t'as l'air tellement paisible abel lorsqu'il n'y a que la lune pour veiller sur tes angoisses. fini les larmes, fini les cris. C'est que t'es précieux abel, tu ne sais plus ce que c'est ni ce que ça signifie, mais on le sait nous, et toi aussi tu le sais:
il y a quelque chose d'incroyablement grand là dedans: alors respire, sourit.
T'as parcourus des kilomètres, bouffer de la poussière et tout un tas de faux je t'aime. Ça ne ressemble peut être pas à la plus terrifiante des guerres mais bon...est-ce vraiment important ?
t'oses pas y penser de peur de plonger.
C'est une belle nuit, le ciel est clair et le vent souffle à peine. Ta voiture t'attend sur un parking un peu plus loin et tu comptes sur ta bonne étoile pour trouver un hôtel rapidement. Mais là t'as faim, t'as mal au crâne et aux pieds. Alors tu t'approches d'un blanc déjà occupé et t'assois doucement. Tu n'oses pas t'excuser mais par contre tu rougis...c'est ça de rouler un peu trop longtemps. On oublie ce que ça fait que de voir un peu de vie.

La brume sur le parking avait atteint ton coeur. Tu avais déambulé ça et là d'un endroit à l'autre en esperant la croiser. Tu étais sans doute trop naive à l'époque. Peut être l'est tu toujours. Tu avais fini par atterir ici, las de rouler, las de montrer sa photo aux gens en esperant qu'un jour quelqu'un lui donne une bribe d'information. Tout espoir, feu folet dans son coeur, s'était eteint dans la nuit froide. Tu avais roulé, pleurer toutes les eaux de ton ame pour finalement atterir sur ce parking. Tu etait tellement faible, comme un animal egaré dans la noirceur de la vie.

Tu avais reve de vie meilleure et là tu ne savais même plus vraiment qui tu étais. Cherchant des réponses à tes questions et puis encore et encore. Ton objectif ce soir était d'arriver à ce banc. Si proche et pourtant si loin. Un pas, deux pas, trois pas. La dureté du bois vint cogner ton genou et tu te laissa tomber sur le siege dur et froid. Tu sentais les larmes couler sur ton menton. Toi. Reputée pour ta joie de vivre et ta bonne humeur était la fille la plus malheureuse en cette heure. Tu ne remarquas meme pas qu'un jeune homme vint s'assoir près de toi. Tu ne remarquais plus rien. Tu esperais juste te reveiller de cet horrible cauchemar.

Tu masses ta cheville, doucement et du bout des doigts. T'as ce petit plie sur le front qui apparaît à chaque fois que tu fronces un peu trop les sourcils. Te concentrer sur tes pieds douloureux t'aide à ne pas être impressionné par la jeune fille d'à côté. C'est que t'as l'art d'être impressionné par l'ombre même, Abel. Avec son air de malheureuse, la brune te semble cent fois plus brillante que ce que tu ne seras jamais. Tu lèves le nez vers elle, doucement et tes doigts remontent jusqu'à ta cuisse puis sur le bois du banc. Elle est perdu, comme toi, comme ton coeur qui se serre à ce constat. Elle est perdu, ça se voit. Parce que rien ne la dérange, pas même toi et tes joues trop rouge. Alors t'inspires, tu ravales questions et plans sur la comète pour te rapprocher un peu.
V-vous allez bien ? Non, bien sur que non. Pourquoi cette question Abel ? c'est bête, tu serais gené à sa place.
J-je p-peux être v-vous aider ? tes mots trébuchent et tu baisses les yeux. Non, non, finalement la nuit ne peut pas tout cacher.

Les sanglots te prenaient de plus en plus fort. Tu ne savais pas ce que tu faisais là. Tout tes espoirs s'étaient effondrés au moment ou tu avais compris après toutes ces années que tu n'avais jamais compté pour elle. Pourquoi prendre la peine de te connaitre. Tu n'es qu'un boulet. Tu n'es pas digne d'interet sans doute vu que la seule personne au monde qui comptait pour toi est partie. Tu sortis de ta torpeur en entendant une douce voix masculine a coté de toi. Tu n'avais même pas remarqué sa présence et pourtant il était très proche de toi.

Il te demanda comment ça allait. Question idiote sans nulle doute mais qui montrait la gentillesse et la politesse de celui ci. Il arriva à t'arracher un très fin sourire, tellement fin qu'avec la pénombre sans doute ne t'a t'il pas vu. Tu essuya d'un revers de larmes la multitude de larmes qui avaient atteries sur ta peau de craie et essaya tant bien que mal de calmer tes sanglots. Je vais très bien merci. Il était gené. Sans doute pas autant que toi. Tu n'aimais pas pleurer et surement pas devant des gens. Tu ne voulais pas passer pour une faible. Il begaya, petit couac mignon venant d'un homme comme lui. Il t'attendrissait legerement. Que pouvait il bien faire la tout seul? Malheureusement, c'est un problème que je dois regler seule. Qu'est ce que tu fais ici tout seul?