Sur une marche, depuis des heures, assise sur un relent de cigarette.
Les yeux dans le vague, rougis par les intempéries de son intérieur. N'avait-elle pas oublié, ce que c'était une telle faiblesse du corps ? La gamine et ses cheveux délavés remontait sans cesse ses chaussettes hautes.

promenade de santé. ou peut-être promenade de curiosité. à observer les alentours, à découvrir le coin où elle s'est installée avec la blonde, dans un appartement pas loin. la musique crachée dans les oreilles, les prunelles vertes qui balaient le décor de wolf street. et une chevelure qui contraste avec tout le reste. des yeux rouges d'émotions. elle passe tout près. elle s'arrête. elles sont jolies, tes chaussettes. triste sourire. pleure pas, l'enfant. c'est douloureux, de voir les autres verser des larmes salées.

Elles sont grises., de la même couleur que son cœur. Serait-ce mentir si ce compliment ne l'avait pas fait esquissé une ébauche d'émotion ? La gamine tire son éphémère, qu'elle colore du pourpre de ses lèvres. Tu fous quoi ici ? avec autant de tact qu'une délaissée.

mais le gris, c'est qu'une couleur. et la couleur, c'est qu'un mot. tu peux choisir de les voir roses, ou bien bleus. ou vertes. c'est comme tu veux, l'inconnue. y'a que le trottoir et les villes, qui sont grises, mais toi, t'es bien plus que ça. t'es l'univers tout entier. alors, je t'en pris, vois multicolore. j'habite tout près, alors je découvre. mince sourire. elle retire ses écouteurs. et toi ? moment de silence. elles sont lourdes, tes larmes ? est-ce qu'elles sont trop difficiles à porter ? c'est pour ça qu'elle pleure, la blonde platine ?