Boum. Boum. Le boucan des alentours crève mes tympans. Le bruit fracasse, remue les méandres de mon génie. Le fessier collé au sol, la tête plaquée contre les briques malpropres d'une quelconque bâtisse, j'attends que passe la nuit. Puis quand je gueule, il s'est arrêté. Un bonhomme bien trop haut perché. Il veut le tabac, je veux la flamme ; question d'équité j'agite une cigarette devant son nez, tandis que j'en tiens toujours une autre coincée entre la fente de mes lèvres. « Pour toi. » De là où je me tiens, j'essaie de détailler les traits de son visage, en vain. L'obscurité a raison de ma vue. Alors, j'essaie lourdement de me redresser, d'approcher mes orbes claires de son visage pour en deviner les traits. Ma personne reste pourtant, fixée au goudron, mes jambes incapables de porter mon propre corps. Je peste, je râle dans ma barbe, puis finis par lâcher à mi-mots « Assieds toi. »