c'est la douce symphonie, celle qui t'apaise chaque jour, celle qui te fait prendre conscience que tu es en vie. ce doux bruit qui chatouille tes oreilles, ce vent qui fait virevolter tes cheveux, fouettant ton visage. t'es assise et tu vis, fumant cette cigarette, souvenir lointain d'un vieux vice oublié. que fixes tu Sura, est ce ton chien virevoltant avec les feuilles ou simplement l'horizon ? oui, c'est ça. tu te perds loin, assistant silencieuse au doux spectacle de la nature.

non sura, tu n'es pas seule, tu n'es plus seule bien que tu l'aies cru pendant des mois. une ombre s'avance vers toi, est-il seulement réel ? tu comprends que oui lorsque tu croises sur regard azur, qui te transperce. troublant, oui tu es troublée, toi la petite bulgare. bien sûr - réponds-tu en te concentrant à nouveau sur ta cigarette, puis sur cet animal à quatre pattes, ton chien qui te supplie des yeux. fouillant dans ta poche, tu y trouves des douceurs pour un canin, reniflant, il vient les dévorer à même ta main. tu souries. puis, t'attrapes ton paquet et tu le tends à ce visiteur inconnu. sers-toi si tu veux - marmonnes-tu.

tu regardes ses deux traits roses quand elle parle parce que sans ça, tu ne comprendrais rien, absolument rien. elle te donne la permission et tu t'exécutes comme un bon petit soldat de plomb. tu lui souries un peu, avec ton beau sourire puis elle te tend son paquet, tu déduis de sa voix et de son geste qu'elle te propose des cigarettes.
merci, mais je ne fume pas.
joli sourire, encore. tu regardes la canaille aux quatre pattes.
comment il s'appelle ?

alors qu'il refuse ta proposition, tu le regardes, tout à coup intriguée. depuis que tu es ici, tu n'as pas croisé une seule personne qui aurait refusé ce genre de proposition. t'en es amusée alors tu souries, oui sura, ce sourire est franc et tu ne le retiens plus. haussant les épaules, tu replaces le paquet dans ta poche, puis écrases ton mégot sur le bord du banc avant de jouer avec entre tes doigts. cet bel âme repose son attention sur ton compagnon, et là tu regardes ce dernier avec admiration. il s'appelle joe - avoues-tu. mais là, c'est la curiosité qui t'anime. et toi, c'est quoi ton nom ?

tu fixes toujours ses jolies lèvres, tu n'as pas bien compris.
pardon ? il s'appelle moe ?
t'es persuadé que c'est pas ça mais c'est ce que tu as compris en tout cas. tes joues rosissent bien que ta barbe ébène le cache un peu. la honte putain. tu baisses la tête.
je m'appelle pony, et toi ?
oui, ta folle de mère était persuadée qu'elle allait accoucher d'un poney mais elle t'a eu toi, donc elle t'a appelé pony. double honte, non ?

Spoiler:

était-ce ton accent ? ou avait-il simplement mal entendu ? qu'importe. tu répétais.
non, il s'appelle joe, mais moe aurait pu être sympa aussi.
fixant l'horizon, tu dégages les mèches de cheveux qui viennent fouetter ton visage. tu frissonnes, surprise par la vigueur de vent, mais surtout peu habituée au froid. Pony, l'identité dévoilée, tu détournes le regard de ces arbres pour le poser sur lui, ce sourire sur tes lèvres lui laisse comprendre que tu es enchantée.
moi, c'est sura. ça fait longtemps que tu es ici ?
tu t'efforçais d'articuler le plus possible, d'effacer cet accent des pays de l'est qui te poursuivra peu importe où tu iras.

Spoiler: