No man's land.

**▸ HERE SINCE** : 25/11/2014

No man's land.

Ça monte. C'est horrible comme ça monte. C'est violent et dégueulasse. Le long de sa gorge, une sensation acide le démonte. Comme s'il n'y était pas habitué depuis l'temps. Les feuilles d'automne accueillent avec déplaisir les excès de la veille dans un feu d'artifice liquide. Absolument écœurant. Berk. Clyde sait en cet instant qu'il n'a plus rien de sexy, que c'est une loque humaine. Et puis, il prend conscience que c'est le matin. Le réveil est surprenant. Il ne sait bien évidemment pas ce qu'il fout dans cette foutue forêt. Mais c'est le matin, il est très tôt et une gueule de bois abominable s'empare de son être. Une brise glacée n'arrange pas son état en plus de cela. Que s'est-il donc passé dans la nuit pour avoir été lâché pareillement par ses connaissances, il aimerait beaucoup le savoir. Oui ça et une aspirine pour l'urgence de la situation. Et, accessoirement, trouver une pierre pour buter l'oiseau qui le dérange quelques branches au dessus de sa tête. Ces fantasmes pour l'instant sont assez compliqués à réaliser. Au milieu de nulle part, dans un endroit qu'il connaît à peine, en pleine émergence de surcroît, il ne retrouve pas son chemin. Aucune empreinte de pas ne le met sur la bonne voie. C'est la galère. Et pas de portable sur lui pour le sortir de cette désastreuse mésaventure. Clyde déterminé obtient enfin de quoi lancer sur ce piaf de malheur. Il le vise, il le rate mais se sent soulagé de cette pulsion libératrice qui a le mérite de faire taire l'animal. En revanche pour le reste, il patiente. S'il était suffisamment croyant, il prierait peut être tant il souffre. Tant chaque seconde lui paraît une éternité pour regagner son lit et soigner le mal qui l'habite.

Elle regardait les feuilles s'envoler et voltiger en tourbillonant. Le mélange de couleurs la remplissait d'une petite joie. La petite flamme dans son coeur arrivait de temps en temps à rejaillir mais était vite éteinte par le froid glacial qui s'emparait de son corps. Arabella aimait la forêt surtout en automne. Elle la trouvait tellement belle tellement vivante. Les arbres presques nus, le sol presque invisible jonchés de feuilles multicolores. Elle les contemplait dans un silence religieux tout en étant bercé par le chant des oiseaux, le vent dans les feuilles, tout ces petits bruits venaient comme une mélodie à ses oreilles. Elle aimait entendre craquer les feuilles sous ses pieds et se promena ainsi seule pendant une bonne heure jusqu'a arriver presqu'au coeur de la forêt. Elle entendit un bruit, le bruit d'un oiseau paniqué attira son attention et elle se dirigea vers lui comme attirée. Elle vit un garçon par terre en pietre etat. Elle ne s'en approcha pas trop au depart mais il avait l'air si abandonné que peu à peu elle marcha vers lui. Salut. Qu'est ce que tu fais là tout seul?

**▸ HERE SINCE** : 25/11/2014

Des bruits de pas dans des feuilles froissées, non souillées. Des craquements de branches. Une sonorité presque agréable s'il en oublie sa migraine plus que naissante. Terrible fléau. Il marmonne inaudible, peu familier à la nature environnante. L'ironie survient quand une inconnue vint à son encontre, certainement pour lui venir en aide. Douce voix qui achève lentement de réveiller son esprit engourdi. Il l'observe attentivement. La juge mentalement d'une beauté rare, plutôt habitué à côtoyer des poupées blondes aux formes généreuses ou encore des brunettes à l'aspect fragile. Elles peuvent être comme ça, de nos jours les demoiselles. Matinales, courageuses, intelligentes en plus d'être de parfaits objets sexuels. Ça, c'est indéniable. Mais pas question de faire la moindre gaffe, de prononcer la moindre connerie machiste qui la ferait fuir avant qu'il ne soit suffisamment renseigné. Autant sur la destination à prendre que pour la connaître un peu. « Salut. Hm, sale soirée » lance t-il en guise de justification. Le reste parle de lui-même. Encore qu'il a la chance de rester propre sur lui pour le coup. « Du coup, je dois reconnaître que je suis complètement paumé. Clyde, au passage. » Il lui crève l'envie de demander ce qu'elle fait ici pour sa part, par un temps pareil. Si elle est l'une de ces écologistes complètement bornées, si... non il ne sait que dire d'autre dans l'immédiat puisqu'elle est sa chance de bouger de cet endroit clair et froid.

Les poils de ses bras commencaient à s'herisser. Maintenant qu'elle s'était arrêtée de marcher, elle sentait vraiment le froid lui envahir le corps. L'automne se faisait sentir et elle se demanda comment devait être cette forêt en été, elle se demanda aussi si elle allait rester suffisament de temps dans le coin pour le découvrir. Arabella sourit au jeune homme. Il avait beau être dans un triste état, elle le trouvait vraiment beau et ne put s'empêcher de le regarder un peu plus intensement. Il avait eu une sale soirée. Elle avait l'impression que tout allait mal dans cette ville. Que personne n'arrivait à vivre quelque chose de bien. Une ville faite pour elle. Bienvenue au club. Elle s'asseya pres de lui. Il s'appelait Clyde. Clyde. ... Prenom qui lui allait à merveille. Il était perdu. Elle ne s'en est pas étonnée.

N'importe qui pouvait se perdre dans ces terres boisées surtout quelqu'un ne connaissant pas la région, comme elle. Elle plongea ses yeux dans les siens et lui fit un grand sourire. T'inquiète pas, je pense pouvoir retrouver le chemin. Moi c'est Arabella Elle n'aimait pas son prénom. Le trouvant trop beau, trop poétique, trop pas pour elle. Comment tu as fait pour rester ici si longtemps. On se les gele. Elle sortit de sa poche son paquet de clopes et en apporta une à sa bouche avant de griller le bout. Elle se calma directement laissant doucement la nicotine glisser à travers sa gorge. Elle dirigea le paquet vers le jeune homme Tu en veux une?

**▸ HERE SINCE** : 25/11/2014

Arabella. Ou Bella. Plaisant, les parents doivent avoir un minimum de goût. Elle a l'air bienveillante cette jeune fille. C'est dommage pour elle. Elle qui visiblement partage ce sentiment de gâchis. Clyde tente de faire l'économie de mots, de rester évasif sans trop être fermé. Il semble y parvenir sans trop de difficultés. « Dans ce cas, ton sens de l'orientation me sera précieux, Bella. » Il doute que ce soit une qualité féminine (et s'autorise d'entrée de jeu le diminutif). Il ne connaît que des nanas qui ne savent pas lire une carte routière, c'est un signe non ? C'est pour cette raison que les GPS ont été inventés d'ailleurs. Pour éviter d'avoir à leur faire confiance en cas de problème. Plaisanterie à part, mentale, refoulée, il lui rend ce sourire de compassion et ne détourne pas le regard au contraire plus prononcé.

Des bribes de souvenirs peinent à lui revenir. Il y a eu quelques shots avant une fête, puis la fameuse fête puis... le trou noir. L'alcool coulant à flot dans son organisme, toujours consommé de plus en plus excessivement jusqu'à ses limites. Les effluves de diverses fumées qui embaument salement les fringues. Et puis les délires incompréhensibles de fêtards en herbe. Herbes, herbes, herbes. « J'ignore qui, quoi, quand, comment... j'ai pu finir ici. Donc je ne saurais répondre à cette question. » La boisson probablement maintenant la température de son corps. Mais d'un mouvement de tête positif, il confirme que désormais la chaleur a foutu le camp de très loin. Il accueille la proposition de clope par un nouveau sourire. Il ne pourrait refuser, c'est l'un de ses péchés. Et c'est marqué sur sa gueule de toute manière. Ses doigts frigorifiés en attrapent une avec un succès qu'il contient modérément sous peine de passer pour un taré. « Merci. » dit-il simplement. Puis il se remémore les paroles exactes de la rouquine. « Elle pense donc elle aussi doit être assez nouvelle en ville. » Ce qui engendre la question suivante : « Et depuis quand es-tu arrivée à Bar Harbor ? »

Le rouge lui montait aux joues à chaque fois qu'il lui parlait. Elle n'avait jamais eu l'habitude de parler avec des garçons. Trop timide, trop innocente, trop blessée par son seul et unique amour. Elle s'était alors imposée des barrières, ne voulant plus souffrir et elle decida de ne plus frequenter la gent masculine mais depuis qu'elle était arrivée ici, elle en avait rencontrer plus que de raison. Le trou beant dans son coeur se reouvrit quand il l'appela Bella. Ses parents l'appelaient ainsi, les gens qu'elle connaissait l'appelaient ainsi, IL l'appelait ainsi autrefois. Elle les avaient tous abandonner, elle avait preferer fuir plutot que de souffrir. Elle devait assumer maintenant et après tout, c'est pas si laid Bella. Elle essaya de se rememorer le chemin qu'elle avait prit pour arriver jusque là, elle saurait sans aucun doute s'en souvenir. Elle avait toujours eu une excellente memoire photographique.

Arabella n'arretait pas de le regarder tout le temps, non stop. Ca pouvait peut être être étrange mais elle était attirée vers son regard comme un aimant. C'était plus fort qu'elle, elle pouffa légerement quand elle le vit essayer de se souvenir de ce qu'il avait bien pu faire pendant la nuit. Tu devais être vraiment loin cette nuit pour te souvenir d'absolument rien. T'inquiete pas tu pourras rentrer chez toi en un rien de temps. Elle lui fit un clin d'oeil et lui passa une clope. Elle ammena la sienne à sa bouche. Elle n'avait pas une tête de fumeuse, n'en avait pas l'attitude non plus et pourtant c'était sans doute l'un des seul bonheur, réconfort qui lui restait.

Clyde lui demanda depuis combien de temps, elle était là, à Bar Harbor. Elle fut étonnée de se rendre compte qu'elle était là que depuis deux jours. Elle avait l'impression d'avoir passer plus d'une semaine là bas. De deja tout connaitre, tout savoir. Il y a encore quelques jours, elle était chez elle dans ses draps roses. ... Ca fait que depuis deux jours que je suis là et toi? Il ne devait pas être là depuis bien longtemps non plus vu qu'il ne connaissait rien de cette foret.

**▸ HERE SINCE** : 25/11/2014

Timide, affirmatif. Le rougissement n'est pas un détail qui lui échappe mais il feint de ne pas le remarquer. A dire vrai, Clyde éprouve une certaine fierté de voir une fille intimidée en sa présence. Peut être est-ce même un besoin vital que de sentir qu'il peut plaire à quelqu'un, lui qui longtemps fut considéré comme une abomination de par son entourage. Trop gros, trop maigre, il ne faisait jamais le bon poids. Trop grand, trop tatoué, trop punk. Il y avait toujours le mot « trop » qui sortait de la bouche d'un membre de sa famille. Et un jour, la porte a claqué. Sans un seul regret, il a tiré un trait sur de nombreuses années de sa vie. Rejetant toutes les personnes qui le rendait faible. Mais il s'agit du passé. Bella est gênée. Bella lui rappelle une poignée d’événements, ça saute aux yeux. Il y a peut être quelques ecchymoses dans le cœur de Bella sinon une pareille réaction n'existerait pas. Son trouble est touchant. Il s'en veut d'avance, elle comprendra peut être un jour.

Il se retient de dire qu'il ignore même s'il a sauté une fille ce soir-là pour célébrer de façon digne son arrivée. Une arrivée fracassante dans un pub, quelques nouveaux potes de beuveries et... le flou total. Car ce fut bel et bien son premier jour qui était tombé lamentablement sans qu'il n'ait eu le temps de connaître les environs. Clyde ne peut qu’acquiescer, il est à l'ouest. L'estomac en vrac. Sans avoir pu tester son nouveau chez lui. Ni le canapé, ni le lit. A peine la douche. « J'étais pressé, il y a de cela dix minutes. Je peux désormais attendre vu que je suis en charmante compagnie. » Non pas que le mode lover soit totalement activé mais il y a une part de sincérité malgré tout dans cet échange verbal. De toute façon, s'il en faisait davantage soit elle serait trop bercée par la naïveté pour gober ses conneries, soit ce serait lui qui passerait pour le boulet de service. Il se tait un instant. « Dis-moi Roméo, il est passé où ton violon ? » Les illusions, ce n'est pas pour elle. Il préfère emmerder les salopes.

« Oh je vois, juste un jour sépare nos connaissances des lieux et cela me semble déjà être un fossé. Mais j'espère pouvoir renverser la tendance. » Elle a l'air effectivement plus ancienne, plus que ça. Plus curieuse de ce qui l'entoure ou plus prudente, tant mieux au fond. Son regard ne cesse d'attraper le sien. Les femmes sont mignonnes lorsqu'elles battent des cils pour capter l'attention du mâle. Ok, soit, il est attiré. Reste encore à voir par la suite. « Marchons un peu. » dit-il en se relevant et tendant son bras.

Quand il la regarde, elle se sent pousser des ailes. Ils ne se connaissent que depuis une dizaine de minutes et la voila deja en train de penser qu'elle aimerait que ce moment ne finisse jamais. Elle avait l'impression de lui plaire, elle se sentait belle quand elle était avec lui. Elle n'avait jamais eu d'aisance avec son corps l'Arabella. Elle ne rentrait pas dans le moule de la blonde aguicheuse ou de la brune studieuse. Elle était une petite femme frele et rousse. Elle se souvint des moqueries, du temps passé devant son miroir à se demander pourquoi elle n'était pas comme les autres. Un visage trop enfantin, un corps maigrichon, rien ne lui plaisait chez elle et pourtant en ce jour là, elle avait confiance en elle et elle se dit que finalement la difference était peut être une très bonne chose. Elle regarda ses tatouages, caressa son bras sans vraiment sans rendre compte en regardant les dessins, en essayant de comprendre leur signification, leur histoire. Elle aussi voulait s'en faire mais n'en avait jamais eu l'occasion. Elle aurait eu une mauvaise réputation l'Arabella si elle s'était ramenée avec des tatouages.

Elle le regarde. Il a l'air perdu. Ca la touche. Elle est prise d'affection pour lui. Elle ne le connait pas mais etonnament ne s'en méfie pas. Elle essaye de ne pas écouter la petite voix dans sa tête qui lui chuchote de faire attention. Elle a envie de prendre des risques, elle a envie de vivre et après tout que risque t'elle? Bella en a marre. Marre de se méfier de tout et de tout le monde. Marre d'être encore qu'une femme enfant apeurée. Elle veut faire confiance. Elle veut pouvoir rever sans se poser de limite. A chaque fois que Clyde prononcait une syllabe, le rouge lui montait aux joues et ces coups de sang lui donnait chaud oubliant le froid presque hivernal. Elle ne savait pas comment réagir vis à vis de lui. Et c'est ça qui la troublait. "Je vais pas te pousser à partir loin de là. J'aime beaucoup être là avec toi."

Apparement, Clyde était arrivé un jour après elle. Peut etre que Bella aurait pu le croiser, peut etre même la t'elle croiser sans le savoir. Elle n'avait surement pas fait attention, se renfermant sur elle meme. Se cachant dans sa carapace. "J'ai deja fait tout les alentours de cette ville. Y aura du travail pour que tu arrives à mon niveau" Elle se perdait encore et toujours dans son regard. Chaque fois qu'elle se tournait vers lui et qu'il la regardait, elle cessait de respirer. Elle le vit se lever. Elle acceuillit cette promenade avec un grand sourire ne supportant pas de rester trop assise. Elle prit sa main et se leva Pour retourner à la ville, il faut aller par là Elle indiqua une direction à droite du jeune homme. Elle était sure d'être arrivée par là. Enfin presque sure.

**▸ HERE SINCE** : 25/11/2014

Les émotions sont un cocktail explosif, surtout quand on cherche à les ignorer. A faire comme si elles n'existaient pas pendant trop longtemps. La vérité, c'est qu'il n'y a que dans une seule série à succès qu'il est possible de songer à cette hypothèse : taire ses émotions. Mais ne la mentionnons pas.

Un poil plus humain et une vague de frissons l'aurait envahi. Elle caresse sa peau, fait courir ses doigts fins le long de son bras, parcoure les tatouages. Si elle savait, il les collectionne les dessins sur son corps qu'il juge informe. Au départ, il avait la conviction que ça le rendrait moins laid. Et puis finalement, c'est juste son coté artistique qui ressort. Elle est douce Arabella mais elle lacère son âme. La dernière (et même la seule) à l'avoir fait, il ne devait pas avoir plus de sept ans. Il n'est pas juste pour elle de s'intéresser à lui. De plus, le sang a déserté son cerveau donc il ne peut totalement comprendre puisque sur le point de montrer sa connerie humaine.

Bref. « Plaisir partagé dans ce cas. » Il erre, il déambule à ses côtés. Il marche, les pas sont bancals. Les pas sont bizarres. Clyde se contente juste de traverser la forêt. Et c'est con parce qu'en cet instant, il ne rejette plus les conditions de sa naissance ni les contraintes liées à l'enfance ou pire encore l'adolescence. Simplement serein. Pas au meilleur de sa forme mais bien tout de même. Pourrait-elle passer entre les mailles de son machisme étouffant, l'heure n'est pas venue de le savoir mais il l'espère : sinon il continuerait inconsciemment de détruire ce qu'il touche. Ce qui le rend... différent. Ou bien, avec de l'espoir, il saurait comprendre davantage la psychologie féminine et ferait preuve d'une rare tendresse envers celle qu'il se complairait à séduire. C'est déjà arrivé, cela pourrait éventuellement se reproduire.

Elle est si confiante. Elle a une longueur d'avance, c'est tout. Elle est plus forte qu'il n'y paraît Bella ; elle envoie valser ses états d'âme. Ses joues s'empourprent d'une telle sorte, c'est tellement insensé qu'il veut s'y refuser. De peur qu'elle ne s'instaure déjà dans les recoins de sa boite crânienne. Il prend la décision de relever le défi sachant qu'il s'estime lui-même expert des coins discrets. Et ils ont déjà empruntés le chemin qui mène à la ville selon elle depuis une ou deux minutes. « Vivement qu'on y parvienne, histoire de boire un café par exemple ou pour ma part un bon cocktail à base d'eau minérale et d'aspirine. »

Chaque arbre se ressemblait, chaque buisson, chaque feuille a l'air identique à l'autre. Mais la rousse arrivait à retrouver son chemin grace au petit detail superflu que personne d'autre aurait remarqué. C'est ça qu'elle aime la Bella, ce qui ne se voit pas au premier abord. Elle avait peut être deniché chez lui le petit détail que les autres n'avaient pas vu et c'est sans doute la raison qu'il est si particulier pour elle. Neanmoins, elle se sentait bloquée. Le regardant mais ne bougeant pas. Lui souriant mais ne parlant pas. Elle savait bien comment ça allait se finir. Elle l'avait déja vécu. Au début c'est merveilleux, tu penses avoir trouver le bon, tu crois qu'il te respecte et huit mois plus tard tu te retrouves dans ta voiture direction l'inconnu. Elle ne voulait plus revivre ça Arabella. Elle avait assez souffert. Elle essayait tant bien que mal de creer un mur entre elle et le brun. Mais elle n'en avait pas envie. Elle avait envie de le connaitre, d'apprendre des choses sur lui. Avait elle le droit de faire ça?

Arabella regardait le sol, essayant de ne songer qu'aux milliers de feuilles sous ses semelles et pas à l'ange marchant à coté d'elle. Elle entendait son souffle, elle sentait son odeur juste à coté d'elle. Elle ne voulait pas y croire. Ne le pouvait pas. Pour ne pas se faire souffrir, elle se rememora la douleur, le dechirement quand elle apprit son depart loin d'elle. La rousse se rendit compte que c'était il y a deux mois deja. Elle etait morte à petit feu et il fallait qu'elle parte avant de se retrouver clouee dans un cerceuil six pieds sous terre. Elle se sentait changeante, elle se sentait libre ici. Libre d'être qui elle voudrait être.

Elle reconnaissait le chemin. Il ne restait plus beaucoup de temps avant qu'elle doive se separer de lui. Elle ne lui serait plus d'aucune utilité. Peut être qu'elle le reverra un jour. Elle l'espère de tout coeur l'Arabella. Il lui proposa d'aller boire un café. Son coeur fit un bond, elle allait encore passer du temps avec lui, profiter encore de sa presence pendant quelques temps. Elle souria à son interlocuteur -C'est le prix à payer pour avoir deconner pendant toute la soirée. Maintenant tu es obligé de prendre de l'aspirine infame. Elle rigolait de bon coeur s'imaginant deja la tête de dégout quand il buverait le liquide poudronneux.

**▸ HERE SINCE** : 25/11/2014

Le ciel anthracite déprime ; pleure. Mais le brun aspire la douceur de l'air et la présence féminine. Si Clyde était encore dans les vapes au moment de la rosée du matin, il se trouve désormais aux premières loges d'une pluie fine qui s'annonce persistante. Il ôte son manteau et le lève à bout de bras pour faire un abri (ridicule) à Arabella et lui-même. De toute façon, il est pris de telles bouffées de chaleur qu'il lui est insupportable malgré la saison d'avoir un tel vêtement sur le dos, autant qu'il serve différemment. Son estomac chahute encore tant et si bien qu'au moindre spasme, il craint de se retrouver courbé en deux, recrachant jusque ses entrailles. Mais il avance toujours sans perdre l'équilibre ni relâcher le contenu acide que son corps n'a pas éliminé. Pour l'instant et parce qu'il se retient. La boule d'angoisse ne s'atténue pas, intérieurement il est bombardé. « M'en parle même pas. »

Il y a beaucoup de silences qui s'installent, ces silences n'ont rien de pesant toutefois. L'aspirine est l'ennemi des lendemains de cuite. Rien d'en parler, ça le rend malade. Et se retrouver au service d'une stupide poudre le laisse perplexe. Il tend son manteau à Bella, se précipite derrière le deuxième arbre le plus proche, tente de respirer au mieux et cède au haut le cœur qui le tenaille. Dissimulé par le tronc massif : plus d'autre option. La honte le submerge à même vitesse que la pression exercée lui permet de se vider. Probablement davantage que n'importe qui parce qu'en temps ordinaire, il ne déteste pas vomir. Conséquence banale de soirées alcoolisées avec laquelle il s'est accommodé. C'est une position qui le met dans une telle faiblesse à présent... Au moins, elle n'assiste pas au massacre et il lui épargne l'aspect ainsi que l'odeur des excès de la veille.

« Oublie ça. » lance t-il d'un ton presque sec en revenant sur ses pas, s'étant essuyé préalablement la bouche d'un mouchoir tiré de sa poche. Clyde a l'esprit obscurci par chaque moment passé à essayer de comprendre pourquoi il n'est pas dégoûté comme il devrait l'être. Mais tout est si flou, si embrouillé, si incompréhensible que le jour où il a commencé à boire jusqu'à la vomissure ne lui revient pas en mémoire. Il tente d'esquisser un maigre sourire mais n'y parvient pas. La gêne est là. Ce n'est pas l'ardent désir de disparaître qui lui manque. Sauf qu'il ne la reverrait peut être pas.

**▸ HERE SINCE** : 13/01/2014

arabella ne passant plus, j'archive.