elle est nouvelle ici. elle ne connaît personne. elle a posé ses valises dans une auberge de jeunesse mais tout ce qu'elle veut c'est s'installer dans un appartement. un endroit où elle pourra se dire : il est à moi. mais elle ne veut pas être seule. non, elle fuit la solitude. elle a envie d'emménager dans une grande colocation. elle a besoin de ça car la solitude la tuera.
alors elle s'est mise à écrire une annonce. elle l'affichera dans ce café quand elle l'aura finit. elle ne sait pas vraiment quoi écrire. elle ne veut pas mentir. elle écrit qu'elle fume, qu'elle boit, qu'elle sort. déjà, ça élimine pas mal de personnes voulant être en colocation... mais elle ne veut pas avoir à se limiter parce qu'elle vit avec d'autres personnes. elle ne va pas arrêter de fumer car d'autres ne supportent pas. non, si on veut habiter avec elle, il faudra pouvoir supporter tout ça...
alors elle écrit toutes les vérités sur elle, et finit son annonce par mj : 343-2298 si vous êtes intéressé(e)s...

Une pause. Prendre l'air, marcher dans les rues laissant le souffle du vent rafraîchir ta peau chaude. C'est plaisant. Tu as besoin de ça pour te réveiller. Tu bosses beaucoup même si personne ne sait vraiment ce que tu fais avec ton ordinateur. Tu as les yeux rivés dessus en permanence. Repos... Tu es entré dans un café, avec ton sac sur le dos. Oui, tu comptais encore travailler. Cela ne se termine jamais. Tu pris une place à une table pour y déposer ton pc portable. Un serveur est venu prendre ta commande. Café noir, comme toujours. Ce dernier s'envola derrière le bar pendant que toi, tu ouvrais un dossier pour l'examiner par la suite. Quelques secondes après, tu osas lever les yeux. Ton regard s'échappa sur un individu. Une demoiselle. Elle écrivait quelque chose sur un petit morceau de papier. Tes yeux dans le vide, tu la fixas. Elle avait de beaux yeux bleus.

elle était assise à sa table en train d'écrire son annonce. mais elle ne lui plaisait pas. elle savait très bien qu'en écrivant ça personne n'allait l'appeler. alors elle froissa le papier et sortit une autre feuille de son calepin. elle essayait de faire une bonne présentation d'elle en disant qu'elle aimait faire la vaisselle mais qu'elle préférait faire à manger. ou bien en écrivant qu'elle n'avait pas d'animal de compagnie mais qu'elle n'était pas dérangée si quelqu'un en avait. bref, elle se vendait presque mais rien de ce qu'elle écrivait ne lui plaisait. puis elle soupira. elle froissa à nouveau le deuxième papier puis leva les yeux au ciel. c'était tout con pourtant. une annonce de collocation c'était pas sensé prendre la tête si ? elle prit alors sa tasse de thé à la main et l'approcha de ses lèvres. il était encore chaud. en le buvant, elle fit rouler ses yeux autour d'elle puis ils restèrent coincés sur une autre paire d'yeux. elle se mit à sourire à l'homme qui la regardait puis reposa sa tasse de thé sur la table. son coude plié et collé sur la table, elle tenait son menton dans sa main, réfléchissant à ce qu'elle pouvait bien écrire.

Elle semblait préoccupée. Elle griffonnait, rayait les mots qu'elle écrivait. Tu ne savais pas ce qu'elle faisait mais, elle t'intéressait. Elle était belle. Une beauté sauvage. Ses cheveux longs ondulés rebellaient son visage de porcelaine. Douce mais, dangereuse. Voici, ce que tu as pensé d'elle. Une bonne première impression. Cependant, peut-être que tu te trompais sur son compte. Jusqu'à aujourd'hui, tes déductions étaient bonnes. Alors, pourquoi celle-ci serait faussée ?
Ton regard croisa le sien. Un sourire se dessina sur son visage. Toi, tu restas de marbre. Tu ne souriais pas facilement. On te considérait comme quelqu'un d'insensible. Pourtant, ils se trompaient sur ton compte.

Le serveur déposa ton café. Tu le remercias par un hochement de tête. Tu étais silencieux. Tes lèvres touchèrent le bord de la petite tasse blanche pour y goûter le contenu. Une petite gorgée. Ton café était trop chaud. Tu le laissas alors reposer un instant pour poursuivre tes consultations de dossiers. C'était interminable.

il ne lui sourit pas. elle n'était pas offensée, ni même surprise. ici, peu de gens souriaient, ou en tout cas c'est l'impression qu'elle avait durant ces premiers jour à banff. elle continuait de réfléchir et passa même son crayon dans sa bouche. c'était un réflexe débile. quand elle était petite elle cassait tous ses stylos de cette façon. elle regardait l'homme qui pianotait sur son ordinateur. peut-être bien que c'était un grand écrivain ! ni une, ni deux, elle se leva et vint l'approcher. debout, face à lui elle lui dit dis moi, ça te dérangerait de m'aider à écrire un truc ? c'est pas long, promis !