J'avais accroché ma planche à ma cheville, fin prêt à affronter les vagues qui s'offraient à moi. Poussant un léger soupir, ma planche suivait les mouvements que nous imposait l'eau, alors que mes bras battaient le liquide. Finalement, j'en venais à mettre mes deux pieds sur celle ci, naviguant à la poursuite des vagues, un sourire étirant mes lèvres.

et des fois, ça me manque. alors je viens là, me frotter aux vagues. j'ai appris à surfer juste après avoir appris à marcher. et c'est comme le vélo, ça s'oublie jamais. alors je suis là, à essayer de dompter la vague une nouvelle fois. au loin, j'aperçois quelqu'un. je souris. je même sais pas qui c'est, mais en tout cas, c'est bien la première fois que je vois quelqu'un d'autre que moi surfer à banff. surtout par ce froid.

Je glissais, là, sur ma vague, sans craindre froid et vent. Lorsque je chevauchais ma planche, j'avais la nette impression que plus rien ne pouvait m'arrêter. Oui, j'étais invincible, et pourtant si vulnérable. Mes prunelles s'étaient finalement posées sur une silhouette, là, juste un peu plus loin. Oh, pas bien longtemps, mais juste assez pour me déconcentrer, une vague recouvrant finalement mon corps, me trainant au fond du bassin.

je fixe la silhouette lointaine. à sa carrure, je serais plutôt à penser que c'est un homme. mais j'me trompe tellement souvent que je préfère ne pas me prononcer définitivement. puis y'a une vague, et le surfeur se fait emmener sous l'eau. la force d'une vague, c'est pas quelque chose qu'on peut maîtriser. on peut juste essayer de la dompter. alors, encore sur ma planche, je m'approche de l'endroit où il était lorsque je vois une petite tête percer la surface de l'eau cristalline. ça va? je demande simplement, après avoir lâché un éclat de rire.