l’église. paradis terrestre. ou enfer proche, qu'importe.
tu relèves les yeux vers la croix qui trône plus loin et qui veille sur ses brebis. toi, t'es là, assis sur un de banc à te tenir la main. main ensanglantée qui te fait crisper le visage sous la douleur.
tu as péché, il te punit. ce n'est pas plus bête que ça. alors comme toujours, comme à chaque fois, tu trouves refuge dans ce qui t'inspire le plus : lui.
un soupir las s'échappe de tes lèvres. puis, un infime pardon, tandis que le liquide visqueux continue à glisser dans les failles de ta main.
la porte lourde de l’église s'ouvre à nouveau. le courant d'air te glace le sang, mais tu ne te retournes pas.
pardon. pardon. pardon.

J'ai pêché une centaine de fois , je suis déjà maudite , marqué par l'enfer sur ma chaire . Pendant un moment je crois que ce bâtiment aux pierres froides va me laver , mais c'est une pure connerie je le sais déjà . Je reste les mains contre la porte le souffle court , puis je pousse . Je le sens qu'il n'observe qu'il me châtiât du au haut ciel . Il y a cette âme assise sur le banc. Le sang qui se déverse sur le sol . Je m'assoie proche de lui je dépose ma main sur la sienne . Ça va aller... ça fait mal cesse de te déverser ce liquide si précieux.

quelqu'un s'assoit à côté de toi, et tu essayes de cacher un peu plus ce filet rouge qui perle de ta main. tu es honteux. comme si, toutes les âmes de la terre pouvaient voir dans tes yeux, sur ta peau, sur ton visage, tes démons. le regard des autres .. c'est une angoisse permanente.
mais, elle pose sa main sur la tienne. tu te soustrais à la contemplation de dieu, pour voir cette peau que tu connais pas. tu ne comprends pas vraiment. oh, tu sais bien que les fidèles ont un lien infime qui les connectent entre eux. mais à cet instant, tes doigts se mettent à trembler. et tu repousses la main de l'inconnue dès que tu comprends le geste. " c'est rien. " réponds-tu, en baissant à nouveau les yeux.

Ne le laisse pas perler il te noie jusqu'au fond des catacombes . Le miens il c'est déversé sur mon visage. Un cicatrice au coin des lèvres et au sourcils elles guérissent lentement. On m'a battu , il m'a pardonné à la place de l'homme au grand regard , j'ai laissé mon âme contre le sable de la plage où il m'a confronté. Il me repousse. Je suis déjà tâché malgré lui , mes doigts ont gardés le contact. «Tiens tu vois moi aussi je suis pleine de sang maintenant.» Je retourne son visage laissant une traîné rougeâtre sur son menton. «Il te pardonnera t'en fais pas.»Qu'as-tu fais ? Tu tes perdu toi aussi , le noir ta enveloppé ans ses bras. Regarde les flammes flottés sur les chandelles , elle est là la lumière.

Je ne peux pas toucher , je me demande même si mon regard n'est pas de trop. Pour moi c'est tout le contraire , je suis tactile trop facilement , mais j'étouffe quand je n'ai plus le contrôle de la situation. Sa main sur mon poignet me fait grimacer le temps d'un instant. Trop de violence dans leur pauvre corps , comme dans la miens. «Oui , mais je n'ai rien pour la nettoyer.» Je n'ose pas lui prendre la main de nouveau , alors je me lève doucement en lui faisant un simple signe , une simple parole.«Viens ..»Je me déplace face aux chandelles.

c'est vrai. elle n'a rien pour nettoyer. toi, non plus. et puis, elle se lève. tu la regardes faire. et tu remarques vite le bout de ses cheveux. ils sont roses. c'est drôle : une fille aux cheveux roses. sans broncher, tu te lève à ton tour et tu la suis jusqu'aux chandelles. " tu comptes faire quoi ? " l'entaille te fait toujours mal, mais au final, parler avec l'inconnue te soulage plus que tu ne veux l'admettre.

Je regarde leur flamme fragile qui lèche les murs dans leur ombres fines. Je lui donne un petit bout de bâton qui sert à les allumer .«Tiens allume s'en une qui est éteinte et fait un souhait.» C'est doux de creuser au fond de son imaginaire. Laisse une pensée s'évanouir au fond de ton esprit , une seule qui te donnera ce petit espoir et cette étincelle. Laisse cette plaie s'éteindre sur ta chaire fragile. J'en allume une , mais moi je n'ai pas de souhait , non rien ne flotte dans les airs. Je cherche au fond de moi même , mais c'est comme si je n'avais aucun rêve.

tu attrapes la chandelle qu'elle te tend. " un souhait .. " répètes-tu à toi même. à dire vrai, tu n'as aucune idée de souhait, de rêve ou d'envie. tu sais qu'il te pardonnera, alors qu'es-ce que tu peux bien souhaiter ? néanmoins, tu l'allumes avec la flamme d'une autre. le sang s'imprègne à la chandelle. tu devrais mettre un truc dessus pour arrêter de tout souiller avec ta main endolorie. puis, tu tournes le visage vers l'inconnue. un visage qui s'illumine à la lueur des chandelles. " tu viens souvent ici ? "

Je le regarde faire et il a suivit ce que je lui conseille de faire. Libère ton coeur de ses chaînes , tu vas voir la vie est plus belle quand on peut battre au rythme qui nous plait. Non je ne viens pas souvent ici , je ne viens pas souvent auprès des anges. Je crois que voyage déjà près des cieux tout les jours quand il est là près de moi. «Non c'est la première fois depuis que je suis partie de chez moi.» J'allège des corps souffrants pour me faire pardonner pour tout ceux que j'ai abîmés.