un roadtrip, c'était tout ce dont tu avais besoin pour te changer les idées, et oublier tout ces départs qui t'avaient fait tellement mal. alors tu étais venue dans l'Oregon, seule, dans l'espoir de retrouver du poil de la bête. tu ne pouvais plus continuer comme ça, à te morfondre continuellement pour des personnes qui ne reviendront jamais. tu l'avais bien compris. pourtant, c'était toi l'idiote qui était tombée amoureuse d'un garçon en un regard. et en un clin d'oeil, il était parti. pouf, disparu. qu'importe. tu venais d'arriver, et te voilà à rouler dans ton fauteuil roulant dans la rue pour trouver quelque chose à manger. quand d'un seul coup, une personne heurte ton fauteuil. « putain tu pourrais pas faire attention, petit(e) con(nne) ! » ce n'est pas dans tes habitudes de t’énerver comme ça, fauve. loin de là.  tu n'étais pas du tout colérique comme personne. au contraire. mais là, le voyage t'a exténuée, et il faut dire que tu es à fleur de peau en ce moment.

une voix froide, une voix électronique remonte à tes oreilles. tu ne comprends pas trop, fauve, le robot que tu as en face de toi. c'n'est pas un robot, c'est une personne. une jeune fille, vraiment jeune. et toi, toute ta colère disparaît d'un seul coup. c'est bien bête, de penser comme ça, mais t'as l'impression d'avoir quelqu'un comme toi face à toi. comme si elle pouvait savoir ce que c'était, d'être privé d'une chose dont on avait absolument besoin. « c'est... c'est pas grave. j'aurai pas dû crier comme ça. » normalement tu es douce, fauve. tu n'es que bonheur. tu es joie et jamais peine.