Le feu crépite doucement. Tes yeux se ferment sur cette vague de détente qui t’envahit. T’avais besoin de fuir, de fuir cet endroit trop plein de gens. Tu t’en fiches de la neige, après tout. Bien dans tes petites affaires, comme on dit. Tu rouvres les yeux pour revoir l’immensité au-dessus de toi. Si haut, si loin, si grand. Infini. Les étoiles brillent, elles brillent de mille feux tandis que t’es là, à les regarder comme si elles allaient disparaître d’une seconde à l’autre. Puis une vole. Et une seconde. Les étoiles filent. Et toi, tu les regardes filer, comme ta vie.

Tu es loin. Tellement loin. Les étoiles t’appellent, tu voles parmi elles. N’a-t-on jamais crû possible que nous avons été formé par la poussière d’étoiles, ce qui ferait qu’on pourrait retourner auprès de celles-ci? Tu y crois, tu t’y perds, mais on te ramène sur Terre bien assez vite. Tu es déconcertée, les étoiles te retournent le compliment sous forme de flocon. Une voix t’a transpercée, t’as fait vibrer malgré les étoiles que tu as quitté. Tu ne bouges pourtant pas. Tu sais que les flocons l’amèneront auprès de toi, auprès de cette poussière d’étoiles. Parce qu’elle en est, elle aussi. Peu importe si elle a peur, peur de toi, peur d’eux, peur d’elle-même. Parce qu’on est jamais plus étranger qu’à soi-même. « T’as juste à te dire que ce sont des soleils et pas des étoiles. Tu dois pas avoir peur du soleil, j’imagine. » Ta voix file, telle une étoile filante. Tu te retournes alors pour la voir, elle, petit soleil effrayé par lui-même. Ses cheveux couleur blé te donnent raison. Elle est bien du soleil, celle-là, aucun doute.