Elle tombe à n’en plus finir. La neige se répand partout, recouvrant chaque espace d’une épaisse couche immaculée. Elle vient même m’ensevelir. Dans mes cheveux, les flocons ont commencé à fondre, petit à petit ils en viennent à être complètement trempés. Il faut que je rentre à l’auberge, il faut que je rentre je ne suis pas assez couverte. Je cours alors, à m’en couper le souffle. Je défie la neige elle-même dans ma course. Arrivée à l’auberge, j’ouvre la porte et la referme le plus discrètement possible dans mon dos. Ils doivent encore tous dormir, il est à peine 6 heures du matin. Essoufflée je m’adosse à la porte en bois, un sourire pendu aux lèvres, trempée de la tête aux pieds.

ses yeux scrutent la nuit au dehors, regardent les flocons tomber dans un tourbillon glacé. c'est beau, c'est calme. c'est silencieux. c'est tout ce qu'il fallait pour faire remonter les souvenirs à la surface. saloperies de souvenirs. connie secoue la tête et se redresse, fait craquer son dos. replie les genoux contre sa poitrine, pose son menton dessus, et entoure ses jambes de ses bras. elle est bien là, sur le rebord de la fenêtre, seule dans l'entrée de l'auberge, contre la vitre gelée. toujours toute seule, connie. et elle la voit arriver de loin la fille, lutin des bois trempé jusqu'aux os, qui ouvre la porte et la referme doucement derrière elle. il est fort possible qu'elle ne l'ait pas vue, connie hésite. se taire et attendre qu'elle grimpe jusqu'à sa chambre? bouger et lui faire une frayeur pas possible? "salut" fait-elle tout compte fait. quitte à lui provoquer une sacrée crise cardiaque.