L'odeur sucrée du chocolat m'enivrait et se mélangeait à l'amertume du café. Je me perdais dans l'océan brunâtre de ma tasse en attendant le jeune homme pour le rendez-vous. Je tournais en rond dans cette ville. Ici depuis déjà trop longtemps pour mes nerfs je devais trouver quelque chose pour m'occuper. Prise d'ennuie j'avais regarder les annonces et l'idée de retaper une ferme me plaisait bien. Je n'ai jamais goûter au joie de la campagne. Prise entre les immeubles de Dublin en Irlande. Je n'y retournerais pour rien au monde. J'avais le nom qu'en tête de la personne , mais pas son visage.

une certaine zelda. zelda, zelda. t'essaies de l'imaginer, zelda, mais y'a rien qui vient. t'es un type physionomiste, saul. t'as pas d'mal à retenir les visages, les noms, les détails. mais imaginer purement et simplement une personne derrière un prénom, c'est pas pour toi. deux heures, c'est le délai que tu t'es imposé. histoire de faire le point sur c'que t'attends de cette personne. à la base tu t'étais plutôt vu bosser avec des mecs, des muscles, des types comme toi. mais ta mère t'a souvent appris qu'un mec sans femme n'est rien du tout. tu penses à ta copine qui doit se prélasser sur les plages d'italie. coup d'blues pendant un moment. tu tentes le facetime mais tu calcules pas le décalage horaire. tant pis, ce sera pour plus tard. c'est donc ça, le chocolate shop. tu lèves la tête et fixe un instant l'enseigne. tes doigts filent sur ton poignet et tes yeux scrutent ta montre. c'est l'heure. l'odeur du chocolat vient titiller tes narines. c'est bon, c'est doux, c'est chaud. ça contraste avec le froid brut de banff. tu jettes un coup d'oeil à la petite salle et tu repères une silhouette. une zelda ? ton café dans les mains tu t'approches. sourire, tu toussotes un coup. zelda ? tu tentes. t'aurais l'air con, saul, à te tromper de personne. mais au vue du public de mioches et de vieillards, tu t'dis qu'tu dois être bon là, les probabilités sont de ton côté.

Je suis perdu dans ma bulle. Je vogue bien loin dans l'univers. Tasse encore pleine je ne l'ai pas touché , au fond je me suis dit que ça serait plus polie. Minuscule dans mon genre , petit bras et jambes minces il allait surement se demander à quoi bon je pouvais lui être nécessaire , mais il a une tornade au fond de ses membres. Mon nom s'éclaircie dans l'écho de l'endroit , dans les paroles des passants. Je relève ma tête avec un sourire. «Oui c'est bien moi.» Oui je suis bien celle que tu chercher . Une chevelure rose et des grands yeux bleus comme des miroirs. Une jolie chevelure brune et des foncés dans son cas . Ça ne me déplait pas au regard. «Assois-toi. » dis-je en désignant le tabouret en face de moi. Une jolie table en bois reflétant les cafés communs qu'on retrouve dans cette ville. «Toi c'est Saul c'est bien ça ?»J'espérais que ma mémoire ne me joue pas des tours. J'avais l'habitude de retenir les visages aux noms. Mémoire visuelle aux multiples images.