main dans la main, c'est comme si c'était vos âmes qui s'unissait. tu ne sais trop ce qu'il s'est passé, dans quel autre monde vous avez volé ou si tu es simplement restée sur terre et qu'il reste de la magie.
« dis-moi, c'est fini ? »
non, parce que toi, tu ne veux pas voir la fin. même si le noir de la nuit se dissipe, si les étoiles tirent une à une leur révérence, si ta rosétoile ne supporte pas l'éclat ensoleillé. et bien toi, petite humaine au cœur parme, tu es égoïste et tu voudrais la garder encore pour toi.

Elles tirent leur révérences. Elles s'en vont elles ne sont plus que de simple lueur , j'en lâche un souffle de tristesse. Elles ont peur du soleil les pauvres alors elles préfèrent laisser la place au grand ciel bleu. Il est encore tachés des aurores.Oui c'est bel et bien terminé lorsqu'on peut tout deviné. Lorsque je vois enfin tes traits et ta beauté.«Oui malheureusement.» Un ton de voix mort et perdu dans la voie lactée dissipée.

elle semble un peu s'éteindre en même temps que ses sœurs, que toutes les étoiles, perdre un peu de sa magie, jusqu'à la prochaine nuit. alors tu sauras être patiente, pour revoir les étoile, pour revoir ta demoiselle, pour à nouveau attraper sa poussière du bout des doigts.
en attendant, tu poses doucement ta tête sur son épaule, comme un au revoir, comme pour perdre un peu de temps. parce qu'elle est douce, et que le voile de tes cheveux la protège encore un peu du soleil. il ne te fera pas de mal.

Il est horrible cet astre , il cache ma maison mon univers. Il les a tous effacés , il les a tous brulées. Je cache ma peine au creux de son réconfort. Je tiens sa main comme s'il me tenait hors de la marée.«Protège moi.» Je n'ai pas envie de le sentir sur mon épiderme. Il cachera ma poussière et ma lumière.

protège moi.
tu sursautes à sa demande. protéger ? tu l'as jamais fait, t'as jamais eu personne d'autre que toi à t'occuper, les autres partent avant même que tu puisses t'attacher.
elle compte sur toi.
alors ton rythme cardiaque s'accélère un peu, tu paniquerais presque gamine.
tu sers fort sa main. puis tu l'emmènes avec toi. tu sais trop où.
sûrement de l'ombre.
« tu vois de l'ombre ? »

Couvre moi de ton voile pour me garder. Cache moi sous les branchages et les ponts. Tiens moi dans tes bras et évite les rayons. Je ne serai plus qu'une simple terrienne et tu en oublieras ma beauté. Tu ne seras plus autant fasciné. Qui voudrait admiré une simple étoile égaré ? «Oui là-bas.» Je lui pointe l'horizon où se cache un minuscule arbre entre les façades.

alors vous courrez, toutes les deux, contre-la-montre, une course pour la beauté. il n'y a que le bruit de vos pas, votre foulée qui claque bruyamment le sol de mécontentement, votre souffle qui s'accélère pour survivre au mauvais sort.
vous courrez jusqu'à l'arbre.
et le silence se fait à nouveau.
sous la protection des feuilles qui filtrent les rayons, l'ombre se propage sur votre peau et les étincelles restent un peu plus longtemps.
voilà, en sécurité.

Mon corps commence à sommeiller , il ne peut pas vivre en plein jour. En sécurité mes paillettes flottent encore dans les airs. L'atmosphère les balayant plus loin elles illuminent encore un moment le visage de Lova. Un visage bien plus beau que le miens. «Merci.» Un simple mot , mais qui fait apparaître des sourires. Merci peut-être que cette fois je ne vais pas mourir sous la lumière du jour.

la joie revient, petit à petit, le soulagement vous gagne et les sourires naissent sur vos visages. sur son si beau visage. elle t'éblouit à nouveau, ça te fait du bien aux yeux, tu voudrais que jamais ça ne s'arrête.
« tu fais comment ? seule ? »
tous les jours, qui recommencent, cette torture préméditée. cela doit être difficile à supporter, surtout sans l'aide de personne.

Tout seul je reviens avant la fin de la nuit , je les regarde à travers de ma fenêtre l'air rêveur et je me glisse sous les draps.«Je rentre avant que le jour revienne .» Il m'arrive de combattre contre le jour , mais mon visage en apprécie pas sa chaleur et lumière. Je veux briller par moi même sans l'aide du soleil.

bien sûr. qu'elle rentre, l'étoile a quand même un chez elle. pas comme toi. t'es un peu toute seule à devoir errer la nuit tombée pour trouver un coin où dormir. elle vit la nuit, se ressource aux étincelles puis erre la journée entre les murs, à l'abri du soleil. ça parait plutôt logique.
alors t’acquiesce.
et tu reconcentres ton regard vers le ciel bleu. parce qu'il fait du mal à ta jolie rosétoile, mais heureusement qu'il réchauffe ta peau pour lutter contre le froid parfois.

Je crois que mon corps pourrait s'accoutumer cette chaleur , mais comme je ne trouve plus sommeil depuis trop longtemps cela serait une perte de temps. Mon corps est céleste pas solaire.«Où tu vas toi?» Oui où tes rêves se perd le temps d'un instant.

c'est une bonne question. un peu nul part et partout à la fois, tu erres sans raison, sans question et sans réponse. tu marches là où tes pieds t’emmènent, tu te laisses guider par les étoiles, le bruit ou les rencontres.
« je vais où je peux me poser. »
parce que c'est un peu ça, aussi. là où tu as le droit, un peu de sécurité et de quoi se ressourcer. tu essayes de t’accommoder de ce que la nature t'offre. après des mois de route, tu commences seulement à fatiguer légèrement.

Elle est tout seule face à tout. Face aux passant et aux immeubles peu accueillant. Mon imagination la perd entre les ruelles dans le froid d'un printemps presque hivernal. Je voudrais lui offrir un toit , mais je n'ai pas assez d'argent , à peine pour payer le miens. Mais je pourrais lui offrir le miens pour ainsi voir les étoiles tout les soirs.«C'est triste .»

« pas vraiment. »
c'est aussi un choix. de vie, t'as pris la route il y a de cela des milliards de seconde et t'as vécu. de belles rencontres, d'amour et d'eau fraiche, de froid et de douleur, de battements de cœur et des larmes qui coulent. la vie vraie, l'instant magique, le destin changeant, t'as construit ton présent de ta force d'âme.
tu n'sais trop, si tu vas t'arrêter ici, ou bien repartir bientôt.

Elle ne trouve pas cela tragique , mais c'est surement les conséquences de partir sans personne pour veiller sur nous , partir dans l'inconnu et être une pure vagabonde. Je me colle contre elle cherchant mon sommeil égaré. Voile tes yeux , ferme tes jolies paupières dormons sous le soleil.

l'étoile est assoiffée de repos, elle a tant lutté, elle s'est tant émerveillée qu'il est temps pour elle de rejoindre les siens en rêve.
pars, vole, sois libre. je veille sur toi.
d'un geste désinvolte, tu caresses sa chevelure rose. tu prends soin de ton amie de la nuit. juste encore un instant, avant de t'évaporer.

Je tombe dans la noirceur. Douce caresse encore perceptible sur ma chevelure , elle m'aide à repartir bien loin. Merci de me protéger jeune terrienne.

Spoiler:

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