Dans mes bras Cosmo est lourd comme mon cœur dans ma poitrine. Arii, je l'ai tourné et retourné dans ma tête sans arriver à y comprendre quoi que ce soit, jusqu'à ce que je décide que y avait rien à comprendre, jusqu'à ce que je reçoive son message. Tom. Trois lettres. Moi. Et puis lui. Il est de l'autre côté de la rue. Il illumine tout son bord de trottoir comme un lampadaire allumé en plein jour. Ou un soleil jeté sur Terre.

je suis un clown sans sourire et pauvre d'un seul ballon, je ne rends pas les gens heureux, il seulement avoir une étoile qui va être heureuse, une étoile garçon qui s'appelle cosmo. je les vois, au bout de la rue, coeur s'emballe, il veut me voler ce ballon et voler ailleurs. je m'approche, petit pas par petit pas. - enfant suprise, bel enfant surprise. je lui donne son ballon, je lui donne un sourire.tu peux regarder tom, arii, tom il est toujours beau, tom est toujours là. - tom. lui aussi, il reçoit un sourire.

Il sourit à Cosmo qu'il trouve beau et je trouve déjà que la vie reprend un peu de ses couleurs - bleu ciel, chocolat Cosmo, or Arii. Il me sourit et là c'est tout mon monde qui s'envole. J'aime bien mon prénom dans sa bouche, Tom, c'est un bonjour et puis c'est doux, comme de la soie, mais lourd aussi, comme du velours. Évidemment il a pas oublié les baisers. Ça me gêne, j'essaie de pas y penser, j'essaie de regarder ailleurs, mais j'ai pas envie alors j'y arrive pas. Donc je le regarde. Entre mes bras il y a Cosmo qui s'agite et qui joue avec le ballon, qui veut me faire jouer avec le ballon, mais moi, je suis plus là.
- On rentre ?

ils entrent dans mon petit, très petit appartement. il est gêné aussi, il n'y a pas de couleur, seulement un lit, un sofa, une cuisine, une toilette et puis une télévision, c'est tout simple, c'est une maison, ma maison. - je vais faire des biscuits, vous voulez de l'eau, du lait ou du jus d'orange ? vous, mais ce n'est que tom, cosmo il vole avec son ballon. - désolé, pour tout. je n'ose pas le regarder, je veux un câlin de tom, on s'y sens bien. mes mains dansent ensemble, j'attends l'infini, j'attends sa voix, elle me manque déjà.

Peut-être que tout est blanc, que tout est bleu, peut-être qu'il y a des arcs-en-ciel sur les murs, je sais pas, c'est Arii que je regarde, j'en prends plein les yeux moi qui pensais ne jamais le revoir. Deux jus d'orange, je dis. Cosmo trouve la sortie de mes bras et court partout avec le ballon, après le ballon, il a déjà fait de la maison d'Arii son terrain de jeu. Je pourrais avoir peur qu'il catapulte quelque chose, qu'il casse tout. Je pourrais. Mais il y a Arii. Quand il y Arii et qu'il est grand et beau comme ça, je peux plus faire grand chose.
- Désolé, pour tout.
Ma tête a du mal à comprendre, c'était moi l'horrible chose, c'était moi qui dis non tout en pensant oui très fort, c'est moi qui suis resté à la traîne avec mes histoires de filles, mes histoires de cœur.
- Mais non t'as rien fait, t'es ...
Parfait, magique, soleil, vitamine. De l'or.
Son visage le pense très fort, désolé, désolé, on peut le lire dans ses yeux et sur sa bouche qui veut encore le répéter, on dirait, désolé. Je m'approche pour le faire taire et le faire changer d'air, je l'entoure de moi, je l'entoure de mes bras et je disparais contre lui. Bercé par les cris joyeux de Cosmo.

ses bras retrouvent les falaises de mon grand corps, et moi mon nez se faufile jusqu'à son cou, parce que tout me manquait déjà. un câlin maladroit, un câlin tout chaud et cosmo qui essaie de s'enfuir et de voler, mais il est coincé entre ses petits murs trop géant pour lui. tom est partout dans ma tête et dans mon corps, je ne pense plus à ces deux jus d'orange qui s'impatientent d'être dans leur estomac ou même à ces biscuits, c'est tout simplement tom. tom le petit, cosmo le très petit. tes pensées divaguent arii, tu sais plus où t'es, tu es dans son cou, mais toi, t'es ailleurs dans ta tête, arii, tu as le droit de rêver. tu oses goûter la peau de son cou sur le bout des lèvres, tu oses et tu recules. faut pas le toucher comme ça, faut pas lui montrer autant d'amour, c'est qu'il va fuir comme les autres, je suis une bombe. - les ... les jus, oui les jus. je donne un verre à tom et je donne ce petit verre à cosmo, cosmo qui a du mal, ce arii qui l'aide à tenir son grand verre pour ses petites mains. - tom d'où viens-tu ? il faut parler pour essayer d'oublier.

Cosmo est la musique de ce câlin, une douce chanson comme des voix d'oiseaux, absolument déconnectée du monde, à moins que ce ne soit moi, lui, Arii, nous, qui soyons hors de ce temps. D'abord il y a son nez qui tombe dans mon cou et puis sa bouche qui embrasse ma nuque, je décolle, je vole. J'oublie que j'ai un enfant, je ne suis plus qu'un cœur qui voudrait qu'Arii l'aime et je crois que c'est le cas, mais il s'en va. Il a l'air perdu,
- Les ... les jus, oui les jus
il dit comme ça.
Il me donne un verre, et ses mains s'enroulent autour de celles de Cosmo pour ne pas faire tomber son verre, je suis bouche bée. Mon verre, j'y touche pas.
- Tom, d'où viens-tu ?
Ce sont des vrais mots de vraie conversation et ça me fait drôle dans sa bouche, Arii c'est inattendu, Arii c'est poésie. Moi, je récite ma réponse : Denver, Colorado. Cosmo est déjà reparti à la conquête du petit monde d'Arii, il virevolte comme un danseur entre le canapé et la télé, il est très vivant à côté de moi, statue-homme.
- J'suis ... j'suis très content d'être là.
Et moi-même je sais pas trop où je veux en venir.
- Toi, tu viens du Missouri.

tom, il est content d'être là tom, peut-être qu'il vient de ma garde-robe, peut-être est-ce lui qui me fait peur dans mon sommeil, que j'ai peur de dormir seul, de ne plus me réveiller. non, tom ne peut pas être l'homme du garde-robe, il est gentil et cosmo aussi. je remarque son jus, il est timide son jus, il ne bouge pas. - oui, français du missouri. petit français qui n'a jamais perdu son accent. arii va lui parler en français, voir ses yeux s'illuminés et puis peut-être aussi le voir sourire. - petit français arii aime beaucoup petit anglais tom. je souris, et je ris. peut-être qu'il va comprendre, peut-être pas.

C'est vrai qu'Aristide a dépassé tout l'océan atlantique pour venir me retrouver ici, c'est vrai que c'est pas un gars du coin, que parfois sa langue trébuche sur les ère et les doublevé répétitifs. C'est vrai. Pour me le prouver il me dit peut-être dix mots dans sa langue de Baudelaire. Une phrase en français et je le trouve beau. Une phrase en français où il doit être question de lui et moi, de nous, j'entends nos noms. Mais c'est tout ce que je comprends. Je le regarde avec un air qui dit tu m'as perdu là. Comme je fais avec Cosmo parfois quand il parle avec ses mots à lui. C'est sa poésie à lui et la poésie, on comprend pas toujours. Avec Arii, c'est pareil.
- J'ai compris "Arii" et j'ai compris "Tom" mais j'ai pas compris ce qu'on faisait ensembles dans ta phrase ...
Est-ce qu'on se faisait un câlin ?
Est-ce qu'on s'aimait ?

je prends ce temps de réfléchir, ce temps précieux qui ne veut pas tout gâcher, ce temps pour tourner sa langue sept fois dans la bouche pour pas dire de mauvaise chose. - on était heureux. on était bien, on s'aimait, on étais heureux tous les deux, tous les trois. mais ce n'est qu'une phrase arii, ce n'est pas un monde, c'est que des mots. cosmo court, court tout partout et je me rappelle des biscuits, alors je commence, j'essaie de faire les choses bien, j'essaie d'être patient et de tout faire avec amour. - tu aimes quoi tom ? peut-être qu'il aime des choses curieuses. peut-être qu'il aime le ciel et les étoiles ? peut-être qu'il aime le vert. je souris. et tu te souviens arii, tu lui as déjà demandé ce qu'il aimait, tu perds la tête, tu perds la mémoire. - tu n'aimes pas quoi ?

Il prend son temps pour penser et j'ai peur qu'il me dise seulement ce que je veux entendre, métamorphoser incorrectement son français en poésie anglaise.
- On était heureux.
Il le dit avec le cœur, et je suis persuadé que c'est ce qu'il a vraiment dit tout à l'heure sans que je puisse vraiment comprendre. Ça me plaît d'être heureux avec lui et avec Cosmo mais c'est l'imparfait que je déteste, comme si on était plus rien, plus heureux, je voudrais pouvoir le conjuguer au présent et au futur aussi. Qu'on soit heureux maintenant et après. Il me demande ce que j'aime et puis il me demande ce que j'aime pas, parce que les choses que j'aime, je les lui ai déjà dites, c'est lui, voilà. Tant pis pour moi qui voulait aimer que des filles. Qui étais prêt à passer à côté d'Arii, pff, n'importe quoi.
- J'aime pas quand t'es loin de moi.
Je le dis tellement pas fort, tellement murmuré que je me demande si je l'ai vraiment dit, s'il a vraiment entendu tous ces mots sortir de ma bouche comme pour lui faire une déclaration. Peut-être que j'ai honte, peut-être que je suis timide, peut-être que j'ai peur de ce qu'il va dire.
- Tu veux que je t'aide ?
À la cuisine.

loin l'un de l'autre, loin de quelques pas, loin de quelques infinités. tom, c'est toi qui ne voulait pas de ce baiser, c'est toi qui voulait partir, non c'est moi. c'était un beau moment. et parce que tout est triste dans mon coeur, je vais rejoindre ses bras, rejoindre son corps et rejoindre son cou. tom est si grand, tom est si petit. la cuisine peut attendre, les biscuits aussi, un câlin, ça non, ça ne peut pas attendre. il faut danser, alors on danse, des petits ronds, deux corps collés. cosmo regarde le soleil par la fenêtre et je vois les cheveux de tom briller. - pourquoi tu n'aimes pas les garçons ? pourquoi tu n'aimes pas les baisers de garçon ? les filles embrassent mieux ? je ne sais pas, tu ne sais pas arii, tom était ton premier, des lèvres au masculin. pourquoi toi, tu aimes les garçons ? parce que j'aime tout, tout est beau. surtout tom.

J'ai rien demandé, j'ai rien vu venir, et il est là. Partout. Il est ce que je respire et ce que je touche, ressens. Tous mes sens sont mobilisés pour lui. Rien n'existe plus sinon ses bras. Moi dans ses bras. Moi séparé du monde. Le monde, oh, le monde. Il pourrait tomber, s'effondrer, exploser. J'ai honte de le penser. Je l'aurais pas pensé encore la semaine dernière. Mais tant que y a Arii y a de la vie.
- Pourquoi tu n'aimes pas les garçons ?
Parce que j'aime les filles.
J'aimais les filles avant toi, je te jure.
- Je ...
L'embrasse.
D'abord ma bouche est trop soigneuse, elle fait soigneusement le contour de la sienne et puis elle décide, je décide que ce sera autre chose, un autre baiser. Ce sera pas comme le premier des premiers, des joues rouges et du rejet, ni comme celui qui a suivi, baiser de récupération. C'est tout neuf, c'est tout amour, j'ai jamais goûté des lèvres aussi douces, aussi coton, alors je m'y attarde, je prends mon temps.
- J'aime toi, ça suffit pas ?

mes mains font le contour de son visage tout rond. nos lèvres dansent ensemble, c'est tout nouveau, c'est tout étrange, c'est tout beau. tom, il fait tout ça bien et puis moi, c'est tout maladroit, je ne sais plus respirer, je ne sais pas comment, personne ne m'a donné de cours. les yeux sont fermés. il aime toi arii, et toi tu l'aimes lui. - j'aime toi aussi. c'est triste d'aimer, c'est se perdre aimer, mais c'est tout, aimer. ce sont mes lèvres qui vont rechercher les siennes, elles s'approchent tout doucement puis elles se déposent avec douceur, c'est tout chaud. - tu es beau. et je parle contre ses lèvres et je pleure contre ses lèvres, car c'est tout nouveau et arii, enfin tu te fais aimer, enfin tu ne te fais pas fuir. il est là, avec cosmo.

Mes yeux fermés contre ses yeux fermés. Quand il parle c'est comme s'il était une voix dans ma tête. Ça me fait tout bonheur de l'avoir dans ma tête et sur ma bouche aussi.
- J'aime toi aussi.
Ses lèvres qui reviennent à la charge et œuvrent timidement dans leur coin. Ses mots contre ma bouche, trois mots, tu es beau, je voudrais les lui renvoyer, il est beau Arii, mais une larme tombe contre ma bouche. Sa larme. Ses larmes. Doucement je recule, un peu, dans mes mains j'ai son visage trempé, on dirait qu'il a plu dessus, mais si ce n'était que ça, que de la pluie, ça irait, non, c'est des larmes, du chagrin ?
- P- pourquoi tu pleures ?
J'ai la voix qui fait des trémolos, les yeux qui ne comprennent pas, le cœur les mots la bouche qui s'affole. Ce que je voudrais, ce qu'il faudrait, c'est construire un monde. Un monde à nous trois. Cosmo Arii et Tom. Je le dessinerais sur un bout de papier volant et il prendrait forme sous nos yeux, nos trois paires d'yeux. Là-bas on pourrait vivre bonheur, sans larmes et sans malheur.
- Je veux pas que tu pleures, Arii.

ce n'est plus de la tristesse, ce n'est plus de la joie, c'est tout ensemble, ce sont des larmes douces et salées. il faut arrêter de pleurer, alors mon bras cache les larmes, c'est son boulot, il ne sert qu'à ça, et serrer tom contre moi. - c'est que tu, tu es là et tu pars pas alors que ... alors que c'est l'histoire de ta vie arii. mes mains contre les siennes, j'essaie de me défaire, mon visage veut être libre, mais moi, je veux le toucher, alors je garde ses mains dans les miennes, elles les protègent. - c'est ok. tout est ok quand tom est là. et c'est là que le silence décide de prendre sa place, c'est là que les mots et ma langue décident de faire qu'à leur tête et de me laisser sans rien, que le toucher et les yeux. - chocolat ? les biscuits.

Le sel ronge ses joues et ses yeux qui pleurent disent bonheur-malheur c'est à n'y rien comprendre. Il va me falloir un guide-Arii. Je suis très près à apprendre. Élève intéressé. Son bras cache le massacre pourtant il est beau, il est beau même quand il pleure.
- C'est que tu, tu es là et tu pars pas alors que ...
Alors que quoi j'aimerais bien savoir mais il dit c'est ok. C'est ok tout va bien. C'est vrai que c'est ok. C'est ok avec Arii. C'est soleil, chaleur, tendresse. Il garde mes mains dans les siennes et puis il dit chocolat, chocolat pour les gâteaux, je lui caresse la joue. C'est une réponse. C'est un oui. Chocolat comme Cosmo. J'hésite à dire un mot, dire un quelque chose, j'ai peur d'aller dans le mauvais sens, sens opposé à lui, j'ai peur de dire un truc qui casserait tout alors qu'on commence à peine à (se) construire. J'ai peur de dire quelque chose et qu'il parte en courant. De ne jamais pouvoir le rattraper. De le perdre dans la foule.
J'ai l'impression d'avoir douze ans.
Premier amour.
- Il ... il est quelle heure ?
Arii.
Ça doit être une de ces personnes qui sont magnifiques au réveil.

est-ce que c'est ce qu'il fait avec les filles ? est-ce qu'il les aime autant ? et il leur touche la joue de cette manière ? peut-être qu'il m'aime différemment, tom aime de deux manières, mais c'est qu'il est différent, c'est qu'il brille comme un énorme soleil, c'est qu'il réchauffe mon coeur tout froid. c'est que j'aimerais partir au bout du monde avec lui et cosmo, c'est que j'aimerais voir la vie avec lui, voir à quoi ça ressemble prendre un café et faire de la tarte et faire un monde imaginaire à deux, non, à trois. cosmo doit savoir comment faire un monde imaginaire, car c'est un enfant chocolat et tout droit être bonbon. - dix-huit heures et trois minutes. c'est qu'on droit manger de la lasagne, pas des biscuits, c'est que j'ai envie de le connaître. tu peux arii, ne soit pas gêné. - on peut s'apprendre tom ?s'apprendre et se dessiner et puis s'aimer ? tu peux m'apprendre ? je vais t'apprendre. tout, jusqu'à tes peurs et puis ta sorte de bonbon préféré.

Douze ans.
C'est les yeux qui ont du mal à réaliser cette personne qu'on croit être la plus belle au monde. Le cœur qui n'en peut plus d'aimer. Les mots qui rêvent de dire je t'aime tout le temps sans s'arrêter et sans se lasser. La bouche qui voudrait embrasser, embrasser sans jamais respirer.
- Dix-huit heures et trois minutes.
Le temps passe vite entre ses lèvres, sur ses lèvres, trop vite, à ne plus voir la vie passer, à oublier de respirer et de faire des choses d'être humain, à se demander où peut bien être Cosmo. Il est là, il grimpe sur mes genoux. Il a profité d'un répit d'amour entre Arii et moi pour se refaire sa place. Un bout de bonheur en plus.
- On peut s'apprendre tom ? S'apprendre et se dessiner et puis s'aimer ? Tu peux m'apprendre ? Je vais t'apprendre.
Je souris du sourire qui réfléchit.
Quand il est là j'ai du mal à parler de moi sans lui, moi avant, moi et les filles, tout a l'air faux et en noir et blanc, il n'y a plus que lui pour avoir du sens et des couleurs, avec Cosmo aussi, alors c'est de Cosmo, que je vais parler.
- Quand j'ai rencontré Cosmo il ... il existait déjà. Je veux dire, il marchait, il parlait, il riait, il souriait, il comprenait des choses, il connaissait des gens. J'ai dû me mettre de force dans sa vie, m'y introduire et puis faire en sorte qu'il m'y accepte, pouvoir y rester. Cosmo et moi c'est un peu comme toi et moi. C'est quelque chose qui est arrivé contre toute attente et puis tout ça. C'était quoi, ta vie, quand tu étais en France ?
Plus tard, je raconterai Arii à quelqu'un, et je dirai pleins de belles choses.