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 sur la route...

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MessageSujet: sur la route...   sur la route... EmptyDim 27 Avr - 13:05

Le grand air de la nuit se posait sur son visage sans lui rendre encore tout à fait ses esprits. Il y avait eu cette musique depuis la rue, promesse d’ivresse en passant sur le trottoir, cet îlot flou de lumière vibrante, l’amertume liquide contre le palais puis cette chaleur dans la gorge, dans tout le corps jusqu’au bout des doigts. Le temps s’était insidieusement fait oublier, la précision des sens s’était diluée, et la raison logique endormie… À présent il y avait l’asphalte des rues sous le dos, mais il ne le sentait pas – il ne le sentait plus du fond de cette ivresse, rare ivresse, ou rarement si dense. Combien de pas jusqu’ici, pour s’allonger impulsif au milieu de la route, déserte pour l’instant ?

Et il y avait ces petits cheveux contre la joue…

Il tourna la tête, légèrement, et regarda la main posée sur la hanche de cette fille sans croire tout à fait que c’était bien la sienne. Elle… était-elle venue avec lui depuis le bar où ils s’étaient trouvés – ou venait-elle seulement à l’instant de se lover contre cet inconnu, d’une même impulsion grisée ? Il eut un sourire : il n'aurait su dire.
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MessageSujet: Re: sur la route...   sur la route... EmptyDim 27 Avr - 21:27

Il me rappelle mon père; Pas qu'il n'ait son odeur ni même son physique, seulement, il a ce truc. Cet air de jeunesse estompé, mais pas tout à fait disparu. Le fait qu'il soit couché dans la rue le prouve, j'imagine.  

Je lève les yeux, la tête un peu aussi. Il a un visage intemporel. La tête d'un aristocrate anglais, mais aussi celle d'un homme du siècle, qu'on pourrait croiser dans la rue n'importe où. Des traits de voyageur du temps, plutôt que de globe-trotteur. Ceux d'un homme qui n'est pas a sa place, couché dans la rue de banff, mais qui l'est tout de même, parce qu'il le peut.

Et il y a moi.

Je suis là, étendue a ses côtés. Emboîtée à lui. Parfaitement sobre. Lui ne l'est pas. Il ne peut pas l'être. Il me repousserait certainement, s'il conscient un minimum.

J'ai la face de gamine d'à peine quinze ans, le corps d'un petit garçon de huit. Je n'ai rien du physique de la maitresse d'un tel homme, ni de celui de son amie. Je pourrais être la camarade de sa fille. Je pourrais être son élève. Je pourrais être la petite Juliette qu'il a vu grandir, mais rien d'autre.

Malgré cela, malgré le fait que je profite de lui, je reste là. Lovée contre un inconnu trop vieux pour moi. Je ne dis rien, de peur qu'il en découvre trop. Je laisse la nuit me cacher, la pénombre me taire et je le serre un peu plus fort.
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MessageSujet: Re: sur la route...   sur la route... EmptyLun 28 Avr - 13:30

Rien ne passait en son esprit embrumé que des pensées décousues, rien ne passait en son corps engourdi que des sensations floues, globales. Des impressions… vagues, mais aussi vivaces et lancinantes que l’impression d’une lumière persistante sur la rétine. Il sentait, il avait conscience des contours de cette silhouette qui se serrait contre lui… Mais il percevait aussi l’absence du vœu charnel qui aurait pu être celui d’une femme qui l’aurait suivi hors du bar. À la place, il y avait comme une certaine… fragilité.

Pourtant, cette grande douceur le berçait presque – il se sentait bien, hors mis que le froid de l’asphalte commençait à devenir concret, sous son dos. Il fermait les yeux parfois. Il n’osait pas bouger, pas encore, dans l’attente que ses sensations soient plus précises et fiables. Et aussi parce que, si cette fille dont il ne voyait pas encore le visage se sentait bien, là, aussi, la déranger était la dernière chose qu’il voulait.

Combien de temps… combien de temps restèrent-ils absorbés dans ce précieux silence, l’un contre l’autre ; combien de temps la nuit couva-t-elle leur étreinte ?

Il se sentit bouger, lever la main de son bras libre. Chercher le visage de cette fille, encercler sa joue de sa paume, dont il dégagea quelques cheveux. C’est peut-être à ce moment qu’il eut le sentiment plus sûr de ce qu’il lui avait semblé percevoir, du bout de son ivresse. Elle avait l’air frêle, jeune peut-être – c’est l’impression qu’il avait, à la façon dont sa main recueillait ce visage, le fin tracé du menton jusqu’à l’oreille. Mais surtout… surtout, il sentit que cette joue était froide, et alors il s’entendit dire, tournant doucement la tête pour toucher le front de son menton à lui : « avez-vous froid ? »
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MessageSujet: Re: sur la route...   sur la route... EmptyJeu 1 Mai - 23:26

Il me touche. Sa main est chaude comme cent feux sur la peau toujours glacée, toujours blanche comme la neige. Il s'inquiète, trahit son âge une fois de plus : La jeunesse est insensible, l'âge, elle, est a fleur de sentiments. J'inspire. L'air est froid, humide – le genre qui colle a la peau, qui s'infiltre dans les pores jusqu'à aller trouver nos os. « Non, ça va. » J'ose, sortant l'accent le plus américain, loin de ma voix réelle. Je ne veux pas trahir mon âge, ma vérité, son honneur. Sa main sur mon visage, la mienne qui monte jusqu'au sien pour dessiner ses traits du doigt. Sa figure est osseuse, ses lignes sont dures, droites. Je le vois avocat ou pdg; Je le vois riche d'esprit, si riche qu'il s'est perdu. Je l'admire. De mille questions brûlent mes lèvres.  

Je m'accroche à lui, je me laisse voguer alors qu'il me berce. La nuit est grise. Elle pourrait mal finir et j'en suis pleinement consciente. Je me suis laissée faire, j'ai été facile à attraper. Je ne connais rien de lui, même pas son nom. Je ne sais point sur lui, même pas sa réputation. Personne ne sait que je suis ici. Cet inconnu pourrait me vider de toute vie et nul ne sonnerait l'alarme. Il ne le fera pas, cependant. Je le sens, en moi, cette petite chaleur qui me réconforte.

Je m'avance, remonte. Nos souffles sont mélangés, mais rien de plus. D'ici, je peux voir ses yeux, cette lueur derrière un voile d'ivresse. Je le regarde trop longtemps, je bafouille. « Je.. Désolée. » Cette fois ci, j'ai manqué. J'ai oublié que je suis une autre.
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MessageSujet: Re: sur la route...   sur la route... EmptySam 3 Mai - 6:15

Et il était bien, sur la route, il était bien malgré le froid – sûrement tout comme elle – et malgré le bitume qui leur faisait une couche dure et rugueuse. Quelque part, il savait qu’ils ne pourraient pas demeurer là éternels… mais il lui semblait que le jamais jour ne poindrait, que la lumière d’aucun phare ne balayerait leur étreinte. Il y avait tout près cette fille enlacée et le bout des doigts qui découvraient son visage, il y avait cette sombre toile piquée d’étoiles dont on voyait encore l’argent, malgré l’aurore des réverbères – entre les deux, l’immense espace que leurs voix et leurs vœux n’auraient aucune peine à remplir.

Un temps, un temps et il la sentit bouger, se redresser pour lui faire face. Et il respirait son souffle tandis que son regard respirait son visage. La rue autour était prise d’un grand vertige, tout semblait tourner, alors il se concentrait sur cette pâle peau qu’il savait douce, pour avoir gardé la joue dans sa paume. Le bout des cheveux blonds venait flatter les lèvres et le menton – s’ils avaient été un peu plus longs, le brun les aurait sentis chatouiller ses propres traits.

Ils étaient toujours là, l’un en face de l’autre et l’un contre l’autre, si proches. Gennaro ne disait rien. Il la regardait le regarder, lorsque soudain elle s’excusa. Il fronça les sourcils et ne comprenait pas, bien qu’il se rendait compte : c’était une enfant, une enfant… elle aurait même pu être sa fille, leur fille – mais il ne voulait pas y penser. « Profiter de mon état pour me voler une étreinte, il y a de quoi être désolée… » s’entendit-il dire sans même se rappeler qu’il avait voulu dire ça, s’étonnant de sa capacité à raconter n’importe quoi même dans son état d’ivresse avancée.

Mais quelque chose le touchait dans ces mots timides, dans ce fragile visage, et après un temps il se demanda si cette jeune ange était vraiment venue pour l’entendre plaisanter. « Pourquoi n’êtes-vous pas à vos rêves ? » Il ne se dit pas que la vouvoyer aussi était peut-être déplacé – simplement, c'était son habitude, il ne se rendait plus tellement compte, et surtout pas à cet instant.
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