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 play hard.

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MessageSujet: play hard.   play hard. EmptyLun 28 Avr - 16:33

elle erre, elle blasphème. elle aime, mais elle déteste surtout. ce monde, ce dieu. ceux qui lui ont donné ses jambes déficientes. elle aimerait qu'il y ait un sav. pour qu'elle s'enflamme, qu'elle les blâme. qu'elle soit réparée, enfin. libérée. mais ça ne fonctionne pas comme ça. alors elle scrute l'océan, à la recherche d'une réponse. mais elle ne connaît même pas la question. elle est brume, et à l'instar de son homonyme, elle ne peut être capturée. son corps ; son regard ; son attention. les vagues lèchent ses orteils alors qu'un soleil timide caresse son échine. elle saigne. heureusement, ce n'est que son cœur qui se dissout. qui se répand en traînées rougeâtres et qui l'étouffe de l'intérieur. elle a fui, mais elle demeure prisonnière.
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MessageSujet: Re: play hard.   play hard. EmptyLun 28 Avr - 16:42

La plage, tu connais pas. Là où tu vivais avant ça n’existait pas. Y a rien de bien qui existait avant. Juste toi et les ennuis. Face à la mer, tu te sens comme un gosse qui ouvre ses cadeaux de Noël. T’as peur d’être déçu, t’en attend peut être un peu trop. C’est que du sable, que de l’eau. Tu marches, les mains dans les poches, le vent soufflant légèrement dans tes cheveux, et dans ton tshirt qui ondule. Pour une fois, t’as pas de clope au bec. Faut dire que t’as niqué tout le paquet tout à l’heure et que t’es indéterminé à en racheter. T’attrapes un caillou qui traine sur le sable. Tu te demandes comment il a atterri ici. Si c’est quelqu’un qui l’a déposé délibérément, ou si il est arrivé ici par hasard. Ouais, tu te poses des questions trop connes parfois. Tu te poses beaucoup trop de questions d’ailleurs. Tu t’approches de l’océan, et tu découvres que t’es pas seul. Pas seul dans le sens ou tu sais qu’elle est tout aussi paumée que toi. Tu sais les reconnaître les gens brisés, les gens comme toi. Tu lances le caillou plat sur l’étendue d’eau face à vous, et tu la regarde qui ricoche. T'es à ses côtés, mais tu sais pas comment aborder la conversation. Tu te sens naze.
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MessageSujet: Re: play hard.   play hard. EmptyLun 28 Avr - 17:53

le plouf du caillou résonne. brise le silence. l'annihile, le viole. il n'est pas le bienvenu dans la quiétude de ce début de soirée. mais toi, tu l'apprécies. parce que ce petit bruit signifie la fin de ta solitude. pour un petit moment au moins. tu te retournes vers celui qui a pénétré dans ce lieu de paix. tu le détailles d'abord, en t'appuyant sur ta canne. il est mignon, mais tu l'imagines facilement avec une clope au bec. en mode bad boy. en mode "je t'utilise pour me défouler afin de mieux te lâcher". mais il ne faut pas juger. il faut lui laisser sa chance. alors tu t'approches en boitant un peu. « t'as pas une clope ? » tu demandes. ce serait violer la pureté de la plage, ouais. mais la clope c'est qu'un prétexte pour l'approcher, pour briser ce silence qui te pèse. pour briser ce chagrin qui t'asphyxie. t'as envie de te baigner mais tu sais pas si ça le ferait. avec ton corps... avec lui.
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MessageSujet: Re: play hard.   play hard. EmptyLun 28 Avr - 18:12

Tu la déshabilles du regard. Par défaut. Et tu réalises que ses séquelles sont physiques. Mentalement, t’en sais rien. Enfin si, tu le sais. Tu l’as tout de suite su. Alors pourquoi tu doutes ? T’es déstabilisé par sa condition, du coup tu sais plus trop comment réagir. Tu savais déjà pas, maintenant  encore moins. C’est bien fait pour ta gueule. Tu rentres dans la vie des gens sans prendre la peine de frapper. Tu t’immisces, et ensuite tu avises.  T’es frustré de pas pouvoir assouvir son désir. Pour une fois, t’as pas de clopes. C’est con. Tu sais pas si ça l’est plus pour toi ou pour elle. « Non. » T’es pas très éloquent, alors tu cherches à te rattraper, te raccrocher à un semblant de sociabilité. C’est toi qui est venu vers elle, alors maintenant t’assumes. Tu sais ce que c’est, assumer ? « J’ai plus de clopes. » T’es désolé mais tu le dis pas. Tu plisses des yeux en la regardant, tu te demandes pourquoi elle est là. Surtout à quoi elle pensait avant que tu viennes ébranler sa solitude. « Tu penses qu’elle est bonne ? » Il est temps pour toi de te faire baptiser, de sentir les vagues fouetter ton corps, et la fraicheur paralyser tes muscles. T’espères qu’elle sera froide. Parce que comme ça tu te sens vivant. Y a que la douleur et le plaisir qui te réveillent. Et là, t’as envie de te réveiller avec elle. De partager avec elle un bref mais intense arrêt dans le temps. D’oublier que parfois la vie ça pue. Et de prétendre être seuls au monde. Deux étrangers qui s’apprivoisent, qui tâtonnent, et qui sautent.
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MessageSujet: Re: play hard.   play hard. EmptyLun 28 Avr - 19:54

t'as envie de passer tes doigts fébriles dans sa barbe de trois jours. de panser les blessures que tu devines. parce que personne n'est intacte : la vie est une chienne. elle nous baise tous. c'est ce que tu penses. la vie, ou dieu. quelqu'un, en tout cas, tire les ficelles et sème des merdes sur son passage. t'es amère malgré ta jeunesse, parce que si t'es sans doute pas condamnée, tu risques quand même de perdre tes deux jambes. ne plus pouvoir serrer un homme contre toi, le ramener à toi ; ne plus pouvoir courir. marcher. nager. tu déglutis. tu vas pas pleurer devant lui. il ne mérite pas que tu gaspilles des larmes ; ta maladie non plus. ce serait une trop grande victoire, alors même qu'elle te gangrène déjà. à sa réponse, au beau brun, t'hausse les épaules. au final tu t'en fiches. il a pas l'air bien loquace, mais tu t'en fiches aussi. tu pourrais simplement rester des heures à côté de lui à fixer l'océan, les lèvres closes. juste pour oublier que t'es seule dans un pays inconnu. que t'as rien dans ta vie. il te sort de tes pensées moroses, et t'es à deux doigts de le remercier... mais t'as la flemme. et il comprendrait pas. « j'en sais rien » tu dis juste. mais t'attends pas plus, malgré le vent léger, pour retirer ton t-shirt et ton short et courir en direction de la mer. une fois au bord de l'eau, tu te retournes. « t'as pas peur j'espère. » la provocation, y'a que ça que tu sais vraiment faire. et puis ce ne serait pas trop, de prendre des risques et d'aller dans l'eau sans doute gelée toute seule.
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MessageSujet: Re: play hard.   play hard. EmptyMar 29 Avr - 3:41

T’es tombé sur une fille qui a pas froid aux yeux, et t’aimes ça. T’as besoin de quelqu’un comme elle. Tu perds pas ton temps avec ceux qui marchent pas dans ton sens. Avec toi, ça passe ou ça casse. Tu connais que les extrêmes, dans tout. Et ça t’as déjà joué de sales tours. T’agis, après tu réfléchis. T’as toujours pas compris la leçon, et tu penses pas la comprendre un jour. Parce que t’es comme ça, fonceur, tête brûlée. Trop. Mais tu t’en fous. Elle, elle te connaît pas, elle sait rien de toi. Alors t’en profites. T’en profites pour essayer de te faire passer pour mieux que tu ne l’es vraiment.  C’est une des rares choses qui vaut le coup aussi, le fossé entre qui tu es et qui tu voudrais être ne semble plus si grand. Elle sait pas si l’eau est froide, mais ça l’arrête pas. C’est le Canada, tout ici est froid. Tu la regardes, amusé, courir vers l’eau. Tu sais pas si c’est bon pour elle ce qu’elle fait, mais la voir comme ça, ça te fait chaud au cœur. La seule chaleur qui émane vraiment de ton corps actuellement. Tu perds pas de temps, tu retires rapidement ton tshirt que tu jettes sur le sable, en boule. Tu fais pareil pour ton pantalon. Tes vêtements trainent par terre, et c’est révélateur de ton comportement. Tout est approximatif, bâclé, en désordre. Tu réponds à sa provocation en courant vers elle, l’attrapant au passage dans ta course. Tu la cales dans tes bras, tu la maintiens, comme un marié qui conduit sa femme dans la chambre de leur nuit de noce, et tu continues de courir vers la mer. Ou l’océan. Ou peu importe ce que c’est. Tu t’en fous, ça n’a aucune importance. Une fois dans l’eau, tu sens la froideur s’emparer de tout ton corps, et les frissons jalonnent ton dos. Tant mieux, c’est ce que t’espérais. L’eau au dessus de tes genoux, tu jettes la belle inconnue. Pas brutalement comme tu le fais d’habitude. T’as un peu peur de lui faire mal. C’est pas simple pour toi, tu la connais pas. T’as envie de lui dire qu’au moindre problème, elle peut compter sur toi. Qu’elle a juste à t’en parler. Mais tu le fais pas. Parce que la dernière personne digne de confiance, c’est toi.
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MessageSujet: Re: play hard.   play hard. EmptyMar 29 Avr - 11:58

c'est dur d'arriver jusqu'au bord de l'eau, parce que t'as laissé tomber ta canne. il te dégoûte, ce morceau de bois acajou. mais tu te sens libre sans lui ; tu te sens libérée, même si la douleur et une légère paralysie s'amourache de tes muscles envenimés. tu le regardes se déshabiller alors même que tes vêtements s'échouent sur la plage, sur les grains de sable. tu gardes tes sous-vêtements parce que tu le connais pas, et que même si t'es pas très pudique, tu l'es trop pour te mettre à nue. pour te mettre nue. te donner à lui. tu voudrais pas qu'il se fasse des idées en plus ; ton coeur est déjà trop engagé. tu le dévisages un peu, ton regard se promenant sur son torse nu. vraiment pas désagréable à regarder. t'es surprise quand il court vers toi, et encore plus lorsqu'il t'attrape au vol. tu serres tes bras autour de sa nuque, parce que t'as le vertige et que t'as peur qu'il te lâche. mais la vérité c'est que tu t'amuses, que t'es morte de rire. et il te lâche, forcément, dans l'eau gelée. tu hurles. c'est froid. mais t'hurles pas contre lui, non, contre le climat surtout. t'es complètement immergée maintenant. tu nages un peu, surtout pour te réchauffer. et tu t'approches de lui, comme pour l'aguicher. ton visage est proche du sien. sauf qu'au lieu de l'embrasser, tu l'éclabousses avec un air de défi. tu retrouves ton enfance ; en espérant que tes jambes ne te lâchent pas...
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MessageSujet: Re: play hard.   play hard. EmptyMar 29 Avr - 14:53

L’eau froide recouvre ton corps de frissons, sauf un endroit bien précis : la cicatrice que t’as en bas du dos. Elle, elle te brûle, toujours, quoi qu’il arrive. Elle est là, elle te marque au fer jour chaque seconde de ta vie. Elle va de paire avec tes blessures psychologiques, celles que tu pourras jamais effacer même en vendant ton âme au diable.  D’ailleurs, tu l’entends, le diable, en train de ricaner à ton oreille, tu sens son souffle brûlant sur ta nuque. Si t’es là, avec elle, batifolant comme un gamin que t’es plus depuis longtemps, c’est parce que tu veux qu’il dégage. Qu’il te foute la paix, qu’il crève dans ses propres flammes. Tu sais qu’il est là, et t’oses pas le regarder. Parce que la dernière que tu l’as fait, il avait ton visage. C’était toi. Ton propre pire ennemi, ton propre démon. Tu l’entends rire, crier, Elle, et ton esprit retrouve soudainement l’instant présent, comme si t’étais un cerf volant qu’elle venait de rattraper. Tu lui souris, parce que t’es bien. Quand elle rapproche son visage du tien, tu vois en elle une beauté rare. Quand tu l’as approché, t’avais pas pour idée de la séduire, mais maintenant t’es plus trop sûr. Tu perds ton regard dans le sien, presque impatient qu’elle t’embrasse, qu’elle te réchauffe avec ses lèvres. Mais tu t’es planté. Elle ne fait que jouer, et c’est de l’eau que tu gagnes en lot de consolation. Tu ris, parce que pour une fois t’as l’impression de ne pas être celui qui tient les rennes. C’est déroutant, déstabilisant, mais t’es prêt à te laisser prendre à son jeu. Tu passes une main en arrière dans tes cheveux, pour les remettre en ordre, et tu te jettes sur elle. T’entoures sa taille fine de tes bras, et tu la fais couler jusqu’au fond. Quand elle reprend son souffle, tu lui laisses pas de répit, et tu la soulèves, tes mains sous ses cuisses. Tu connais même pas son nom. Mais t’as peur de lui demander. Parce que t’as peur que ça casse le charme de cette rencontre. « T’as froid ? » T’hésites à la balancer à la flotte ou à la garder contre toi, pour la réchauffer. C’est fou, mais t’as l’impression de la connaître depuis toujours. Tu prends plus de plaisir avec elle que t’en as pris avec des gens ancraient dans ta vie depuis des années. Et là tu te dis que parfois la vie peut réserver de bonnes surprises. Aussi.
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MessageSujet: Re: play hard.   play hard. EmptyMer 30 Avr - 6:11

quand tu t'es rapprochée de lui, tu l'as vu : sa souffrance. elle est passée, aussi rapidement et aussi subtilement qu'un grain de sable qui se meut dans un désert. mais elle est passée. et tu l'as vu. tu pensais que ce n'était qu'un bad boy sans âme ni histoire. mais faut croire que tout un chacun a des déboires. t'as envie de lui murmurer que t'es là, qu'il peut compter sur toi. mais vous vous connaissez pas assez ; tu sais même pas son nom. qu'est-ce qu'une inconnue a de plus à offrir que des amis fidèles ? une oreille attentive ; aucuns jugements. des conseils factices, qui sont pour le moins inutiles puisque n'ayant pas toutes les cartes en main. tu pourrais lui proposer d'être sa confidente ; de tarir le sang qui s'écoule de son myocarde à chaque boum, boum. mais t'as l'impression que c'est pas ce qu'il veut ; que comme toi, il veut simplement oublier. le temps d'un instant. le temps d'un moment. avec toi ; avec n'importe qui. t'aimes bien l'entendre rire : tu t'y attendais pas. du coup ça te fait super plaisir. tu te débats un peu quand tu comprends qu'il veut te couler, mais rien à faire. tu retiens ton souffle et t'acceptes avec plaisir lorsqu'il te laisse remonter à la surface. puis il te soulève, les mains au bord de tes fesses. t'entoures sa nuque de tes bras pour garder l'équilibre, ta poitrine presque sous son nez. ton soutien-gorge blanc est presque transparent. « je réponds à ta question si tu réponds à la mienne. deal ? » tu dis, provocatrice. certes, il ne te demande pas la lune. mais ta langue brûle de lui demander son prénom. alors tu le demandes, tout simplement. tu te prends pas la tête. « comment, bel inconnu, t'appelle-t-on dans le coin ? » tes prunelles brillent de malice. tu passes une main sur sa joue avant d'y déposer un léger baiser. tu l'aimes bien. t'as envie de lui demander tout un tas de choses : ce qui l'a amené par ici par exemple. mais tu gardes tout ça pour plus tard. tu balances simplement tout à trac : « il y a un adage qui dit qu’on fait toujours du mal à ceux qu’on aime : mais il oublie de dire qu’on aime ceux qui nous font du mal. » tu souris et t'ajoutes : « ça vient de fight club. un de mes films préférés. » puis tu fais en sorte de perdre l'équilibre pour retomber dans l'eau. l'air est frisqué ; l'eau est gelée. oui, mais tu t'y es habituée et t'es plus à l'aise dedans que dehors. alors tu passes dans son dos et t'essaies de le couler en lui montant dessus. sauf que c'est aussi efficace qu'un enfant face à un tronc d'arbre.
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MessageSujet: Re: play hard.   play hard. EmptyMer 30 Avr - 18:52

En fait, t’as pas besoin d’avoir une réponse à ta question. Tu sens sa peau froide sous tes doigts, elle frémit. Tes doigts aventureux qui parcourent les parties de son corps qu’elle t’as autorisé à miroiter. Sa poitrine, tu la devines, et les regards discrets que tu portes dessus ne trahissent personne ; tu la désires. Mais y a plus que ça. Y a une cohésion. Ce lien invisible mais que tu ressens. Elle est là pour toi, et t’es là pour elle, c’est aussi transparent que son soutien-gorge, vous avez pas besoin de laisser les mots gâcher l’évidence de vos sentiments. Peut être que ce sursaut dans ta vie va être aussi éphémère qu’un papillon. Demain, tu la recroiseras peut être, et ce qui existe aujourd’hui n’existera plus demain. Alors tu veux en profiter le maximum. « Deal. » T’es prêt à répondre à presque tout. Presque. Y a pas grand chose qui te fait peur, si ce n’est qu’on vienne mettre son nez dans tes affaires. T’espères qu’elle ne va pas tout gâcher avec sa curiosité. Mais il n’en est rien. Elle veut juste ton prénom. Vous allez franchir la barrière, vous serez plus de simples inconnus. Tu seras Côme. Et tu sais pas si t’as envie d’être Côme. Mais t’as promis, alors tu t’y tiens. « Ici et ailleurs on m’appelle Côme. » Une fois sur trois les gens comprennent pas bien. Ils ignorent l’origine de ce prénom qu’ils entendent la plupart pour la première fois. La caresse sur ta joue, elle te fait sourire. Le baiser qui s’en suit, il fait battre ton cœur. T’apprécies sa douceur, t’as oublié ce que c’était. Quelqu’un d’attentionné à ton égard, tu pensais que ça n’existerait plus. Tu te fourvoies pas pour autant, c’est parce qu’elle te connaît pas. Si elle savait qui tu étais, le regard qu’elle porte sur toi ne serait pas aussi bienveillant. Alors ne t’accroches pas trop vite, ne t’autodétruis pas comme ça. Tu la mérites pas de toute façon. En plus, elle cite Fight Club. Pour toi, c’est plus qu’une citation, c’est une philosophie. Tu sais que tu fais du mal à ceux que tu aimes, et t’aimes encore plus ceux qui te font du mal. Parce qu’il te rappelle sans cesse que tu possèdes toujours ce que tu penses parfois avoir perdu, un cœur. « Alors je risque de te faire du mal. » Un jour, si vos chemins continuent de se croiser, tu sais que tu la perdras. Tu la sens glisser hors de tes bras. Tu paniques, parce que t’aimais bien cette proximité. Tu veux pas que ça s’arrête maintenant. Heureusement, elle se raccroche à ton dos, cherchant maladroitement à te faire tomber dans l’eau. Tu rigoles, comme un enfant, comme si tu retrouvais une certaine innocence. Grâce à elle, t’auras un bon souvenir de l’océan. Il est pas aussi sombre et déchainé que tu le pensais. Tu sais qu’elle a aucune chance, alors t’es bon joueur, tu te laisses faire, et lui accorde une chance de te couler. Parce que pour entendre encore une fois son rire t’es prêt à beaucoup de choses. Quand tu ressors de l’eau, tu passes tes doigts sur tes yeux humides. Le sel les brûle, t’es pas habitué. Mais tu t’en fous. Tu lui attrapes les deux poignets, tu l’emprisonnes dans ta chair, pour qu’elle n’ait pas plus la possibilité de s’échapper. Et tu la regardes, un rictus dessiné aux coins des lèvres. « Je peux t’appeler Marla ? Et la prochaine fois qu’on se revoit, tu me donneras ton prénom. Aujourd’hui, je veux juste que tu sois Marla. » T’y tiens. Tu chéris le monde que vous vous êtes construit. Et tu veux y rester encore un peu. C’est seulement quand on a tout perdu qu’on est libre de faire tout ce qu’on veut. Fight Club.
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MessageSujet: Re: play hard.   play hard. EmptyLun 5 Mai - 10:11

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il a beau être discret, le beau brun, tu vois bien les regards importuns qu'il jette à ta poitrine. enfin, tu dis "importuns" mais t'aimes bien ça, bizarrement. il te plaît, tu peux pas le cacher. mais tu l'oublies pas, lui aussi. ton coeur, il est comme les vagues : il oscille, il aspire. il n'a jamais vraiment connu ce que c'était d'aimer. ce que c'était que d'apprécier une personne et d'avoir de l'attirance pour elle ; t'as toujours été trop confiné pour ça ; poupée de porcelaine. alors rencontrer deux personnes en si peu de temps qui le font tressaillir, c'est nouveau, c'est inhabituel. quand il te répond "deal", t'as envie de l'embrasser. tu sais pas pourquoi. mais tu te retiens de peu. t'aimes sa voix ; elle est chaude comme le sahara. brûlante comme le soleil. elle te caresse comme l'écume. « côme. » tu répètes. son prénom, c'est comme une sucrerie sur le bout de ta langue : t'as envie de le prononcer encore et encore pour en sentir le goût. « c'est joli, côme. » tu murmures, juste avant de déposer un baiser sur sa joue. tu sais pas si c'est une bonne idée de briser cet anonymat. il sait pas tout sur toi ; il sait rien. et peut-être qu'il devrait continuer, pour ne pas saigner. pour ne pas regretter. un jour ; un jour prochain, tu vas mourir. et si c'était demain ? mais tes pensées s'arrêtent nettes en entendant sa réponse. ça veut tout dire ; lui aussi il t'aime bien. t'en es persuadée. « on se blessera mutuellement. pour mieux panser les blessures causées. » tu souffles avant de passer dans son dos. l'eau est froide et fait l'effet d'un icerberg planté dans ton myocarde. mais côme, il te réchauffe. il résiste un peu et t'arrives pas direct à le couler, ton bel inconnu. alors tu sais, quand t'y parviens enfin, qu'il t'a aidé. sauf que quand tu le coules, tu te coules avec. t'es pas très douée, brume. puis vous remontez tous les deux à la surface, et il agrippe tes poignets. ça te surprend, mais même s'il devrait te faire peur, même s'il devrait t'effrayer, tu le laisses faire. tu as le sentiment de pouvoir lui faire confiance. et ce qu'il te dit, ça te fait rire. t'hoches la tête avant de rétorquer : « je pourrais mourir d'un moment à l'autre. mais ce qu'il y a de tragique, c'est que je ne meurs pas. ». tu lui avoues à demi-mot ta condamnation. peut-être qu'il ne l'entendra pas, bien trop ancré dans la citation de fight club. mais toi t'as le sentiment de pas le tromper du coup ; de pas le trahir. de lui avoir dit. t'ajouterais bien autre chose que dit Marla, mais ce serait trop vulgaire pour ta bouche sacro-sainte. « deviens mon tyler dans ce cas. » ça veut tout dire, une fois encore. et rien à la fois. étant donné ce qu'ils partagent, ces deux protagonistes, c'est une promesse implicite. tu réfléchis pas : tu réfléchis plus. t'as pas la tête à ça, t'as pas le temps surtout. c'est pas non plus très flatteur pour côme, parce que le personnage que tu lui assignes est complètement taré. mais c'est pour le lien qui l'unit à marla. pour le lien qui l'unit, lui, à toi. alors tu l'embrasses, doucement, du bout des lèvres.
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MessageSujet: Re: play hard.   play hard. EmptyLun 5 Mai - 16:32

Des gens qui sont parvenus à te faire du mal, à toucher du bout du doigt ton organe vital, t’en as très peu connu dans ta vie de jeune effronté. Ca a toujours été toi ton pire ennemi. Mais elle, tu sais qu’elle pourrait facilement réussir. Avec elle, t’as l’impression de jouer à la roulette russe. T’as une chance sur cinq de te faire exploser la cervelle, de te retrouver par terre agonisant en une fraction de seconde. Tu tournes ton barillet, et t’espères, le cœur bondissant et le souffle coupé que la balle ne sortira pas cette fois ci. Tu veux un peu de répit. Mais c’est inévitable, à un moment donné, faudra bien que tu te la prennes. Tu sais pas quand, mais tu le sens au fond de tes trippes. Un jour, elle va te tirer une balle en plein cœur. T'attends. Elle aime ton prénom, tu souris. C’est galvanisant de l’entendre sortir d’entres ses lèvres. T’as jamais été particulièrement fier de tes origines françaises, t’en as jamais rien eu à foutre, en fait. Mais là, rien que pour l’entendre Elle prononcer ton nom, tu bénis ta putain de mère. Tu fermes tes yeux quand dépose un second baiser sur ta joue rugueuse. Comme pour savourer un peu plus ce bref moment d’intimité. Toi, le séducteur, le queutard, le connard, tu te laisses faire sans chercher à aller plus loin. Tes mains sont peu baladeuses, tes lèvres restent sages. C’est pas que t’en as pas envie, bien au contraire. Mais tu veux pas te comporter avec elle comme tu le fais avec toutes les autres. Parce qu’elle est différente de toutes celles que t’as rencontré. Et cette promesse de panser mutuellement vos plaies, elle te fait chavirer. Toi, le grand dur, tu chavires face à cette perspective d’avenir avec ta Marla. Ta Marla. T’es prêt à tout subir, à te la prendre cette balle, si derrière elle est là pour te remettre sur pieds. « J’espère que c’est là une promesse que tu me fais. » Tu la prends aux mots. Et tu ne manqueras pas à lui rappeler si un jour le destin vous amène à vous retrouver face à cette situation. T’as presque envie d’y être, de le vivre, de souffrir. Parce que quand il y a souffrance, il y a affection, amour. Tu sais qu’elle a pas choisit sa citation au hasard. Tu le sais, tu le sens. Mais tu veux pas t’attarder là dessus maintenant. Tu le feras une nuit d’insomnie, quand tu penseras à elle. Là c’est juste Marla et Tyler. Cöme et qui qu’elle soit, ils n’existent pas encore vraiment. Tu pouvais pas être un autre que Tyler. C’est ton portrait tout craché, ton double, sauf qu’elle ne  le sait pas encore. Violent, instable, mais doublé d’un autre avec qui tu formes un tout. Toi aussi t’as deux facettes, deux personnalités opposées, et tu sais jamais laquelle tu dois laisser prendre le dessus. C’est une guerre perpétuelle à l’intérieure de ton être. Tes mains relâchent leur emprise dès lors que tu sens ses lèvres frôler les tiennes. Il t’en faut pas plus pour avoir envie d’elle. Tu glisses la paume de ta main jusqu’à sa joue, que tu caresses du bout des doigts, et tu l’emprisonnes dans un baiser plus profond. Tu t’empares avec douceur de sa bouche, humide et salée, et tu laisses tes lèvres s’entrechoquer avec les siennes, au rythme de ton cœur palpitant. C’est lui qui mène la danse. Toi te fermes tes yeux, t’entends l’union de vos lèvres prendre le dessus sur celui des vagues. Tu pourrais l’embrasser comme ça pendant des heures, mais tu romps quand même le baiser, pour en laisser pour plus tard. Ton front vient rencontrer le sien, et ton regard se plonge dans ces yeux qui te font passer énormément de choses. « D’où tu sors. » Ouais, putain, elle débarque de nul part et en quelques minutes elle te retournes la tête. C’est quand la dernière que t’as ressenti ça ? Jamais.
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MessageSujet: Re: play hard.   play hard. EmptyMar 6 Mai - 16:50

t'aimes jouer, ça oui. mais t'aimes pas les blesser, les gens que t'aimes bien. les gens que t'apprécies. sauf que dans cette histoire, t'es à peu près sûre de blesser quelqu'un, si ce n'est pas toi que tu détruiras. c'est dangereux, d'être là, avec côme, avec tyler. mais c'est aussi un peu ce qui te fait rester. t'aimes sa chaleur, t'aimes sa présence ; t'aimes aussi l'interdit qui l'entoure, lui, l'inconnu. tu devrais pas te sentir si proche, si liée à quelqu'un avec qui t'as échangé trois mots. mais c'est côme, t'as envie de dire. il est inoffensif, t'as envie d'ajouter. mais t'en sais rien, et c'est la triste vérité. il pourrait aussi bien être un psychopathe ; quelqu'un qui voudrait t'immoler, t'écorcher. sauf que tu connais son prénom. et quel assassin avouerait son patronyme à sa future victime ? ce serait étrange, si la victime parvenait à s'échapper. t'as envie de lui dire le tiens, de prénom. sauf qu'il veut pas l'entendre ; pas tout de suite. ça t'attriste un peu, tu te l'avoues. t'aimerais l'entendre prononcer ton prénom, avec sa voix suave. t'aimerais être accrochée, tiens comme cette goûte d'eau salée, à ses lèvres galvanisées. tu l'écoutes, comme t'écouterais du mozzart. son timbre te pénètre toute entière, prend possession de ton âme. et ton coeur manque un battement. tu sais rien répondre d'autre que : « c'en est une. » en plongeant tes iris caramélisées dans les siennes. t'es toujours avec lui là mais t'espères sincèrement que ce sera pas la dernière fois que tu le verras. t'as déjà envie de le revoir ; pour que ce soit plus inconnu, pour que ce soit plus la première fois que tu le croises ce beau brun. il n'est pas très causant côme, mais t'aimes bien ça. parfois, il n'y a pas besoin de mots pour se comprendre ; les gestes suffisent. tu l'embrasses, parce que comme tu le pensais à l'instant : les gestes suffisent. sauf que t'es surprise quand ses mains relâchent leur emprise ; tu manques de perdre pied. tu sens sa main sur ta joue et t'apprécies ça. il t'embrasse avec plus de profondeur, plus de passion. tu soupires contre ses lèvres. tu te sens bien. t'aimerais te serrer contre lui et ne plus jamais bouger... mais au moment où il rompt le baiser, autre chose se déclenche ; autre chose se brise. tes jambes ne répondent plus. elles se paralysent. t'ouvres grand les yeux de surprise avant de commencer à avoir du mal à nager et à demeurer à la surface. t'as juste le temps de dire : « mes... mes jambes. » avant que ton corps ne devienne que lourdeur et ne te réponde plus. tes bras battent l'océan mais c'est pas suffisant. alors tu prends une grosse goulée d'air et tu te laisses tomber. y'a rien d'autre à faire. t'as besoin de côme. qu'il te sauve, ton prince charmant d'infortune.
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MessageSujet: Re: play hard.   play hard. EmptyMar 6 Mai - 17:51

Tu voulais garder une certaine distance avec elle, pour son bien. Qu’elle ne s’accroche pas trop à cette façade de gentil garçon. Elle a aucune idée de qui se cache derrière ce masque que tu arbores depuis que ton regard a croisé le sien sur la plage.  Mais tu triches pas pour autant. Ce que tu lui montres, c’est vraiment toi, c’est ton âme que t’allonges sur la table, comme t’allonges ton jeu au poker. Tu mises, mais tu bluffes pas. Pas avec elle. Tu regrettes un peu de ne savoir d’elle que son film préféré. T’aimerais savoir d’où elle vient, qu’elle te conte son histoire. C’est idiot, mais tu veux connaître aussi sa couleur préférée, ce qu’elle aime faire de ses soirées, tous ces trucs inutiles qui n’ont ordinairement aucune importance à tes yeux. Parce que tu t’en branle des gens et de leurs émotions, de leur goûts.  C’est l’exaltation de la rencontre, mais c’est plus aussi. C’est sa promesse, celle qui sous entend des retrouvailles, un lien qui se resserra chaque fois un peu plus. Alors quand elle commence à couler, sentant ses jambes l’abandonner au fond de l’océan, tu paniques. Tu voudrais l’appeler par son prénom, juste pour qu’elle sache que t’es là, et que tu la laisseras pas tomber. Mais son prénom, c’est pas Marla. T’es con. Tu voulais qu’elle soit juste une inconnue avec qui passer ta journée, mais maintenant tu veux qu’elle devienne une partie intégrante dans ta vie.  Arrête de te lamenter, c’est trop tard, tu perds du temps. Tu t’empares alors d’elle, la soulevant jusqu’à ce qu’elle retrouve l’air libre, que sa respiration reprenne un rythme régulier. Tu la prends contre toi, dans tes bras, l’enserrant contre ton torse. Elle craint rien. Personne ne lui fera jamais du mal tant que t’es à ses côtés. Tu peux la protéger de tout, sauf de toi même. Toi, tu vas la faire souffrir. « Je te tiens. » Tu veux dire là maintenant tout de suite, mais peut être aussi un peu pour les mois à venir. Tu veux plus la lâcher. Ce que tu viens de trouver c’est trop précieux. Tu retournes vers le rivage, tes jambes bravant  la pression de l’eau.  Un chapitre de votre histoire vient de se clore. Et même si le second s’ouvre sur une souffrance, t’as hâte d’en connaître la suite. Tu la déposes avec douceur sur le sable, et tu vas aussitôt chercher ta veste qui traine par terre, froissée, sans vie. Tu la recouvres avec, sur ses épaules, pour qu’elle se réchauffe un peu. T’as conscience que ça va pas changer grand chose, mais pas grand chose c’est déjà beaucoup. Tu te mets à genoux près d'elle, tu sens le sable te les effriter, et le vent te glacer la peau.  Mais tu penses pas à te rhabiller, tu penses à elle, à ses jambes. Tes mains viennent machinalement se poser sur elles, les frottant doucement, comme si ça allait changer quelque chose. T’as vu sa canne, tu savais qu’elle était pas en pleine santé, mais t’as pas demandé de quoi il s’agissait. Maintenant, tu le veux. Mais tu veux t’assurer avant tout de son bien être avant d’assouvir ta curiosité. « Dis-moi ce que je dois faire. » T’es désemparé. T’as envie de lui donner tout ce que tu peux, mais tu t’es jamais retrouvé face à ce genre de situations. Tes mains caressent ses jambes, ces jambes qui la font tant souffrir. Tu le vois dans ses yeux.
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MessageSujet: Re: play hard.   play hard. EmptyJeu 8 Mai - 7:02

il ignore tellement de choses à ton sujet... mais en même temps, t'es comme un livre ouvert, brume. t'aimes pas te cacher ; t'assumes ce que t'as pu faire. t'assumes tes erreurs, marquées au fer. t'as peur de t'engager dans quelque chose qui te dépassera. qui t'engloutira. et si le lien qui vous unissait à présent était aussi profond que l'est l'océan dans lequel tu te perds ? et si... si vous étiez déjà perdus, tous deux ? dans les méandres abyssaux des tourments à venir. des tourments qui viendront vous happer pour ne plus jamais vous lâcher. si la ligne à ne pas franchir l'avait déjà été ? brisée. disparaissant comme l'on souffle sur un grain de poussière. vous en avez déjà trop dit ; ou pas assez. tu connais déjà la chaleur qu'il peut émettre ; il te met déjà dans tous tes états. t'as déjà pensé ébats. mais tu l'avoueras pas. pas alors qu'il ne quitte pas tes pensées. mais t'as déjà le sentiment que pour côme aussi, c'est trop tard. côme aussi, il ne quittera plus jamais ton myocarde. côme, c'est la petite écorchure qu'on a sur le palais et qui ne peut cicatriser que si l'on cesse de lécher. mais tu ne peux pas toi, arrêter de la lécher. même si du sel s'y mêle et accroît la douleur, tu ne peux pas. c'est trop dur. tout comme t'as besoin de lui pour vivre et respirer, t'as besoin de côme aussi. tu le connais à peine, c'est sûr. mais tu l'aimes, d'une certaine manière. c'est toutes ces pensées qui se bousculent dans ta caboche alors que tu tombes dans les profondeurs de l'océan. mais tu tombes pas vraiment, parce que côme, il est là. a l'affut. tu te doutais qu'il ne te tournerait pas le dos... mais t'étais pas sûre. une partie de toi se disait que t'allais mourir. enfin ? tu sais pas. ta vie commence à peine. ta peine aussi. il te ramène sur la berge et tu te laisses faire : tes jambes ne répondent à rien de toute façon. t'as l'impression d'être ce garçon, dans la série médiévale à succès ; cet infirme. t'espères qu'elles reviendront. en dehors de l'eau, t'as la peau glacée, t'as même l'impression qu'elle va devenir bleue et toi un shtroumph. mais t'as pas le temps, parce que côme, doux côme, il pense à tout. et à toi surtout. quand il dépose sa veste sur ton corps frêle, tu grelottes en répondant un « merci » à peine audible. tes prunelles fixent l'horizon alors que tu fulmines sur tes jambes, un sanglot énorme venant t'étouffer. tu peux pas vraiment parler. t'as envie de pleurer. t'es vivante, mais t'es condamnée. tu sens de légers picotements dans tes jambes, et ses mains dessus. tu les sens à peine, mais ça te fait sourire. tristement, mais tu souris. une larme roule le long de ta joue alors que tes iris se focalisent sur le visage de ton compagnon. « t'es gentil, tyler. » tu murmures. « dis-moi, côme... si on se réveillait à une heure différente, dans un endroit différent, pourrait-on se réveiller dans la peau d'une personne différente ? » tu demandes. « j'aimerais bien. tu ne peux rien faire. j'ai une sclérose en plaques. on me l'a diagnostiqué il y a peu... d'où mon arrivée ici. des fois, mes jambes se bloquent. et elles sont toujours revenues, en attendant un peu. » tu ravales les larmes qui te brûlent les yeux. t'as pas envie de t’apitoyer sur ton sort. « je te fais confiance parce que tu pourrais être n'importe qui, n'importe quoi. le fil de ma vie est déjà bloqué par un nœud. j'ignore où il se trouve, mais il ne doit pas être bien loin. alors je veux profiter. et si je meurs avant d'arriver à ce nœud, qu'importe ? » tu demandes, les yeux luisants. tu lui fais signe d'approcher, t'as envie de te lover contre lui. « côme, réchauffes-moi. s'il te plaît. j'ai besoin de chaleur... de toi. » tu chuchotes en l'entourant de tes bras fins. tu sais pas vraiment ce que tu dis, t'es bouleversée. mais t'as vraiment envie d'être avec lui, de le sentir contre toi, de faire durer ce moment privilégié que vous partagez, dans votre bulle de solitude.
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MessageSujet: Re: play hard.   play hard. EmptyJeu 8 Mai - 13:29

La foudre ne frappe jamais deux fois au même endroit. Cet adage incertain est ton seul réconfort face à sa triste révélation. T’as déjà trop perdu, la vie t’as volé l’unique personne qui tu chérissais réellement, la seule que t’ais jamais aimé. Alors tu te dis, naïvement, insouciant,  qu’elle osera pas t’arracher des bras la nouvelle lueur d’espoir qui illumine ton tunnel d’obscurité, la boussole qui te guide à travers les bas fonds de ton âme dont tu veux t’extirper. C’est ce qu’elle est, Marla, le vent qui te pousse à aller de l’avant.  Avec elle, t’as pas peur. T’as l’impression que rien ni personne ne pourra jamais entacher, effilocher, briser le lien qui vous unit. Tu le vois presque, ce lasso qui enserre son cœur et qui le relit au tien. Tu sens que ça bat trop vite à l’intérieur, alors tu te dis que c’est forcement elle, qui tire, tire, tire, jusqu’à ce que vous ne fassiez plus qu’un, vos deux organes battants à l’unisson.  Et tu luttes pas, parce que c’est ce que tu veux toi aussi. « Je veux pas que tu sois une personne différente. J’aime celle que tu es maintenant. » T’es égoïste. Parce que elle, tu le vois, la personne qu’elle est aujourd’hui, ça la détruit.  Elle est meurtrie par sa maladie, par cette saloperie qui la prive de ses jambes, par ce mot qui lui écorche les lèvres  chaque fois qu’elle le prononce, la sclérose. Putain, ce que t’aimerais pouvoir lui enlever ce poids, aussi facilement que de tu brises la vie des gens. Faire de ce don de destruction quelque chose de bon, et faire voler en éclat ce qui la fait souffrir. Tes mains vagabondes avec douceur sur sa peau, et tu te permets l’instant de quelques secondes de croire aux miracles. Qu’un talent de guérisseur se cache quelque part en toi, et que simplement passer tes doigts la guérira de tous ses maux.  C’est comme ça que tu l’aimes ta belle inconnue. Tu donnerais le peu de choses en ta possession, rien que pour la voir épanouie. Même ta cross. Cette cross, le lien entre ton ancienne et ta nouvelle vie, les seuls souvenirs bienheureux que t’as dans ta tête de vaurien. Elle comprendrait pas, mais toi tu saurais, que cette cross représente tout pour toi,  et que tu serais prêt à la jeter au feu pour qu’elle aille mieux. Que tu donnerais tout ce que tu es, pour elle. Pour cette fille que tu connais pas. Mais t’as pas besoin de la connaître pour deviner que ta route est inévitablement reliée à la sienne. T’espères juste que c’est pas qu’un croisement, qu’une rencontre éphémère comme on en fait tant dans une vie.  Son indifférence face à la mort te glace le sang, stop la chamade de ton cœur qui s’emballe chaque fois que t’entends le son de sa voix.  Tu veux plus entendre parler de mort. Plus jamais. Et surtout pas de la sienne. « Ce qui est bien avec les nœuds, c’est qu’on peut toujours les dénouer. » Rien n’est impossible, la fatalité ça n’existe pas, c’est uniquement pour ceux qui ont pas le courage de se relever. Elle, tu sais qu’elle a tout ce qu’il faut pour se battre, pour trouver un sens à sa vie, mais qu’elle l’ignore encore. Normal, elle vient d’apprendre que ses jambes la trahissent, qu’elles ne veulent plus la porter. Mais toi, t’es là, et s'il le faut, c’est toi qui la porteras. Peu importe les circonstances, au sens propre comme au sens figuré.  Son besoin de te sentir contre elle, ces simples mots qui s’apparentent à une douce caresse, qui réchauffent ton âme après ces moments glaçants.  Tu te rapproches d’elle, tu la loges entre tes jambes, et tu places le blouson sur les siennes. Comme si elles n’existaient plus. Tu veux plus les voir, celles qui font du mal à ta Marla. Tu l’enserres dans tes bras, dans une cellule faite de ta carcasse. T’es son geôlier, et tu la laisseras pas s’échapper. Ton torse est collé contre elle, ça t’aliène, ce corps fragile contre le tien. Le bruit de ses sanglots ont sur toi le même effet qu’une aiguille qui glisse sous ton ongle. C’est douloureux, insupportable. Alors de tes lèvres tu viens sécher ses larmes, t’essuies ses joues humides avec tes baisers. Ton corps, ton cœur, se réchauffent. Tu t’en fous d’être en plein air à la merci du vent fourbe et du froid. Tu t’en fous d’être à contre courant. Vous marchez tous les deux à contre sens, dans cet océan de gens sans visage. Ils vous percutent, mais vous continuez quand même d’avancer. Deux écorchés vifs, main dans la main. « Comment tu t’appelles ? » Tu la cherches du regard. C’est ton pouce maintenant qui apaise ses larmes, les balayant avec douceur de ses joues. Tu veux plus être Marla et Tyler. Tu veux être Côme et … ? Tu veux écrire votre propre histoire. Votre propre folie.
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MessageSujet: Re: play hard.   play hard. EmptyMar 13 Mai - 7:23

t'es un peu perdue, brume, dans la brume de tes pensées. dans la brume de tes sentiments. tu te dis que c'est pas pour rien, que tu t'appelles brume. parce que la vie, ta vie, ce n'est que ça. un brouillard dans lequel il n'est pas forcément aisé de se dépêtrer. et que les choses que l'on désire sont parfois intangibles, inexistantes. t'espères, brume, que côme n'est pas comme ça. que lui, toujours, tu pourras l'atteindre. l'étreindre. ça fait quoi... une heure que vous êtes ensemble ? une éternité, ça te semble. t'as l'impression, toi, que jamais plus tu ne pourras attendre sa présence. que toujours, t'en auras un besoin vital. tu refuses de voir, entre vous, un gouffre abyssal. tes prunelles s'illuminent sous la lumière déclinante du jour. jamais plus tu ne les laisseras t'atteindre, les vautours. ceux qui n'attendent de toi que la souffrance, la perte d'une vie d'abondance. de sentiments, d'amants. tes doigts, froids, viennent effleurer la joue de l'apollon qui siège à tes côtés. sa phrase, elle te touche, elle te transperce. l'écume, sur la plage, vient se briser. t'es ici et ailleurs, en Perse. « c'est parce que tu ne me connais qu'à peine. je suis recouverte d'ébène... et de peine. » tu murmures. t'as pas envie de le faire fuir, mais il faut qu'il sache. dans quoi il s'engage, ce qui t'entache. et ça te fait mal, aussi. que lui connaisse un pan de ta vie, et que toi, tu sois pendue à ses lèvres dans le but de grappiller ne serait-ce qu'une miette sur son passé. sur son coeur blessé. la roue du destin nous écrase tous, alors côme, t'aimerais lui dire que plus jamais il ne souffrira avec toi. mais tu ne peux pas. le destin, c'est un chien. qui arme ses griffes et ses crocs pour mieux déchiqueter. mutiler. le coeur, le corps... tout. certains diront que c'est ce qui la rend si intéressante, la vie. toi t'es pas de cet avis. t'aimerais qu'elle soit comme les vagues : légèrement tumultueuse, mais parfois plus calme. sauf que tu ne l'as jamais réellement connu, ce calme. avec ton petit frère et ces parents qui t'étouffaient. t'avais l'impression que pour ta maladie ils te blâmaient. alors t'es partie. pas d'autre choix de vie. leur regard à la fois plein de reproche et de pitié tu ne pouvais supporter. ta main, jamais ne retombe de sa joue à l'ombre. t'aimes sentir sa chaleur qui se répand dans tes chairs. « tu m'aiderais à le dénouer ? » t'as le temps de demander avant que ta voix ne se brise. comme les vagues sur les rochers. t'as plus d'espoir, parce que t'es trop lâche pour ça. tu devrais voir des médecins, te renseigner. mais t'as peur qu'ils te disent que demain tu ne seras plus là. alors tu préfères vivre dans la peur constante, comme si chaque jour était le dernier. c'est idiot, tu le sais. alors tu lui demandes de te loger dans sa vie, dans ses bras. tu te réchauffes à son contact, mais c'est pas assez : tu pleures, tu déverses ta peine et tes espoirs annihilés. t'es juste lasse. ses lèvres s'attardent sur tes joues pour avaler la houle qui se déverse de tes deux puits dans fond. pour avaler ton chagrin, lui dire de se barrer. il est gentil, côme, dans le fond. tu le regardes pendant quelques longues minutes avant d'entrouvrir les lèvres et de prononcer ce prénom qui est tiens et que tu estimes maudit. « brume. » c'est qu'un chuchotis. t'as pas le courage de parler plus fort ; en même temps, aucun besoin, vu que vous êtes si proches. tu imagine vos routes, auparavant si parallèles et maintenant si mêlées. entremêlées. impossibles à démêler. vous êtes condamnés à vous aimer. mais ce ne serait pas si dur, à tes prunelles cendrées. c'est pour lui que tu trembles ; pour lui que ton sang se glace. si sentiments il venait à avoir, souffrance suivrait. parce que tu vas mourir. tu te serres davantage contre lui, enfouissant ta tête sous la sienne. tu le respires. ta peine, il vient l'adoucir. tu ne l'oublies pas, lui, mais là, t'as envie d'être à côme, d'être sienne. d'envoyer balader tes rênes. tes lèvres viennent chercher la peau musquée du cou de ton compagnon d'infortune, de ce coeur qui est relié indéniablement au tiens. tu ne réfléchis pas : t'as trop mal à la poitrine pour ça. il n'y a plus que vous au monde, deux balafrés, deux infirmes qui tentent d'être la béquille l'un de l'autre. puis tu déclares, brisant la quiétude et peut-être votre proximité : « côme, parles-moi de toi. dis-moi qui tu es. » tu veux faire parti de sa vie, et ne pas en être une simple spectatrice.

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MessageSujet: Re: play hard.   play hard. EmptyMar 13 Mai - 17:35

Combien de fois t’as eu peur de n’être qu’une coquille vide ? Combien de fois tu t’es frappé sur la poitrine, désespéré de faire redémarrer ton cœur, ton organe le plus précieux, soucieux de son disfonctionnement ? Ton propre défibrillateur. T’en ris pas de ton pitoyable état. Jamais. T’en as pleuré même parfois. Avec tous les miroirs que t’as brisé, parce que tu supportais plus ton reflet, ce regard électrique qui te foudroyait, te voilà maudis pour des années. Tu le pensais perdu ton cœur, aussi paumé que le Petit Poucet dans sa forêt, et pourtant, à ses côtés, tu le sentais palpiter, se nourrir de ton sang comme jamais auparavant. Ce vampire qui t’as tant fait croire que tu n’étais qu’un homme sans âme, voilà qu’il te redonnait vie. Elle te redonnait vie, mettant fin à ton drame. Elle a semé des cailloux pour que tu la trouves, pour que tu quittes tes sentiers battus. Cette pierre que t’as lancée dans l’eau tout à l’heure, c’est celle qui t’as mené jusqu’à elle, ton dernier ricochet.  « Je crois que je pourrais noyer un requin si tu me le demandais. Alors dénouer un noeud, ça me parait faisable. » Lui décrocher la lune c’était encore trop simple.  Et trop banal. Elle méritait plus que des phrases toutes faites, ta belle brune. Elle va croire que tu prononces là que des paroles en l’air, mais t’as jamais été aussi sincère. Même l’Enfer te paraît atteignable. Tu pourrais braver Cerbères si ça lui permettait de retrouver ses jambe, comme Orphée, mais sans te retourner.  Cette caresse sur ton visage, c’est comme si elle pansait tes maux mal soignés. Brume. Une douce mélodie, aussi belle qu’une symphonie. « Brume. » Tu le répètes, pour t’en imprégner, dans un français sans accent. Tu comprends ce qu’il signifie, et tu te dis qu’elle ne pouvait pas s’appeler autrement. Elle est contre toi, protégée par tes bras, mais tu sens qu’elle pourrait te filer entre les doigts. Ton cœur se resserre à cette simple possibilité, de la voir s’évaporer, et par mimétisme, ton emprise se fait un peu plus forte. Si tu lui demandes de passer le restant de votre vie sur cette plage, penses-tu qu’elle acceptera ? Le monde peut bien continuer de tourner, tu t’en fous, y a rien qui t’appelle, rien qui t’oblige à quitter votre chimère.  Tu fermes tes yeux, t’oublies tout, le froid, la peine. Jusqu’à ce qu’elle te pose cette question amère. Qui tu es, Côme ? Pas celui qu’elle s’imagine, pas celui qu’elle aimerait que tu sois.  Si elle te regarde assez longtemps, peut être verra t-elle le loup qui se cache derrière l’agneau, les démons qui se sont réfugiés au fond de tes yeux. Peut être n’auras-tu pas à lui dire. Tu te sens pas le courage de le faire. Tu trembles presque. « Je suis personne. Et j’ai peur de te parler de celui que j’étais avant, parce que je sais que tu quitteras mes bras. » Ton regard se perd vers l’horizon lointain. Tu te vois, quelque part dans le Missouri, en train de chercher une excuse à donner à tes parents, à pourquoi tu es ce que tu es, ce fils où même en y mettant toute sa volonté, on ne parvient pas à être fier. T’es la poudrière de chaque vie que t’as traversé, tu t’allumes et tu fais tout exploser. Tu collectionnes les dommages collatéraux. Mais elle a le droit de te connaître, même si s’en est qu’une infime partie, qu’une goutte d’eau. « Je viens des Monts Ozarks, dans le Missouri. Et avant d’arriver à Banff y a quelques jours seulement, je les avais jamais quittés. » Ce coin isolé auquel t’étais enchainé. Pour rien au monde t’aimerais y retourner. Surtout maintenant que tu l’as trouvé elle, ici. « Mais si tu veux en savoir plus, va falloir m’embrasser. » T’es taquin, charmeur, séducteur. Tu sais pas si elle l’a déjà lu en toi, mais dans le cas contraire elle ne tardera pas à la deviner, ta seconde peau. Tu pensais que ton cœur était mort. Et tu réalises maintenant qu’il était seulement cryogénisé, destiné à fondre sous son regard brûlant.

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MessageSujet: Re: play hard.   play hard. EmptyVen 16 Mai - 7:57

t'es effrayée. mortifiée. t'as envie de te donner à lui ; abandonner ton coeur et ta vie. mais les risques sont énormes, et t'es pas sûre d'avoir assez de force pour les assumer, si jamais ils étaient mal placés. s'il te repoussait. il a l'air intéressé, mais qui sait ? véritablement. tu pourrais tuer pour lui, pour annihiler ses peurs les plus profondes et lui promettre la sécurité. t'es déjà trop attachée. tu te perds dans ses beaux yeux chocolat, mouchetés ça et là de reflets plus clairs. tu souris et passes un doigt sur sa joue. c'est doux. « noyer un requin, ça risque d'être dur. mais je te mets au défi. » tu ris. tu ne veux plus t'enfermer dans tes idées moroses, te plaindre de cette vie qui n'est pas rose. tu veux juste profiter, vivre les quelques instants qu'il te reste peut-être avec un éternel sourire sur ton faciès. tu veux pas t'attarder sur ces ombres qui grignotent les pans déjà restreints de ta petite vie. foutez le camp, tu leur demande. tu leur ordonne. « pour le noeud, pas le requin. » t'ajoutes avec un clin d'oeil. il faut qu'il y arrive. pour qu'avec lui ensuite tu vives. tu sais pas où t'en es, pour beaucoup de choses, mais t'es plus désespérée. quand il prononce ton prénom pour mieux l'assimiler, ça te réchauffe et te fait frissonner. il te serre plus fort, mais il ne te fait pas mal : t'aimes de le sentir contre toi. et ça t'effraie aussi : vous ne vous connaissez que depuis quelques heures à peine, et t'es déjà dépendante de ses bras autour de toi. vous vous dirigez droit dans le mur, t'en as peur. comme deux camés qui tenteraient de s'aider mutuellement à arrêter. mais vous pouvez pas, non. pas en étant la came l'un de l'autre. tu prends en tout cas ton courage à deux mains pour le questionner, pour envoyer valser cette préoccupation qui ne concerne que ta personne et connaître un bout de sa vie. t'en as envie. besoin aussi. tu tournes la tête de droite à gauche après l'avoir écouté. tu fronces les sourcils : il se trompe sur toi. et t'es sans doute pas aussi bien que ce qu'il doit penser. « à mes yeux, tu es quelqu'un. et tu es beaucoup. » tu te mordilles la lèvre inférieure, de peur d'en avoir déjà trop dit. d'avoir franchi une frontière, et choisi. mais tu continues. « je ne sais même pas si je serais capable de les quitter, quand bien même je le voudrais. » tu déclares, plongeant tes iris dans les siennes. t'es honnête, c'est pas juste de la drague à deux balles. tu sens que sans lui, rien ne serait pareil. que la vie, peut-être, serait moins jolie. la lumière plus blafarde. les aurores boréales moins nombreuses. l'herbe roussie plutôt que verte. la petite part d'immaturité qui persiste en toi aurait tendance à dire que ce serait "nul". trop nul. tu hoches la tête, avale ses paroles. il n'en dit pas assez : cache les informations les plus intéressantes. tu sens un fourmillement dans tes pieds, signe avant-coureur de ta libération à venir. que tes chaines, enfin, seront brisées. pour combien de temps, ça, personne ne le sait. toi aussi t'avais jamais bougé, avant banff. tu restais ancrée dans ton petit monde sans éclaboussures. tu souris de toutes tes dents en entendant son deal. le tiens était plus équitable ! « mais si tu veux être embrassé, il va me falloir ton numéro de téléphone. » oui, tu tentes encore de négocier. mais qui ne tente rien n'a rien, et tu veux rester en contact avec lui ; en être certaine de pouvoir revoir son sourire. mais t'attends même pas qu'il te le donne, et tu l'embrasses délicatement. tu sais plus qui tu es et où tu es, le laps de temps où vos lèvres se joignent. la pointe de ta langue vient taquiner ses lèvres, puis tu te recules, les joues un peu rougies. « alors, deal ? » tu demandes, provocatrice. son numéro de téléphone, ça représente la promesse implicite de retrouvailles dans l'avenir. c'est pourquoi tu le veux si ardemment. une vie sans côme, c'est comme une vie sans air : impossible de survivre. t'as envie de lui faire promettre de jamais te quitter. mais c'est trop tôt, trop prématuré. il est la lumière que tu veux atteindre, mais que tu sais pas comment approcher de peur de te brûler et de fondre comme de la cire au soleil. il est trop précieux.
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MessageSujet: Re: play hard.   play hard. EmptyVen 16 Mai - 20:21

Tu te demandes comment c’est possible, comment une inconnue a pu prendre autant de place dans ta vie. Plus tu réfléchis, et plus tu te dis que finalement, y a qu’elle qui compte vraiment. C’est pas des conneries. T’as plus d’amantes, plus de parents. En un laps de temps que beaucoup qualifierait de dérisoire, tu t’es retrouvé un pilier, une étoile du Berger.  Même en te creusant le crâne, t’arrives pas à te rappeler la dernière que t’as flirté avec cette légèreté, cette déconcertante facilité des sentiments.  Tu t’es déjà attaché par le passé, Côme, mais pas assez pour stopper tes escapades nocturnes dans la couche d’une autre. Là, tu sais que si elle t’appartenait, t’aurais même pas envie de chercher parmi les autres, parce que t’es déjà persuadé que tu pourrais pas recréer, retrouver une pareille alchimie. Cette osmose. Cette comète qui traverse ta misérable vie, ce petit miracle qui illumine tes nuits. Le nœud qui lui arrache des regards attristés, qui assombrissent ses prunelles, tu veux le faire disparaître. Le dénouer aussi aisément que tu défais tes lacets. Ou le couper. Elle risquera jamais de tomber, même si la corde est brisée, parce que tu seras toujours là pour la rattraper. Tes bras seront toujours son refuge, le seul endroit où t’es sûr qu’elle sera protégée. Tout ce qu’elle te donne, t’espères lui rendre, même si tu sais que ça sera jamais autant. Si elle savait que là, t’as presque envie de pleurer en l’entendant te confesser l’importance que t’as prit dans sa vie.  Ouais, ça te coupe la respiration, comme si tu retrouvais soudain la tête sous l’eau. T’es emporté par un courant violent, dans une rivière en plein déchainement, mais t’as aucune envie d’accrocher aux bords. Tu te laisses faire, parce que t’aimes cette sensation de vitesse,  de vertige, et tu pourrais y rester jusqu’aux aurores.  Ce qu’elle ressent pour toi, ça te fait pas peur. Au contraire, t’en veux encore plus. Toujours plus.  « Alors reste. » Maintenant, demain. Tu plonges brièvement ton visage dans ses cheveux, pour laisser tes narines s’enivrer de son odeur. Un mélange de sel, de douceur de l’océan, et encore une pointe de son shampoing.  Tu pourrais te souler à cette parfaite composition d’arômes.  Tu lui rends son sourire quand elle te propose un contre deal. T’as l’impression que vous êtes en train de jouer à celui qui parviendra à obtenir le plus de l’autre. Des éternels insatisfaits, qui veulent gravir le plus d’échelons possible, aussi vite qu’un oiseau bleu qui cherche à fuir le coyote. L’exaltation de cette rencontre inhabituelle vous anime, et de ton côté tu sais que t’as pas de limites, t’es prêt à tout accepter. Tout ce qu’elle veut si en échange tu peux regoûter aux délices de ses lèvres charnues. Ton cœur chavire aussi brutalement qu’une barque en pleine houle au contacte de vos lèvres, à cette proximité qu’elle t’accorde, sans rechigner à ton idée saugrenue. Tu tâtonnes, puis tu caresses ce baiser dont tu redoutes déjà la fin. Le concerto de votre embrassade raisonne jusqu’à ton oreille qui se réchauffe. Tout ton corps bouillonnes de désir pour elle, et sans te faire pressant, t’intensifie le rythme de tes lèvres. Tu relâches pour mieux reprendre. Jusqu’à ne plus pouvoir reprendre du tout, et tu laisses échapper un presque inaudible grognement de mécontentement. « Deal. » Comme si tu pouvais lui refuser quoi que ce soit. Et encore moins cette promesse de retrouvailles. Vous vous êtes même pas encore quittés que tu penses déjà à la prochaine fois. « 244-1083. T’as retenu ? Parce que pas sûr que jte le redonne. » Tu ris, tu charries, et tu déposes un baiser sur sa joue rosie. C’est con, mais tu veux profiter d’elle un maximum, parce que quelque part tu crains qu’elle réalise que finalement, t’es pas si bien que ça. Que tu vaux pas mieux qu’un autre, voir moins. Tu sais qu’elle se comporte pas comme ça avec tous les hommes qu’elle rencontre, mais t’es tétanisé par l’idée qu’elle puisse se lasser. Parce que t’es pas exceptionnel. T’es pas hors du commun. T’es le plus banal du monde. Ce mystère c’est tout ce que t’as trouvé pour qu’elle reste intéressée, et si il s’estompe, qu’adviendra t-il de toi ? De vous ? « J’ai pas la force d’aller récupérer nos téléphone, en vrai. » Tu veux pas que vos corps se démêlent. Tu veux pas bouger, pas qu’une secousse vienne briser cette promiscuité. Et t’as une histoire à terminer. A édulcorer. « Depuis que jsuis tout ptit j’ai envie de faire du hockey mon métier. Depuis que mon père m’a emmené voir mon premier match quand je devais avoir cinq ou six ans, en fait. Et quand j’ai enfin eu l’occasion d’intégrer une équipe de professionnels,  il y a deux ans de ça, j’ai tout fait foirer en seulement deux semaines.  Parce que je fais que des conneries, toujours les mauvais choix. » Faute avouée, à moitié pardonnée ? « Tout ce que j’ai eu de bien dans ma vie, j’ai pas su le garder. » Ton poste dans l’équipe, tes nanas, et elle. Pourquoi ça serait différent avec Brume ? Pourquoi avec elle, tu ferais pas tout foirer ? Putain, ce que t’aimerais que ça marche. Tu le veux vraiment, jusqu’au fond de tes tripes. Y a trop longtemps que t’as pas été heureux, et tu sais qu’avec elle ça serait plus qu’éphémère. Alors tu t’accroches fermement, comme un aigle de ses serres tu la lâches plus, tu lâches rien, si ce n’est ton côté hideux. La face de ton pile, le Hyde de ton Jekyll.
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MessageSujet: Re: play hard.   play hard. EmptyLun 19 Mai - 13:13

t'as l'impression d'être dans un rêve. tu sens les picotements dans tes jambes, t'es consciente alors de la réalité. oui mais. côme ne peut pas être si doux, si parfait. pas alors qu'il y a mae. t'as pas le droit de lui faire ça. de leur infliger ça. mais t'es égoïste, brume. y'a que toi qui compte, et ton coeur qui balance, ton coeur qui flanche. t'as juste envie de plus de temps avec côme. ça rime avec amour, ça rime avec passion à tes oreilles. ça rime avec tout un tas de choses dont t'as envie et dont tu saurais pas te passer, là tout de suite. quand tu reprendras pleinement conscience de tes gestes, de leur impact à venir, t'auras honte. mais là, t'es trop bien, trop engourdie par le bonheur qui bat dans tes tempes. par sa chaleur, par son contact. t'aimes l'odeur musquée que tu sens sur sa peau : mélange d'épices et de sa propre fragrance. tu pourrais mourir d'ivresse à le humer sans cesse. il te suggère de rester, et non seulement tu serais incapable  de refuser étant donné ton affliction mais en plus t'as pas envie. tu veux lui obéir et te plonger encore davantage dans ses bras, dans sa vie, dans sa peau, dans sa chaleur corporelle. côme, c'est ton soleil. il te brûle de sa présence, chasse les fourmillements de tes membres atrophiés par le froid et effectue le rôle de gardien, de protecteur. t'es jamais si bien que quand t'es près de lui. mais t'as jamais si mal aussi. parce que le soleil est nécessaire mais qu'on s'immole, si on devient trop proche. mais t'as besoin de sa chaleur bienfaitrice, de son contact salvateur. tu pourrais y rester des heures. comme lorsque tes iris viennent se perdre dans les zébrures des siennes : t'oublies le monde, les autres. tu l'embrasses, et là encore, le monde s'efface. le paysage disparaît derrière tes paupières pour mieux savourer. tu te fustiges mentalement, mais c'est trop agréable pour que tu cesses. pas déjà. mais quand tu te recules légèrement à cause de son souffle court, t'as l'impression de ne l'avoir frôlé qu'une demi-seconde. t'as l'impression que tes muscles hurlent leur manque de lui. « 244-1083. » tu répètes plusieurs fois. puis tu hoches la tête. c'est imprimé dans ton crâne, jamais tu pourras l'oublier. comme ces baisers que vous avez échangé. tu souris quand il te révèle implicitement qu'il est trop bien avec toi pour bouger. « je sais pas si je te laisserais partir de toute façon. et m'abandonner comme ça sur la plage ?! quel goujat tu serais. » tu marmonnes avec un faux air boudeur sur le visage. puis tu te concentres quand tu comprends qu'il recommence à se dévoiler, à se mettre à nu. t'as l'impression de le forcer, un peu. mais t'as besoin de savoir des choses sur lui, pour avoir le sentiment de partager sa vie. il ne te dit pas grand chose, mais le peu qu'il profère te brise le coeur. c'est comme si il te disait, cherches pas, toi et moi c'est condamné. toi et moi, ça devrait s'arrêter avant de commencer. de toute façon, je saurais pas te garder. tu te lasseras. ou tu t'abîmeras à cause de moi. mais il l'a pas dit clairement, alors tu te sens idiote quand tu balances : « oui mais moi, tu ne me perdras pas. » c'est qu'un chuchotis à peine audible, et t'espères en fait qu'il t'ait pas entendu. ce que t'as dit, c'est une trop grosse promesse. que tu seras toujours là dans sa vie, mais tu peux pas savoir. et tu le connais à peine. si ce que tu découvrais après ne te plaisait pas, hein ? t'y as pas réfléchis, non. mais en même temps, tu regrettes pas à cent pour cent. il t'a montré sa vraie nature, quitte à ce que tu l'abandonnes à lui-même. pour seule véritable réponse, tu te serres contre lui en rabattant tes jambes revenues. pour lui montrer que même dans les pires moments, faut pas se laisser abattre. c'est que de la gueule parce qu'au final toi t'es pessimiste et tu sais pas souvent garder la tête hors de l'eau. m'enfin, tu seras là pour lui. tu te sens obligée de confesser : « tu sais, je chouine souvent sur ma maladie. mais je pense que je l'ai mérité. je suis encore jeune, mais j'ai fait beaucoup de conneries. il y a beaucoup de choses que je regrette... alors je me dis que dieu, il m'a juste punie. » une larme roule le long de ta joue. c'est du soulagement plus que de la tristesse. t'avais jamais mis de mots sur ce que tu ressentais, sur ce que tu pensais au fond. ça fait du bien de le dire, ça te libère.
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MessageSujet: Re: play hard.   play hard. EmptyLun 19 Mai - 19:09

Voilà Côme, c’est ça le bonheur. C’est serrer une femme dans tes bras, la sentir se lover contre toi, assister à la disparition du monde qui vous entoure, et n’en accorder aucune importance, comme si t’avais besoin de rien d’autre pour te sentir heureux, rien d’autre que son existence. Tu penses que tu vas pouvoir conserver ça combien de temps ? Là, la réalité vous laisse en paix, mais bientôt, elle va revenir frapper à votre porte d’entrée. Elle va réclamer son dû, et vous susurrer qu’il va bientôt falloir vous séparer. Tu la hais putain. T’aimes pas ça, la réalité. Ta réalité.  Celle où tu fiches toujours tout en l’air, et surtout avec tes êtres les plus chers. Brume, elle est le symbole de ton nouveau départ, ton espoir de devenir autre chose qu’un connard. Mais ne dit-on chassez le naturel et il revient au galop ? « Tu seras la première à partir, je peux te l’assurer. » Ouais, parce que toi tu pourrais y vivre sur cette plage. Te nourrir exclusivement de poissons et lui construire un abri en système D. Comme deux Robinson Crusoé qui n’auraient pas envie d’être retrouvés. Tu l’aimes ta muse, quand elle affiche son ptit air renfrogné. T’as envie de l’embrasser,  de lui jurer que jamais tu pourrais la laisser. Parce que ça, c’est vrai. Tu vas ptete tout gâcher, mais tu sais que jamais t’auras dans l’intention de l’abandonner. T’aimes pas beaucoup de monde Côme, mais quand ça t’arrive, quand ton cœur virevolte pour un autre, tu peux plus t’en passer.  Un sourire se scotche sur ton visage, et il veut plus le quitter.  Un sourire qui s’agrandit quand tu vois ses jambes se redresser, signe qu’elle vient de les retrouver. Tes mains s’aventurent sur ses bras, parsemant sa peau de caresses. Parce que tu peux pas te retenir de la toucher, d’être en contacte permanant avec elle.  T’aimes sentir ton cœur battre, comme si il allait sortir et dessiner ta poitrine de ses contours. Tu serais fier de lui montrer d’ailleurs, hé, regarde Brume, c’est pour toi qu’il bat, pour toi qu’il s’anime.  Si t’étais pas aussi fier, tu la supplierais de faire attention, de pas trop en abuser, parce que ça te fait peur cette vulnérabilité. Comme si t’avançais le torse ouvert, le cœur à découvert, et où tout et n’importe quoi pourrait venir l’écorcher.  L’entendre te dire que tu la perdras pas, tu sais pas si ça te fait mal ou son contraire. Tu crois en sa promesse, et c’est ça le piège. Parce que si un jour elle décide de stopper le manège, il te restera plus que ta tristesse. « Tu devrais pas me faire des promesses que tu pourras peut être pas tenir. »  Pas parce que lui fais pas confiance, mais parce que tu te connais trop bien. Le sable que t’as entre tes mains coulent toujours entre tes doigts, aussi vite qu’un sablier, mais t’as que toi à blâmer.  Quand t’écoutes sa confession, t’as l’impression d’entendre la ptite voix qui vient en permanence chuchoter à ton oreille, celle qui parfois parviens à te convaincre que t’es qu’un moins que rien, ni plus, ni moins. Tu veux pas qu’elle vienne s’emparer de Brume également, ça te glace le sang. « Je crois pas en Dieu. Mais si vraiment il existe, et si vraiment il t’a punie, c’est qu’un connard. » Super éloquent et profond, Côme.  Quand tu te sens touché par quelque chose, tu sais plus comment réagir. Tu sais pas trouver les mots. Tu grimaces pour toi même, réalisant ta pathétique intervention, puis tu tentes de te reprendre : « Je veux dire, dans la Bible et tout ça, ils prônent le pardon, non ?  Donc ça serait complètement con. De toute façon, moi je m’en fiche. Ptete que t’as fait des conneries, ptete que tu t’es mal comportée, mais maintenant ça compte plus. Je te pardonne de toutes tes fautes, et si Dieu il a un problème avec ça, bah qu’il vienne me voir et on en discute d’homme à homme. » Quand elle souffre, tu souffres avec elle. D’autant que tu ressens la même chose qu’elle. Très souvent, cette même idée t’es venue à l’esprit. Ta main cherche la sienne, et quand tu finis par la trouver, tu glisses tes doigts entre les siens. Vous êtes liés, maintenant. Liés face à celui du dessus. Si il s’en prend à elle, il s’en prend à toi. Tu pourrais lui foutre un coup de boule à Dieu, si jamais il blessait trop ton aimée. Ouais, tu pourrais.  « Et tu penses qu’on se serait trouvé si vraiment t’étais punie ? » Tu peux pas y croire. Mais si l’Enfer ou la colère du tout puissant ressemble à ça, bah t’es prêt à continuer à être mauvais.  Tu veux même pas goûter au Paradis, juste reste ici. Votre purgatoire, deux reflets dans un même miroir.
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MessageSujet: Re: play hard.   play hard. EmptyMar 20 Mai - 16:55

côme, c'est comme des vagues. à un moment, il lèche la plage, il se rapproche de toi et te promet monts et merveilles, tendresse et caresses. l'instant d'après, il retourne se nicher dans sa carapace, parmi les siens, et te repousse. il se ferme, t'empêche de l'atteindre. tu tends les doigts pour le frôler, pour t'assurer qu'il partira pas. tu sais pas pourquoi, mais tu sens que ça te ferait mal. que tu t'en mordrais les doigts. ne plus sentir sa chaleur, les effluves de son parfum, sa barbe naissante contre ta peau diaphane... mais surtout, surtout, sa peau contre la tienne. cette sensation de le sentir dans chaque nerf de l'endroit où vous vous frôlez, c'est grisant. tu saurais plus t'en passer. comme de ton regard qui vient se vriller dans le sien. il a les yeux aussi bruns que toi, mais quelque chose change. ses mouchetures sont différentes ; ses zébrures aussi. et cette manière dont il te regarde, comme si t'étais le centre de l'univers, comme si à chaque fois qu'il posait les yeux sur toi, il te redécouvrait... ça te rend dingue. folle de désir. il te fixe comme si t'étais la plus belle créature que le monde ait porté. mais tu tombes de ton nuage, belle rêveuse, belle crétine, lorsqu'il te dit que tu partiras, que tu le quitteras. tu tournes la tête de droite à gauche en fronçant les sourcils, un tantinet blessée. « t'énonces ça comme une évidence. t'énonces ça comme si je pouvais pas choisir. on dirait que c'est ce que t'attends ; que t'en as envie. » tu murmures, la douleur sourdant dans tes iris assombries par le chagrin. t'as pas envie de partir, ni maintenant ni jamais. il le faudra bien pourtant. ouais, mais pas de manière définitive parce que tu pourrais pas te passer de le contempler comme le firmament. un jour, cette plage, cette après-midi, ce sera qu'un souvenir. mais en attendant, tu profites, même si t'as un peu froid avec les restes de l'océan sur ta peau salée. tu veux pas penser à demain.  pour le moment y'a côme, y'a toi, et ça te suffit. main dans la main. t'as envie de l'attraper par le col d'une chemise qu'il ne porte pas, et d'ouvrir grand la bouche pour lui gueuler haut et fort : ta gueule côme. ta gueule. laisses nous une chance. espères, rêves. casse ce pessimisme qui domine ta vie. dis-moi tes peurs. hurles moi ta vie. gueules-moi ton chagrin. mais ta gueule. parles pas de demain. parles pas de l'éventualité que tu quitterais mon existence. ta gueule et crois en nous. crois en moi. mais tu dis rien. à la place, quand tu l'entends parler d'un futur impossible, tu joins tes lèvres aux siennes avec violence. vos dents s'entrechoque. ta poitrine bute contre son torse de marbre. tu manques de lui mettre un coup de boule. tu l'embrasses avec passion, avec dévotion. et quand tu te recules, t'as plus de souffle. tu chuchotes juste un « chut. » tu lui confies un peu ta vie toi aussi, parce que tu veux que ce soit équilibré, que ce soit pas juste des paroles balancées sur la jetée. que tu veux que vos échanges aient un poids, qu'ils déterminent quelque chose. un avenir, n'importe quoi. et t'as un sanglot qui coince dans ta gorge, mais qui se fait libérer par la remarque de ton soleil. t'éclates de rire et une larme s'écoule de tes yeux en amandes. « je serais bien intéressée pour venir voir le duel. tu m'appelles, le jour où il a lieu ? » tu demandes, un sourire faible et du chagrin encore plein à la tête. puis t'ajoutes, dans un souffle. « mais je comprends ce que tu veux dire. merci. » franchement, ça te touche ce qu'il te dit. ça te touche le fait qu'il irait jusqu'à risquer de se frotter à une déité pour prôner ton innocence. t'as une boule dans la gorge, mais c'est plus de la souffrance non, c'est du bonheur qui n'arrive pas à éclore et à éclater. il est bloqué. côme, c'est ton ange. ton soleil. il te réchauffe, irradie ta vie. il éclaire le chemin et la raison. il dissipe l'ombre de tes doutes, te permet d'y voir plus clair. sa question te fait réfléchir, et finalement tu balances, plus légère : « quoi, ce n'est pas une punition d'être obligée de rester dans tes bras ? mince. je pensais. bon, je pars alors. » tu tires la langue, taquine, en faisant mine de te lever. enfin, tu fais pas mine : tu avances vers tes vêtements disséminés pour te rhabiller. le soleil, le vrai, il commence à baisser et t'as un peu froid. tu te tournes vers lui ensuite, les cheveux au vent. « il est l'heure de rentrer. tu m'accompagnes ? » tu demandes, avec tous les sous-entendus sous-entendus dans ta phrase. tous les sous-entendus que ça implique. parce que tout ce que tu sais, c'est que tu veux rester plus longtemps en sa compagnie. peu importe où, mais quelque part où il y a de la chaleur, de quoi boire et manger aussi. et pourquoi pas de quoi vous lier plus intimement. t'es pas une fille facile brume, mais qu'est-ce que t'as envie de lui...
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MessageSujet: Re: play hard.   play hard. EmptyMer 21 Mai - 17:20

C’est facile de te faire aimer, Côme, quand tu te montres sous cet angle. Quand tu caches ce qui t’arrange, et expose uniquement ce qui se prête aux louanges.  Tu redoutes qu’elle s’attache à un homme qui n’est pas réellement toi, à une image idéale, qu’elle te monte sur un piédestal.  T’es comme une peinture abstraite, t’es beau, tu brilles, t’attires le regard. Les couleurs que t’affichent sont belles, aguichantes, et on aime venir te contempler. Mais plus on t’observe, plus leurs regards viennent te scruter, plus ils en viennent à se demander si tu n’es pas qu’une vaste supercherie. Une élaborée fourberie. Deux-trois coups de pinceaux, rien que du pipeau. T’es pas en train d’insulter Picasso, c’est juste comme ça que tu te représentes. Mais putain, ce que c’est bon de te voir dans le reflet de ses yeux, et ne pas reconnaître le mafieux. Ce mafieux, ce puppet master qui collectionne les erreurs, qui manipule, viol et abuse les sentiments, qui flirte avec le grabuge. Tu le vois plus, mais tu sais quand même qu’il est là. Qu’il se cache quelque part en toi. Et quand tu sens sa poitrine caresser la tienne, que ses lèvres s’accrochent fermement à ta bouche, tu ressens sa présence. Ton Tyler, que toute cette brutalité fait jacasser. T’as envie de la dénuder, de l’allonger, parce que la violence a toujours été ta jouissance.  Tu soupires, grognes parfois, et manque de te noyer dans ce baiser.  Elle se trompe, t’as aucune envie de la voir partir. Mais tu vois bien qu’elle ne se méfie pas assez, qu’elle prend presque pour acquis ton sourire. T’as peur, Côme, peur qu’elle gratte, et que votre relation s’effrite sous les coups de ses ongles. « Pour que je t’appelle faut que tu me donnes ton numéro. » Elle a le tien, mais toi pas le sien. C’est la première fois que tu veux qu’une fille te rappelle. Tu pensais être prêt à prendre le risque, à attendre son appel, mais maintenant tu sais plus. Tu crèves tellement envie de la revoir, t’as l’impression d’être dans le noir, et d’attendre de distinguer sa chandelle qui viendra te libérer de tes doléances.  C’est pas si facile à vivre que ça finalement les sentiments. Enfin, tu sais pas vraiment si c’est ça. Y a un truc qui vient de te tomber dessus, comme un énorme coup de massue. T’as le cœur qui se resserre, respire, soupire. Mais t’as pas de mots,  juste des maux, et Brume elle est là donner un sens à cette nouvelle existence. « Non. » C’est tout ce que t’as le temps de dire avant qu’elle ne quitte tes bras. Tu savais que ce moment allait finir par arriver, mais tu pensais pas qu’il t’atteindrait. Pas autant. Tu ressens son absence comme un courant d’air, violent, glaçant. Mais faut pas te mettre dans tous tes états, tu la retrouveras, toujours. Tu te lèves à ton tour, péniblement. Tes muscles sont amorphes, t’as l’impression de te réveiller. T’enfiles ton pantalon, tous tes vêtements. Tu la regardes aussi. Tu profites des ces dernières secondes où son corps est dénudé. Parce que tu sais pas quand tu vas pouvoir y regoûter, à ses courbes féminines. Ton cœur fulmine quand elle te demande de la raccompagner. T’es troublé, par cette ambiguïté. Tu te questionnes. C’était facile jusqu’à présent, vous étiez seuls sur cette plage face au vent, comme deux enfants innocents, mais maintenant ? Une fois que vous allez quitter votre zone sablée, en quoi vous allez muter ? Vous êtes pas un couple, vous venez de vous rencontrer. Mais vous vous comportez parfois comme tel, comme deux amants à la recherche d’un hôtel. « Je te raccompagne avec grand plaisir. » Tu t’emballes, le chasseur qui vit en toi sort de son coma. Tu penses aux potentiels ébats. Faut pas le cacher, t’as eu envie de parsemer son corps de baisers dès le moment où tu l’as croisé. Tu repenses à ton soutien-gorge transparent, à son élan violent. La fièvre t’annihile, t’es ivre de désir. Mais tu fais attention aux moindre faux pas. Tu veux pas qu’elle soit une de ces filles dont tu quittes les draps. Tu réajustes ta veste, impatient finalement de connaître le reste, la suite de vos péripéties. « Tu vis seule ? » C’est ta façon de la questionner sur ses intentions. Mais ça sous entend également un autre de tes questionnements : hé Brume, t’es un cœur à prendre, ou faut que je me trouve un autre médicament ?
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