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 t'es mort?

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MessageSujet: t'es mort?   t'es mort? EmptyVen 11 Avr - 13:23

Plus de pensées.
Plus rien dans ma
tête, plus aucun
mouvement qui
fédère mon être.

Même plus le
souffle du
vent à
mon
ore
ille.

que moi,
juste moi.
moi et mon
soi disant cœur,
et mon soi disant
corps. moi, ce jardin,
et ce foutu banc.
et ce joli paysage.
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MessageSujet: Re: t'es mort?   t'es mort? EmptyVen 11 Avr - 13:56

La nature, partout.
Le soleil, là haut.
L'air frais, qui caresse tes joues.
La journée ... Ah, la journée.

Elle avait bien commencé, cette journée.
Ta vie ? Tu commençais a t'y habituer.
Tes pas se faisaient plus assurés.
Ton corps savait davantage où aller.

Devant. Toujours vers l'avant.
Avancer, ne jamais reculer.
Marcher, marcher, jusqu'au soleil levant.
Marcher, marcher, jusqu'à en tomber.

Puis, le salut.

Un banc.

Un banc solitaire. Qui t'appelle, qui t'invite. Un banc qui te parle. Un banc qui te susurre des mots doux à l'oreille.

"Assieds toi sur moi. Pose tes fesses par là."

Il est vulgaire, ce banc.
Mais tu t'en fous.
Tu t'assois, parce que t'en as envie.
Et t'attends.

Tu te tournes les pouces.
Tu comptes les pouces d'herbe par terre.
Les oisillons qui volent au dessus de toi.
Tu comptes tout, car tu veux en garder une trace. Dans ta tête. Dans tes pensées. Dans ton coeur. Dans ton corps tout entier.

Il y a une fille, à côté de toi.
Au début, tu ne l'avais pas remarquée. Là, cependant ...
Sa présence est indéniable.
Comme une constante universelle.
Elle aussi, elle semble perdue. Comme si elle s'était offerte à la nature.
Tu la jalouses. Tu l'envies.
Elle a l'air si sereine.
Toi aussi, t'aimerais l'être. Serein.

Mais tu ne l'es pas.

Alors, pour bien faire chier, tu commences à parler. Comme tu sais si bien le faire. Comme on t'a si souvent dit de ne pas faire. Ah, la la. Tu n'apprendras donc jamais.

- C'est beau, hein ?

Audible. Ta voix est audible, pour une fois. Tu veux briser le silence. Tu veux qu'elle t'entende.
Audible. Ta voix est pleine d'assurance ... Et tu te dis alors que tu devrais parler comme cela plus souvent.
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MessageSujet: Re: t'es mort?   t'es mort? EmptyVen 11 Avr - 14:33

c'est une des choses que la vie permet rarement.
se poser,
ralentir le temps,
arrêter la Terre l'espace d'un instant.
ici c'est possible.
avoir même l'impression que l'on peut ralentir les battements de notre cœur.
utopique illusion?

je suis là, mais pas là en même temps.
là physiquement, mentalement ailleurs.
comme beaucoup de gens.
et même ma tête, je sais pas où elle est.
perdue à des milliers de kilomètres de là,
allée explorer les tréfonds de l'espace,
manger une étoile
ou une comète.

qui sait?

il y a quelqu'un à côté de moi.
je ne sais pas non plus qui est arrivé en premier.
lui, ou moi?
même si mes yeux ne le voit pas, je sens sa présence.
une chaleur attractive.
comme un aimant.

j'ai pas envie de regarder. je suis bien, comme ça.

je sais pas non plus combien de secondes s'écoulent.
peut-être des minutes.
peut-être des heures,
ou des jours entiers?

mais une voix me ramène à moi.
comme si on réussissait à rattraper le fil d'un ballon,
lâché par mégarde. un peu comme un miracle
ou une prouesse.

t'es pas mort, devant tant de beauté?
la nature est belle. beauté fatale.
je m'arrache à cette contemplation pour poser le mélange étrange de mes prunelles sur lui.
il a pas l'air mort.
non, il est bien là.
tant mieux, finalement, j'aime pas être seule.
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MessageSujet: Re: t'es mort?   t'es mort? EmptyVen 11 Avr - 16:37

T'avais toujours été facilement apaisé.
Tu regardais le monde. Tu le voyais tel qu'il était.
Frais. Neuf. Beau. Riche. Immense.
T'étais facilement déprimé ... Mais là encore, il te suffisait de réfléchir deux minutes, et tout était oublié.

Comme aujourd'hui.

Ton regard fuit. Il fuit l'horizon.
Tes mains se baladent, le long de tes jambes,
Tout comme les papillons, qui errent, devant tes yeux,
Ces papillons qui semblent vouloir s'échapper,
comme ton coeur.

Ne le sens-tu pas cogner contre ta cage thoracique ?

Boum. Boum.

Boum.

T'as l'impression qu'il va tout défoncer,
Comme un marteau qui menace de briser les barreaux de ta cage.
De cette putain de prison qui t'empêche de respirer.
Tu la sens, en toi. Tu la sens te tirer vers le fond. Lourde. Elle est tellement lourde, cette cage ... Et t'aimerais juste l'ouvrir, pour laisser ton coeur s'envoler.

Quel dommage que t'en ait perdu la clé.

Et elle ... Elle t'irrite. Insolente. C'est une insolente.
Elle semble si libre. À son air, tu le vois qu'elle a l'air de planer.
Elle, elle a des ailes. Elle elle peut voler ...
Mais toi, t'es ancré au sol, enchainé. Par ton poids. Par toute cette merde que tu trimbales sans cesse avec toi sans jamais pouvoir t'en débarrasser. Par ce truc, là. Ce truc qui s'appelle ton passé.
Alors tu t'décides à lui faire chier.

À couper le fil de ses pensées, à couper court le flot de ses idées. Tu t'imposes, dans sa vie. Tu l'empêches de voler. Parce que ça te fait trop mal de la voir s'élever dans les airs alors que toi, tu galères, forcé à ramper au sol parce que t'as pas cette imagination dans laquelle elle semble se baigner.

Et t'es jaloux de ça.

Tu lui demandes si c'est beau, tu crois avoir gagné ...
Puis, elle te répond, de sa voix lisse.
Cette voix qui glisse dans tes oreilles comme le flot torrentiel d'une cascade,
À la fois rapide mais doux,
Dangereux mais beau.

Puis elle te répond, de ses mots beaux,
Ces mots emplis de sens,
Une mise à nue de son âme.
Et tu te dis que vos univers ne se rencontreront probablement jamais.

- Mort, mort ...

T'es déjà mort, à l'intérieur. Et tu le sais. Pas la peine de se voiler la face. Cette information, tu l'as acceptée.
Ta main se lève. Vient toucher ton coeur, et tu soupires, douloureusement, à ce moment là.
Parce que ça te fait mal, rien que d'y penser.
Parce que ce vide en toi ne se remplira jamais.

Des cendres.

Il ne reste là que des cendres et des poussières.
Là où jadis, il y avait des trainées d'or.
Un pâle écho de l'homme que tu étais.
Un souvenir vague des sentiments que tu éprouvais.

- Je suppose que oui.

Tu murmures alors, clairement tourmenté. C'est si beau, et pourtant, si douloureux.
Étrange. Parfait. Triste. Dangereux.

Tes lèvres s'entrouvrent ... Comme pour parler.

C'est alors que ses yeux se posent sur toi ...

Et tu ne réponds pas à ce regard. T'es actuellement trop faible, et tu le sais. Il perce à travers ta peau, comme les rayons du soleil le feraient à un vampire, et t'aimes pas ça. Mais tu ne bouges pas. Car mieux vaut être accompagné, même mal accompagné, qu'être seul. Et si cela t'es actuellement désagréable ... Ce mal est clairement le moindre, comparé à la douleur que tu te refuses d'affronter.
Cette douleur que tu cherches à tout prix à éviter et à ignorer.

- On se sentirait presque de trop, perdus dans cet univers cosmique qui semble à la fois si logique et pourtant, si ... Tu fronces des sourcils, cherchant la notion qui te pend sur le bout de la langue mais sur laquelle tu ne parviens pas à te décider. Puis, tu prononces le mot, avec une élocution lente et une intonation fière.

- Décalé.

Comme si ce décor organisait une grande fête et avait pris soin de ne pas t'inviter.
Mais ça, tu ne voulais pas l'accepter.
Tu ne pouvais pas l'accepter.

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MessageSujet: Re: t'es mort?   t'es mort? EmptyVen 11 Avr - 17:51

lui.
il s'est imposé.
il a brisé le fil solide de mes pensées. comme on poserait délicieusement un cadavre au milieu d'un champ de blé croulant sous le poids du vent.
ou alors comme on déposerait fatalement une rose rouge au milieu d'une bataille encore fumante.
c'était imprévu,
comme lorsque tu te retrouves la tête face au bitume alors qu'il y a deux longues secondes, t'étais debout, droit sur tes putains de pieds.
et je me dis, merde! qu'est-ce qu'il fout, lui?
j'ai envie de le détester mais j'ai plus de haine en stock.
je mets la main dans le tiroir "amitié" mais il est vide aussi.
tant pis, on repassera.

il est mort et ça se voit. il pose une main légère sur son cœur balafré et un sourire naît au creux de mes lèvres. paradoxe.
qu'est-ce qu'il a? c'est quoi son histoire? qu'est-ce qui le rend si lourd de la vie?
tu sais, si tu saignes, ça veut pas dire que t'es mort.
ça veut dire quoi ça?
je sais même pas. il me fait penser à un animal blessé.
viens te faire soigner.
je pose mon coude sur le rebord du banc puis ma main vient abriter ma tête.
ou ce qu'il en reste.
mes yeux s'attardent encore un moment sur lui puis ils glissent ailleurs.
pas ici,
ni là-bas.
quelque part.
loin.
un lieu qui n'a pas de mot, pas de nom.
parce que mettre un mot sur cet endroit ce serait le rendre accessible.
et il ne l'est pas.

je pense que c'est parce qu'il est décalé de nous qu'on essaye de vouloir entrer dans cet univers...
faut plus penser. c'est ça la clé.
...comme toi, t'es décalé de moi. c'est ça qui te rend beau, non?

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MessageSujet: Re: t'es mort?   t'es mort? EmptySam 12 Avr - 7:52

Elle.
Il ne t'avait pas fallu grand chose. Il ne t'avait pas suffi de grand chose pour comprendre que ta journée était gâchée.
Un regard. Un misérable et simple regard en sa direction, et voilà qu'instinctivement, tu le savais.
Tu ne sais pas pourquoi tu lui parles, en réalité.

Peut être que t'en as envie.
Mais tu sais bien que c'est faux, Ken, tout simplement parce que t'as jamais envie de rien.
Hormis de baiser, bien sûr. Ça, t'en as toujours envie. Même quand t'en as pas envie. Tout le monde le sait.
Peut être que t'en as besoin,
Mais là, encore, cela te semble improbable. Parce que tu n'as besoin de rien, Ken, hormis de respirer et de manger. Tu n'as besoin de rien pour sourire, il n'y a jamais de raison derrière ta mine renfrognée. Tu te contentes d'être, sans réfléchir au pourquoi. T'avais toujours été comme ça, et cela ne changerait jamais.

Tu sens bien le regard qu'elle a sur toi. Tu sens bien qu'elle te voit, toi.
Pour qui tu es.
Pour ce que tu es.
Sans les artifices, sans les masques.
Juste toi.
Ken.
Pas Ken.
Le toi d'avant,
Le toi de maintenant
Et même le toi d'après.

Elle les voit tous, elle voit tout, tu le sais, et ça te met mal à l'aise. Ça ne fait que te déranger.
Elle te sort alors une phrase hautement philosophique dont t'en as rien à cirer,
Parce que tu te dis qu'elle ne sait pas ce qu'elle dit ; qu'elle est trop jeune, trop innocente, trop féminine, pour le savoir. Elle ne sait pas que ton hémorragie dure depuis trop longtemps, maintenant.

La plaie, tu l'as pansée, mais elle continue de se creuser.
Elle s'agrandit et se propage, comme la gangrène ; une merde qu'on ne peut pas soigner.
Elle porte alors sa main à sa tête et tu te demandes pourquoi elle agit comme cela. C'est à ton tour d'être curieux. De t'intéresser à elle. Douce ... Mais discrète. Bavarde, mais muette. Ses mots sont légers, mais rares. Ils flottent dans l'air, restent encor et encor après qu'elle les ait prononcés, comme des insectes dont tu ne peux te débarrasser sans te lever et tenter de les chasser. Mais tu ne te lèves pas. Tu n'essaies même pas de le faire, parce que tu sais que ce serait en vain. Ces insectes se contenteraient de revenir de plus belle ... Et ses mots également. Tu les laisse donc trainer là. De toutes façons, ils ne te dérangent pas tant que cela. Ils pendent dans l'atmosphère comme des condamnés à mort, et toi, juge, bourreau, victime, tu les ignore, royalement.

Elle te regarde.
Elle ne te regarde plus.
Son regard te transperce, mais ce, pour mieux te fuir.
Elle est particulière, cette fille. Elle t'intrigue et tu le sais.
Elle te parle d'entrer dans l'univers, et, impassible, tu te contentes simplement de murmurer :

- Qui a parlé d'y entrer ?

Te concernant, t'y es déjà, hein. Plongé en plein coeur de cette jungle naturelle alors que toi, tu n'es qu'un produit froid et hermétique construit par cette société de consommation dans laquelle tu étais né. Te concernant, tu fais partie de l'univers, depuis toujours et pour l'éternité. Ton problème à toi ... Ton réel problème, c'est que tu ne le comprends pas.
Et lui non plus.

Et à cause de cela, jamais tu n'y trouveras de place. Et tu le sais. T'en sais beaucoup des choses, aujourd'hui, pas vrai ? Tu t'sens pas un peu fier, un peu heureux ? Si. Ça fait du bien, de se sentir intelligent de temps en temps, quand même. Tu devrais peut être essayer ça plus souvent.

Elle te dit alors que vous êtes décalés, tous les deux ... Et ça, tu ne peux que l'approuver. Elle te demande alors si c'est pour cela que t'es beau et, t'es un peu pris au dépourvu par sa question, parce que t'en sais rien. T'es pas dans ses pensées.

- Tu le sais sans doute mieux que moi, ça.

Tu la regardes, intensément. Tu cherches ses yeux qui ne te regardent toujours pas. Les sermonne de se retourner. De contempler les tiens. Pour le coup, t'as envie d'entrer dans un univers, mais pas celui autour de vous.

Celui en elle.
Celui duquel elle est issue, qu'elle a construit de ses mains nues et ensanglantées par le relief des astres qu'elle avait dû y planter.
T'es sûr qu'il est complexe, son univers, que c'est pour cela qu'elle t'attire,
D'une force gravitationnelle presque aussi forte que celle de la Terre elle même.
Pourtant, tu t'dis que tu parviendrais peut être à y entrer, dans cet univers ...

Mais uniquement si elle t'en donne la clé.

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MessageSujet: Re: t'es mort?   t'es mort? EmptySam 12 Avr - 12:19

à peine prononcés, mes mots m'échappent.
s'échappent.
et ça m'arrive en pleine figure,
et j'me dis: qu'est-ce que tu fous là? vas-y, bouge toi. lève toi. marche, putain. pars loin, parce que tout cela ne présage rien de bon.
mais je reste là. j'ai pas envie de partir.
j'ai pris racine.
la Terre me tient prisonnière ici jusqu'à la fin de mes jours.
et si lui y reste aussi, je veux bien m'y résigner.

j'comprends rien à ce qu'il dit,
à ce que je dis.
à ce qu'il a dit
ou à ce que j'ai dit,
plus rien n'a d'importance.
tout se confond.
lui, moi, c'est la même chose.
une seule et même chose.

pourtant, ça ne l'est pas.
la nature nous a créé dans deux roches rares et différentes de telle sorte que notre association ne donnerait rien de beau à exposer.
ce serait des étincelles, du feu, et puis ce serait
la mort assurée.

moi, je veux y entrer. c'est mal?
à défaut d'entrer dans le sien, je me contente d'entrer dans celui qui nous berce.
c'est une solution de secours, une sorte de choix par défaut.
comme la porte qu'on pousse parce qu'on n'a plus le choix, parce ce qu'on a que ça de mieux à faire.
la dernière chance, le dernier recours parce qu'on se dit que si on va vers la porte désirée, on tombera dans un puits sans fond.
la chute est fatale mais le voyage est beau.

ça donnerait quoi un ange en enfer?
ou un mécréant au paradis?

lui, c'est une surprise à part entière.
une sorte de cadeau empoisonné.
on sait que si on le touche, on va s'en vouloir.
s'en mordre les doigts jusqu'au sang, mais on le fait.
comme le drogué qui s'injecte sa dernière dose d'acide, parce qu'il sait qu'il a dépassé la dose tolérée par son corps maudit.
pourtant, ça ne me fait pas peur.
je veux déchirer le masque avant qu'il ne lui colle à la peau.

je le sais. je voulais juste avoir ton avis.
puis je sens son regard posé sur moi.
tiens, quand je le fuis, il accourt.
peut-être que si je risque un regard vers lui, il tournera la tête.
ce serait un cercle vicieux.
mais je ne le fais pas.
je reste là, les yeux parcourant la scène devant moi.

à l'autre bout du banc, le poids de son regard sur moi me fait l'effet d'une montagne.
ses yeux marmoréens et glacials me détaillent.
mais je parviens à ressentir une certaine chaleur.
quelle chaleur? il en est capable?
j'aime pas.
non, vraiment pas.
j'aime pas quand on me regarde comme ça.
alors je finis par tourner les yeux vers lui, une seconde fois.
cette fois, ce n'est plus un monologue.
c'est un dialogue de sourd,
un échange de regard muet.

il est doté d'une beauté effrayante, avec ses yeux d'éclat marron et la tempête qui se démène en lui.
y'a trop de choses à voir.
il me fait peur.
et ça m'énerve, oui.
ma peur m'énerve parce que ça ne m'arrive jamais.

tu penses trop fort.
je sais pas à quoi il pense, mais je sais qu'il pense à quelque chose.
ça s'entend, comme un hurlement dans une nuit sans étoile.
et c'est bien trop perturbant.


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MessageSujet: Re: t'es mort?   t'es mort? EmptySam 12 Avr - 17:17

Elle te pose une question.
Tu la connais,la réponse, au moins ?
Tu hésites. Tu fronces des sourcils. Tu réfléchis ...
Puis tu te dis que oui, tu la connais, la réponse, et tu ne vas pas te garder de la partager. Surtout pas avec elle. Si ça peut casser son moment davantage, autant en profiter, après tout.

- C'est inutile, surtout. À mon avis, on y entre à la naissance ; ce qu'il faut faire, après, c'est de comprendre.

Tu ris, intérieurement, parce que toi même, tu ne te comprends pas, alors comprendre le monde ...
Tu ne te comprends pas, oui.
Ni maintenant, ni demain. Ni jamais.
Cela t'es impossible.
Personne ne peut le faire, en vrai, pas même ta mère, et pourtant,
C'est elle qui t'avait crée, cette chère mère
Qui s'exaspère à chaque fois que vous vous parlez tant tu lui sembles issu d'un univers parallèle au sien.

Comme si un autre monde t'avait recraché tout fait dans celui-ci et n'avait jamais, depuis, fait l'effort d'essayer de te retrouver.

Et cela fait que t'es seul. Même assis, sur ce banc,
À côté de cette inconnue, t'es seul.
Cruellement seul.
Terriblement seul.
Désespérément seul.

Fut-il un temps, récemment, en plus, tu ne l'étais pas.
Mais ça ... Ça, c'était avant.
Puis, comme toute bonne chose, ça s'était terminé.
Les choses avaient suivi leur cours naturel avant de prendre fin,
Vous vous étiez quitté, n'ayant plus d'avenir à l'horizon.
Plus d'avenir commun, en tous les cas.

Et maintenant, t'es ici.

Elle te demande la raison pour laquelle tu es beau. Tu es surpris qu'elle te trouve beau, d'ailleurs.
Non pas que tu sois laid, non plus, hein ; tu n'as juste pas l'habitude qu'on te le dise, aussi librement et d'une façon aussi rapide.
C'est peut être même la première fois qu'une parfaite inconnue te parle aussi directement.
Et t'aimes ça, au fond de toi.
Non, non, fais pas genre. T'adores ça, avoue le.
Ça te donne de légers papillons aux ventres, cette notion.
Parce que pour une fois, tu te sens parfait.
Tellement désirable, tellement irrésistible que ta présence fascine et obsède,
Au point de la forcer à t'avouer des choses qu'habituellement,
Elle n'avouerait peut être pas.
Elle parle encor, et tu te mets à lui répondre.
Simplement. Sans chercher à tout embellir.
Simplement, sans passer par quatre chemins.

- Mon avis ?

Tu marques une pause.
Un silence.
Un faible et fragile temps d'arrêt.
Tu marques une pause ...
Puis tu reprends.

- Comment puis-je connaitre la raison qui te pousse à penser que j'suis beau ?

Cette fille n'est pas logique.
Immédiatement, elle te plait.
T'adores ça, l'anormalité,
Parce que c'est diamétralement opposé à la banalité.
Cette banalité qui t'ennuie, cette banalité que tu détestes.
L'anormalité, l'excentricité, la folie, même,
Ça t'avait toujours fait rêver.
Les gens comme ça t'obsèdent, te fascinent ;
Ce sont eux qui retiennent ton attention,
t'excitent et te donnent envie d'en savoir plus sur eux.
De les découvrir, petit à petit, sans laisser la moindre parcelle de leur être passer inaperçue.
Ce genre de personnes te donnent toujours envie de les explorer en détail. De les coiffer au peigne fin.

Tu l'observes alors et voilà qu'elle se défile.
Tu te demandes dans quel piège tu as bien pu tomber, cette fois-ci.
Tu la sens bien dans l'air, cette tension.
Tu le sais, au fond de toi, que tu l'intrigues, cette fille.
Comment ?
Parce que sinon, elle ne parlerait pas.
Elle n'oserait même pas te regarder.
Pire, encore : elle partirait.

Mais elle est toujours là.

Fouillant dans ta poche, tu le sors, ton paquet.
Tu l'ouvres, faisant lentement glisser le couvercle vers l'extérieur.
Tu regardes rapidement à l'intérieur et, déçu, ton constates qu'il ne te reste plus que trois clopes.
Bientôt, il te faudra en piller à nouveau, et tu redoutes ce jour, car, malgré tout, tu n'aimes pas ça, voler.
Tu ne lui en proposes pas une.
Si jamais elle en a envie,
Elle n'aura qu'à te la demander.
T'en tires une, hors de l'emballage.
Tu la colles entre tes deux lèvres, presque méthodiquement,
Tant habitué à le faire que ce geste est devenu comme un réflexe, bête automatisme, chez toi.

Ta main se ballade.
Dans ton autre poche, cette fois-ci.
Et puis ... Voilà qu'elle met le grappin dessus.
Voilà que tes doigts s'enroulent amoureusement autour du récipient en métal et le trainent vers l'extérieur.
Ce briquet.
Cette petite arme qui te donne toujours une sensation intimidante ; celle d'être divin.
Parce qu'il ne te suffit que d'une volonté, une simple volonté, pour tout cramer, si t'en avais envie.
On prend une brindille, on l'allume, on la lâche par terre et, généralement, le tour est joué.

Une notion qui t'a toujours émerveillée mais que jamais tu n'avais osé entreprendre.
Et si aujourd'hui ... ?
Mais non : ça ne serait pas raisonnable et tu le sais.
Alors t'allumes ta clope, en silence, et puis, tu le ranges, ton briquet.

Pendant tout ce temps, tu n'as pas cessé de la regarder,
Ne serait-ce que du coin des yeux.
Parce que t'as peur que sa tête se retourne à nouveau en ta direction
Et qu'elle le fasse pendant ce seul moment de faiblesse où tu pourrais avoir le dos tourné.

Tu prends une bouffée et immédiatement, cela te détend.
T'en prends une deuxième, voilà que tes muscles se relaxent.
Au bout de la troisième, t'es transporté, légèrement.
Où ça ?
Dans ton univers, voyons.
À l'Olympe de ta psyché,
Ce lieu auquel tu ne peux qu'accéder par trois façons :
Le rêve, le sexe et la fumée.
T'es détendu, là, mec. T'es relaxé.

Peut être que c'est pour cela qu'elle se retourne vers toi, à ce moment là.

Peut être qu'elle les a perçus, ce calme, cette volonté de t'évader.
Peut être qu'elle veut faire, elle aussi, partie de l'histoire. Y participer.
Tu la regardes, intensément. T'essaie d'en apprendre plus sur elle.
T'as l'impression que ses lèvres tremblent légèrement parce qu'elles meurent d'envie de te dire son prénom ;
Que ses regards se baladent frénétiquement car ils ont peur de te raconter son passé.
Et là, cette nana te dit que tu penses trop fort ... Et tu ne réagis pas, parce que tu te dis que ce n'est pas ton problème. Te redressant calmement sur place, tu tires ta clope hors de ton bec, le temps d'expirer un halo de fumée. Puis, tu te remets à parler, une fois que la pause avait été assez conséquente pour bien marquer le dramatisme du moment présent.

- À quoi je pense, dans ce cas là ?

Tu la nargues, toi et tes belles dents blanches.
Tu lui donnes un défi, car tu sais qu'elle meurt d'envie d'y participer.
Ta vie est une toile et à tes yeux, elle rêve d'y apposer sa trace,
Une marque de pigmentation indélébile à teinte unique et inimitable.
Peut être veut-elle creuser
Sa propre cicatrice dans la chair de ton existence ...

Ou peut être que tu te trompes, entièrement.
En tous les cas, tu prends une énième bouffée, Inspires. Expires. Et tu la regardes, à nouveau, avec patience et curiosité. Va-t-elle enfin parler ? Tu l'espères de tout ton coeur ... Mais tu te retrouves confronté face à un mur de silence et, plus qu'autre chose, ça, ça a le don de t'opprimer.

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MessageSujet: Re: t'es mort?   t'es mort? EmptyDim 13 Avr - 9:31

je hausse les épaules.
ce mec a vraiment décidé de toute faire pour me rendre folle.
est-ce qu'il y arrivera?
je ne sais pas.
peut-être que oui...
...peut-être que non.

en tout cas, il semble aimer ce qu'il fait.
là, maintenant.
il s'amuse avec moi, et ça se voit.
mais moi aussi je m'amuse.
sauf que ma satisfaction est intérieure.
l'impassibilité est une arme, je l'ai compris bien assez tôt.
j'en joue, ça me fait réfléchir.
je ne relève pas,
je me contente de l'observer.

il ne comprend pas où je veux en venir.
ça tombe bien, parce que moi non plus.

ah, je pensais que tu saurais. si tu sais pas, c'est peut-être que t'es pas si beau que ça alors.
et là, je comprends encore moins ce que je veux dire.
le sens de mes mots s'est encore fait la malle.

en fait si, je comprends...
mais c'est bien trop irréel et décalé pour que ça soit logique.
on dirait une sorte de texte philosophique avant gardiste que personne ne comprend parce qu'il n'a pas besoin d'être compris.
mais ça ne semble pas le déranger.
alors moi non plus, au fond.

puis il se met à chercher quelque chose au fond de sa poche. il en sort un paquet de clopes.
oh, j'avais oublié à quel point ces tueuses m'avaient manqué.
il me nargue, comme un toréador agitant son drapeau rouge devant l'animal en furie.
c'est son arme à lui.
mais je ne marche pas dans son jeu,
du moins j'essaye.
ça me fait rien... parce que de toute façon, j'ai décidé d'arrêter.
oui oui. depuis quand? depuis seulement deux petites secondes.
seulement, je sais bien que je ne tiendrai pas cette fois-ci.
tout comme les autres fois.
je finirai par céder, perdante dans ce combat passionnel.
c'est comme ça, je suis faible.
un roseau qui finit par se casser sous le poids du vent.

puis je le laisse apprécier ce qui conduira sa fin, avant de briser l'espace de quelques instants la distance qui nous sépare.
juste le temps de retirer la cigarette de ses lèvres.
juste une poignée de secondes,

tic, tac
tic, tac

je suis de nouveau à l'autre bout du banc.

les morts ne fument pas, tu sais.
il le sait, je le sais.

et à mon tour, je porte le bâton de cancer à mes lèvres,
là où les siennes se tenaient il y a peu.
il y a tellement peu de temps que je sens toujours leurs présences.

j'inspire lentement puis laisse la fumée s'envoler autour de moi.
j'ai toujours aimé cette image un peu onirique.
euphorie, troublante volupté.
je répète l'action une deuxième fois.

j'observe la cigarette puis avec un léger soupir, je la jette sans même prendre la peine de l'éteindre.
peut-être que la nature finira par s'enflammer comme un bûcher sans fin.
ça m'est égal.

assise en tailleur, je glisse mes doigts dans mes cheveux.
je l'ai quitté des yeux un moment.
à force, j'ai peur de finir par me lasser du spectacle.
il faudrait me dire que ce n'est pas possible...
mais seul le vent me répond.

à des choses secrètes. mais ça, tu dois le savoir mieux que moi...
vas-y, parle.
et s'il parle, je sens que peut-être plus rien ne sera comme avant.
parce qu'il faut un changement, et ce changement est peut-être arrivé.
c'est peut-être l'heure.
peut-être que s'il ne parle pas, les oiseaux continueront de chanter mais d'une façon différente.
plus calme, moins puissante.
plus discrètement, d'une façon moins obsédante.

et le désert envahira mon univers car le sien se sera refermé.
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MessageSujet: Re: t'es mort?   t'es mort? EmptyDim 20 Avr - 17:02

Elle semble ne pas comprendre,
Et là, pour le coup, c'est toi qui ne comprends pas.
Un aliène. Tu te sens comme un aliène, assis là, à ses côtés.
Comme si son regard te transperçait toi car tu venais d'une espèce qu'elle n'avait jamais rencontré.
Ta place n'est pas ici
Et tu le sais.
Mais tu ne pars pas pour autant ...
Tu ne peux pas.
Tu ne veux pas.
C'est plus fort que toi.
Plus fort que le chant des oiseaux au lever du soleil. Plus fort que les catastrophes naturelles déclenchées par le hasard. Plus fort, encore, que la loi de la gravité, force éternelle de ton univers et du sien.
Plus fort que tout.

Ta place n'est pas là mais tu veux y rester.
Alors assume, Ken. Assume.

Tu lui demandes comment elle peut s'attendre à ce que tu connaisse ses pensées.
Tu ne comprends pas, parce que pour toi,
C'est comme si elle te demandait de lire dans ses pensées.
Et ça, clairement, tu ne le peux pas.
Tu te demandes si même elle le peut.
Si les mots inscrits dans les pages de son cerveau lui sont lisibles
Ou si elle les déchiffre, tant bien que mal, et tant pis si elle en oublie un ...
Ou si elle le lit mal.

Tu ne lui réponds pas. Au final, la beauté, tu n'en as que faire, après tout.
C'est relatif.
Tout est relatif.

Tu te mets alors à fumer. À encenser tes poumons pour accéder à cet autre monde et réellement le voir, comme si c'était la première fois. T'essaies d'entrer en communication avec la nature, en fait.
Au détriment de tes poumons, certes,
Mais en communication avec la nature quand même.
Tu fumes alors, en silence.
Tu ne sens plus son regard sur toi.
Ni sa présence à côté de toi, d'ailleurs.
Sa respiration ?
Tu ne l'entends plus.
Le souffle qui s'échappe de ses lèvres ?
Sa chaleur a complètement disparue de l'air t'enveloppant.

Le silence s'empare triomphalement de cet instant.
Un homme, assis. C'est toi, sur ce banc.
Une femme, non loin de lui ...
Et elle ? Elle attend.
Quoi ? T'en sais rien.
Puis, elle arrache ta clope de tes lèvres,
Et t'as envie de protester.
Puis, tu te sens brutalement ramené à cet réalité,
Tant et si bien que t'en es frustré.
Puis, elle se remet à parler ...
Et toi, comme un con ... Tu ne peux que l'écouter.

Tout disparait, à cet instant là.
Ta colère. Ton étonnement. Ton incompréhension.
Seuls restent ses mots, qui se gravent rapidement dans ta mémoire éternelle.

Les morts ne fument pas.

- Hm ? Peut être que je ne suis pas si mort que tu le crois, dans ce cas là.

Ta réponse, tu n'y avais même pas pensé à deux fois.
Tu t'étais contenté de la dire, et tant pis si cela lui déplaisait.
Avec calme. Avec désinvolture.
Et là, pour le coup, ta cigarette, tu l'as oubliée.
Elle en tire un coup, mais cela ne te dérange pas tant que cela, finalement.
Elle en tire un deuxième, et lorsque la cigarette quitte ses lèvres,
Tu t'apprêtes à te la réapproprier ...

Mais celle-ci s'écrase subitement contre le sol.
T'en es écoeuré.
Et paradoxalement, tu t'en fous.
Tu ne perds pas ton calme pour autant,
Car la fascination que tu éprouves pour elle surpasse ton désir d'être emporté.

Et là, tu le comprends enfin :
Cette fille, elle t'emporte autant que la cigarette.
Peut être même plus, d'ailleurs.
Elle te dit que tu penses à des choses secrètes
Et cela te fait lâcher un léger rire.
Un rire sarcastique. Un rire moqueur.

- Et pourtant, ce à quoi je pense, je ne pourrai jamais le découvrir.

Détournant ton regard du sien, tu murmures alors.

- Où est-elle cachée, cette putain de clé ?

La clé de son portail. Celle de son jardin secret.
Cela fait des lustres que tu la cherches mais en vain,
Et sans résultats.

Et ça, ça commence clairement à te frustrer.

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MessageSujet: Re: t'es mort?   t'es mort? EmptyLun 21 Avr - 9:36

la fumée a embrassé mes poumons.
une étreinte courte et mémorable,
comme celle de la mort qui s'éprend fatalement d'un corps.
d'un cœur.
elle en est ressortie aussi vite.
pas le temps de dire ouf, ni de savourer l'instant éphémère de cette rencontre fortuite.

il ne semble pas réagir à ce vol.
je ne sais pas pourquoi je lui ai retiré la seule chose qui semblait lui apporter satisfaction.
pour le faire réagir?
ou justement pour le laisser de marbre?
peut-être les deux.
peut-être aucun des deux.

il me répond.
il me répond ce que j'avais envie d'entendre.

je préfère ça.
moi, je ne veux pas qu'il soit mort ou qu'il meurt.
je veux qu'il vive en dépit de mon ignorance le concernant.
qu'il vive des moments, des moments peut-être dangereux, illégaux ou mortels...
mais des moments quand même.
qu'il saute d'une falaise en attendant désespérément, vainement que ses ailes imaginaires se déploient.
de toute façon, je sais qu'en bas, il y aura toujours quelque chose pour le sauver.
conviction.

il rit et j'ai l'impression de me damner.
de me damner si fort que j'en ressens le feu au fin fond de mes entrailles.
pourtant, un sourire naît au creux de mes lèvres.

si toi même tu ne le peux pas, personne d'autre ne le pourra pour toi.
à moins que...
à moins que quoi?
à moins que quelque chose que jamais je n'aurai le courage d'énoncer à vive voix.
ni même tout bas.
ni même de penser.

il se met à me parler d'une clé.
il divague?
je reste sans mots.
pourtant, je veux parler.
j'ai quelque chose à dire.
mais tu vois, j'ai l'impression que mes mots se taisent quand j'ai envie de les faire parler pour toi.
c'est injuste.
j'ai la réponse.
mais elle ne se décide pas à passer mes lèvres.
alors je reste là, tout à coup muette, à fixer une pauvre fleur sans couleur spectatrice de ce triste spectacle.
et si il n'y avait pas de clé?
tu sais, des fois, je me suis déjà demandé si ça se pouvait qu'une serrure existe, mais qu'aucune clé ne corresponde à cette serrure singulière.
ou peut-être qu'elle s'est perdue.
peut-être que la serrure a été faite pour rester close jusqu'à ce que le bois qui la constitue pourrisse et tombe au sol pour retrouver les siens.
ça se pourrait.
ce serait triste.
triste à pleurer et à ne jamais s'arrêter.

pourtant, je dis elle doit bien être quelque part. tu sais, souvent, on cherche quelque chose. et il s'avère que cette chose se situe justement juste sous nos yeux.
je ne comprends même pas de quoi il veut parler.
je ne dois vraiment pas l'aider, c'est tellement bête.
absurde.
parce que je le veux.

et puis, il y a quoi sous ses yeux, là, maintenant?
du concret dans ce dialogue de sourds qui laissent parler leurs cœurs.
de l'herbe, des fleurs et des vieux mégots de cigarettes.
ce serait peut-être ça.
ou alors, il faut peut-être qu'il creuse la terre jusqu'à son cœur de lave.
oui, c'est peut-être son cœur, la clé.
ou peut-être pas.
c'est bien trop difficile.
mais il ne faut pas chercher trop loin,
il faut laisser parler ton instinct.

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MessageSujet: Re: t'es mort?   t'es mort? EmptyMar 29 Avr - 10:44

Elle te dit préférer ce que tu viens de dire.
Mais toi, tu ne lui réponds pas.
Car au fond, Ken, tu t'en fous, de ce qu'elle préfère.
Ce qu'elle aime et ce qu'elle croit. Ce qu'elle voit et ce qu'elle pense ...

Enfin non. Ce qu'elle pense t'importe tout de même un peu.
Elle te dit que personne ne peut t'aider à trouver ce à quoi tu penses,
Et là, tu sais au fond de toi qu'elle se trompe.
La clé, elle l'a cachée.

Tu le vois dans son regard.
Cette étincelle qui frétille d'impatience au fond de ses yeux.
Cette lueur qui irradie ses iris de cette chaleur malsaine.
Tu le vois, que ses secrets sont là, à la surface ...

Prêts à exploser.

Et pourtant, ils ne sortent pas.
Comme ta rage, ils bouillonnent sans jamais s'évaporer.
Tu le sens, le sang qui accélère dans tes veines.
Tu la goûtes, cette amertume polluant actuellement ces lèvres.

Et finalement, Ken, t'en peux plus.
De cette attente, de ton impatience.
De ce mystère qui l'entoure.
Tu commences à désespéré.

Enragé, tu lui demandes où est la clé.
Tu te demandes si elle sait de laquelle tu parles ;
Si elle sait que tu cherches à te frayer un chemin dans son âme.
Tu te demandes si elle sait que tu sens bien qu'il y en a plus, chez elle.
Plus d'informations à savoir,
Plus de conversation à lui voler.
Tu te demandes si ...

Mais non, tu t'interromps dans tes pensées, préférant lui demander un indice sur son emplacement, à cette chère clé. Parce que ce loquet logé dans ses yeux te nargue et tu veux absolument l'ouvrir. Tu sais bien que cela serait inutile d'employer la force brute et tu vois bien la serrure qui y est creusée.

Donc tu creuses, toi aussi.
Tu cherches des informations.
Dans le cimetière de ses paroles.
Tes mots se plantent dans l'air comme des pelles à la recherche du moindre indice chez elle. Du moindre signe qui émettrait une possibilité d'ouverture sur le fond de sa pensée.

Elle te dit que souvent, ce qu'on cherche se cache sous nos yeux.
Toi, tu la regardes. Fais mine de ne pas comprendre.
Tu plisses des yeux, fronces des sourcils.
Ta curiosité est aiguisée vers elle.

- Non ... J'ai le cadenas, devant moi. La clé ... Tu l'as cachée. J'en suis convaincu. Tu lâches alors, passivement.

Ta tête pivote alors. Tu cherches.
Encore.
Quoi ?
Tu ne sais pas.

Un sens, à tous ça.
Une raison, une explication.
Tu cherches, mais tu ne trouves pas ...

Et alors, tu soupires, las.

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MessageSujet: Re: t'es mort?   t'es mort? EmptyMer 30 Avr - 17:37

j'ai l'esprit embrumé.
ses paroles m'empêchent de réfléchir.
comme si ces mots diffusaient un poison puissant pour que mon âme ne pense plus.
c'est peut-être le cas, sa présence m'anesthésie déjà.
si il ne respirait plus, peut-être que j'irais mieux.
s'il pouvait lire dans mes pensées, je lui demanderai d'arrêter.
je l'implorerai, même. je ferai tout ce qu'il veut en échange.

il me parle, et je ne sais pas quoi lui dire.
si il la veut tant cette clé mystérieuse, qu'il la cherche.
je sais pas quoi faire pour lui, moi.
son joli minois fait pas grand chose, il a qu'à parler.
alors, comme une enfant qui dirait à celui avec qui elle joue dans la cours de récréation, je dis
je sais pas où elle est, moi. ose. trouve la.
j'ai envie de lui dire de la trouver pour moi.
parce que moi aussi je l'ai perdue.
retrouve moi, ça veut dire ça.
aide moi.

comme si on avait perdu une poupée qu'on aimait tant.
une poupée jetée au beau milieu de l'étendue d'eau qui nous fait face, dérangeant sa surface pourtant si calme.
tiens, et si on allait se noyer? ou essayer de se noyer.
faire semblant. comme ceux dans les films.
laisser nos poumons goûter le goût de l'eau.

bah quoi?
je te vois toi,
mais tu sais,
ça peut être cool.
viens.

je me mets en tailleurs sur le banc,
je me sentirai mieux comme ça.

je réfléchis à un truc à dire. oh.
comment tu t'appelles?
je continue dans le registre petite fille dans le cours de récré.

mais c'est vrai, on parle depuis je ne sais pas combien de temps, et je sais même pas comment il s'appelle.
je le vois bien s'appeler...
non en fait,
je sais pas.
rien ne lui va.

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MessageSujet: Re: t'es mort?   t'es mort? EmptyDim 18 Mai - 4:46

Elle te dit d'oser.
Te dit de la trouver.
Et tu la regardes, froidement.
Sourcils rehaussés, mine renfrognée.

Pourquoi est-ce que cela serait à toi d'oser ?

Tu la regardes, intensément, plonges ton regard dans ses yeux.
T'essaies de comprendre. Encore, et toujours ...
Comprendre, oui ...
On dirait que tu n'as que ce mot là à la bouche.

Tu n'es jamais satisfait tant que tu ne sais pas "pourquoi",
Ni "comment". Il te faut toujours tout comprendre, Ken
Et tu sais bien que c'est là ton plus grand défaut.
Et si elle n'est pas une chose qui peut être comprise ? T'y as déjà pensé à ça ?

Si elle est trop complexe pour être décortiquée, puis reconstruite par tes capacités d'analyse ?
Si elle est trop ... humaine pour être expliquée par un peu de science et de logique ?
Muet, tu es là, interdit, parce que tu penses avoir au moins compris quelque chose :
Si elle ne t'aide pas à trouver la clé, c'est peut être parce qu'elle aussi la cherche.

Et c'est là que tout commence réellement à se mettre en place dans ta tête, Ken, ne le sens-tu pas ?

Si tu veux trouver la clé, tu ne peux pas comprendre.
Tu ne peux que sentir. Regarder. Vivre. Respirer.
Il faut que cela passe par tes instincts, Ken,
Sinon, jamais tu ne la trouveras.

Alors tu lâches prise.

Comme ça. Sans même te battre contre tes instincts les plus basiques.

Tu ranges ta logique dans un coin pour mieux inviter ton intuition.
Ferme un peu les yeux, bats des cils.
Inspire et expire.
Tu tentes de voir ce qu'auparavant, tu n'avais pas vu ...

Mais sa voix brise le silence, et, avec, le fil de tes dispositions.
Ton nom, ton prénom ...
Dans un élan de faiblesse, tu t'apprêtes à le lui révéler, le véritable ;
Celui avec lequel tu étais né.

Tu ne l'avais jusqu'alors jamais partagé avec quelqu'un d'ici.

Mais non.
Tu te ravises, tu te reprends,
Et tu te décides à lui répondre ce nom
Que tu as commencé à réciter comme une poésie d'écolier.

- Ken.

Tu hausses à nouveau des sourcils.
On dirait que tu ne sais faire que cela.
Attention, Ken : un jour, tu vas te réveiller, et tu ne pourras plus les abaisser.
Mais tu t'en moques. Tu les hausses donc, avant de lui demander :

- Et toi ?

Et dans son regard, tu vois une étrange lueur ... Comme celle d'une clé scintillant sous les rayons du soleil, le métal reflétant la lumière contre tes iris. Tu te demandes si tu t'approches du but. Et là, tu te demandes si la clé, ce ne serait pas tout simplement la conversation.

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