ça fait quelques jours déjà qu'elle traîne dans cette auberge. elle voudrait se trouver un appartement. elle voudrait s'installer, vraiment. start from scratch comme on dit.
mais elle rôde là pour l'instant. elle ne se sent pas vraiment chez elle. tous les jours elle croise des visages qui ne lui sont pas familiers. elle a l'impression d'être la seule à rester là, dans cette auberge.
elle sort pour fumer sa cigarette et la pluie commence à tomber. et merde. elle reste à l'abri près de la porte d'entrée et continue à consommer sa cigarette. et là, elle voit pour la première fois un visage qui la fige. c'est ça, qui l'intrigue. elle jette même sa cigarette sans l'avoir fini. elle ne veut pas le perdre de vue, il est trop précieux pour ça. elle rentre alors, suivant ses pas. il est tout mouillé. elle aurait envie de le prendre dans ses bras et de le réchauffer. il a l'air paumé. c'est surement la première fois qu'il vient ici.
alors elle s'approche de lui salut  
super, elle n'aurait pas pu dire quelque chose de plus banal. elle sait à ce moment même qu'elle vient de tout gâcher.

il était mignon et tout mouillé. on aurait dit un chaton qui aurait pris l'eau. contrairement aux chiens, il ne bougeait pas dans tous les sens pour dégager l'eau qui était imprégné dans ses habits, mais il se recroquevillait légèrement en serrant ses bras. il était beau à voir comme ça. il était touchant. la seule chose qu'elle avait eu envie de lui dire était suis-moi. mais elle ne le connaissait pas et il aurait pu très mal réagir. alors elle s'était contenté d'un salut.
et puis là son visage s'était illuminé. on aurait dit qu'il n'avait jamais pris la pluie et qu'il était rayonnant. il souriait. c'était beau. et elle lui sourit à son tour. sa voix était touchante. et puis il était drôle. elle ne pu lâcher un léger rire quand il lui posa toutes ces questions. on aurait dit qu'elle était la concierge de cette auberge.
elle ne pouvait pas répondre à toutes ces questions. elle n'en savait rien. alors elle lui dit simplement. je sais pas où la femme est passée. c'est elle qui s'occupe des inscriptions. mais je crois pas qu'elle s'est pointée ici de toute la journée... j'ai bien peur que tu ne puisses pas louer une chambre.
elle le regardait puis eu à nouveau un sourire mais bon au pire du pire on peut se serrer dans mon lit si tu veux.
c'était une proposition assez directe, mais dans son esprit il n'y avait pas du tout de sous-entendu. elle ne voulait simplement pas laisser un chaton qui semblait sans défense dans ce hall d'entrée.

elle le regarde et elle est de plus en plus émerveillée. ce garçon a quelque chose de vraiment différent des autres. il n'a pas l'air de se prendre la tête sur tout et n'importe quoi. simple. voilà ce qu'il est. et puis il accepte sa proposition. ça la fait sourire. encore. oui voilà, faisons comme ça alors. et puis là, elle serait presque à prier que la dame ne revienne jamais. et puis elle voit bien qu'il a faim. et là, il lui parle d'alex. et toute cette histoire la fait rire à nouveau. elle trouve ça vraiment mignon. oh dis moi, tu m'emmèneras un jour dans ton van ? j'ai toujours rêvé de me réveiller tous les jours dans un endroit différent... en fait, elle a oublié toute l'histoire de la nourriture. c'est son van qui a attiré son attention. puis elle voit qu'il a sa main collé contre son ventre. ah oui pour ce qui est de manger j'ai fais les courses aujourd'hui, du coup t'auras juste à me dire ce que t'as envie de manger ! puis il lui dit son prénom. ariel. c'est original. elle aime beaucoup. elle a toujours été fascinée par les prénoms qui sembleraient être féminins mais en fait sont aussi portés par des garçons, comme audrey par exemple. moi c'est mj. elle n'avait pas besoin de lui préciser que c'était un surnom, ça sonnait tout comme.

elle ne peut contenir sa joie quand il lui dit qu'il lui fera faire un tour dans son van. elle sourit et serait prête à sautiller de partout. oh pas de problème on aura qu'à chanter ! ou bien même la réparer sinon ! il sera content alex si on le refait marcher non ? elle est bien contente d'être tombée sur ariel ce soir. elle n'avait rien de prévu à part sortir comme chaque soir oubliée sa soirée. là elle avait quelque chose de bien mieux à faire. elle se remit à rire quand il lui dit qu'il allait tout manger. j'men fous si tu me manges tout tu vas devoir m'accompagner faire les courses ! puis le voilà qui commence à explorer les environs pour trouver la cuisine. elle le rejoint alors et lui prend sa main, délicatement. non non c'est pas du tout par là. ils font alors demi-tour et elle le guide jusqu'à la cuisine après être passé par la grande salle commune. elle ouvre ensuite un placard. tadam toutes ses courses sont minutieusement rangées tu veux manger quoi alors ? il y a aussi quelque trucs dans le frigo.

elle voulait vraiment aller dans son van. c'était surement un rêve de petite fille, mais ça lui plaisait de faire une sorte de road trip. et à sa grande surprise il ne répond qu'un peut-être. lui qui pour l'instant avait l'air d'être un grand bavard, ou plutôt orateur, semblait gêné. elle ne chercha pas à en savoir plus. peut-être avait-elle dis quelque chose de travers ? ça lui arrivait souvent et elle détestait ça. alors, elle le conduit dans la cuisine et là il semblait content de pouvoir enfin manger. oh moi j'aime tout je suis pas compliquée. si tu veux je peux te faire des pâtes à la bolognaise ! j'en mangeais tous les lundis quand j'étais petite et vu qu'on est lundi, ça te plairait ?
tiens ça faisait longtemps qu'elle n'en avait pas mangé. mais en sa présence elle avait comme une envie de retourner dans l'enfance. c'était bizarre, mais mignon...

elle se mit à rire quand il lui proposa de se marier avec elle. on ne lui avait encore jamais demandé ça - même pour rire. oh bah si tu veux ! j'ai toujours rêvé d'avoir une couronne de lierre sur la tête. oui pour elle, le mariage rimait avec couronne végétale, c'était comme ça, il ne fallait pas chercher à comprendre. mais par contre je te préviens tout de suite, je veux me marier sur la plage moi ! elle continua à rire et remarqua que ça faisait longtemps qu'elle n'avait pas ris autant. elle mit de l'eau à bouillir et sortit de quoi faire une sauce bolognaise. elle plongea deux steacks dans une poele huilée et coupa oignons et tomate. on nous disait lundi c'est spaghettis ! et c'est vrai que lundi c'est épinards ça sonne moins bien...

leur conversation était des plus irréalistes. ils se contaient tout et n'importe quoi, et même n'importe quoi les faisait rire. ils étaient comme deux gosses qui s'inventaient des histoires. des histoires gais, mais drôles quand même. cela faisait à peine une heure qu'ils étaient ensemble et pourtant le courant passait très bien. ils parlaient de tout et de rien - surtout de rien - et ça leur suffisait. ça illuminait leur journée. elle hocha la tête et sourit quand il rajouta ses conditions pour le mariage. parfait alors ! et puis t'as promis ! elle se mit à rire. qui sait, peut-être qu'un jour, sur un coup de tête ils le feront pour s'amuser... elle continuait à faire à manger et ça lui plaisait. il ne restait plus grand chose à faire. oh et bien tu peux mettre la table. c'est plutôt simple ça non ? elle lui sourit. encore. il n'arrêtait pas de la faire sourire.