le rythme résonne en ton âme, les yeux fermés au monde, tu te concentre sur cette musique de fond entraînante. ça fait tellement de bien d'être à nouveau dans ce mode de civilisation. la nature ou la ville, tu ne sais que choisir, les deux te plaisent tellement, une lova pour chaque monde. assise, le barman a déjà abandonné l'idée de te proposer à boire au vu des trois fois où tu ne lui as répondu lorsque qu'il te demandait. plongée dans ton univers, un peu trop. alors tu ouvres à nouveau les yeux, et tu essayes de te reconnecter.

Voilà déjà quelques jours qu'elle est arrivée, qu'elle ère dans cet endroit qui lui vomit sa vérité à la gueule. Quelques jours qu'elle dors quelques minutes par nuit dans cet hôtel miteux, se refusant même de défaire son sac, comme si elle avait peur de laisser une trace ici. Quelques jours enfin qu'elle se confine dans sa solitude qui la ronge mais l'anesthésie.
Mais ce soir elle fait un pas en avant, ce soir c'est le dernier soir de sa torpeur, ce soir elle vivra les premières minutes du reste de sa vie. Pour la première fois elle s'autorise à laisser, non sans difficulté, son maigre sac à dos sur son grand lit froid d'hôtel. Après une longue douche qui lave son corps et ses maux, elle revet son jeans et la seule chemise qu'elle a réussit à emporter. Dans un ultime effort, elle défait sa queue de cheval et décide même de se coiffer et à dessiner un trait de crayon sur ses yeux clairs. Un coup d'oeil dans le miroir lui suffit à remarquer qu'elle est métamorphosée, passant d'une sorte de corps en errance à quelque chose qui s'apparente à une jolie femme, malgré les cernes qui marquent ses yeux.
Elle entre dans le bar et se dirige immédiatement vers le bar, commandant un shot de tequila qu'elle engloutit d'un seul trait. Tournant la tête vers la gauche, elle sourit à l'homme qui se tient près d'elle et dis, en sa direction : hé.

c'est étrange un bar, il doit y avoir un nombre de personnes impressionnant au mètre carré et deux attitudes foncièrement différentes. ceux qui ne font gaffe à rien, qui sont dans leur monde, dans leur verre surtout. et ceux qui observent les autres, qui scrutent, qui attendent un signe, quelque chose, n'importe quoi. et toi, t'aurais juré sentir un regard peser sur toi, alors tu le croises. ce regard. c'est hypnotique, tu ne peux te détourner, c'est un lien qui se créé, ce signe que certains attendent. il parait beau, quoiqu'un peu désespéré mais n'est-on pas tous abimé par cette chienne de vie ? tu voudrais le connaître plus, le questionner, qu'il parle. quel est le ton de sa voix ? qu'il raconte ses malheurs, que tu lui montres le bonheur, tu ne distingues pas bien la couleur de ses yeux. t'imagines déjà qu'il va venir vers toi pour égayer ta soirée, qu'une âme t'accompagne un peu ce soir, mais ses yeux se détournent, c'était pas l'bon signe apparemment. chienne de vie, tu t'fais souvent avoir à rêver gamine. tu vas enfin te servir un verre. fort.