y'a ce chien qui suit sa maitresse, y'a des gens qui dansent et toi t'es là. tu n'sais pas pourquoi. mais pourquoi pas ? t'aime pas les chiens, tu préfères les chats. c'est mou, ça bouffe et ça dort toute la journée. tes yeux se fixent sur le feu. t'aimes le feu, c'est tellement majestueux. c'est beau, tout est beau. tu t'lèves, t'as besoin d'une cigarette. ta meilleure amie dans ta vie de taudis humain. la première taff te pose déjà.

j'dois avoir l'air d'une paumée, là, à regarder le feu. mais c'est beau, y'a pas d'autres mots. ouais. si j'devais choisir un vice, je choisirai d'être pyromane, ça doit être cool de jouer avec le feu. une voix féminine m'arrache à la contemplation des flammes dansantes (mj). je souris. si elle l'allume avec ce brasier, elle risquerait de réduire à néant son joint. ce serait dommage. je fouille mes poches à la recherche de mon briquet, mais j'le trouve pas. putain, je perds toujours tout quand j'en ai besoin. je l'ai pas... mais attends. j'regarde autour de moi. je vois un chien avec sa maîtresse (excalie). j'passe près d'eux, j'en profite pour caresser le chien. il est mignon, mais j'me rappelle que j'me suis faite mordre par un chien quand j'avais 8 ans. saleté. puis j'aperçois un mec un peu plus loin, tout seul (dino). il fume, lui, il doit bien avoir un briquet ou un truc du genre. je m'approche. salut! son visage m'est inconnu. ça te dérange si je t'emprunte ton feu? si il est bien luné, il me dira oui. sinon, il m'enverra bouler. ça passe, ou ça casse.

tu tires sur ta clope comme si ta vie en dépendait. tu fais pitié, tu le sais. t'es perdu comme ces chiens sans collier. tu baisses la tête, pense à toi, à c'que tu fais ici, tout ça. puis on t’interrompt pour te demander du feu. et toi, vintage dans l'âme, tu sors machinalement ton paquet d'allumettes sans regarder qui te le demandait. tu ne dis rien puis tu te décides enfin à tourner la tête vers cette jolie voix féminine. tes yeux bleus glaçants tombent directement dans les siens. elle est belle en plus de ça, et tu restes là à la fixer en lui tendant ton pauvre paquet, fumant ta cigarette. tu sais que dès qu'elle se sera emparée du paquet, tu ne la reverras sûrement jamais. un peu comme toutes les personnes que t'as rencontré dans ta vie. elles sont arrivées, ont laissées leurs marques et se sont enfuis comme des voleuses. te laissant des cicatrices à vie. tu détournes le regard, pour ne pas y penser.

sans un mot, je prends le paquet d'allumettes qu'il me tend silencieusement. je souris, ça faisait longtemps que j'avais pas vu quelqu'un allumer sa clope avec une allumette. c'est original. merci. je lève les yeux vers lui. la couleur de ses yeux me frappe de plein fouet. y'a certaines personnes qui ont été gâtés par la nature, et puis y'a les autres. lui, il fait partie de la première catégorie. j'ai pas envie de partir comme une voleuse, et puis revenir après discrètement pour lui rendre son paquet. non, c'est fini ça. alors je dis tu peux venir... si tu veux. je commence à m'éloigner, mais pas complètement. j'veux pas le forcer.

elle m'a l'air si gentille, tu dois faire si pitié que ça. peut-être que tu devrais faire un effort, tu ne sais pas. la suivre ou pas ? hésitant, tu finis par la suivre, de loin. comme un animal apeuré qui veut quand même de la compagnie.

elle est gentille, elle se lève rien que pour elle. elle la suit alors du regard. elle s'aventure jusqu'à rencontrer quelqu'un (dino). de loin il a l'air magnifique. elle lui emprunte du feu puis elle se retourne et il la suit. ils viennent tous les deux vers elle. elle est assise, le joint au bout des doigts et les regarde la rejoindre. sourire.

il hésite, et je me demande: j'ai l'air si méchante que ça? puis il finit par me suivre, et ça me rassure. une fois arrivée de nouveau près du brasier, je tends la boîte d'allumettes à la jolie brune. je lui lance un sourire. voilà! tout ce que j'entends, c'est le tintement des bouts de bois dans leur prison de carton et les crépitements du feu. c'est un beau mélange. je m'assure que le blond ne m'ait pas fait faux-bond et m'assois en tailleur sur le sol, c'est mieux comme ça.

t'observes c'qu'il se passe autour de toi. le chien de tout à l'heure vient renifler tes pieds, tu lui grattes rapidement la tête. il t'ignore royalement. enfin, tu pars d'asseoir sur une buche, à côté des deux jeune femmes. je m'appelle dino. t'as l'air d'un enfant, c'est assez mignon.

elle lui tend le paquet d'allumettes. ça l'a fait sourire elle n'en avait pas utilisé depuis longtemps. elle plante son joint dans la bouche et habilement allume une allumette. elle la rapproche sur son joint et tire sur le joint. en refermant le paquet, elle le tend à son propriétaire. merci dino et elle lui sourit. moi c'est mj.

c'est un moment spécial. d'habitude, j'aurai été gênée. j'suis timide, j'aime pas trop parler à des gens que je connais pas. pourtant, là, je me sens bien, avec dino et mj. je peux pas m'empêcher de penser au chat d'alice, dans alice au pays des merveilles qui s'appelle dina et à mickael jackson lorque mj prononce son prénom. ça me fait sourire. ils sont originaux. et moi, c'est diane. paye ton originalité.

elle était bien là. elle ne connaissait vraiment personne et pourtant elle était à l'aise. ils avaient l'air sympas les deux autour d'elle. elle sourit quand diane se présenta puis continua tirer sur sa cigarette. ça faisait du bien d'être atterrie ici. elle contemplait le feu devant elle et leur dit vous aussi vous venez d'arriver ?