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ses mots sont comme une poésie. t'es là assis dans l'herbe, tout proche de dame nature et tu te sens bien. ça faisait tellement longtemps. quand elle te parle de la route, tu frissonnes un peu parce que tu te souviens de pas mal de trucs que t'aurais préféré oublier. tu te raidis un tout petit peu. la route abby, elle peut être belle mais elle peut aussi être triste, sombre, dure. tu pousses un soupir, serre un peu la mâchoire. ça se voit vu le sac d'os que t'es.

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Au bout de ses lèvres, les mots se transforment en poésies. Son murmure, il semble tellement douloureux pour lui que ça t'arrache un frisson, que ta peau, elle devient froide et fragile. T'as vu quoi Dino, qui te rend comme ça, qui fait que là, au bord de l'eau, tu ressembles à une ombre ? Un fantôme. Un fantôme au regard d'océan. Ca se voit. Ta voix c'est un murmure qui se veut caresse. Sur ton visage, ça se voit que parfois la route elle est dure. Alors doucement, tu te hisses sur tes jambes Abby, tu te mets debout et tu lui tend la main. Viens, on s'envole. On peut marcher ?

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tu le regardes faire, tu la regardes dire. au fond, t'as envie d'esquisser un sourire. mais non, pas pour l'instant. pour l'instant c'est dur, parce que tu n'aimes pas par de ça. de cette route. de la route que tu as faite. parce que t'as beaucoup perdu et que c'est dur. il te reste rien. t'es quasi-rien. perdu, seul. elle se lève, tu attrapes inconsciemment cette petite main rassurante qu'elle te tend. merci. pourquoi ? tu ne sais pas. tu sais, en y réfléchissant j'aurais préféré venir de ton village et avoir peur la route. vous commencez à marcher. tu lâches doucement sa main pour venir frotter ta nuque. seul signe qui trahit ton corps insensible.

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un instant, t'as peur qu'il refuse ta main. qu'il se lève sans ton aide. tu te sentirais bête. fragile. brisée peut être même. alors quand sa main touches la tienne, tu te sent respirer. merci à toi l'homme-sauvage de pas avoir laissé tomber ma main. tu souris, lâches sa main, glisses la sienne profond dans ta poche. là où elle est protégé. comme tu l'as toujours été. lui, l'enfant sauvage, toi, princesse modèle. tu te sent différente de lui, ses mots l'appui. c'est surement mieux oui. t'hausse les épaules. Tu veux pas paraître de ceux qui se plaignent de tout. moi ce que je voulais, c'était choisir mon chemin. marcher, me tromper, mais essayer des voies différentes que celles qu'on dessinait pour moi. pour toi, tu ris. on est pas toujours fait pour ce qu'on nous destine.

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il est toujours tant de changer, de vivre, de s'évader, de s'envoler. tu la regardes, esquisse un plus long sourire que le précédent. je dirais même mieux: qu'on est rarement fait pour ce qu'on nous destine. tu te refrottes la nuque, machinalement. je me suis tant trompé. mais on se relève à chaque fois. fonce. il faut vivre ses rêves, c'est beau. après on peut mourir en paix.

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Du coin de l'oeil, bercée par tes pas, tu lui lances un drole de regard, un qui voudrais peut être dire "aller, dis moi, racontes moi plus." T'aimes les histoires Abby, pas que les belles. Ca te donne envie de mettre de la musique dessus. ais cette histoire là, il semble pas prêt à te la dire. est ce qu'un jour tu pourras me raconter, tes reves et tes changements de route. Tu murmures parce que tu sais que t'es indiscrète. Si il veut, toi aussi tu lui racontera ton histoire. Une histoire maladroite. Une histoire de princesse. J'aime les rêves. Et quand j'y pense, je crois qu'ici, ça ressemble un peu à mes rêves.