie, loin de ceux qui t'ont vu grandir et ont grandi avec toi. Cela ne fait qu'une poignée d'heures, de jours, p'têt, que t'es ici ... Que tu déambules dans les rues, les mains dans les poches, comme le vagabond que tu es, paumé, complètement paumé, sans réellement savoir comment occuper tes journées. T'as pris une chambre, à l'auberge de jeunesse, parce que tu t'étais dit que ce serait moins cher. Que ce ne serait que temporaire. Ce n'est pas comme si tu roulais sur l'or, après tout. T'avais pris ce que t'avais sur toi, t'avais pris tes jambes à ton cou et tu t'étais cassé, sans explications, sans rien, dans la nuit, pour ne jamais revenir. Putain. Elle doit certainement te détester à l'heure actuelle ... Et cette idée te tend d'une nervosité qui te met mal à l'aise. Agité, tu allumes le briquet que t'avais emprunté à l'une des personnes qui t'a accueillie à ton arrivée ici. Tu sors l'une des clopes que tu lui avais piquées de ta poche avant de la placer dans ton bec, le regard crispé par l'inquiétude et la confusion. T'avais marché, ce matin. Tu t'étais levé à l'aube, t'avais enfilé le premier pull que t'avais trouvé sous ta main, le seul pull que tu possède, désormais ... Et t'étais parti vers le soleil levant, cherchant un sens, à tout cela. T'étais monté dans des sentiers, visiblement conçus pour des marcheurs expérimentés, mais tu t'en foutais. Toi, ce qui te faisait vibrer ... C'était l'évasion. Parce que tu ne l'admettras jamais, mais t'adore ça, le frisson que te provoque l'aventure. Cette sensation euphorique que tu ressens lorsque tu disparais sans réellement savoir où tu vas mais sachant pertinemment que si tu te perds, c'est fichu pour toi, parce que personne ne pourra te retrouver. Jusqu'à maintenant, tu ne t'étais jamais perdu, en plus. T'avais comme une boussole de gravée dans le cerveau, un présage de bonne fortune intégré à ton anatomie dès ton plus bas âge. Aujourd'hui, cependant, tu n'sais plus où tu vas. Tu marches, pantelant. Tu marches et ton souffle se fait plus hachuré, plus aiguisé. Tes pieds trainent le long du sol, soulevant de la poussière terrestre à leur suite, et tu continues, concentré sur ton chemin sans destination particulière en tête. T'as l'impression d'avoir un rendez-vous, en fait. De devoir croiser quelque chose sur ton chemin.

Et c'est là que tu la vois.

Tu ne sais pas qui c'est, mais elle est debout, devant toi. Et comme t'es qu'un con et que tu n'as rien à faire, tu te décides de l'aborder. Parce que clairement, c'est comme ça que ça se fait, de nos jours : les parfaits inconnus se parlent, ni vu ni connu, et personne n'est surpris par cela. Tu te demandes parfois ce qu'il peut bien te passer par le crâne.

- T'as pas peur des animaux sauvages qui rodent dans le coin ? Tu la toises du regard, une lueur de fierté dans les iris. Tu la fixes, la dévisages. T'essaies de la cerner pour mieux la manipuler. T'es comme ça, toi. Dans une autre vie, t'étais fait pour régner. Alors t'assume et tu prends tout le pouvoir que tu peux grappiller, ayant pour seule mission de plier les autres à la soumission.
Revenir en haut Aller en bas
Invité



Une boussole à la place des yeux. Empty
MessageSujet: Re: Une boussole à la place des yeux.   Une boussole à la place des yeux. EmptyMer 9 Avr - 5:28

Pourquoi tu n'es pas comme tout le monde ? Pourquoi il a fallu que tu quittes ton petit confort pour partir à l'aventure ? Tu avais tout ce dont une jeune femme pouvait rêver. Tu aurais pu avoir un brillant avenir. Au lieu de ça, tu étais tout bonnement partie. Tu es partie et tu ne regrettes rien. Cet endroit, tu le trouves étrange et à vrai dire, tu n'étais que de passage. Pourtant, ta vieille bécane t'avait fait faux bon, un parfait inconnu t'avait donc conduit jusqu'ici et maintenant, tu n'avais d'autre choix que d'y rester. Ne rien faire, t'ennuyer, ce sont des choses que tu ne pouvais supporter et par conséquent, tu avais décidé de partir dans les bois. Alors que tu suivais les sentiers forestiers, ce fut plus fort que toi. Tu as détesté les règles, tu n'aimes pas la norme. Il t'en faut toujours plus et c'est pour cela que tu t'es enfoncée de plus bel au milieu de nulle part. Au bout d'un moment, tu es revenue sur tes pas du moins, c'est ce que tu pensais. Tout se ressemblait. Ta boussole ne fonctionnait pas, à moins que tu ne saches t'en servir. Voilà, tu étais perdue. Le petite objet tournait dans tes mains, dans tous les sens. Tu regardais le ciel bleu qui se cachait derrière les grands arbres présents tout autour de toi. Ton regard se portait ensuite sur l'horizons or, personne n'était ici, à moins que...

Une voix masculine te fit sursauter. Au bord de la crise cardiaque, tu te retournes pour lui faire face et soupires. Qu'est-ce qu'il venait de dire ? Animaux Sauvages ! Un léger rire nerveux s'échappe de tes lèvres. Pardon ?? T'as dit animaux sauvages ? Non, il n'y avait pas d'animaux sauvages ici... Quoique, tu était tout de même au beau milieu de la forêt tout de même. Tu fronces les sourcils, plisses les yeux, essaies de comprendre où il veut en venir. Tu n'es pas une trouillarde, tu n'as peur de rien. Tu hausses les épaules, croises les bras, toujours ta boussole à la main. Bah j'ai pas peur des bambi mais si un loup se pointe, je crois que ça ne fera pas le même effet. Tu te risquais à répondre à sa question en esquivant un léger sourire. C'est ce qu'il voulait entendre non ? Que t'étais perdue et que tu commençais à flipper. Tu n'étais pas du genre à mentir, loin de là. Tu ne le quittes pas du regard. Quelque chose t'intrigue chez lui. Tu ne prends pas le risque de le perdre des yeux, on ne sait jamais, peut-être qu'il pourrait prendre ses jambes à son cou et te laisser ici.
Revenir en haut Aller en bas
Invité



Une boussole à la place des yeux. Empty
MessageSujet: Re: Une boussole à la place des yeux.   Une boussole à la place des yeux. EmptyMer 9 Avr - 7:48

Elle sursaute. Tu n'as donc pas vu ses épaules se relever, légèrement, les muscles de celles-ci s'étant crispés face au son de ta voix rendue rauque par ton silence prolongé ? Tu n'as donc pas ressenti un changement dans l'air autour de toi lorsque le soupir de surprise qui s'était échappé de ses lèvres était venu s'ajouter à l'oxygène qui vous enveloppe actuellement ? T'as brisé son équilibre, mec. S'il le faut, c'est une païenne, une fanatique de l'eau et du feu qui va te jeter un mauvais sort pour avoir perturbé son harmonie intérieure ... Pour le coup, tu t'dis que tu l'as bien envoyée valser, sa conversation avec Dame Nature ... Si telle conversation y avait.

Mais toi, tu t'en fous. Elle se retourne, faisant éclater ses cheveux roux à la lumière du soleil de façon aveuglante, cette couleur insolente se gravant dans tes souvenirs avec profondeur et intensité. Rarement tu avais contemplé chose aussi belle en ce monde pourtant si laid, en fait, et c'était bien cela qui te surprenait. Elle soupire, elle rit, et tu l'observes, comme si elle était un extra-terrestre ou une attardée ... Parce que clairement, tu ne te croyais pas si drôle que cela. Bon, peut être un peu, c'est vrai ... Mais bref. Elle te demande si t'avais vraiment parlé d'animaux sauvages et tu ne réponds pas, te contentant de continuer de la fixer, persuadé qu'elle sait très bien que c'était ça, les mots qui s'étaient décidés à sortir de ta bouche, quelques instants plus tôt.

Tu te rends alors compte que tu fronces des sourcils lorsqu'elle se met à en faire de même, probablement par nervosité mais, également, par automatisme, et c'est là que tu te décides de mettre les mains dans tes poches et d'attendre, quelques instants. Elle n'avait, après tout, pas encore répondu à ta question. Son corps t'intrigue, l'air de rien, car, pendant tous ces instants de silence, il t'envoie des signaux qui ne troublent pas. Elle croise des bras, hausse des épaules. Semble toiser ton interrogation, comme si elle était au dessus de là. Un moment, tu te demandes s'il s'agit là d'une petite bourge, gosse de riches échappée du domaine familial, animée par une quête d'aventure et une soif de l'inconnu. Tu te demandes si elle est ici pour les mêmes raisons que toi ... Ou si tu es complètement à côté de la plaque, en fait. Elle te parle alors de Bambi, et tu ne peux pas t'empêcher de lâcher un léger rire. Un loup ? Si on veut.

- J'suis là, moi. Je ne sais pas si c'est bien mieux, si tu veux mon avis. Elle te confondait souvent à un loup, d'ailleurs, avant ... Mais il faut que tu te la sortes de la tête, impérativement. Alors tu restes concentré sur la rousse, et t'essaies de ne penser à rien d'autre. Plus facile à dire qu'à faire, évidemment. Sinon, ce ne serait pas drôle, évidemment. Et là ... Toi aussi, tu croises des bras, avant de la fixer, intensément, et de t'aventurer, un sourire en coin placardé discrètement aux lèvres :

- Laisse moi deviner : t'es perdue, non ?

Tu te dis que cela ne peut qu'être le cas, vu que toi même, tu l'es aussi ... Mais ça, elle ne le sait pas, et tu ne comptes pas le lui révéler de sitôt.
Revenir en haut Aller en bas
Invité



Une boussole à la place des yeux. Empty
MessageSujet: Re: Une boussole à la place des yeux.   Une boussole à la place des yeux. EmptyMer 9 Avr - 10:37

Il t'avait fait peur. Tu n'avais pas l'habitude qu'on te surprenne de cette façon. Dernièrement, tu passais plus de temps seule qu'accompagnée et cela ne te posait pas vraiment de problème. Pourtant, tu n'étais pas du genre sauvage, tu aimais rencontrer de nouvelles têtes et en savoir beaucoup trop sur de purs inconnus. Il faut croire que tu avais tes périodes. La solitude, ce n'était pas vraiment un problème à tes yeux, c'était une liberté, un droit.

A ce moment, tu n'avais aucune envie qu'il parte du coup, tu ne le quittais pas du regard. Tout comme toi, il fronçait les sourcils, tu te demandais pourquoi mais, ne risquait pas à poser la question à haute voix. Tu aimais cette part de mystère. Il avait quelque chose de plus, quelque chose que tu voulais découvrir. Il semblait assez secret, bizarre tout comme ce village. Tout te semblait étrange ici. Le paysage, les habitants, les bâtiments. C'était si différent de ce que t'avais vu jusqu'ici. Tu n'aimais pas ça et pourtant, tu restais. Ta moto n'était pas prête, tu n'avais pas de quoi payer les réparations. Tu ne travaillais pas et tu n'en avais aucune envie, ce n'était pas le plan. Tu étais bel et bien coincée ici et tu ignorais pour combien de temps encore. Autant en profiter en visitant les horizons, quitte à se perdre...

Pas mieux qu'un animal sauvage ? Pas mieux qu'un loup ? Tu ne pus t'empêcher de sourire sincèrement alors qu'il rigolait de tes dires. Ok, Bambi et un loup, ce n'était pas de bonnes références. Un tas d'animaux devaient vivre ici et tu pouvais tomber sur l'un d'autres eux à tout moment. Tu n'avais pas peur de lui. Plus rien ne te faisait peur, tu fis même quelques pas en sa direction pour lui prouver ton courage et ton indifférence. Les bras croisés, tu riais légèrement, ne voulant croire à ce qu'il pouvait te raconter. Oh, je vois, t'es le grand méchant loup c'est ça ? Tu comptes me manger ? C'est dingue ce que les hommes pouvaient se sentir supérieur. Tu le dévisageais de haut en bas, essayant de le cerner du mieux que tu le pouvais. Habituellement, tu mettais quelques secondes à peine avant de comprendre à qui tu avais à faire or cette fois-ci, ce n'était pas le cas. Il y avait comme une carapace, un champ autour de lui qui le protégeait de ta critique.

Perdue. Bien sûr que tu étais perdue. Ta boussole toujours entre les mains, il avait dû voir à quel point tu avais galéré pour la lire. Tu ne savais même pas la tenir. Mais voilà, tu étais beaucoup trop fière pour l'admettre. Tu ne pouvais le laisser croire à la réalité. Qu'est-ce qui te fait croire ça ? Non, je vais chez ma grand-mère pour lui apporter de la confiture et un pot de beurre. Tu aimais jouer, faire croire des choses. Tu n'étais pas une menteuse, tu n'avais jamais su mentir lorsque tu le faisais, ça se lisait sur ton visage. Tu levais la tête, plongeais tes yeux dans les siens et lui retournais curieusement la question : Et toi alors ? Tu t'es perdu ?

Savait-il où il était ? Où il allait ? Avait-il un but dans la vie ou était-il aussi paumé que toi ? Tu avais beaucoup de questions en tête mais aucune ne voulait vraiment sortir.
Revenir en haut Aller en bas
Invité



Une boussole à la place des yeux. Empty
MessageSujet: Re: Une boussole à la place des yeux.   Une boussole à la place des yeux. EmptyMer 9 Avr - 12:49

Tu le sens, son regard ? Celui qui te dévisage aussi intensément que celui que tu lui balances, avec un intérêt à peine dissimulé par ton air renfrogné et ce, depuis tout à l'heure ? T'as pas l'impression que ses iris te brulent sur place tant elles sont honnêtes face à ton coeur de cendres et de goudron ? T'as l'impression désagréable de connaitre cette femme, et pourtant, tu es persuadé que jamais tu ne l'as rencontrée auparavant dans ta vie. Cette sensation désagréable qu'elle te connait ne fait cependant que de s'accroitre avec le temps, et il te faut encore quelques minutes avant que tu ne comprennes que c'est parce que tu vois en elle un reflet de toi. La ressemblance est minime, mais cela suffit. Et t'aimes pas ça. T'aimes être Dieu, t'aimes être unique, l'inoubliable guerrier dont la rencontre coupe le souffle à tout jamais. T'aimes ça, le pouvoir. De te dire que tu seras inoubliable pour l'éternité, malgré les veines tentatives des autres de passer leur chemin et de se défaire du souvenir de tes yeux, ta plus précieuse arme. Ce qui te fait le plus chier, dans tout ça ? C'est que t'as l'impression qu'elle aussi, elle est inoubliable ... Et tu le sais, toi, que tes pensées sont trop pleines pour que tu puisses te permettre d'accorder ne serait-ce qu'un millimètre d'espace à quelqu'un d'autre. Lorsqu'elle se met à parler de Bambi, tu ne peux t'empêcher de remarquer que ce qui te plait, chez elle, c'est ses grands yeux de biche. Ils te racontent une histoire que, désespérément, tu souhaites entendre ... T’ensorcèlent et t'envoutent. Te subjuguant sous leur incantation infernale.

Tu clignes des yeux, brièvement, une fois puis deux, comme pour chasser ce regard des confins de tes pensées. Tu ne veux pas qu'elle se fasse une place dans ta tête. Tu ne veux absolument pas la laisser y entrer. Elle s'approche et, instinctivement, tu recules, d'un pas. D'un seul petit pas traitre et misérable, trop léger pour réellement vous distancer mais suffisant pour lui faire comprendre que t'es plus désorienté par son existence que tu ne veux le faire paraitre. Insolente. Tu la trouves insolente, elle et son rire clair comme l'eau de roche et jovial à souhait. Elle te demande si tu comptait la manger et, haussant d'un sourcil, t'essaies de lui faire bien comprendre que cela restait une éventualité. Qu'elle ne devrait pas te sous-estimer. Ni te sur-estimer, par ailleurs, cela va de soit.

- J'sais pas, t'as pas l'air très comestible. C'était un pote, qui t'avait raconté cette connerie, un jour : manques de respect à une femme et tu l'auras dans ta poche. Ça avait marché, avec elle. Tu te demandes si l'inconnue d'aujourd'hui réagira de pareille façon, ou si elle sera davantage coriace, celle-ci. Quelque part, t'espères un peu des deux, car t'es un mec contradictoire et que tu détestes la certitude. Ça t'ennuie, au final. T'aimes ne pas savoir si tu vas te réveiller, le lendemain matin. T'aimes ne pas connaitre le nom de la personne que tu comptes "ken", comme tes vieux potes le diraient, et ce, jusqu'au lendemain matin. T'aimes manger sans voir ce que tu manges et essayer de nouvelles choses sans même te demander si cela va te plaire ; si tu vas aimer. Ce que t'aimes pas, par contre, c'est le regard des autres ... Notamment le sien, d'ailleurs, qui te balaie de haut en bas, comme une serpillère qui se refuse à te laisser être aussi sale que tu ne prétends l'être. Et pourtant, tu l'sais bien, que t'es une ordure. Une réelle loque humaine. Comme une épave, tu t'es depuis longtemps échoué sur la plage, et cela fait des lustres que tu n'attends qu'une chose : que les vagues montent à marée hausse pour te rappeler à la mer. Mais ça, ça n'arrivera jamais, et tu acceptes cette triste réalité ... À contre-coeur. T'essaies de changer de sujet, parce que son regard te met mal à l'aise et t'as peur qu'elle le comprenne, en fait. Tu lui demandes si elle s'est perdue, c'est ta façon à toi de tenter de regagner un brin d'autorité sur cette nana qui clairement en a trop à ton goût. Elle te sort alors une vanne clichée sur sa grand-mère et un pot de beurre et tu ne peux t'empêcher de rire, cyniquement, peu impressionné par sa petite joute pourtant mignonne, lorsque t'y penses. Et là, elle te provoque, et tu te dis qu'il faudrait que quelqu'un la fasse taire, parce qu'à force de laisser trainer sa langue partout et n'importe comment, t'es persuadé que cette fille saura un jour se faire éliminer par un mec de la CIA. T'y mettrais peut être même ta main au feu, tant t'en es convaincu. Ouais, peut être pas, en fait. T'es con et tu le sais, mais pas à ce point là, quand même.

- Contrairement à toi, j'allais vraiment voir ma mémé, moi. Ça fait longtemps que je n'suis pas venu dans le coin mais cela n'y change rien : je connais le chemin par coeur. T'aimes bien mentir parce que ça te permet de t'évader. Heureusement qu'on t'avait souvent dit que tu étais bon à ce jeu là, d'ailleurs : cela voulait dire que peut être ... Juste peut être qu'elle te croira sur ce coup là. Pour t'en assurer, tu précises quand même que : j'n'ai pas emmené de beurre avec moi, par contre, histoire d'être plus crédible, et donc, peut être, de mieux pouvoir la berner. Derrière ton dos, tes doigts se croisent, parce que tu sais que dès lors que tu seras parvenu à l'embobiner ... Tu auras gagné. Et t'adores ça, gagner. Ça te définit, presque, tant tu recherches la victoire dans tout ce que tu fais et tout ce que tu dis. C'est presque maladif, chez toi, d'ailleurs, mais tu t'en fous, parce qu'au final, c'est ça, ce qui te permet d'avancer, et ça, t'es pas prêt de l'oublier.
Revenir en haut Aller en bas
Invité



Une boussole à la place des yeux. Empty
MessageSujet: Re: Une boussole à la place des yeux.   Une boussole à la place des yeux. EmptyMer 9 Avr - 15:00

Tu ne sais pas pourquoi tu restais plantée là. Tu ne le connaissais pas, il ne te connaissait pas, tu ne savais rien de lui. Peut-être était-il un psychopathe ou même un pervers, le violeur des bois qui sait ? Certaines personnes auraient sans doute pris leurs jambes à leur cou, ce qui était -dans un sens- compréhensible. Toi au contraire, tu restais figée. Tu le contemplais de haut en bas, tu lui souriais, tu déconnais avec lui ou du moins, tu déconnais tout court. Tu n'avais pas peur, la peur était bien loin derrière toi dorénavant. Qu'est-ce que tu retenais ? En y réfléchissant bien, même s'il venait à te tuer et bien, tu en aurais fini avec ce monde. Tu respirais la joie de vivre or, lorsqu'on te parlait de la mort, rien à faire, tu souriais de plus bel. Tu ne manquerais à personne. Personne ne pleurerait sur ton sort. Peut-être tes proches mais bon, cela faisait plusieurs années que tu ne les avais pas vu donc, le doute n'était pas négligeable...

Tu fis un pas en sa direction. Un pas certain, un dur, réfléchi et plein d'assurance. Son corps balança légèrement en arrière et tu esquivais un doux sourire. Tu avais le dessus mais, la partie n'était pas fini. Il n'avait pas l'air de quelqu'un de doux, de sûr, de timide ou encore de peureux. Non, il savait ce qu'il faisait et, c'est quelqu'un qui t'intriguait. A chaque fois que tu te sentais près du but, il tirait une nouvelle carte et tu perdais. Intérieurement, ça t'énervait, tu avais envie de lui poser cash les questions qui trottaient dans ta tête pourtant, tu ne le faisais pas. Tu ne voulais pas te montrer faible car tu étais loin d'y être. Toi aussi tu savais jouer.

Tu n'étais pas comestible, tu acquiesçais d'un signe de la tête. Tu étais venimeuse, dangereuse. Tu détruisais tout ce qui t'entourait. C'est sans doute pour cela que tu étais partie. Pour que les gens que tu aimes puissent enfin vivre en paix. Tu leur devais bien ça. C'était le minimum. C'était la seule chose à faire.

Il te jouait la carte du mec qui allait voir mémé. Est-ce que ça existait encore les hommes comme ça à votre époque ? Tu restais perplexe. Bah tiens, j'aurais dû m'y attendre ! Bien sûr, c'était tellement plus simple. Pourtant, il insista fortement sur le fait qu'il n'avait pas de beurre. Tu levais les sourcils d'un air étonné, essayant de capter où il voulait en venir. Est-ce que tu cédais enfin ? Non aller, encore un peu ! Aux dernières nouvelles, il n'y a qu'un seul petit village dans cette forêt, peut-être que je pourrais t'y accompagner ? Tu battais des paupières tel un papillon, d'un air attendrissant, tu lui souriais de toutes tes dents.

Tu jouais ce jeu encore quelques secondes et finalement, tu abandonnas. Tu levas les bras pour les laisser tomber le long de ton corps, soupiras forcément et avouas d'un air désespéré : Et sinon, plus sérieusement... Je suis totalement perdue. J'ai bien ce truc mais, je sais pas m'en servir donc... Tu agitas la boussole que tu avais en ta possession puis, finis par la ranger. Dorénavant, tu baissais la tête, un peu honteuse d'avoir échoué en si bon chemin.
Revenir en haut Aller en bas
Invité



Une boussole à la place des yeux. Empty
MessageSujet: Re: Une boussole à la place des yeux.   Une boussole à la place des yeux. EmptyVen 11 Avr - 0:32

L’atmosphère entre vous est bien particulière et tu le sais. Légère, mais distante. Ouverte … Mais mystérieuse. Elle t’intrigue et tu n’as pas peur de le lui communiquer. Par ton regard. À l’aide de tes pupilles profondes, tellement profondes, qu’elles s’apparentent presque à un précipice dans lequel on ne peut que tomber. Sans salut. Sans échappatoire. Sans tentative d’espoir. Ton regard ferme, ton regard froid, ton regard à toi … T’avais pris des années, à le cultiver. Et franchement, t’étais fier du résultat. Tes potes se plaignaient souvent de cela, après tout. « Mec, j’en ai marre, j’arrive jamais à te cerner. Je ne comprends jamais ce qu’il se passe dans tes pensées. » Les gens disent souvent que les yeux sont des vitres qui permettent à avoir un aperçu des âmes des autres … Mais les tiens, tu les apparente davantage à des miroirs. Ils renvoient la lumière sans en laisser passer. Pas même un mince filet. Impénétrable. Ton regard est impénétrable … Et t’aimes ça chez toi.

Elle s’avance et tu recules. C’est à ce moment précis que tu comprends que le jeu s’est lancé. Que tout a réellement commencé. Qu’il allait falloir l’affronter, combattre et vaincre pour le pouvoir que t’as envie de posséder. Il te semble tellement, alléchant, ce pouvoir, hein ? Ne le nie pas : t’as toujours été avide, comme type, et ça, ça ne changera jamais. C’est peut être pour ça, d’ailleurs, que tu n’aimes pas te poser. Que t’es incapable d’aimer, ou de n’aimer qu’une seule personne, assez pour en ignorer les autres. C’est peut être donc ça, la réponse … Tu ne t’étais jamais réellement posé la question, en fait. Et pourtant, ça te semble logique comme raisonnement, maintenant que t’y penses.

Elle hoche de la tête quand tu lui dis qu’elle n’est pas comestible. Elle doit être d’accord avec le fond de ta pensée. Intéressant. C’est un point dont tu prends notes, dès fois qu’il te faudrait un jour y repenser. Tu sors alors l’excuse de la grand-mère. Tu te fous de sa gueule, et tu te demandes un bref instant si elle va te croire, écouter tes bobards et acheter les conneries que tu vends par milliers, ou si elle préfèrera dénoncer ton bluff au risque de se ridiculiser si jamais tu parvenais à lui prouver que tu ne mens pas. Lorsqu’elle te dit qu’elle aurait dû s’y attendre, tu ne peux pas t’empêcher de sourire, légèrement, parce qu’en effet, t’avais joué la carte de la facilité en prenant le premier truc qui t’était passé par la tête. Et là … Elle te demande si elle peut t’accompagner. Ton sourire grandit, légèrement, parce qu’elle commence à t’amuser.

- Ouais, en gros, t’es perdue quoi. Ça t’amuse tellement, sa tentative d’attendrissage, que tu te mets à te mordre la lèvre de façon légèrement enjouée. Elle bat des cils comme un chien errant et tu te dis qu’elle n’est pas conne, cette fille, parce qu’elle semble clairement compris que les animaux, tu les adores, et ce, depuis toujours. Mais si tu lui dis oui, là, maintenant. Ce serait trop facile. Alors tu feins l’hésitation. Tu fronces des sourcils. Tu te grattes la tête. Tes doigts entrent en collision avec tes cheveux le temps que ton cerveau se mette à cogiter.

- Le truc, c’est qu’elle est fragile, mémé. Elle est pas très sociable, faudrait pas que tu lui files une crise cardiaque. Tu sembles réellement préoccupé par l’état de santé de cette vioque qui, pourtant, ne vit pas à Banff. C’est parce que tu repenses réellement à la tienne, de mémé. Et tu te dis que merde, tu ne l’as toujours pas appelée depuis ton arrivée. Tu t’étais pourtant promis de le faire, le premier jour. Il faut croire que t’avais été tellement occupé ces derniers jours que t’avais fini par l’oublier.

Visiblement, t’as dit le bon truc, parce que c’est là qu’elle rend les armes. Qu’elle commence à céder. Perdue, elle ? Vraiment ? Étonnant. T’y aurais jamais cru. Tes yeux roulent vers le ciel parce que tu te dis que pour le coup, c’était presque trop facile, comme procédé. Elle soupire, désemparée, et tu ne peux t’empêcher de remarquer qu’elle est plus belle, comme ça. Comme si l’émotion renforçait ses traits auparavant si délicats pour leur donner davantage de consistance dans l’univers de tes souvenirs. Elle admet être perdue. Ça tombe bien : t’adores ça, les causes perdues. Tu te rends compte que tu viens de faire le jeu de mots le plus pourri de la planète. Encore heureux qu’il ne soit que resté dans tes pensées. Elle agite une boussole dont tu reconnais l’utilité mais qui, en pratique, t’as jamais tant servi que cela. T’ignores donc l’objet avant de soupirer et de déclarer un simple :

- Bon, d’accord. Tu peux v’nir. Mais je te préviens : t’as intérêt à bien te tenir. T’agites un doigt en sa direction, comme pour la mettre en garde, avant de te retourner subitement pour commencer à rebrousser chemin. Tu ne te demandes même pas si elle est en train de te suivre, actuellement. Tu ne te demandes même pas si tu sais où tu vas. Tout ce que tu te demandes, là, à l’heure actuelle … C’est où tu vas bien pouvoir trouver une mémé à Banff. Ce n’est pas comme si cela se vendait comme des pains au supermarché, après tout, et tu trouves ça bien dommage, pour le coup.

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Invité



Une boussole à la place des yeux. Empty
MessageSujet: Re: Une boussole à la place des yeux.   Une boussole à la place des yeux. EmptyVen 11 Avr - 6:42

La situation était assez étrange. Tu avais l'habitude d'avoir le dessus. Tu avais un caractère plutôt trempé, tu ne te laissais pas faire et généralement, on finissait par te laisser de dernier mot. Avec le jeune homme, tu sentais que ça n'allait pas être aussi simple. Il avait du caractère lui aussi. Son regard semblait vide. Tu n'arrivais pas à le cerner. Tu ne savais pas quand il allait s'arrêter de jouer. Tu doutais même du fait qu'il était en train de te mener en bateau. Dans ses yeux, tu te voyais, rien de plus, rien de moins. Il te troublait. Tu essayais tant bien que mal de percer sa coquille mais, il restait de marbre et ses sourires ne t'aidaient pas le moins du monde. Un miroir. C'était perturbant.

Il avait joué la carte de la simplicité. En sortant qu'il allait voir mémé, il n'avait pris aucun risque. Pourtant, tu n'y croyais pas. Il n'aurait pas pris le temps de venir te parler s'il avait réellement des projets. Tu n'étais qu'un petit être perdu au beau milieu de la forêt, sans importance. Tu avais l'air inoffensive, fragile mais au fond, ce n'était pas le cas. Tu avais du caractère. Tu savais parfaitement te défendre. Tu étais perdue or, tu n'avais pas peur. Pas même des animaux sauvages qui pouvaient roder dans les parages.

Tu pris tout de même le risque de lui demander si tu pouvais l'accompagner. C'était une façon comme une autre de le tester et de ne pas montrer que tu étais perdue. Tu battais des cils, lui offrais ton plus beau sourire. Semblable à une enfant de trois ans à peine qui savait jouer de ses charmes, tu avais hâte de connaître sa réponse. Il fallait qu'il accepte, il n'y avait pas d'autre solution. Le mot perdue s'échappa de ses lèvres et tu te mordais la joue pour ne pas craquer. Est-ce que ça se voyait tant que ça ? Tu étais une très mauvaise cachottière, cela ne t'étonnerait pas. Absolument pas... Soupiras-tu avec peu de conviction. Ce n'est pas possible ! Il ne pouvait pas savoir, il ne le devait pas. Tu devais décider quand le jeu s'arrêtait, l'inverse était tout bonnement inimaginable.

Il t'avoua, assez gêné, que sa grand-mère était fragile et peu sociable. Si tu croyais en son histoire, tu l'aurais certainement cru sur ce point. Tu avais toujours eu un problème avec les personnes âgées. Elles étaient aigries, toujours de mauvaise humeur et généralement, ta façon de voir le monde ne leur plaisait guère. Ta bonne humeur les faisait vieillir de plus belle. Tu haussas les épaules naturellement. T'inquiètes pas pour ça, je sais me tenir ! Lui adressant un large sourire, tu attendais sa conclusion.

Face à cette trop longue attente, tu finis par dire la vérité. Tu étais bel et bien perdue et pour combler le tout, tu ne savais te servir d'une boussole. Cela semblait l'amuser. Surement est-ce le fait que tu aies craqué avant lui. Pourtant tu étais en si bonne voie, tu avais réussi à le faire reculer, tu avais réussi à le faire hésiter. Quelle conne ! Tu aurais dû aller jusqu'au bout. Ça ne te ressemblait pas d'abandonner en si bon chemin. De la pitié. Oui, c'est surement cela qui le fit changer d'avis. Tu avais le droit de le suivre seulement si tu te tenais à carreaux sauf que t'en avais marre de ce rôle. Cool ! Te contentais-tu de répondre alors qu'un sourire illumina ton visage. Tu entrelaças tes doigts derrière ton dos et fis de nouveau un pas en avant.

Et sinon, tu vas où en vrai ? Le questionnas-tu d'une petite voix, comme si les arbres avaient des oreilles. Tu plongeais ton regard dans ses grands yeux de sorte qu'il ne puisse te mentir. Tu le verrais, c'est certain. Il ne pouvait pas se cacher éternellement.

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Invité



Une boussole à la place des yeux. Empty
MessageSujet: Re: Une boussole à la place des yeux.   Une boussole à la place des yeux. EmptySam 12 Avr - 12:54

Elle te dit ne pas être perdue, mais tu ne la crois pas. Et tu ne manques pas de le lui faire savoir, en lui souriant, à ce moment là. Ouais, c'est ça, et moi j'suis le pape, peut être. Elle t'amuse, non, cette belle rousse ? Elle te donne du fil à retordre, mais pas beaucoup ; juste assez pour t'intriguer sans pour autant de frustrer de ne pas avoir la main supérieure. Avec elle, tu te sens bien, parce que tu ne t'ennuies pas mais que tu ne te sens pas non plus en position de faiblesse. Le genre de personnalités qu'il te faut, dans ta vie. C'est de gens comme ceux là que tu devais t'entourer. Elle te donne des arguments en sa faveur. Te dit qu'elle se tiendra à carreaux ; que tu ne devrais pas t'inquiéter. Comme si elle sait, intérieurement, qu'elle lui plaira, à ta mémé ... Ou plutôt, que ce n'est pas à elle que tu compte rendre visite. Tu te demandes d'ailleurs si elle a compris que tu la mène en bateau ou non. T'aimerais pas que ce soit le cas, cela voudrait dire qu'elle est plus intelligente qu'elle ne le laisse paraitre ... Et si les cruches te sont ennuyeuses, les femmes trop intelligentes t'intimident. T'aimes pas ça quand elles savent beaucoup de choses parce que cela veut souvent dire qu'elles comprennent tout, et parfois, bien trop vite.

Elle t'avoue ne pas savoir où c'est qu'elle est en train d'aller. Ta victoire, tu l'as enfin. Ta victoire, elle te sourit. Et là, tu te dis enfin que tu as commencé une belle journée. Le pouvoir t'appartient, tu le tiens en main. Tu peux le palper, presque, tant il est énergétique ... Tant il est fort ... Mais tu ne serres pas trop des doigts, par peur qu'il ne s'effraie et ne s'échappe. Tu le gardes donc, précautionneusement, écoutant la jeune femme en silence, assimilant tous ses mots, tous ses propos, sans pour autant trop profiter de ta victoire. Parce que tu sais qu'un revirement de la situation est loin d'être impossible et tu n'es pas prêt à le risquer. Tu lui apposes alors des conditions ... Et alors, vous commencez à marcher. En silence. Du moins, initialement. Puis, elle se met à parler, et tu attends. Patiemment. Une pause marque la fin de ses propos dans l'attente du début des tiens. Tu fais exprès de la prolonger, autant que tu peux, histoire de faire durer le suspense. Puis ... Tu lui réponds. Tu penses que ta réponse la décevra et tant mieux. T"avais inventé une histoire dans ta tête et tu te dois de la conserver.

- Je pensais déjà te l'avoir dit. Je vais voir mémé. La regardant alors, un sourcil relevé, tu lui fais comprendre que tu te demandes bien pourquoi elle insiste à te poser une question à laquelle tu as déjà répondu. Tu lui renvoies son regard intense, comme pour lui dire "plus de questions" et tu te demandes si tu vas encore devoir préserver le mensonge pendant longtemps. Bien qu'on t'avait souvent couronné le roi du mensonge, t'es conscient que tu ne pourras pas persévérer indéfiniment ... Donc tu te décides à changer de sujet. Comme ça. Histoire d'en apprendre plus sur elle et, ainsi, peut être lui ôter cette curiosité qui semble la piquer à ton sujet.

- Et sinon, tu veux bien me dire ce que tu foutais, toute seule, dans les bois, par un matin comme celui-ci ?

Parce que clairement, c'est pas une chose très normale à faire. Elle a des problèmes, cette fille, t'en es convaincu. Tu l'espères, même, parce qu'à tes yeux, rien n'est plus fatal qu'une fille plate, et celle-ci a l'air pleine de substance.

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Invité



Une boussole à la place des yeux. Empty
MessageSujet: Re: Une boussole à la place des yeux.   Une boussole à la place des yeux. EmptySam 12 Avr - 17:10

Montre toi forte Eliana. Ne craque pas. Au pire, qu'est-ce qui pourrait bien t'arriver ? Tu as réussi à atterrir ici par toi-même, tu arriveras forcément à sortir de ces bois par tes propres moyens. Tu n'as pas le choix. Tu ne peux pas lui dire que tu es perdue, ça serait lui donner une chance de gagner. Tu n'as pas l'habitudes de perdre, il ne faut pas que cela change aujourd'hui. Pas face à un bel inconnu. Il ne te fait pas peur, il te perturbe. Il t'intrigue et te pousse à vouloir en savoir toujours plus. Tu ne sais pas par où commencer. Tu sais qu'il te ment et qu'il te mentira surement par la suite. Votre rencontre a commencé comme ça, est-ce que ça doit durer ? Surement. Tu lui souris malgré tout et tu espères lui faire perdre les pédales. Il a l'air coriace. Il n'est pas comme les autres. Damn it, ça ne va pas être si simple.

Ce que tu redoutais le plus finit par arriver. La vérité sortit de ta bouche. Tu étais bel et bien perdue. Comment cela se faisait-il ? Toi-même tu te posais la question et tu n'en connaissais la réponse. Tout était semblable. Rien ne se distinguait de cette verdure. Le petit poucet. Voilà ce que tu aurais dû faire. Mais non toi, Eliana, t'étais beaucoup trop bornée pour marquer ton chemin. Tu voulais de l'aventure, toujours plus de sensations. Le fait d'être perdue au beau milieu de la forêt, ça te faisait sourire plus qu'autre chose. Ton sourire, lui, tu ne perdais pas, il te suivait toujours, où que tu ailles, quoi que tu fasses.

Il finit par accepter que tu l'accompagnes après avoir posé ses conditions. De toute façon, il n'aurait pas eu le choix. Lorsque tu avais une idée en tête, rien ni personne ne pouvait t'empêcher de l'accomplir. Tu allais jusqu'au bout, tête baissée, sans réfléchir, sans avoir peur des conséquences. Tu pris le risque de lui demander où il comptait réellement aller et sa réponse se fut attendre. Tu eus le temps d'entendre les petits oiseaux sifflaient en haut des branches et le vent effleurait les feuilles qui finissaient par virevolter dans les airs pour trouver refuge dans la terre encore humide. Cliché allez-vous dire or, c'était la stricte vérité. Après un silence lourd et frustrant, ses lèvres se mirent en mouvement. C'est pas trop tôt !
Même réponse. Mémé. Tu allais finir par la rencontrer pour de bon, mémé. Tu te l'imaginais dans ta tête, cela te faisait sourire. Ouais, c'est ça, et moi je suis la reine d'Angleterre, peut-être. Marmonnas-tu sur un ton presque inaudible. Ce sont les mots qu'il avait employé quelques minutes plus tôt. Tu t'en contrefichais. Toute personne sensée aurait rebroussé chemin pour partir loin de cet individu plutôt hors du commun. Toi, tel un aimant, tu te sentais attirer par ses mystères. Soit, advienne que pourra.

A son tour, il te posa une question. Une question sur ta venue ici, dans cette forêt, à cette heure de la journée, sans personne à tes côtés. Tu continuais d'avancer, haussant les épaules avec simplicité. J'allais faire un tennis. Chez moi on joue au tennis dans les bois. Tu secouais la tête de haut en bas, essayant de le persuader que ta connerie n'en était pas une or, c'était dingue comme idée. Un simple souvenir de tes parents. Une réponse que tu avais entendu des milliers de fois lorsqu'on essayait de te tenir à l'écart de tout ce qui pourrait plus ou moins te blesser. Tu aurais pu le laisser sur sa fin... Oups, que dis-je ! C'est ce que tu fis. Tu lui adressas un fin sourire tout en remontant ton sac comme si de rien était. Tu n'étais pas normale, vraiment pas normale comme jeune femme !

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Invité



Une boussole à la place des yeux. Empty
MessageSujet: Re: Une boussole à la place des yeux.   Une boussole à la place des yeux. EmptyMar 15 Avr - 18:54

Elle te dit être la reine d'Angleterre, sans doute pour te faire comprendre qu'elle ne te croit pas lorsque tu parles de ta fameuse "mémé" et tu te contentes de soupirer, ignorant le fait qu'elle se moque ouvertement de toi en reprenant ta phrase précédente afin de la tourner à sa sauce ... Tout cela afin de lui répondre d'une voix grave :

- Mes parents sont morts, elle souffre d'Alzeihmer et j'ai pas les moyens de la faire garder. Il faut bien que quelqu'un s'en occupe, hein, de mémé.

T'es fier de toi, pour le coup, parce que des mensonges, t'en as fait qu'à moitié. Tes parents sont morts, oui : morts à tes yeux. Tu roules pas sur l'or, t'aurais donc pas les moyens de payer une garde pour une personne âgée. La seule différence, dans tout ça, c'est que ta mémé, elle n'a que soixante treize ans et elle se porte aussi bien qu'un catcheur professionnel. Bon, peut être pas, t'as trop forcé sur l'hyperbole, pour le coup ... Mais il n'empêche qu'elle a une santé de fer et qu'elle est bien assez capable de s'occuper d'elle même toute seule. Pour le moment. De toutes façons, elle vit avec son mari, celui qui a quinze ans de moins qu'elle, donc ce n'est pas sa santé qui va t'empêcher de dormir, avoue le. Heureusement, tes pensées restent tiennes et l'inconnue ne saura donc jamais rien de tout ce charmant ménage.

T'en as marre de mentir, cependant. De déformer la réalité, plutôt, car c'est ainsi que tu le vois. Comme quand tu lui avais dit que t'allais faire les courses pour sortir, les mains dans les poches, ton porte-feuille soigneusement rangé dans celle de ta veste pour ensuite ne jamais rentrer du magasin. T'aimes bien cette expression. "Déformer la réalité". C'est moins vulgaire que le mensonge, à tes yeux, car cela se content d'influencer ce qui est déjà là sans pour autant le remplacer complètement. Bref. Ce n'est pas tout mais c'est pas ça qui fera avancer l'histoire. Toi, t'en as marre de raconter des bobards alors tu décides de lui refiler le flambeau. Une question bien visée et hop, le tour est joué. Tu te demandes si elle ment bien, elle. Si elle ment mieux que toi. Tu le verras bien, de toutes façons : si tu crois en ses mots ou s'ils te paraissent bidon. C'est là qu'elle te répond ... Et tu te retiens d'exploser en rire parce que sa réponse est assez drôle, quand même. Du moins, à tes yeux. Un tennis ... Et puis quoi encore ? Cette fille n'est peut être pas la menteuse la plus crédible de la planète mais, en tous les cas, elle a de l'imagination, tu ne peux pas le nier. Elle te sourit alors ; te nargue, et t'as une seule envie à ce moment là : celle de serrer des crocs face à son expression tentée d'une fierté insolente, un peu comme les chiens de tes voisins le faisaient lorsque tu passais sur leur chemin, plus jeune. Au lieu de cela, tu te contentes cependant de jouer au plus malin, comme d'habitude, en fait, lui envoyant une deuxième question, histoire de bien la mettre dans l'embarras.

- Je vois ... Et ... Admettons ... Juste, admettons que je te croie ... Tu as donc perdu ta raquette en cours de route, c'est ça ?

Bingo, Ken. En plein dans le mil. Tu retiens un sourire mais il est quand même en toi toi car tu te dis qu'elle va en avoir, du mal, à se sortir de cette situation là. Et t'adores ça.

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Invité



Une boussole à la place des yeux. Empty
MessageSujet: Re: Une boussole à la place des yeux.   Une boussole à la place des yeux. EmptyJeu 17 Avr - 16:53

Il a l'air plutôt cool ou en tout cas, il a de l'humeur et c'est un bon point. Elle n'a jamais aimé les gens trop sérieux, ils lui tapent sur les nerfs. Elle, elle aime jouer, elle aime prendre des risques et tenir tête aux personnes qu'elle rencontre. Certes, elle finit toujours par capituler du moins, dans la plupart des cas. Parce qu'elle est comme ça Eliana, elle aime pas mentir, elle garde une part de mystère mais, elle est trop bavarde pour tout garder secret. Avec ce parfait inconnu, qui a du potentiel, elle sait parfaitement que ce petit jeu peut durer des heures. Elle le sent et ce n'est pas pour la déplaire. Seulement, elle est véritablement perdue et si elle ne l'avoue pas à un moment ou à un autre, elle sait qu'il va finir par se lasser, reprendre sa route et elle, elle sera toujours là, perdue au beau milieu de nulle part. Du coup elle se dévoile petit à petit et essaye par la même occasion d'en savoir plus sur ce ténébreux jeune homme. Mais lui, il semble pas décidé à abandonner la partie, il est même très bien parti pour la gagner haut la main si elle continue sur cette voie.

Je comprends... Murmure-t-elle d'un air désolé lorsqu'il lui apprend pour ses parents et sa grand-mère. Elle aussi s'amuse de cette façon depuis des années et elle sait parfaitement que de temps en temps, de réels événements sont repris pour plus de sincérité. Est-ce que ses parents sont véritablement décédé ? Est-ce que sa grand-mère a Alzheimer ? Est-ce qu'il y a une part de vrai dans ce qu'il raconte ou n'est-ce qu'un tissu de mensonges ? Elle soupire. Elle ne sait plus au donner de la tête du coup, elle abandonne. Elle finirait bien par obtenir ce qu'elle souhaite seulement, une petite pause de lui ferait pas de mal.

Le sujet dérive sur sa petite personne et tout naturellement, elle sort quelque chose d'irréaliste. Même le plus con apercevrait de son mensonge. Une petite blonde de cette carrure, dans les bois, sans raquette, sans tenue adéquate. Où est-ce qu'elle pourrait bien faire un tennis ? Et contre qui jouerait-elle ? Un arbre peut-être. Elle esquive un sourire, il semble amusé de la situation mais aussi suspicieux, étonné que tu y mettes tant de conviction. Il en veut plus, il veut la vérité. Elle le sait mais, elle ne veut pas lui donner cette joie. Il faut lui en donner plus pour qu'elle ne baisse les bras une bonne fois pour toute. Enervé, joueur, elle ne sait pas vraiment ce qu'il est ou encore ce qu'il ressent. Il est très secret comme garçon. D'habitude, elle arrive à les analyser beaucoup plus vite. Il n'a toujours pas d'étiquette mais, Eli compte remédier à cela.

Il l'énerve. Il a toujours réponse à tout et semble fier de chacun de ses propos. Il y a de quoi, il a de la répartie. C'est bien, c'est plus intéressant. Elle les aime comme ça. Un nouveau sourire se dessina sur son visage et c'est plein d'enthousiasme qu'elle déclare : Hey, c'est exactement ça ! T'es plus intelligent que ce que je pensais ! En réalité, elle le surestime même. Elle sait qu'il peut aller très loin mais, ne sait pas jusqu'au. Elle se rend compte qu'il ne la prend pas au sérieux mais, c'est le but. C'est bizarre mais comme on dit, pourquoi faire simple quand on peut faire compliquer ?

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Invité



Une boussole à la place des yeux. Empty
MessageSujet: Re: Une boussole à la place des yeux.   Une boussole à la place des yeux. EmptyJeu 24 Avr - 11:37

Elle te dit comprendre ... Et d'un ton faussement contrarié, tu te permets donc de la remercier.

- Ouais, enfin, j'aime pas trop en parler ... Donc merci à toi. T'es un connard, en fait, Ken. Ouais, parfaitement. Un connard. Pourquoi ? Haha, c'est bien drôle, ça. Tu le sais pourtant très bien. T'es un connard parce que tu essaies de la faire culpabiliser. De lui faire croire que ton histoire improbable est en réalité vraie. De rendre le non plausible plausible, et ce, par tous les moyens. Le soupir qui s'échappe d'entre ses lèvres t'inquiète un peu, cependant, parce que tu te dis qu'elle ne te croit pas, en fait. Tu dois avoir l'air contrarié, d'ailleurs Ken. Allons, vieux. Ce n'est pas là un comportement à adopter face à une si jolie rousse, pas vrai ? Alors tu te retiens. Tu expires, toi aussi, et tu te mets à sourire, légèrement. T'as jamais été très doué pour cela mais avec de la chance, elle n'y verrait que du feu. Étrangement, cependant, tu te dis que cela n'arrivera pas ... Tu l'interroges à son sujet, espérant, ainsi, pouvoir la distraire, ne serait-ce qu'un petit peu. Tu te dis qu'en faisant cela, tu t'offriras peut être du pouvoir sur elle. Un pouvoir que tu comptes bel et bien savourer, et ce, jusqu'à la dernière goutte. Lorsque tu émets ton hypothèse et qu'elle corrobore que ce que tu dis est bel et bien vrai, tu te retiens de sourire, bien que l'envie y soit réellement.

- Je suppose que tu as également perdu le sac dans lequel tu gardais tes vêtements de sport, non ? Tu l'interroges de tes yeux d'une façon explicite. D'une façon qui essaie de lui faire comprendre que tu as bien compris son jeu et que tu vois en elle comme elle voit en toi. Vous avez bien compris, depuis le départ, que ni l'un, ni l'autre, n'est honnête à son interlocuteur ... Et pour le coup, tu te dis qu'un brin d'honnêteté, dans toute cette histoire, ce ne serait peut être pas si mauvais que cela. T'interrompant donc dans ta marche, tu lui tends la main avant de lui dire, fièrement :

- Moi, c'est Ken. Et toi ?

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Invité



Une boussole à la place des yeux. Empty
MessageSujet: Re: Une boussole à la place des yeux.   Une boussole à la place des yeux. EmptySam 26 Avr - 13:03

Tu ne comprenais plus rien. Tu ne savais pas si il était sérieux ou si c'était encore et toujours pour te faire marcher. Depuis le début, vous aviez installé ce petit jeu et tu te demandais si un jour celui-ci finirait par s'estomper pour laisser un petite place à la réalité. Tu n'en savais rien, tu ne savais même pas si tu souhaitais vraiment que cela change. Il était difficile de rencontrer des gens avec tant d'humour ou du moins, de second degré de nos jours. Tu ne poses pas de question pour autant, tu lui accorde simplement un léger sourire de compassion au cas où, tout cela serait vrai.

Et puis tout à coup, te voilà en train de parler de tennis. Tes parents jouaient au tennis. Ils adoraient ce sport, tout comme le golf, tout comme leurs nombreux amis blindés de tune. Toi tout ça, ça ne t'intéresses pas. Non toi, tu préfères prendre des risques du coup le tennis, ça te passe au dessus de la tête. Tu ne sais pas y jouer, tu ne sais pas tenir une raquette, tu ne sais pas comment t'habiller pour y jouer... Surement comme tous les sports non ? Des tennis, jogging, débardeur ou tee-shirt moulant... C'est vrai que tu n'as rien de tout ça. Tu baisses les yeux, tires sur ton tee-short, bouges tes pieds, grimaces légèrement et relèves la tête en haussant les épaules. Nan pas du tout, on fait du tennis dans cette tenue chez moi. Il a très vite compris que tu le faisais marché et, tu n'avais pas envie que cela s'arrête. Il n'avait pas besoin de savoir ce que tu faisais ici de toute façon, c'était plutôt logique. Lorsqu'on va dans la forêt à cette période de l'année et bien, c'est pour se promener, ça te semble évident.

Il finit par se stopper et instinctivement, tu fais la même chose derrière lui. Il se présente, tu ne sais pas pourquoi et si c'est la réalité. Tu regardes sa main avec appréhension. Qu'est-ce qui pourrait bien t'arriver ? S'il t'avait voulu du mal, il aurait agi plus rapidement. Tu agrippes sa main et le sourire aux lèvres, toi aussi tu te présentes : Eliana. Enchantée ! C'est surement la première fois que tu dis quelque chose de vraiment sensé, quelque chose que tu penses réellement et bizarrement, ça te fait du bien.

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé



Une boussole à la place des yeux. Empty
MessageSujet: Re: Une boussole à la place des yeux.   Une boussole à la place des yeux. Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

Une boussole à la place des yeux.

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» LES YEUX SOLITAIRES
» some other place.

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
I LIKE TRAINS :: rp-