Une fois la première taffe tirée, tes muscles se détendent légèrement. C'est à ce moment là seulement que tu fais attention à la musique ambiante. Tu te laisses bercer, ton corps est au ralenti. Chaque respiration est à la fois profonde et inexistante. L'air de guitare fait échos dans ton corps. Un cri qui te hurle tes erreurs. Ca te parle, ça te tue alors tu joues à la morte. Il n'y a que ton bras qui fait des va et vient incessant jusqu'à ta bouche. T'as envie que tout s'arrête. Ou que tout reprenne encore plus vite. Mais tu ne veux plus de ces moments où tu prends le temps, où tu penses. Ces entre-deux.
Soudain le silence. Quelqu'un tousse. Tes yeux suivent le trajet de la fumée qui te conduit à la musicienne inspirée. Elle aussi elle est intoxiquée maintenant. Un mince sourire. Je suis désolée, fallait me le dire. Tes doigts agitent la clope avant de l'éteindre contre ta chaussure. Ce que tu joue c'est... j'aime bien. Tu trouve pas d'adjectif pour lui dire que ça te troue la peau jusqu'à l'âme.