New life, no friends, but hopefully Macdo is still here !

Après des heures de trajet la chignole rouillée s’arrête pour me poser à destination. Destination inconnue, loin de mon ancienne vie. Banff, si j’en crois un vieux panneau routier. Soit, ça fera l’affaire pour le moment. Pour un temps. Pas trop long. Quelques semaines et il me faudra déjà repartir. Fuir, afin d’éviter que le pire ne se reproduise ; que la machine infernale ne se remette en marche et s’emballe.

Rapidement je fais mes adieux à l’homme qui m’a cueilli sur le bas-côté de la route, quelque part à des miles d’ici. Bienfaiteur de passage, il inaugure une longue liste de rencontres sans lendemain. Désormais seul avec moi-même je dois apprendre à me contenter de ça. Il le faut. Jetant mon sac de voyage par-dessus mon épaule j’avance à la rencontre de cette nouvelle ville, la gorge nouée par les souvenirs de la précédente. Décision prise à contre cœur mais largement imposée par la raison. Duel infernal qui ne cesse de tourmenter mon esprit bancal.

Première étape du voyage : trouver de quoi manger parce que sérieusement je crève la dalle… Et pour ça quoi de mieux que l'universel Macdonald's ? Histoire d'amortir un peu le dépaysement local...

T’as faim joli blonde et la flemme de te faire à manger. Deux semaines que t’es là et tu connais Banff comme ta poche. Dastan court devant toi sans avoir besoin de laisse. Il connaît autant son lieu d’habitation que l’endroit où se trouve sa gamelle dans l’appartement. « Arrête de tracer mon grand ! » Tu es obligée de courir derrière l’animal. Tu le laisses te guider. Tu l’arrêteras quand tu passeras devant un truc qui te convient.

Après des minutes de marche, un bâtiment se monte petit à petit sur l’horizon. Tu siffle et l’Eurasier revient près de toi. « Aller on met la laisse Dast’. » Tu t’approches du lieu de restauration. Il te tire derrière lui et tu ne peux éviter un homme qui se trouve devant toi. Bam ! ça fait des Chocapic ! Tes joues se colorent de rouge. « Excusez moi, j’ai un peu de mal à le tenir. Je ne vous ai pas fait mal ? »

Macdonald’s, voilà un truc qui ne change pas. Rapidement je passe ma commande, un classique Big-Mac, frites, Coca. Ca n’a rien d’un grand repas mais quelque part ça me rassure un peu de retrouver une vieille habitude. Réconfort de désespéré.

Une fois ma commande payée je m’empare de mon plateau et cherche du regard un endroit où me caller. Seulement je n’ai pas le temps de m’asseoir qu’une nana et son chien me bousculent de plein fouet. Je tangue sur mes pieds mais parviens in-extremis à me stabiliser et à sauver, du même coup, ce qui me sert de déjeuner. Par mesure de prudence je m’empresse toutefois de déposer mon plateau en sécurité, sur la première table libre à proximité. « Non non, y’a pas de mal » ; dis-je à l’attention de la jeune fille avant de me baisser pour tapoter le museau du chien. Moi aussi j’avais un clebs avant, mais je l’ai laissé dernière moi. Comme tout le reste. J’ai déjà bien du mal à m’occuper de moi-même…

Les portes étaient ouvertes, tu n’avais eu le temps de rien faire. Dastan connaissait le chemin mieux que toi limite. Tu ne t’attardais pas sur les regards, les discussions ne s’imprégnaient pas dans ta tête de fée. Tes ailes semblaient s’être réveillées pour te porter là où le chien se rendait. Tu voles parmi la foule, tes pensées dérivent et ton corps s’évapore en milliers de petits atomes. Des étoiles scintillantes qui s’éparpillent dans l’air et te dispersent aux quatre coins du globe. Tu visites la muraille de Chine et ses vallées somptueuses, la Tour Eiffel entourée d’immeubles construits avant ta naissance … Tout dans le monde est magnificence. Le choc te fait tomber au sol. Tu redeviens entière. Tout s’efface et tu papillonnes des yeux. Un inconnu se dresse devant toi. Il pose son plateau. Dieu vous a épargné la nourriture au sol. Tu souris et passe une main dans tes cheveux. « Tant mieux alors. » Il le prend bien. La pression s’enfuit de ton corps. Tu as de la chance toi qui n’aime pas nuire à autrui. Tu reprends un peu de main sur la laisse. L’Eurasier se laisse caresser. On pourrait même croire que la joie s’exprime sur ses babines. « Dastan est un petit fou quand il s’y met. » Un léger rire t’échappe ainsi que la protestation de ton estomac. « Ah, je crois qu’il va falloir que j’aille commander. Je ne voudrais pas avoir à manger un des clients. » Zéro humour Ex’ …

Spoiler:

A l’intérieur de cette immense chaîne de restauration américaine je me surprends à rêver, un instant, que rien n’a changé et que je suis toujours chez moi, là-bas, entrain de commander un Big-Mac en sortant du taff. Petit havre de paix transposable à volonté. Putain si on m’avait dit qu’un jour je dirais ça de Macdo… Tu débloques sérieusement mon vieux.

Le choc me sort de mes pensées vaseuses et j’assiste impuissant au vol plané d’une jeune femme. Immédiatement je pose mon plateau et l’aide à se relever. Elle a l’air sonnée et me demande si elle ne m’a pas fait mal. C’est une comique, la fille. « Ca va, toi ? » , je lui retourne la question, par réflexe et politesse, même si visiblement il n'y’a aucune casse à l’horizon. Tant mieux. Je ne voudrais pas provoquer d’accident à l’instant où je pose le pied dans cette nouvelle ville. J’en totalise déjà suffisamment à mon tableau, et des biens plus importants. « T’en fais pas, les fous ça me connait » ; non ta gueule Storm. Evite de parler de ça et de te taper l’affiche à peine débarqué. Ca arrivera suffisamment vite sans que tu n'ais besoin d’en rajouter.

« Je suis désolée mais les chiens sont interdits à l’intérieur » précise une serveuse qui vient de s’approcher de nous. Ah. D’accord. « Je l’emmène à l’extérieur le temps que tu commandes si tu veux ». Je propose et m’exécute, histoire d’éviter une nouvelle déconvenue à la demoiselle. Ca n’a pas l’air d’être sa journée. Et les choses ne vont pas aller en s’améliorant puisqu’elle a croisé ma route. Moi, le boulet, qui fait pire que mieux en tentant de tout arranger. En effet, il suffit que je me baisse 30 secondes pour refaire mon lacet pour que le cleb’s repère un chat ou je ne sais quoi et qu’il se barre. A fonds la caisse dans les rues de la ville. Merdeee. J’ai la chance d’être sportif et de courir vite, certes, mais mon sac de voyage pèse 3 tonnes et de plus, le chien a pour lui de mieux connaître le terrain… J’ai perdu sa trace, damn it !

Spoiler:

T’as fichtrement mal au genou mais tu t’en fiches un peu. Tu as connu pire en blessures. Celle-ci passera aussi vite que la faible vie d’un courant d’air. Le jeune homme t’aide à te relever. Tu évites de trop le détailler mais tu ne peux t’empêcher de remarquer qu’il est plutôt pas mal. N’y a-t-il que des tops modèles à Banff ? Tu lui souris un peu plus franchement qu’auparavant et fait tourner ta bague autour de ton doigt. Nerveuse ? Oui, un peu. Tu as eu peur de faire une mauvaise impression. T’es pas très douée au final. « Oui je vais bien mais mon amour propre, je n’en suis pas sûre. » Tu te mords la lèvre inférieure en entendant quelques gloussements dans ton dos. Tu préfères les ignorer et reporter ton attention sur l’inconnu. « Tu sors d’un hôpi … » Ta phrase est interrompue par une serveuse. Elle a beau parler doucement, son regard ne cesse de lorgner Dastan. La brunette laisse d’ailleurs de bons centimètres d’écart entre sa personne et l’Eurasier. Tu acquiesces et tes sourcils se froncent. Tu vas devoir aller ailleurs. Hors de question de laisser ton chien tout seul. Mais alors que tu allais prendre congé, le blond te propose de garder l’animal. Tu hésites un peu. Tu ne le connais ni d’Eve, ni d’Adam. Mais il n’a pas l’air méchant ni d’un psychopathe en puissance alors tu décides de faire confiance à ton instinct. « Merci, c’est gentil. Je ne serais pas longue. » Ton compagnon s’éloigne en remuant la queue. C’est fou comme il aime tout le monde. Il serait facile à voler ! Un soupir t’échappe tandis que tu attends ton tour pour commander.
Après quelques minutes d’attente, ton tour vint enfin. « Un menu McWrap poulet s’il vous plaît. » Tu ne sais pas alors ce qui se déroule au dehors tandis que les ingrédients arrivent sur ton plateau. Que la prunelle de tes yeux, celui qui t’a aidée à remonter la pente est en train de se faire la malle. Ce n’est que quand tu arrives à la table que tu découvres un plateau non entamé abandonné. En relevant la tête, tu vois un éclair chocolat disparaître au coin de la rue, poursuivi par le jeune homme rencontré précédemment. Tu jettes ton propre repas à côté du sien et te mets à courir, te félicitant d’avoir chaussé tes converses et de porter un jean élastique, idéal pour des activités de la sorte. « Dastaaaaan ! » Ton cri ne porte pas assez, ta voix est trop fluette, toi, l’ancienne timide. Tu traverses la rue pour couper au court, manquant te faire renverser. On klaxonne, on t’insulte mais tu ne réponds pas. Il faut que tu rattrapes l’animal. Que deviendrais-tu sans lui ? Ton cœur est prêt à s’arrêter tellement la peur te submerge et tes poumons sont en feu. Tes muscles te lancent déjà. Tu es partie trop vite, sans échauffement et ça t’es fatal. Tu trébuches sur le bord du trottoir, t’écorche les mains mais qu’importe. Tu rattrapes l’inconnu. « Où est-ce qu’il est ? » De la rage et du désespoir teintent ta voix. Tu trembles. C’est plus fort que toi. « Il faut le retrouver ! » Tu te remets à courir, n’attendant pas la réponse de l’autre. Un point de côté tente d’avoir raison de toi mais tu t’accroches. « Dastan ?! » Pas de réponses. Ta vue se brouille et les larmes coulent sur tes joues. Où peut-il bien être ?

Je suis un boulet, putain. La blonde m’avait pourtant bien prévenu : ce chien est fou et deux fous ensembles ça ne fait jamais bon ménage. J’aurais dû le prévoir. Faut vraiment que j’apprenne à ne plus proposer mon aide mais c’est plus fort que moi. Lorsque je suis de « bonne humeur » j’ai tendance à déborder de générosité. Comme si j’éprouvais le besoin de me racheter. De contrebalancer tout le mal que j’ai fais et que je ferai – sans l’ombre d’un doute. Un équilibre malaisé à dire vrai.

« Hééé gros con de chien, arrêteeeeees-toi ! » ; tsss, comme si il allait m’écouter. J’suis vraiment dans la merde. A défaut du cleb’s c’est la propriétaire qui apparaît bientôt dans mon champs de vision, complètement paniquée. Décidément j’suis pas le roi de la discrétion. « Il s’est barré d’un coup, je sais pas, j’suis désolé… je… hé mais attends ! » ; la blonde continue sa route et je me lance sur ses talons. En un rien de temps je la rattrape et diminue ma foulée pour trottiner à ses côtés. Son visage est contorsionné par la peur et .. elle… pleure ? Merde, ça craint. J’ai jamais été à l’aise avec ça, avec les pleurs et tout le tralala. « Hé t’en fais pas, on va le retrouver. Il va revenir, les chiens ça revient toujours » ; je tente de la rassurer mais visiblement elle s’en fout. Quel bordel… et dire qu’à la base j’étais juste parti pour manger un Big-Mac. Je suis vraiment un aimant à poisse. D’ailleurs j’ai toujours hyper faim mais ce n’est pas vraiment le moment de penser à ça, nh ?

Tu cours toujours après ton chien. Le jeune homme s’est mis à tes côtés et tu te retiens de lui dire ce que tu penses. Ce n’est pas trop le moment et tu préfères économiser ta salive pour pouvoir appeler l’Eurasier. Tous tes sens sont en éveils malgré le fait que tu commences à fatiguer. Tu lui jettes un coup d’œil et hausses les épaules. Bah, tu as aussi ta part de responsabilité. Tu aurais du mieux l’éduquer mais, chez toi, il est Roi l’animal. « Il me raccroche à la vie. J'ai besoin de le retrouver. » Une petite intrusion dans ta vie, une ouverture dans ton passé. C’est peut-être trop lui donner mais tu t’en fiches un peu. Au moins, il voit ce que représente Dastan pour toi. Ce n’est pas qu’un chien mais un membre de la famille. La seule que tu aies. « Il est là ! » Un sourire éclaire ton visage. Le chien est là, assis au pied d’un arbre, z’yeutant sur un chat blanc perché. Tu enserres le chient dans tes bras et enroule laisse autour de ton poignet. Tu laisses échapper une grimace lorsque le tissu vient frotter la paume e ta main. « Tu me refaits plus jamais ça ! » Ton ton est sévère, le chien couine légèrement. Bon, il a compris. Enfin tu crois. « Merci quand même de l’avoir cherché. » Ouais, tous tes neurones ne sont pas très bien en place dans ta petite tête de blonde. Tu recommences à marcher vers le MacDo, le cœur plus léger mais la démarche hésitante. Faudrait vraiment que tu te remettes au sport. « Je crois que ça me servira de leçon. Mieux le dresser et faire plus d’activité physique. Y a plus qu’à trouver quelque chose. » Le restaurant revient à ton champ de vision. « Bon, ça risque d‘être un peu froid. Désolée … » Tu te mors la lèvre inférieure.

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New life, no friends, but hopefully Macdo is still here !

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