Boire, ce n'était pas du tout mon truc, surtout que je tenais pas l'alcool, mais vraiment pas ! Pourtant ce soir-là, j'avais eu envie de dépasser mes limites, de voir jusqu'où je pouvais aller sans sombrer dans le néant. Je m'étais donc arrêté dans un bar quelqconque en début de soirée et demandé au barman de me servir plusieurs cocktails de sa spécialité. Grossière erreur et ça ma petite voix me l'avait soufflé dès le départ. A peine trois cocktails plus tard et je me sentais légère, légère comme une plume et j'avais un sourire béat sur le visage, ce qui faisait bien rire le barman, parce que sa devait être rare les gens comme moi. Après l'avoir payé, je sortis sans savoir où j'allais me rendre exactement. Je laissai mes pieds me guider vu que mon esprit était plus qu'embrumé. Après avoir marché ce qui m'a paru une éternité, je me suis retrouvée aux abords de la forêt. Je levai le nez pour regarder les feuilles d'automne et me mis à danser et à chanter une vieille chanson que j'avais du apprendre quand j'étais encore une enfant.

J'avais l'impression d'être plus légère qu'une plume, que si je sautai plus haut j'allais m'envoler pour pouvoir toucher les étoiles qui parsemaient le ciel. Pourtant je savais que cela n'allait pas arriver, que c'était simplement l'alcool qui me donnait cette impression. Pourtant c'était tellement bon de se sentir autant légère que je me laissais emporter dans ce drôle de tourbillon. Un grand sourire sur mes lèvres, je continuai de me comporter comme si j'étais redevenue une enfant, une enfant sans aucun soucis dans la vie et franchement ça faisait beaucoup de bien. Il fallait que j'en profite au maximum parce qu'au fond de moi je savais que dans quelques heures, je n'aurais rien d'autre qu'un horrible mal de crâne. Alors que je sautais depuis une souche d'arbre tout en laissant un rire s'échapper de mes lèvres, une fois féminine et pas réellement aimable me fit revenir moyennement sur terre. Je me retournai pour observer la personne qui venait d'adresser la parole tout en arquant un sourcil. La barbie te remercie mais elle ne cherche pas la sortie. Je l'observai lentement de la tête au pieds, laissant toujours un petit sourire sur mes lèvres. Par contre toi t'es pas au bon endroit, enfin sauf si t'as rendez-vous avec quelques mecs. Il parait que c'est l'endroit idéal et qu'on peut se faire un max de fric. Merci l'alcool de me faire sortir des choses qu'en tant normal je n'aurais jamais dis. Pourtant je disais simplement la vérité, vu qu'une rumeur courait sur cet endroit et des pratiques qu'il s'y passait la nuit ou à l'aube.

Plus je la regarde, plus je me dis que Barbie doit être sous MD, y a que ça qui te fait planer comme si t'étais revenu à l'état de bambin. Ça ou bien le LSD. Je suis agressive je sais, c'est pas bien mais j'ai décidé de pas me soigner. J'aime bien l'idée que mon comportement peut faire fuir les gens, comme ça au moins ça me donne l'impression que c'est pas moi qui suit en fuite finalement. Et puis franchement si je pouvais lui faire peur et éclater sa petite bulle bubble gum ça me plairait bien. Parce qu'il se fait tard et que j'aimerais bien me cacher quelque part pour dormir. Elle me fait une jolie rime la gamine. « Pourtant c'est pas un endroit pour une Barbie. » Je lui répond d'un ton plus neutre cette fois, ayant compris que mon agressivité ne la touchait pas vraiment vu dans l'état où elle est. Finalement je crois qu'elle est juste saoule, ça sent le sucre des cocktails pour nana délurées. Elle m'en apprend une bonne la blondinette. « Ben justement si tu pouvais m'indiquer l'endroit exacte ça m'arrangerait. » Elle a l'air bien au courant avec ses petits airs de fille sage. Sans déconné ça m'intéresse, si je peux me faire assez de fric pour me payer ma chambre d’hôtel ce serait pas négligeable. « Tu connais pas plutôt un endroit où de la nana cherche de la nana ? Parce que les queues ça me dégoûte. » Mais bon je peux bien me sacrifier pour une somme rondelette.

Plus les minutes passaient et plus je comprenais que l'alcool n'était réellement pas pour moi et que je risquai d'en faire les frais si la demoiselle qui se trouvait en face de moi décidai de me remettre à ma place. J'observai les alentours en priant pour que ma tombe ne se trouve pas à quelques pas de moi, parce que ce n'était pas vraiment dans mon programme de mourir comme ça au milieu de nul part. En l'entendant encore m'appeler barbie, je poussai un soupir et reposai mon regard sur elle. Etre blonde n'avait pas que des avantages, surtout que je détestai être comparée à un jouet. J'haussai légèrement simplement les épaules en signes de réponses et shoota dans un petit caillou qui se trouvait devant moi. La demoiselle avait sûrement raison, les bois n'étaient pas un endroit indiqué pour une demoiselle seule surtout dans l'état où je me trouvais. Mais voilà, je n'avais vraiment réfléchis en venant ici. En l'entendant ensuite de demander plus de détail sur cet endroit, une gimace apparu sur mon visage, pendant que mes joues se teintaient de rouges. Je ne pensais pas avoir une telle conversation avec une inconnue et surtout une inconnue qui préférait les femmes. Je me mordillai légèrement la lèvre tout on plongeant mon regard dans le sien. Mais je n'en sais rien moi. C'est juste une rumeur qui court en ville. Et pour tout te dire, ce genre de chose ne m'intéresse pas, donc je ne peux pas t'aider. J'enfonçai les mains dans les poches de  mon jeans, ne me sentant plus du tout l'aise et cela devait très certainement se voir. Tu ne demandes vraiment pas à la bonne personne pour ce genre de choses... Faut peut-être retourner en ville pour te renseigner.

Et voilà que Barbie fond comme neige au soleil. Cette technique est donc beaucoup plus efficace que celle de l'agressivité pour la faire quitter ma maison d'un soir, ou peut être deux. C'est marrant de voir comment le sujet qu'elle a mit sur la table la dérange. Elle a quand même insinué que j'étais une pute qui allait se faire sauter pour de l'argent. Moi je m'offusque pas et je rentre dans son jeu parce que finalement c'est quand même une information intéressante ce qu'elle me raconte. J'aimerais quand même évité d'écarter les jambes devant un mec quoi. Si je dois me faire de l'argent de cette façon autant prendre plaisir et si je prenais plaisir avec des mecs ça se saurait. « Attends qu'est ce qui t'intéresse pas ? La localisation des putes ou le sexe en générale ? » Ouais on se connaît pas mais bon je crois qu'on peut parler de tout avec une inconnue. Je suis pas du genre à avoir des tabous, surtout avec une nana que je compte pas revoir de sitôt. Une fois qu'elle sera partie de ma forêt je risque pas de la recroiser Barbie boit des cocktails. « T'es peut être lesbienne t'en penses quoi ? » C'est une jolie fille, le genre reine de promo et tout le tralala à vomir. Le genre pas comme moi quoi. Enfin il paraît que je suis jolie, mais je suis plutôt la nana qui ne se pointerait pas au bal de promo à moins que ce soit pour dénoncer la superficialité de ce genre d’événement. « Non mais c'est bon je déconnais hein, tu mériterais que je te fasse bouffer une pomme de pain pour être si certaine que je vendrais mon corps pour deux trois sous. » Oui bon en réalité je serais tout à fait capable de le faire. « A moins que ça t'intéresse. Après tout on est déjà au bonne endroit et t'as l'air d'avoir du fric. » Plus que moi en tout cas qui à les poches percées. Je pousse le vice jusqu'à venir tortiller une de ces mèches blondes. Elle va certainement croire que j'en veux à son cul et se tirer vite fait bien fait non ?

J'étais mal, de plus en plus mal et je ne savais pas si c'était à cause de l'alcool ou de la conversation que j'avais avec une parfaite inconnue. L'une de mes mains attrapa une mèche de mes cheveux et je jouai avec, signe que j'étais mal à l'aise. Je n'étais pas du tout le genre de fille qui était à l'aise avec son corps. J'étais plutôt le genre qui essayait de le cacher, le trouvant moche et sans intérêt. J'étais le genre de fille qui avait peu, très peu d'amis et qui préférait rester chez soi plutôt que d'aller draguer. C'était sûrement à cause de ça que j'étais autant mal à l'aise. Je n'y connaissais rien au sexe, je n'en parlais jamais. La question de la jeune femme me mit réellement mal à l'aise et je gardai un moment le silence, ne sachant pas réellement si je devais lui répondre ou pas. Et bien... Le sexe en général. Heureusement qu'il faisait nuit, parce que je sentis mes joues s'enflammer, parce que je venais de me dévoiler à une personne que je ne connaissais pas. A cet instant, j'avais envie de prendre mes jambes à mou cou pour rentrer chez moi pour aller me réfugier au fond de mon lit. Quand la jeune femme me demanda si j'étais lesbienne, je reculai d'un petit pas. Non, non... Je suis hétéro. Enfin je disais ça, mais étant vierge, je ne pouvais pas être certaine à cent pour cent. Mais bien entendu, je n'allais pas l'avouer devant elle, après tout je ne la connaissais pas. Alors que mon regard se promenait encore une fois sur les alentours, je faillit mourir d'une crise cardiaque en l'entendant me faire une proposition pour des moins indécentes. Je reculai encore d'un pas, me demandant si j'étais entrain de rêver ou pas. Cette fois-ci c'était sûr, je ne toucherai plus une seule goutte d'alcool. Tu te fous de moi là, hein ? Je viens de te dire que j'étais hétéro et en plus contrairement à ce que tu penses, j'ai quasiment pas de fric. L'envie de prendre mes jambes à mon cou était de plus en plus forte, mais je savais pas du tout où aller, donc je restai planter là, devant elle.