Je n'suis pas ta friponne !

Un cinéma. Une salle vide. Un Disney. Des images. Du son. Retomber en enfance. Tu ne redemandais que ça. Tu t’occuperais des formalités de ton appart’ et de ton boulot plus tard. Pour l’instant, tu vis sur tes réserves et tu profites de tes vacances dans ta nouvelle ville d’adoption. Nuit, belle nuit sous le ciel d’Italie …

"Attrapez le, attrapez le !" des hommes, qui hurlent, et martèlent le pavé à toute allure. deux hommes, qui t'agonisent d'injures et tentent de te rattraper. tu fuis, comme le voleur que t'es, ton magot à la main, il faut que tu les sèmes, ou tu passeras un mauvais quart d'heure, tu t'enfonces dans les ruelles, tourne n'importe où, renverse une femme sans le vouloir, fait aboyer un chien en te heurtant au portail d'une maison, manque de tomber, te redresse à temps, reprends ta course folle. respiration sifflante et souffle court, tu sors sur une place, repère le cinéma, c'est ta chance, tu sautes par dessus une barrière et te mêles aux clients, marche normalement quelques mètres, tu penses les avoir semés. tu te plantes. "il est là ! dépêche toi Troy !" Scå qui sursaute et reprend sa course, s'engouffre dans la première salle du couloir, le film à déjà commencé, tu plonges dans une rangée, tes yeux fouillent l'obscurité, tu finis par repérer une place à côté d'une jeune femme, et tu te jettes quasiment sur elle en voulant prendre place sur le siège. tu t'enfonces dans celui-ci, et attrape la main inconnue. "ne criez pas, je vous en supplie ne criez pas !" lui chuchotes tu, la pupille dilatée par la peur.

La fourrière approchait dangereusement du jeune Scamp. Ange était partie, complètement anéantie. Tes mains serraient le bas de ton haut. Ce passage t’émeut toujours. Tu as eu la chance d’avoir une famille, d’avoir été choyée et aimée. Pas elle. Et si tu avais été perdue parmi la foule ? Sans un regard adressé à ta petite frimousse ? Tu te serais vite sentie apeurée.
Tu sursautes. Un jeune homme s’installe à côté de toi et te prends la main. Tu écarquilles les yeux. Mais pour qui se prend-il ? Des policiers poussent alors la porte et fouillent la salle avec une lampe torche. Tu serres les mâchoires. T’as pas trop envie de te faire attraper alors que tu viens jute d’arriver. Tu saisis alors le visage de l’inconnu entre tes mains et l’embrasse, profitant de ta cascade de cheveux qui cachent vos visages. « Vous me revaudrez ça ! » Un chuchotement glissé à son oreille, ton souffle chaud lui caressant la peau. Puis, sans rien dire, tu te renfonces dans ton siège. La porte se referme et emporte la lumière intruse avec elle.